Revue de presse sur le quartier Croix-Rouge - articles - janvier 2022.



Quelques articles ne proviennent pas du journal « L’union » ; l’origine de l’article est toujours indiquée par un lien en tête d’article.

Les notes de bas de page [ ] sont du rédacteur.

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l’union 220129a
Le centre-ville interdit aux supporters de Bastia

Reims – Bastia à Delaune ce samedi… Voilà une affiche qui rappelle de bien cuisants souvenirs, notamment au supporter corse Maxime Beux qui avait perdu un œil lors des échauffourées qui éclatèrent avec la police au centre-ville, après le match de Ligue 1 du 13 février 2016. Depuis, le policier accusé de l’avoir éborgné a été renvoyé devant la cour d’assises de la Marne tandis que les deux clubs ne s’étaient plus jamais rencontrés. Le tirage au sort des 8 es de finale de Coupe de France les remet face à face, ce samedi à 18 h 30. La préfecture de la Marne a pris un arrêté pour interdire la présence ostensible des visiteurs dans les rues de la ville. De 10 heures à 23 h 59, il sera donc interdit « à toute personne se prévalant de la qualité de supporter du SC Bastia » de paraître dans l’intégralité du centre-ville et dans un large secteur recouvrant les quartiers Sainte-Anne, Maison-Blanche, Wilson, Croix-Rouge et Courlancy.

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l’union 220128e
Mairies de proximité

Les mairies de Croix-Rouge et des Châtillons seront fermées les prochains jours. Les autres sites, Europe, Murigny et Orgeval, restent ouverts aux horaires habituels (sauf éventuel mouvement de grève). La mairie de proximité Croix-Rouge sera fermée ce vendredi 28 janvier. L’ouverture du samedi est maintenue. La mairie de proximité Châtillons sera, quant à elle, fermée jusqu’au samedi 5 février. En cas d’urgence, les usagers sont orientés sur la mairie de proximité Murigny.

Adresses et horaires d’ouverture des mairies de proximité : sur notre site web www.reims.fr

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l’union 220128d
Alerte au feu d’appartement

Hier vers 18 heures, des riverains ont aperçu de la « fumée » qui s’échappait d’un appartement de la rue Joliot-Curie au quartier Croix-Rouge. Ils ont légitimement pensé à un incendie.

Alertés, les sapeurs-pompiers sont arrivés en nombre, pour repartir assez rapidement : la fumée n’était que la vapeur d’une eau bien chaude qui s’écoulait d’un robinet…

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l’union 220128c
Chantier de la chaufferie à Croix-Rouge

Près de 100 tonnes ! C’est le poids des trois blocs qui constituent la structure globale de la future chaudière Bois B (bois de récupération) à Reims. Ces derniers ont été installés le 24 janvier sur le site de la chaufferie urbaine Croix-Rouge, un équipement du Grand Reims géré dans le cadre d’une délégation de service public par la Soccram, filiale locale d’ENGIE Solutions. Ces éléments déplacés au moyen de grues composent l’échangeur thermique de la future chaudière qui entrera en service en octobre 2022. Rappelons qu’un chantier d’ampleur, totalisant 19,8 M€ HT, est en cours pour permettre au réseau de chaleur urbaine de Reims de fournir l’automne prochain 20 000 équivalents-logements avec un taux de 90 % d’énergie renouvelable et de récupération. L’Ademe et le FEDE ont subventionné cette opération exemplaire, dans le Grand Est comme en France, à hauteur de 8,97 M€.

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l’union 220128b
UN JOUR A L’UNIVERSITÉ

Quelques jours après la JPO du samedi 29 janvier, l’URCA organise l’opération « Un jour à l’université ». Du 7 au 11 février, les lycéens sont invités à se mettre dans la peau d’un étudiant durant quelques heures, en suivant quelques cours, et à découvrir les campus Croix Rouge et Moulin de la Housse à Reims, l’EiSINe à Charleville-Mézières, l’IUT Reims-Châlons-Charleville, l’IUT et le campus des Comtes de Champagne à Troyes. Attention, le nombre de places est limité. Il faut donc impérativement s’inscrire sur le site internet de l’URCA (univ-reims.fr) avant le 31 janvier.

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l’union 220128a
Université : Des études avec les moyens du bord

C’est la misère à l’université
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Les bâtiments modulaires du campus Croix-Rouge prennent l’eau et sont balayés par les courants d’air. Ils devraient être définitivement fermés à la prochaine rentrée. Stéphanie Jayet
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Le quatrième étage du nouveau siège de l’université à Croix-Rouge est réservé aux bureaux de la présidence. Son aménagement est jugé onéreux par des agents qui travaillent dans les autres étages.
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Des bâtiments préfabriqués provisoires depuis des années et des salles de cours vétustes, l’université de Reims n’est pas présentable à tous les étages.

Face à la vétusté grandissante des bâtiments modulaires du campus Croix-Rouge et des salles d’informatique de celui du Moulin de la Housse, la présidence de l’université Reims Champagne-Ardenne répond.

Les étudiants les appellent les BM, pour bâtiments modulaires. Des dizaines de promotions de l’université de Reims ont suivi des cours dans ces préfabriqués posés au-delà du grand parking sur le campus Croix-Rouge. Censés fournir des salles provisoires, leur prochaine disparition est régulièrement annoncée, puis repoussée. En septembre dernier, ils avaient été fermés pour de bon, puis rouverts à cause d’un manque de salles disponibles sur le campus où les étudiants sont plus nombreux chaque année.

Des fuites d’eau les jours de pluie

Plusieurs générations ont leurs souvenirs des BM. Certains, comme Aya, y sont même attachés les trouvant plus intimes que d’autres salles. Ils sont aussi moins confortables. Alice, actuellement en master d’histoire, y a passé du temps. « Je me souviens d’une fuite d’eau un jour où il pleuvait beaucoup sur la table à côté de moi. J’avais dû changer de place car j’étais éclaboussée à chaque fois qu’une nouvelle goutte arrivait. Ces bâtiments sont mal isolés, il y fait très chaud à la belle saison et froid en hiver. Ils sont aussi mal équipés. Il n’y a souvent pas de vidéo-projecteur. » Anne-Évelyne, Ombeline et Michelle, trois étudiantes en lettres, confirment qu’il y a encore des fuites de temps en temps : « Il faut qu’il pleuve beaucoup et longtemps. On a aussi souvent des tables et des chaises cassées et beaucoup de courants d’air. Il faut être du côté du radiateur en hiver sinon il peut faire assez froid. Surtout quand la porte ne ferme plus correctement. » Les étudiants y sont parfois trop serrés : « L’autre jour, on était 30 dans la petite salle, je trouve que ce n’est pas très malin en pleine période d’épidémie » , estime une étudiante en première année d’histoire.

Ici, c’est la misère.

La crise sanitaire est pourtant l’une des raisons qui explique leur pérennité : « Compte tenu du contexte sanitaire, l’université a été contrainte de maintenir ouverts certains bâtiments modulaires, moins confortables que d’autres salles sur le campus. La fermeture de ceux-ci est progressive (actuellement 12 de ces bâtiments sont fermés) et seuls 3 bâtiments modulaires (soit 7 salles) accueillent encore des formations. À la rentrée 2022, l’université n’aura plus recours à ces salles » , indique la présidence de l’université.

Les salles des BM sont cosy à côté des salles de la licence d’informatique au campus sciences du Moulin de la Housse. On y accède comme on descend à la cave par deux escaliers qui aboutissent à un couloir sombre. De chaque côté, de petites pièces sont remplies d’étudiants serrés les uns aux autres, le nez sur leur ordinateur. Deux tables sont attachées par du scotch pour les consolider. Les chaises de classe en bois doivent dater des années soixante-dix. Toutes ne sont pas utilisables, sauf à risquer de passer au travers. Il manque des plaques au plafond et les murs sont tellement éraflés qu’ils font penser à des murs en carton. « C’est la misère ici » , lance un étudiant en montrant une photo des murs délabrés qu’il a prise avec son smartphone.

La rénovation est imminente selon la présidence de l’Urca : « Les salles informatiques mutualisées seront rénovées à partir de juin pour une mise en service en septembre 2022. Deux autres salles mutualisées informatiques seront réaménagées en 2022 (pour un montant global de 118 000 € + 20 000 € en informatique/audiovisuel). »

Rénovation attendue au Moulin de la Housse

Au campus science aussi, le provisoire a tendance à s’éterniser. Le bâtiment 7, fermé depuis 2011 pour des raisons de sécurité, est dans l’attente d’une rénovation qui tarde.

« Sa réhabilitation a commencé dans le cadre du plan de relance de l’État. Il comprendra entre autres : 9 salles de travaux dirigés, 15 salles de travail en groupe et 175 places mixtes entre coworking, détente et cafétéria. Il sera mutualisé et livré en septembre 2023 » , précise la présidence. Les enseignants du Moulin de la Housse ont appris la construction d’un nouveau bâtiment sur le budget 2022. Il s’appellera Totem et sera financé par les fonds propres de l’université. « Cette nouvelle est restée en travers de la gorge des équipes parce qu’il n’accueillera pas de salles de cours mais des structures institutionnelles » , indique un enseignant.

La présidence confirme l’existence du projet « Totem » actuellement en réflexion : « Il sera prochainement présenté aux instances de décision de notre établissement et à ses usagers. Aussi, aucune communication vers l’externe ne sera faite avant ces présentations. »

Les étudiants en informatique ne doivent pas trop compter s’y installer. Ils pourront se consoler en se disant que la qualité de l’enseignement est autrement plus importante que la peinture des murs.

Le contraste qui chagrine la communauté universitaire

Le quatrième étage du nouveau siège de l’université de Reims dans le quartier Croix-Rouge est un sujet de commérage à l’Urca. Il s’agit de l’étage de la présidence. Le coût de son ameublement est jugé déplacé par rapport aux moyens de l’établissement et aux besoins des étudiants et de la recherche.

Les quatre pages de factures font état d’un fauteuil à 1 600 euros, de chaises à 400 euros pièce, d’armoires à 1 700 euros l’unité pour un total de 43 000 euros dépensés à cet étage.

« Nous sommes tous ulcérés par ces dépenses d’argent public. D’autant plus que la présidence s’est barricadée à son étage. En effet, l’accès est verrouillé alors qu’il est libre aux autres étages. Les employés qui travaillent en bas voient passer les livreurs de repas provenant de restaurants, ce qui laisse penser qu’on ne se prive de rien au quatrième étage » , dénoncent des agents qui travaillent au siège.

“Le mobilier est identique sur l’ensemble des étages”

Ce contraste entre ce nouveau siège particulièrement confortable et certaines salles de cours vétustes depuis des décennies chagrine jusqu’aux enseignants sur les campus.

« Des achats de chaises, bureaux, etc., à tous les étages, ont été réalisés auprès de fournisseurs dans le cadre de marchés publics, auxquels nous sommes tenus juridiquement. Le montant total du mobilier du siège est de 700 000 € pour actuellement 175 personnes. La facture évoquée ici d’un montant de 43 175,08 € TTC soit 35 861,85 € HT, correspond à l’équipement d’une partie de l’étage 4 » , répond la présidence. Elle ajoute que le choix du mobilier a été fait dans le « milieu de gamme supérieur » . « Il s’agit d’un investissement destiné à des fonctions et non à des personnes. le mobilier des différents bureaux est identique pour tous les personnels sur l’ensemble des étages. » L’équipe de Guillaume Gellé n’admet pas que l’opprobre puisse être jeté sur le train de vie de la présidence. « Nous n’acceptons pas de telles insinuations. Depuis 2015, le budget de la présidence a été réduit en moyenne de 40 %, celui-ci est de 75 000 € (prévisionnel) pour 2022. À savoir que ce budget prévisionnel est le même que pour les années 2020 et 2021, dont l’exécution n’a été faite qu’à hauteur d’environ 65 % compte tenu du contexte sanitaire. »

Un service aux données confidentielles

Concernant l’accès verrouillé au 4 e étage : « L’accès se fait sur rendez-vous, en raison du caractère confidentiel des données qui y circulent. Cependant, les personnels amenés à travailler directement avec l’équipe de direction ont un accès direct, ce qui représente une centaine de personnes. Nous sommes donc très loin d’un accès verrouillé, et constatons qu’il s’agit là d’une information erronée. »

Essai politique dédié aux bâtiments modulaires

Adrien Bauchart, syndicaliste étudiant, membre de la France Insoumise dans les Ardennes a pris la plume pour évoquer les bâtiments modulaires, dits BM. « Il y a une grosse dizaine d’années, l’un des bâtiments du campus Croix-Rouge menaçait de s’effondrer. C’est pourquoi les instances décisionnelles de l’université avaient décidé de mettre en place une situation de secours : les bâtiments modulaires. C’était une mesure temporaire normalement. Mais à la fac, le temporaire dure dix ans, ou plus. Chaque année leur destruction est annoncée, mais cela dure. Et cette situation est difficile à supporter pour les enseignants et les étudiants qui subissent cette insalubrité. Suivre un cours dans ces « BM » les soirs d’hiver, ce n’est pas la joie. Imaginez-vous étudier dans un préfabriqué où l’eau de la tempête ruisselle entre vos pieds, le vent qui, par sa seule ardeur, réussit à claquer une fenêtre ou une porte. Et tandis que le vent et la pluie s’invitent au cours, le bruissement sourd de la pluie que l’on entend choir sur le fragile plafond donne l’ambiance qui y règne. Si en plus la nuit est déjà tombée, l’atmosphère est pesante.

Le report de la fermeture de ces bâtiments modulaires est la preuve du manque de moyens des universités, et le malheureux résultat de la loi « LRU » de 2007 portée par Mme Pécresse, sur l’autonomisation des universités. Ces dernières doivent sans cesse chercher ses financements, et bien souvent faire des choix. »

L’essentiel

Le nombre d’étudiants augmente plus vite que les moyens à l’université de Reims.

À Croix-Rouge , les élèves étudient encore dans des bâtiments modulaires devenus vétustes.

Les salles d’informatique du campus science sont dignes d’un pays en voie de développement.

À côté de cela , l’ameublement du nouveau siège de l’université, aux factures jugées onéreuses, fait débat.

Catherine Frey

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l’union 220127a
Solidarité : Travaux en cours pour le restaurant embauchant du personnel… différent

Le directeur Gonzague Peugnet dans les locaux en cours d’aménagement. « Nous espérons une ouverture avant l’été ».A.P.
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L’Extra fera travailler des serveurs et des cuisiniers porteurs de handicap mental. L’emplacement est trouvé, dans le quartier du Boulingrin, reste à finaliser les travaux d’aménagement.

Si tout se passe comme prévu, Reims comptera dans quelques mois un restaurant pas tout à fait comme les autres : l’Extra. Un nom choisi parce que, précisément, le personnel y sera quelque peu extra… ordinaire : serveurs et cuisiniers seront porteurs de handicap mental. Cela fait déjà trois ans que le projet de ce « restaurant inclusif » a été lancé, les choses continuent à avancer, comme le maire de Reims a pu en être informé directement il y a quelques jours, lors d’une rencontre en mairie. « Elle était importante pour nous, commente un des porteurs du dossier, Gonzague Peugnet, directeur du futur restaurant, parce qu’elle vaut reconnaissance officielle. » Y participaient, outre le directeur, celui qui forme avec lui le tandem originel, Matthieu Saint-Guilhem, président de la société coopérative d’intérêt collectif créée pour l’occasion, ainsi que de l’association majoritaire dans le capital de cette SCIC, les Amis du RB22 (allusion au 22 rue du Barbâtre, qui fut un moment l’adresse pressentie pour accueillir l’établissement), et la quasi-totalité des futurs salariés. Concernant l’emplacement, on sait que la rue du Barbâtre a été abandonnée, et c’est ailleurs que l’Extra se posera.

Les locaux définitifs se situent dans le quartier du Boulingrin, rue du Temple ; il s’agit de l’ancien restaurant asiatique le Palais d’Asie.

« Nous avons acquis le fonds de commerce en juin dernier » indique Gonzague Peugnet. Les travaux d’aménagement sont en cours, « j’espère une ouverture avant l’été » ajoute-t-il. Et s’agissant du personnel ? « Pour le moment, renseigne notre interlocuteur, l’équipe est en train de se former aux métiers de la restauration, cela se passe à la Marmite dans le quartier Croix-du-sud, sous contrôle du Greta : il s’agit bien d’une formation certifiante. » Il conviendra en effet d’être à la hauteur des exigences d’un restaurant « normal » si l’on peut dire, « sinon les clients ne viendront pas ». « Notre projet se veut complémentaire de l’existant en matière d’aide par le travail, ajoute Gonzague Peugnet : la différence avec les restaurants des Ésat (établissements et services d’aide par le travail) qui fonctionnent déjà à Reims, c’est que nous ne serons pas en milieu médico-social, mais en milieu ordinaire ; les employés par exemple, auront bien une fiche de paie classique… »

On recherche chef cuisinier

Ces employés d’un genre particulier, des adultes âgés de moins de vingt ans pour le plus jeune, et de la quarantaine pour le doyen, trois hommes et six femmes, ne seront toutefois pas livrés à eux-mêmes : ils seront encadrés, non seulement par le directeur, qui sera présent en salle, mais aussi par un chef cuisinier non porteur de handicap, dont le recrutement est en cours. Affaire à suivre…

Travaux pratiques pour la Saint-Valentin

L’équipe du futur Extra aura l’occasion de mettre en pratique la formation qu’elle est en train de recevoir avec le Greta à l’occasion de la Saint-Valentin. Ce jour-là, le lundi 14 février donc, c’est elle qui assurera la cuisine et le service de l’opération proposée à la maison diocésaine Saint-Sixte (parking 16 rue du Barbâtre) à partir de 19 heures par la pastorale des familles et le mouvement Vivre et aimer. Tarif : 60 € par couple, pour dîner en tête à tête, témoignages et topo sur l’engagement et la vie à deux. Renseignements : miart.fabienne@gmail.com.

L’essentiel

Une association s’active depuis trois ans pour ouvrir à Reims un restaurant offrant un véritable emploi à des adultes porteurs de handicap mental.

Les travaux sont en cours dans l’établissement choisi, situé rue du Temple, un ancien restaurant asiatique.

Une ouverture au public est espérée avant l’été.

Antoine pardessus

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l’union 220126b
JOURNéE PORTES OUVERTES DE L’URCA 1/4 : Un rendez-vous phare de l’année en partenariat avec l’URCA

Les visiteurs pourront notamment découvrir les différentes bibliothèques universitaires.
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Pour son édition 2022, la JPO de l’université Reims Champagne-Ardenne adopte une formule hybride, mêlant accueil physique dans la quasi-totalité de ses campus, et visites ou animations en ligne sur une plateforme dédiée.

L’ an dernier, compte tenu du contexte sanitaire, nous avions organisé une JPO 100 % numérique. Cette année, nous avons décidé d’ouvrir nos sites à ceux qui le souhaitent, tout en reprenant la plateforme web E-JPO qui avait très bien fonctionné en 2021, pour ceux qui ne souhaitent pas ou ne peuvent pas se déplacer, ou ceux qui souhaitent découvrir plusieurs campus et formations en même temps » , explique Marie Auclerc, chargée de communication au sein de l’URCA.

Enseignants, personnels de scolarité, de bibliothèques, ou de missions et services spécifiques (Service d’accompagnement des étudiants, mission orientation, mission insertion professionnelle, handicap, formation professionnelle et apprentissage), associations étudiantes : pour ce temps fort, qui attire chaque année près de 7000 personnes, les différents acteurs de l’URCA seront une nouvelle fois mobilisés pour faire découvrir aux jeunes (quel que soit leur niveau d’études) et à leurs parents les nombreuses formations proposées par l’université, les services et équipements dédiés aux étudiants sur chaque campus, l’offre d’activités culturelles ou sportives, et répondre à toutes les questions des visiteurs, notamment en matière d’orientation.

« De nombreuses visites, animations ou conférences seront organisées tout au long de la journée, à distance ou en présentiel, dans le respect des mesures de protection en vigueur.

Le port du masque sera bien entendu obligatoire, et une vérification des jauges de fréquentation sera mise en place, ce qui pourra occasionner un peu d’attente (pas trop longue) pour l’accès aux différents sites. L’ensemble de nos campus (à Reims, Châlons-en-Champagne, Charleville-Mézières, Troyes ou Chaumont) participe à l’opération : UFR Lettres et Sciences Humaines, Droit et Science Politique, Sciences Économiques Sociales et de Gestion, Pharmacie, Médecine, Odontologie (uniquement en distanciel pour les 3 UFR de santé), Sciences Exactes et Naturelles, STAPS, écoles d’ingénieur (ESI Reims et EiSINe), IUT (Reims-Chalons-Charleville et Troyes), Campus des Comtes de Champagne (CCC), IGC et les cinq sites de l’Inspé (uniquement en distanciel) » .

Une plateforme numérique dédiée


Depuis lundi et jusqu’à ce samedi 17 heures, une plateforme numérique permet de découvrir à distance les formations proposées au sein de l’Université Reims Champagne Ardenne, et de multiples informations sur l’orientation ou la vie estudiantine, grâce à un forum où l’on peut déposer une question et obtenir une réponse avant samedi soir.

Des visites virtuelles à 360º des différents sites universitaires sont également accessibles.

Enfin, les deux sites non ouverts au public organisent samedi des conférences à distance.

Le campus santé présentera la réforme de l’accès aux études de santé.

L’Institut National Supérieur du Professorat et de l’Éducation proposera quant à lui quatre rendez-vous, à 9 heures, 10 h 30, 11 h 15 et 14 heures.

Infos et liens : univ-reims.fr/jpo/plateforme-virtuelle-e-jpo

à savoir

La Journée Portes ouvertes de l’URCA se déroulera ce samedi 29 janvier de 9 h 30 à 17 heures en présentiel. Aucun rendez-vous n’est nécessaire.

Seuls les sites de l’inspé et le campus santé ne seront pas ouverts au public, mais proposeront des forums et conférences à distance (voir par ailleurs).

De nombreuses animations au programme parmi lesquelles des visites de groupes des BU des campus Croix Rouge et Moulin de la Housse à Reims, un accueil personnalisé des visiteurs par les équipes de l’EISINe à Reims et Charleville, des focus métiers proposés de 9 h 30 à 17 heures à l’UFR SESG de Reims, avec la participation de comptables et experts-comptables, et une conférence à partir de 14 h 30 autour des métiers de la comptabilité et de l’audit.

Le CROUS s’associe à la JPO, notamment à travers des visites de ses résidences rémoises, proposées de 10 à 16 heures (sans rendez-vous).

Programme complet : www.univ-reims.fr/jpo

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l’union 220126a
justice : Orgeval contre Croix-Rouge, l’heure du procès

Trois jeunes de Croix-Rouge avaient été blessés lors des affrontements, dont un laissé dans le coma après avoir été lynché devant le magasin Zara. Archive F.C.
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Quatre prévenus ont été condamnés hier à la suite des violents affrontements qui avaient éclaté au centre-ville entre jeunes d’Orgeval et de Croix-Rouge.

C’ était la guerre » Les mots sont ceux d’un témoin des affrontements qui avaient éclaté au centre-ville de Reims le 6 février 2020, entre bandes rivales d’Orgeval et de Croix-Rouge. Sous le regard effaré des passants, la première avait eu le dessus sur la seconde : trois jeunes de Croix-Rouge blessés, dont un laissé dans le coma après avoir été roué de coups de pied rue de Vesle. Huit des assaillants ont pu être identifiés : quatre mineurs et quatre majeurs dont le procès s’est déroulé hier au tribunal correctionnel de Reims. Si toute la lumière n’a pas été faite sur ces violences sans précédent au centre-ville, l’enquête a cependant établi qu’elles s’inscrivaient dans un cycle de règlements de comptes qui opposaient depuis le mois de décembre des adolescents de chaque quartier, pour des motifs jamais éclaircis. Le « match » précédent eut lieu le 24 janvier, lorsque plusieurs gamins de Croix-Rouge firent « une descente » à Orgeval place Pierre-de-Fermat : quatre blessés par armes à feu et armes blanches.

Béquilles, marteau et hachoir de boucher

Quelques jours plus tard, deux rivaux âgés de 15 ans échangèrent sur les réseaux sociaux pour se donner rendez-vous le soir du 6 février devant le McDo de la place du Théâtre. Le but était de s’expliquer « à un contre un » . Celui de Croix-Rouge est arrivé le premier, vers 18 h 15, accompagné d’une dizaine d’amis dont l’un avait une béquille, un autre « un pistolet »… Était-il encore question d’une « explication en tête à tête » ? En face, plus du tout !

Un premier groupe d’une dizaine de jeunes est arrivé rue de Talleyrand avec « béquille, canne, chaise, barre et bombe lacrymogène » tandis qu’une seconde escouade de sept individus rejoignait la rue de Vesle par la galerie Condorcet. Dans leurs mains : gazeuse, barre, marteau et hachoir de boucher !

À la vue du premier groupe, ce fut sauve-qui-peut pour les jeunes de Croix-Rouge. Certains ont couru vers le tribunal. Rattrapé devant le bâtiment, l’un des fuyards a été gazé, jeté à terre, frappé à coups de pied, coups de poing et coups de béquille (il n’a pas porté plainte).

La tête écrasée au sol

Les autres ont fui par la rue de Vesle où le deuxième groupe arrivé par la galerie Condorcet leur a bloqué le passage. « Pris en étau » , deux des garçons ont couru vers la boutique de vêtements Zara. Le premier, 13 ans, a eu le temps d’y rentrer, coursé par « trois ou quatre » individus qui l’ont gazé et frappé d’un coup de marteau, lui occasionnant de légères blessures. Le groupe est ensuite ressorti de la boutique devant lequel gisait le deuxième garçon âgé de 16 ans. Lui n’avait pas eu le temps d’y rentrer, projeté à terre puis roué de coups de pied avec une dizaine d’agresseurs autour de lui. L’un d’eux lui avait alors « écrasé la tête au sol, comme pour lui éclater le crâne » . Tout le monde détalait ensuite à l’arrivée de la police.

Hier, s’ils ont admis certaines des violences, les quatre prévenus ont contesté leur participation au lynchage du jeune de 16 ans. Âgés de 18 et 19 ans à l’époque des faits, ils ont également expliqué s’être retrouvés pris dans les affrontements alors que l’initiative des hostilités revenait aux « petits » . « On est venu pour les empêcher de se bagarrer mais on s’est laissé entraîner » , ont-ils résumé.

Une version reprise par les avocats.

M e Aurore Boissy : « Les seuls qui n’avaient pas le visage dissimulé par des capuches ou des cagoules, ce sont eux ! S’ils étaient venus avec l’intention de commettre des violences, ils auraient pris des précautions : tout le monde sait qu’il y a des caméras partout place du Théâtre » . M e Arthur De La Roche : « Contrairement aux autres, ils sont d’une tranche d’âge différente, sont venus en voiture et ont emprunté un cheminement différent. Ils se sont sentis obligés de venir car les petits y allaient et qu’ils savaient qu’en face d’eux, il risquait d’y avoir des armes. »

Ils ne retourneront pas en prison

Seuls Karl Ebogo, 20 ans, et Mouhsine Belfkih, 21 ans, ont été reconnus coupable d’avoir participé au lynchage. Ils ont été condamnés, le premier à deux ans de prison dont un an avec sursis probatoire, le second à 30 mois dont 18 mois ferme (il était également jugé pour les violences devant le tribunal).

Pour avoir participé à l’agression dans le magasin Zara, Yannis Jorf, 20 ans, a été condamné à 18 mois de prison dont six avec sursis tandis qu’une peine d’an de prison, dont six mois ferme, a sanctionné Nasif Keskin, 21 ans, également reconnu coupable des violences sur le jeune agressé devant le tribunal.

Tous ne retourneront pas en prison : les peines ferme couvrent la durée des détentions provisoires.

Toujours diminué , deux ans après le lynchage

Retrouvé inconscient par les secours, avec un pronostic vital initialement engagé en raison d’un « grave traumatisme crânien », l’adolescent de 16 ans lynché devant le magasin Zara a passé quatre jours dans le coma avant d’effectuer une longue rééducation dans un centre spécialisé, jusqu’au mois de mai 2020. Deux ans après, il souffre toujours d’un « déficit de l’attention » et de « troubles cognitifs ». « Il reste très diminué. Il est extrêmement lent », souligne l’avocat de la famille, M e Diego Diallo. « Quand il marche, ses jambes tremblent. Quand on lui demande ce qu’il a fait il y a deux jours, il parle de ce qu’il a fait il y a deux mois. Quand c’est l’heure de manger à midi, il se croit au dîner. Il ne sait plus où il est. »

Selon la formule des médecins, son état « n’est toujours pas consolidé ».

Fabrice Curlier

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l’union 220125a
Le collège Legros sera reconstruit sur place, le collège Brossolette va déménager

Le collège Brossolette devrait déménager dans les années à venir.
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Outre le collège Université, les collèges rémois étaient à l’honneur de la dernière séance plénière du conseil départemental, jeudi à Châlons-en-Champagne. Si l’on a appris le nouveau retard du premier, les élus départementaux ont aussi évoqué la reconstruction des collèges François-Legros, à Croix-Rouge, et Pierre-Brossolette, situé entre l’avenue de Laon et le boulevard Albert-Ier.

Alors qu’il avait été question, à une époque, de fermer des collèges à Reims, ce n’est plus une option retenue. Le Département entend garder ses 47 collèges, y compris ceux de Reims. Et les établissements Legros et Brossolette, tous deux vétustes, sont les « deux collèges prioritaires à rebâtir » , a souligné Christian Bruyen, président du conseil départemental.

La requalification de François-Legros était déjà connue. Le nouvel établissement, d’une capacité de 600 élèves et chiffré à 22 millions d’euros, doit voir le jour à l’emplacement de l’actuel : le foncier est suffisant pour envisager une reconstruction in situ.

Il y avait un peu plus de suspense concernant Brossolette, reconnaît Mario Rossi, élu du canton où est implanté l’établissement. Aussi l’élu rémois se réjouit-il qu’il ait aussi été retenu pour connaître une cure de jouvence dans les années à venir.

Ce point a été confirmé, jeudi en séance, par la conseillère départementale Sylvie Gérard-Maizières. « Au regard de la bonne situation financière du Département » , a-t-elle annoncé, il est question de « prévoir plus ou moins concomitamment la reconstruction des collèges Legros et Brossolette. » Une enveloppe de 3 millions d’euros a été ouverte pour Brossolette, en plus de 75 000 € de crédits pour chacune de ces deux opérations, servant à financer des études.

Concernant Brossolette, dont le coût est estimé « entre 20 et 25 millions d’euros » selon Sylvie Gérard-Maizières, une condition est toutefois requise, rappelle l’élue : « que les discussions engagées avec la Ville pour la mise à disposition du foncier aboutissent favorablement. » Ce point semble épineux, car sans évolution notable depuis trois ans.

Le collège est situé sur un terrain de 10 000 m 2 , trop exigu pour envisager une reconstruction sur place. La solution passe donc par un déménagement de l’établissement à proximité. Sylvie Gérard-Maizières comme Christian Bruyen, appellent donc la Ville à trouver une solution foncière pour concrétiser ce dossier. « Il faut que la Ville de Reims lève les freins en termes de foncier disponible, parce que là ce n’est pas encore très clair… Mais je ne doute pas que ce sera le cas » , a glissé Christian Bruyen.

Selon les informations qui circulent, un terrain serait privilégié à proximité de la patinoire Albert-I er . Quant au calendrier, que ce soit pour Legros ou Brossolette, il faudra compter « entre trois et quatre ans avant que les chantiers démarrent » , indique Sylvie Gérard-Maizières.

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l’union 220124a
Justice : Au nom du père, le long combat des Daboussi

Sarah Daboussi, mercredi 19 janvier, dans le quartier Croix-Rouge, à Reims, où elle exerce en tant que médecin - la profession de son père. M.L.
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En 2014, Jilani Daboussi, député franco-tunisien, décédait en Tunisie après 31 mois de détention sans procès. Sa fille, qui mène depuis Reims un combat acharné, se réjouit de l’enquête que vient d’ouvrir la justice tunisienne.

La première fois que nous l’avions rencontrée, dans son cabinet médical du quartier Croix-Rouge, à Reims, Sarah Daboussi soulignait l’évidence : « On ne peut pas faire autrement que d’essayer de porter cette affaire devant la justice ! Que voulez-vous qu’on fasse d’autre ? Qu’on se dise : Notre père a été torturé pendant deux ans et demi mais bon, ce n’est pas si grave ? Arrêter de me battre n’est juste pas possible. » À ses côtés, Sami, son frère, appuyait : « Nous voulons seulement que les assassins de notre père soient jugés. » C’était dans les derniers jours de 2018.

Aujourd’hui, la donne semble avoir changé. Le 10 janvier, la cour d’appel de Tunis a annoncé l’ouverture d’une enquête sur les circonstances du décès de l’homme d’affaires Jilani Daboussi. Une information abondamment reprise dans les médias tunisiens, où « l’affaire Daboussi » fait couler beaucoup d’encre.

Mercredi dernier, Sarah, à Reims, et Sami, au téléphone depuis Tunis, commentaient d’une même voix : « Ce qui se passe redonne encore plus de consistance à ce que nous répétons depuis huit ans ! Après, les preuves sont si énormes que nous n’avons jamais perdu espoir. »

Depuis près de huit ans, les Daboussi se battent pour que la Tunisie reconnaisse ce crime

Avant que son nom incarne une page sombre de la révolution tunisienne, Jilani Daboussi fut un étudiant brillant, notamment interne en médecine à Reims. Retourné en Tunisie, il se lance en politique, devient député, rapporteur de la commission des finances et développe aussi des affaires en acquérant un hôtel et une clinique. En décembre 2010, la Tunisie bascule dans la révolution, la première de ce qui deviendra le « Printemps arabe ». Le président Ben Ali, au pouvoir depuis vingt-trois ans, s’enfuit vers l’Arabie Saoudite.

Jilani Daboussi apparaît alors pour certains comme un complice du pouvoir déchu. En octobre 2011, il est arrêté et incarcéré. Visé par trois affaires, le voilà accusé d’abus de pouvoir et corruption. Il ne sera jamais jugé. Ses enfants et ses partisans l’ont répété : il était détenu « en tant qu’adversaire politique », potentiel candidat à la présidentielle.

En septembre 2012, l’Association tunisienne de lutte contre la torture lance un appel pour « sauver la vie » de ce prisonnier dont la santé, peu à peu, se dégrade – il souffre d’insuffisance rénale et cardiaque. À défaut de soins, il est contraint à l’autodialyse.

Début 2019, l’évocation du 8 mai 2014 restait compliquée pour Sarah Daboussi : « D’habitude, les prisonniers qui sont libérés quittent la prison à minuit. Ce jour-là, à 19 heures, la prison a appelé ma mère pour dire : Venez le chercher maintenant. Elle remerciait, pleurait de joie… J’étais à Reims, j’allais prendre le premier avion. »

Si notre père était décédé en prison…

Annie Daboussi, qui vit désormais avec sa fille dans la Marne, retrouve son mari, extrêmement affaibli. « Il a demandé à ma mère de prendre une douche et se couper les ongles. Après ce qu’il avait connu en cellule, il y tenait tellement… Maman lui avait installé un beau fauteuil pour qu’il puisse se relaxer. Il a pris sa douche, s’est assis sur le fauteuil et il est mort. » Il avait 67 ans.

« Si notre père était décédé en prison, ce serait parti en vrille, ajoute sa fille, émue. Ils se sont dépêchés de le faire sortir quand ils ont compris à quel point son état était critique. »

Depuis près de huit ans, Sarah Daboussi et sa famille ont remué ciel et terre pour que « la Tunisie reconnaisse ce crime » . Considérant que leur plainte n’avait aucune chance d’y être instruite, le clan Daboussi s’était depuis tourné vers la justice française, laquelle se heurtait au refus de coopérer des autorités tunisiennes.

Un contexte agité

La récente ouverture d’une enquête relative à la mort de Jilani Daboussi est à remettre dans l’actuel contexte politique tunisien, en proie à de fortes turbulences. Le 31 décembre, l’ancien ministre de la Justice, Noureddine Bhiri, homme fort du parti d’inspiration islamiste Ennahda, pointé comme l’un des responsables du sort réservé à Jilani Daboussi, a été arrêté. Ennahda est au cœur d’un bras de fer avec le président Kaïs Saïed, lequel a notamment suspendu le parlement contrôlé par Ennahda depuis une décennie.

Les faits

2014 : Jilani Daboussi, député franco-tunisien qui exerça en tant qu’interne en médecine à Reims, décède à Tunis, quelques heures après sa sortie d’une prison où il vient de passer 31 mois sans procès. Le parquet de Paris ouvre une enquête.

2017 : la famille Daboussi, partiellement implantée à Reims, dépose plainte avec constitution de parties civiles pour « violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner, torture et détention arbitraire ».

Janvier 2022 : les autorités judiciaires tunisiennes annoncent l’ouverture d’une enquête sur les circonstances de la mort de Jilani Daboussi.

Mathieu Livoreil

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l’union 220123a
Il frappe sa concubine enceinte de trois mois

Le 13 janvier, lors d’une dispute au domicile familial de l’allée des Limousins à Croix-Rouge, un homme de 26 ans a frappé sa compagne à coups de poing dans le dos et sur la tête alors qu’elle est enceinte de trois mois.

Elle a subi neuf jours d’incapacité totale.

Présenté au parquet, l’individu a été condamné à dix mois de prison dont cinq mois ferme avec incarcération immédiate.

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l’union 220122d
Tennis de table : Reims en reconquête

Après une première phase bouclée derrière l’invincible Villers-Bretonneux, l’Olympique Rémois TT aborde la deuxième cet après-midi (17 heures, Géo-André) devant la réserve du Chesnay.

Le groupe du président Gauvin évoluera sans Bodé Kayodé mais dispose néanmoins de suffisamment d’arguments pour se défaire de l’obstacle francilien. À commencer par son leader suisse, Cédric Tschanz.

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l’union 220122c
Santé : Les crèches ne sont pas épargnées par le Covid

Comme d’autres crèches à Reims, le fonctionnement de la crèche Subé a été affecté par l’épidémie de coronavirus.


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Les tout-petits sont parfois contraints de rester chez eux quand les accueils sont fermés.
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Plusieurs structures ont dû fermer leurs portes, partiellement ou entièrement, en raison d’enfants ou d’agents contaminés. Les parents doivent s’arranger comme ils peuvent.

Marion, 39 ans, est soulagée. Ce jeudi 20 janvier, cette maman d’un petit garçon de 19 mois, Léon, a pu remettre son enfant à la crèche Théron, rue Jean-Urbain, après une semaine où l’accueil des « moyens » était fermé en raison de trois cas de Covid-19 parmi les bambins. Le scénario est classique. Deux jours avant la fermeture, Marion avait déjà dû faire tester son fils en catastrophe, après un premier message de la structure indiquant un cas de Covid-19 dans la section de Léon. Ni une ni deux, une infirmière est venue à domicile le soir même et le bébé a eu droit aux fameux écouvillons dans les narines. « Il était négatif. Il a pu retourner à la crèche le matin suivant. On était soulagés » , raconte Marion. Mais patatras, après deux cas de Covid supplémentaires, l’accueil a été fermé le lendemain soir (mercredi 12 janvier) selon le protocole en vigueur (lire par ailleurs).

Marion et son mari se sont mis en télétravail autant que possible pour s’occuper de leur enfant. « On comprend les mesures de précaution, d’autant qu’on est très attachés à cette crèche, mais ce qui n’est pas évident, pour les parents, c’est de s’adapter parfois du jour au lendemain » , explique la trentenaire. « On essaie d’être le plus responsables. Pour le retour à la crèche, après la semaine de fermeture, un test était recommandé et nous l’avons fait » . Rebelote pour Léon, donc, qui a repris une dose d’écouvillons.

De nombreuses fermetures

Par chance, le bébé s’est montré « très courageux » , dans un contexte totalement inédit pour ces tout-petits, immergés dans une pandémie qu’ils ne sont pas en état de comprendre. « On parle beaucoup des écoles, mais les crèches sont touchées également et pour les parents c’est tout aussi compliqué de s’organiser » , observe Marion. Surtout quand, comme c’est son cas, « il n’y a pas de famille à proximité pour venir dépanner. »

Le système D est devenu la norme pour de nombreuses familles, alors que l’épidémie bat son plein depuis le début de l’année. À Reims comme ailleurs, de nombreuses crèches, quel que soit le gestionnaire, ont été touchées. C’est le cas pour cinq des douze lieux multi-accueils de l’Association des maisons de quartiers (AMQR) à savoir Billard, Cernay-Europe, Turenne, Arènes du Sud et Trois Piliers, les structures elles-mêmes ayant fermé.

Du côté de Structure petite enfance (SPE), qui gère neuf établissements, l’accueil des bébés et des grands est fermé à Bienfait, idem pour les grands à Subé, les bébés à Orgeval, les moyens aux Sources, les grands à Clairmarais, à Chemin Vert et Hautes Feuilles. Tous ces services doivent rouvrir, selon les endroits, dans le courant de la semaine prochaine. Quant aux deux crèches sous pavillon CCAS (Maison-Blanche et Jean-Jacques Rousseau), elles ont la chance, pour l’heure, de ne pas être impactées par le Covid.

Attention néanmoins, ces données ayant été recueillies en cette fin de semaine, il s’agit d’une photographie à l’instant T. Tout est évidemment susceptible d’évoluer en fonction de nouvelles éventuelles contaminations. « Les équipes sont en permanence mobilisées par la gestion lourde tant sur le suivi administratif que la communication avec les familles » , salue Kim Duntze, adjointe au maire chargée de la petite enfance. Pour rappel, les crèches avaient déjà dû fermer, mais cette fois de façon concertée et préventive, du 6 au 23 avril l’an passé, à la demande du gouvernement.

Quel est le protocole mis en place ?

Les crèches, comme les écoles, sont soumises à un protocole strict. Pour résumer : s’il n’y a qu’un ou deux cas avérés de contamination, la fermeture n’est pas requise, mais tous les enfants doivent obligatoirement présenter un test PCR négatif pour être accueillis. En revanche, dès le 3e cas confirmé issu de fratries différentes, une fermeture de sept jours est appliquée. S’il s’agit de crèches avec des unités séparées selon les âges (bébés, moyens, grands), seule ferme l’unité où se trouvent les trois cas. Au moment de la réouverture, un test PCR négatif est recommandé pour les enfants. Kim Duntze ajoute que des fermetures peuvent être dues aussi à des cas de Covid chez le personnel, mais aussi chez les enfants des agents, ceux-ci devant alors rester chez eux pour s’en occuper, occasionnant un déficit d’encadrement.

Olivier Durand

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l’union 220122b
Vivre au neuvième sans ascenseur

 

 

 

 

 

A Reims, déjà un mois et demi que leur ascenseur est en panne ; ces habitants de l’allée des Bourguignons dans le quartier croix Rouge commencent à trouver le temps long.

 

 

 

 

 

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l’union 220122a
Quatre mois de plus.

Infractions au volant, uniformes au tournant.
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Le 6 janvier, un automobiliste rémois de 59 ans, Gérard Decrouy, se fait contrôler sans permis rue Berthe-Morisot à Croix-Rouge.

En passant son nom au fichier, les policiers se rendent compte qu’il est en infraction depuis le 30 juin 2021 pour ne pas avoir justifié de son adresse, comme il a l’obligation de le faire en tant que personne enregistrée au fichier des auteurs d’infractions sexuelles (il a été condamné à huit ans de prison en 2009 pour un viol). Omission d’ailleurs commise en récidive.

Présenté au parquet, le quinquagénaire a écopé de quatre mois ferme avec incarcération immédiate.

 

 

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l’union 220121c
Club guitare

Un rendez-vous mensuel proposé aux propriétaires de cet instrument qui voudraient en maîtriser les principes de base, ou partager avec d’autres leurs expériences électriques ou acoustiques.

Ce samedi 22 janvier à 10 heures, à la médiathèque Croix-Rouge, 19, rue Jean-Louis-Debar. À partir de 12 ans.

Gratuit mais sur réservation au 03 26 35 68 00.

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l’union 220121b
Nuits de la lecture

 

 

« Aimons toujours ! Aimons encore ! » Ce vendredi 21 janvier et ce samedi 22 janvier, cette nouvelle édition des Nuits de la lecture invite à se rassembler autour du thème de l’amour.

Deux soirées sont proposées dans trois lieux : Carnegie, médiathèque Croix-Rouge et médiathèque Jean-Falala pour partager l’amour des livres et les livres sur l’amour, mais aussi pour écouter, regarder, jouer, découvrir…

À partir de 17 heures.

Tout le programme sur www.bm-reims.fr ou en téléchargement au format pdf sur https://lstu.fr/programme_ndl_2022_reims

 

 

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l’union 220121a
Faits divers : Quatre blessés à la suite d’une collision avec le tramway

Les victimes sont les conducteurs et deux passagers du tramway. Photo Champagne FM
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La semaine est un peu bousculée sur le réseau du tramway. Après une première rame percutée lundi soir devant le complexe aqualudique, au nouveau croisement de l’avenue de Laon et de la rue de la Petite-Vitesse, sans blessé à déplorer (notre précédente édition), un deuxième accident impliquant lui aussi une voiture s’est produit hier à 10 h 15 rue Louis-Renault, au bas de l’avenue Léon-Blum, en limite de Bezannes et Reims.

Trois ambulances des pompiers ont été engagées pour secourir quatre victimes légèrement blessées : l’automobiliste, le conducteur de la rame et deux passagers.

La circulation a été interrompue entre la gare TGV et Léon-Blum. Les circonstances de l’accident restent à déterminer.

 

 

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l’union 220120b
Une voiture incendiée

Garée sur un parking de l’allée des Tourangeaux à Croix-Rouge, une voiture a flambé hier vers 5 heures. Le feu s’est propagé à deux autres véhicules.

Aucune information n’a été communiquée mais vu l’heure et l’endroit, on peut penser à un acte de malveillance.

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l’union 220120a
Polémique : Dur de vivre au neuvième sans ascenseur

Jacky, du 7e étage : « Descendre les escaliers, ça va encore, mais les remonter, c’est plus difficile ! » A.P.
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Déjà un mois et demi que leur ascenseur est en panne ; ces habitants de l’allée des Bourguignons commencent à trouver le temps long.

Un seul ascenseur vous manque et tout est… compliqué ! Pour Jacqueline, locataire du 14 allée des Bourguignons, dans le quartier Croix-Rouge, c’est bien simple : cela fait plus d’un mois et demi, presque jour pour jour, qu’elle ne sort plus de son appartement. Tout simplement parce que l’unique ascenseur qui dessert son immeuble est hors-service. Jacqueline habite au 9 e, c’est-à-dire à l’avant-dernier étage du bâtiment, et qu’elle a 73 ans.

« Elle n’a plus assez de force ni de souffle pour monter et descendre les escaliers », indique son mari Gérard qui accuse cinq ans de plus que son épouse.

Il a bien du mal à se rendre à ses rendez-vous de chimiothérapie : « Comme l’escalier est trop étroit, les infirmiers ne peuvent pas le transporter sur un siège », confie son épouse ; le malheureux est alors obligé de se débrouiller seul avec sa béquille.

Jamais une panne n’a été aussi longue

Au septième, Jacky, lui aussi septuagénaire, souffre également de cette absence d’ascenseur : « Descendre les escaliers, j’y arrive, mais pour remonter, c’est plus difficile. » « Cela fait presque cinquante ans que je vis ici, témoigne encore Gérard, je n’ai jamais vu de panne aussi longue. » Sur une affichette, l’organisme logeur, le Foyer rémois, fait savoir que, faute de pièce ad hoc, la panne ira jusqu’au 2 mars au moins. Heureusement, avec l’aide d’une association d’insertion, est mis en place un système de portage des courses, qui évite aux occupants les montées et descentes des escaliers à répétition, et qui sera prolongé, tous les jours sauf le dimanche, jusqu’à la réparation. Inutile de préciser qu’il est apprécié.

Une pièce à faire sur mesure

L’organisme logeur des locataires du 14 Bourguignons, en l’occurrence le Foyer rémois, nous a donné des précisions sur la panne de l’ascenseur : « Pour nous, celui-ci est arrêté depuis le 2 décembre. La cause en est une panne de la traverse du parachute, une pièce qui empêche toute chute accidentelle de la cabine, et donc essentielle. Malheureusement, il ne s’agit pas d’une pièce standard qu’il suffirait de commander, elle doit être faite sur mesure, ce qui explique le long délai. » La date prévue pour la remise en service est bien annoncée au 2 mars.

Antoine Pardessus

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l’union 220119b
Prends la parole

De 11 à 15 ans.

Tu as des choses à dire ? Une idée à défendre ? Des questions plein la tête ? Le rendez-vous où chacun peut parler librement avec les Francas.

À 14 h 30, médiathèque Croix-Rouge, 19, rue Jean-Louis-Debar.

Entrée libre.

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l’union 220119a
Lecture : vérité ou mensonge ?

À partir de 6 ans.

Après une lecture d’albums sur ce thème, les enfants pourront écrire un mensonge et le glisseront dans un ballon pour l’accrocher au Mur des mensonges.

À 14 heures, médiathèque Croix-Rouge.

Gratuit.

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l’union 220118a
Le débat sur la démographie s’emballe

La question de la construction de logements sociaux a alimenté une polémique sur Twitter. Archives Aurélien Laudy
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Répondant aux propos d’Éric Quénard sur la baisse de la population, Arnaud Robinet a relancé la polémique avec un tweet qui a scandalisé la gauche. Sur le fond, le maire assume sa volonté de ne pas construire de nouveaux logements sociaux.

Comme la nitroglycérine, la démographie est une matière à manier avec précaution. En répondant à Éric Quénard, qui suggérait dans nos colonnes qu’une politique plus sociale permettrait de retrouver une dynamique positive, Arnaud Robinet a rallumé la polémique sur la baisse de la population dans la cité des sacres. Un tweet, publié mardi 11 janvier, a mis le feu aux poudres : « Gagner en population certes mais avec quels habitants ? Sûrement pas en augmentant le nombre de logements sociaux ! » La formulation très cash lui a valu une volée de bois vert sur les réseaux sociaux où la gauche s’en est donné à cœur joie, jugeant ces propos au mieux maladroits, au pire scandaleux (lire par ailleurs).

Sur le fond, le maire de Reims a redit la position qui est la sienne depuis qu’il est aux commandes, consistant à dédensifier les quartiers populaires, via le NPRU (nouveau programme de renouvellement urbain) qui mobilise plus de 370 millions d’euros et fait disparaître 1 800 logements sur Châtillons, Croix-Rouge, Wilson, et Orgeval pour en reconstruire 900 ailleurs en ville. Revenant à froid sur ce vaste sujet, le maire ironise sur des remontrances parfois contradictoires : « D’un côté, certains critiquent une offre qui serait surabondante en construction quand d’autres demandent encore plus de logements sociaux, parce que 43 % ce ne serait pas assez… »

Arrondir les angles

Ce chiffre lui aura servi de bouclier au plus fort de la tempête sur Twitter. « Je considère qu’avec 43 % de logements sociaux, il est important de rééquilibrer l’offre de logement sur Reims » , a-t-il répondu aux gens qui l’interpellaient vertement sur le réseau social, précisant que la ville « n’avait pas de leçon à recevoir. » Historiquement, le pourcentage de logements aidés y est en effet très nettement supérieur à la moyenne des communes de la même strate alors même que la métropole champenoise ne compte que 27 % de propriétaires.

« Il faut savoir que certains secteurs comptent jusqu’à 90 % de logements sociaux » , précise Arnaud Robinet, qui se défend d’avoir voulu pointer du doigt une partie de ses administrés : « Je souhaite qu’aucun secteur ne soit abandonné ou que le parcours résidentiel reste bloqué à vie sans perspective d’amélioration pour les habitants. Si sur la forme, j’ai voulu arrondir les angles, c’est par respect pour les habitants des secteurs concernés car je n’ai jamais voulu stigmatiser les locataires de logements sociaux. » Mais pas de mea culpa sur le propos lui-même. « Sur le fond, j’assume : je considère que notre ville a trop de logements sociaux et pas assez de propriétaires. Un rééquilibrage est donc nécessaire. » Lui-même estime que l’urgence, aujourd’hui, « est de constituer une offre de logements pour les cadres et professions intermédiaires. Ce sont justement ces catégories qui ne sont pas suffisamment présentes à l’échelle de notre zone d’emploi selon les données de l’Insee. »

L’enjeu des classes moyennes

Éric Quénard ne dit pas le contraire, mais maintient son diagnostic et ses préconisations, qui sont différentes. « Avec Arnaud Robinet, nous avons une vraie divergence. La terminologie logement social tend à penser que je n’évoque que les populations les plus pauvres mais je parle de logements à loyer modéré. Pour mémoire, 75 % de la population est éligible à ces logements-là ». Dont les fameuses classes moyennes. L’ancien premier adjoint souhaite aussi une meilleure régulation des prix de sortie dans le privé « pour ne pas avoir que des programmes à 6 000 euros le m 2 » .

Pour rappel, le conseiller municipal Yann Velly, délégué à la relance de l’activité économique, estimait dans nos colonnes que la stagnation démographique de Reims n’était pas un danger pour son attractivité. Ce que conteste, là encore, Éric Quénard, faisant valoir que des villes comparables ont, durant la même période, gagné plusieurs milliers d’habitants.

Les faits

Les chiffres publiés par l’Insee en fin d’année font état d’une baisse de la population rémoise sur la période 2013 à 2019. La ville a perdu, sur cette période, 1 398 habitants, passant de 182 592 à 181 194 âmes.

Le socialiste Éric Quénard estime que l’une des clés pour limiter cet exode est de réguler les prix des programmes neufs dans le privé, tout en construisant de nouveaux logements aidés.

Sur Twitter, Arnaud Robinet a réagi avec ces mots : « gagner en population, certes, mais avec quels habitants ? ». La formulation lui a valu un « bad buzz ».

Le maire reconnaît s’être mal exprimé, mais assume ses propos sur le fond, estimant qu’il y a déjà suffisamment de logements sociaux à Reims.

Des réactions de Charleville à Épernay

Arnaud Robinet ne s’attendait peut-être pas à un tel déferlement (contre lui) à la suite de son tweet, dont il a fini par reconnaître la maladresse, sans en renier le fond. Le ban et l’arrière-ban de la gauche rémoise, mais pas seulement, lui sont tombés sur le râble à vitesse grand V. « Vous insinuez ici qu’une population vivant dans des logements sociaux est une sous population qui n’apporte rien ? » , l’a questionné l’un des twittos. Une autre a embrayé : « Monsieur le maire, serait-il possible de clarifier vos propos ? À première lecture ceux-ci paraissent vraiment très méprisants envers les personnes vivant dans ces zones prioritaires. » Drainant des réactions épidermiques, le tweet incriminé a vogué bien au-delà des frontières rémoises. Virginie Aït-Madi, élue à Charleville-Mézières (dans la majorité de Boris Ravignon) s’est offusquée à son tour : « Réduire les logements sociaux pour éviter quels genres d’habitants ? Je ne savais pas qu’on était différents des autres. » Les mêmes commentaires se sont dupliqués sur Facebook, où, cette fois, c’est le maire d’Épernay, Franck Leroy, qui est intervenu. Pour se faire l’avocat de son homologue : « Il faut veiller à une meilleure répartition du logement social entre les communes. La position du maire de Reims est parfaitement compréhensible. Elle n’est en rien hostile aux bénéficiaires des logements sociaux. » Éric Quénard, qui, le premier, avait sonné l’hallali, jouait hier l’apaisement : « Le tweet était maladroit, mais c’est le propre des réseaux sociaux où les gens réagissent parfois dans l’immédiateté. »

OLIVIER DURAND

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l’union 220117c
Samedi

Deuxième soirée de la 6 e édition des Nuits de la lecture à la bibliothèque Carnegie ( La mort étrange d’Harry Houdini, espace game, de 18 à 23 heures), dans les médiathèques Jean-Falala ( Aquaphonique, de 17 heures à 17 h 45, dès 5 ans) et Croix-Rouge (Le Mensonge, solo itinérant chorégraphié par Catherine Dreyfus, de 17 h 30 à 18 h 30) .

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l’union 220117b
SPORT : Le club de roller derby fête ses 10 ans

MK15 Sneaky (au centre) a été recrutée aux côtés de Krueger (à gauche) et CocoGirl en plein service de caissière-rolleuse dans une grande surface.
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Une fois sur le track, les sportives revêtent leur identité de joueuse. Leur pseudo est souvent affiché en plus de leur numéro sur leur maillot.
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Les bloqueuses doivent privilégier le haut de leur corps pour bloquer leur adversaire.
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Pas moins de sept arbitres veillent au respect des règles sur le terrain.
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Un tournoi était organisé ce dimanche pour fêter les 10 ans du club de roller derby de la ville. Un sport à la fois physique et stratégique.

Des ballons en forme de « 1 » et de « 0 » flottaient fièrement aux côtés de la banderole rose des Beastie Derby Girls, suspendue aux poutres du gymnase François Legros, quartier de l’hippodrome.

Le club rémois de roller derby fêtait en effet ce dimanche sa décennie d’existence. Et quoi de mieux pour célébrer cet anniversaire que d’organiser un tournoi avec Les Rolling Candies d’Amiens et la Boucherie de Paris. Rollers quad aux pieds, casque sur la tête, protège-dents, protèges poignets, coudières et genouillères enfilées, il est temps pour les Rémoises Krueger, Rocky et CocoGirl d’affronter leurs dernières adversaires du jour. Pour remporter une partie, une équipe de maximum quinze joueuses se relaient par petits groupes de cinq sur une piste ovale, le track. L’une d’entre elles, surnommée la jammeuse – reconnaissable par l’étoile sur son casque – doit dépasser le plus de fois possibles l’équipe adverse en deux minutes maximum. Pour l’aider dans cette tâche, la jammeuse peut compter sur ses quatre bloqueuses. Là ou les choses se corsent, c’est que l’équipe adverse a exactement le même dispositif. Les bloqueuses doivent donc à la fois mettre en place des stratégies pour favoriser leur poulain tout en veillant à contrer la jammeuse adverse et cela, sans faire de fautes. Une tâche d’autant plus ardue que les règles sont nombreuses au roller derby. Pourtant, ce jeu original à la fois physique et stratégique a su séduire un large public. Dans les rangs des guerrières rémoises, des étudiantes, des ouvrières ou des médecins de 17 à 43 ans. « Le roller-derby, c’est une famille » , assure la présidente Agathe Lesueur.

Si vous ne craignez pas les chutes et de vous amuser, vous pouvez rejoindre cette tribu : beastiederbygirls@gmail.com

Alice Beckel

 

 

 

 

 

 

 

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l’union 220117a
Justice : Il n’y aura pas de procès après la mort de Magomed, lycéen tué par balle à Croix-Rouge

Trois ans et demi après la mort de Magomed, abattu devant cette barre de l’avenue Bonaparte, le tireur et ses complices n’ont pu être identifiés. Archives
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L’enquête sur la mort de Magomed, tué par balle en 2018 à l’âge de 17 ans, se termine par un fiasco judiciaire : la chambre de l’instruction a prononcé un non-lieu pour « absence de charges suffisantes » envers tous les mis en cause. Sauf élément nouveau, ce crime restera impuni.

L’enquête sur le meurtre de Magomed risque-t-elle le naufrage judiciaire ? » , écrivions-nous en juillet 2020, lors de la remise en liberté du principal suspect qui était accusé d’avoir mortellement tiré sur cet adolescent de 17 ans d’origine tchétchène, durant l’été 2018 au quartier Croix-Rouge. Jeudi dernier, ce naufrage est devenu réalité avec l’arrêt rendu par la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Reims : elle a infirmé l’ordonnance de renvoi aux assises des quatre personnes qui restaient mises en cause, et prononcé à leur égard un non-lieu général pour « absence de charges suffisantes » . Aucun procès n’aura lieu, la mort de Magomed Oumarov restera impunie, sauf en cas d’éléments nouveaux qui entraîneraient une réouverture du dossier.

« Le droit a été rendu. C’est une décision tout à fait justifiée. La chambre de l’instruction, conformément d’ailleurs aux réquisitions du parquet puis du parquet général, a confirmé ce que nous plaidions depuis le début : l’innocence de notre client qui était seulement accusé sur la base de rumeurs, mais qui lui ont quand même valu de passer 20 mois en détention provisoire ! » , réagit M e Pascal Ammoura, l’un des avocats de celui qui était accusé d’être le tireur du commando. « Dans le même temps, j’ai de la compassion pour la famille de la victime car il est toujours triste de voir une enquête ne pas aboutir. C’est une injustice pour la partie civile. »

Au mauvais moment, au mauvais endroit

Le drame s’est produit avenue Bonaparte, le 17 août 2018 vers 22 h 30. Ce soir-là, Magomed venait de rejoindre un groupe d’amis devant une barre d’immeubles lorsque deux hommes encagoulés, dont l’un muni d’une arme de poing, arrivèrent à pied. L’adolescent fut le dernier à s’enfuir, tué d’une balle dans le dos. Les auteurs repartaient dans une Clio garée près de la piscine. Des témoins ont dit avoir vu trois ou quatre personnes à bord. L’arme n’a jamais été retrouvée.

Le soir même, la rumeur d’une expédition punitive liée à un contentieux entre individus de Croix-Rouge et Wilson se mettait à circuler. Dans le même temps, il apparaissait que Magomed était étranger à ce conflit, présent au mauvais moment au mauvais endroit.

Deux mois plus tard, en octobre 2018, l’enquête rebondissait justement du côté de Wilson avec l’incarcération de deux jeunes du quartier : le présumé tireur, Z., alors âgé de 23 ans, mis en examen pour « meurtre » , et un lycéen de 17 ans, chauffeur supposé du commando. Un jeune de Croix-Rouge fut également écroué, accusé d’avoir renseigné l’équipe sur la présence avenue Bonaparte de celui qui était ciblé. Pour les avocats cependant, avec ces mises en examen, l’enquête prenait une mauvaise direction.

Un commanditaire à Wilson ?

Selon « un procès-verbal de renseignement » daté du 20 août 2018, deux jours après le crime, une « source fiable » restée anonyme, « à protéger » , désignait comme auteurs de l’expédition trois individus surnommés « Bronx » , « Nino » et « Blacko Togo » , lesquels auraient été envoyés à Croix-Rouge sur ordre d’un individu de Wilson.

Que penser de ce renseignement ? Il s’est avéré que « Bronx » était le lycéen, supposé chauffeur mais finalement innocenté au cours de l’instruction après huit mois de détention (la téléphonie a montré qu’il n’était pas là le soir des faits).

Tirer pour tuer ou pour faire peur ?

Restait « Nino » , « Blacko Togo » et le présumé commanditaire, tous identifiés puis interrogés mais sans suite judiciaire. « Il aurait fallu creuser cette piste, ce qui n’a pas été fait » , déplore M e Vincent Nicolas, l’avocat du prétendu informateur de Croix-Rouge, incarcéré sept mois puis lui aussi innocenté par le non-lieu et contre lequel « il n’existait aucun élément matériel » , insiste M e Nicolas.

Le parquet était du même avis mais la juge d’instruction avait décidé de le renvoyer aux assises avec le supposé tireur et deux frères de celui-ci accusés de pressions sur le jeune de Croix-Rouge, tout en abandonnant la qualification de « meurtre » : le renvoi fut demandé pour « violences volontaires avec arme ayant entraîné la mort sans intention de la donner » , en application d’un raisonnement selon lequel le tireur avait ouvert le feu sans intention homicide.

Tirer pour tuer ou pour faire peur ? Ce débat qui aurait pu être au cœur d’un procès n’aura pas lieu, faute de procès.

L’ombre d’une guerre entre bandes rivales

Le non-lieu ne remet pas en cause le scénario qui ressort de l’enquête et que les avocats partagent, différence faite bien sûr que les individus impliqués ne sont pas leurs clients. Malgré la loi du silence qui étouffe ce dossier, l’hypothèse avancée est celle d’un conflit – d’origine inconnue – qui opposerait une fratrie de Croix-Rouge à un rival de Wilson, conflit marqué par une succession de violences qui ont abouti à la mort de Magomed, victime d’un engrenage qui ne le concernait pas, et qui ont d’ailleurs cessé après le drame, comme s’il valait mieux se faire discret maintenant (d’autres violences entre bandes sont survenues depuis dans le quartier, mais elles ne rentrent pas dans ce schéma).

Le premier épisode connu date du 16 mars 2018. Ce jour-là, un proche du rival de Wilson, entraîneur de basket, se faisait sauvagement agresser devant ses élèves par une dizaine d’individus encagoulés dans un gymnase de Croix-Rouge (six jeunes du quartier ont été condamnés sans aveu ni explication, mais il se dit que le basketteur, lui aussi « victime collatérale », aurait été ciblé dans le but de se venger ou d’intimider le rival de Wilson).

Dès le lendemain de l’agression, deux des auteurs – dont un membre de la fratrie – échappaient à des coups de feu tirés depuis une voiture, avenue Bonaparte (l’enquête a mis en cause deux frères de Wilson, eux aussi condamnés sans le moindre aveu).

L’épisode suivant s’est déroulé à la maison d’arrêt de Charleville-Mézières, où un détenu originaire de Wilson se faisait tabasser en promenade par un membre de la fratrie et un ami, tous deux alors incarcérés pour l’agression du basketteur. C’était le 14 août 2018.

Trois jours plus tard, le commando surgissait avenue Bonaparte pour tirer sur le groupe de jeunes. Parmi eux, un autre membre de la fratrie.

On tue son fils une deuxième fois

Lycéen à Libergier, Magomed était arrivé à Reims à l’âge de deux ans. « Ses parents avaient fui la guerre en Tchétchénie pour trouver la paix en France et leur fils meurt tué par balle à Reims. C’est terrible », rappelle l’avocate de la famille, M e Pauline Manesse. Séparée de son mari, la mère de Magomed était restée à Reims avec lui. « Elle survivait par l’espoir d’un procès. Et aujourd’hui, la justice lui dit qu’il n’est pas possible d’organiser ce procès. Elle est effondrée. C’est comme si on tuait son fils une deuxième fois. »

Toute chance est-elle perdue de confondre un jour les coupables ? « Un dossier ne se referme jamais totalement. On peut le rouvrir avec des éléments nouveaux », répond M e Manesse. « Il est évident que des personnes ont encore des choses à dire sur la mort de Magomed. Ses proches gardent l’espoir de voir les langues se délier et la vérité éclater. Il faut que le quartier parle. »

Fabrice Curlier

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l’union 220115b
Polémique : À Croix-Rouge, la galère de l’ascenseur est loin d’être finie

 

Les locataires devront encore faire fonctionner leurs jambes. O.D.


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Au 12, rue Guillaume-Apollinaire, dans le quartier Croix-Rouge, les locataires sont priés de prendre leur mal en patience. Dans ce bloc de six étages, géré par le Foyer Rémois, l’ascenseur est en panne depuis mi-décembre, comme nous l’avions relaté ( L’union du mercredi 5 janvier). L’appareil devait initialement être remis en état le 14 janvier, c’est-à-dire hier. Personne n’y croyait trop. À raison. La maintenance a douché les maigres espoirs des locataires : l’ascenseur ne sera finalement pas réparé avant le 11 mars. Au mieux.

Pour rappel, le Foyer Rémois avait indiqué qu’il fallait changer le moteur de l’appareil, ce qui nécessite la modélisation d’une pièce spécifique.

Un problème récurrent

Dans l’immeuble, lorsque nous les avions interrogés, les habitants étaient à la fois excédés et blasés : « On peut être compréhensif une fois, mais au bout d’un moment, ça suffit. Je me sens bien dans l’appartement où je vis, mais à cause de ce problème d’ascenseur, j’ai envie de partir » , avait confié Nadir Byar, 24 ans. D’autres avaient évoqué les difficultés occasionnées par cette panne, en particulier pour les personnes âgées.

Le problème est cependant tout sauf nouveau. Des avaries similaires ont été observées dans plusieurs immeubles de la ville ces dernières années, à telle enseigne qu’une page a été créée, il y a deux ans, sur Facebook, intitulée : « Halte aux ascenseurs en panne », pour obliger les bailleurs à mieux prendre en considération le phénomène.

OLIVIER DURAND

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l’union 220115a
Faits divers : Le conducteur sans permis bloque le tram une heure

 

Sans permis mais pas sans stup, l’automobiliste avait percuté un pylône sur la ligne du tramway. D.R.


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On en sait un peu plus sur un accident survenu vendredi dernier à 21 h 20 dans le quartier Croix-Rouge, avenue Bonaparte (L’union de lundi). Il impliquait un automobiliste qui a perdu le contrôle de sa Renault en sortie de virage, après le centre commercial des Pays-de-France, alors qu’il roulait en direction de la rue Pierre-Taittinger. Il a escaladé le terre-plein du tramway et roulé sur la pelouse avant de percuter un pylône implanté entre chacune des voies.

Blessé légèrement, le conducteur fut transporté au CHU tandis que la Renault, qui roulait un peu vite, fut complètement démolie à l’avant. Quant à la circulation du tramway, elle avait dû être stoppée pendant une heure, jusqu’à 22 h 20.

Domicilié dans le quartier Jean-Jaurès, l’automobiliste est un jeune homme de 19 ans qui n’aurait jamais dû se trouver au volant : il n’est pas titulaire du permis. De plus, le dépistage salivaire aux produits stupéfiants s’est révélé positif. Il sera prochainement convoqué au commissariat pour le traitement de la procédure.

 

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l’union 220114b
“L’Ailleurs de l’Autre” en concert

« L’Ailleurs de l’Autre » par la compagnie « Les Cris de Paris » ce samedi à 14 h 30 à la médiathèque Croix-Rouge, au 19 rue Jean-Louis-Debar.

Quatre chanteuses (Anaël Ben Soussan, Marie Picaut, Pauline Leroy et Michiko Takahashi) tentent de reproduire fidèlement des enregistrements collectés par des ethnomusicologues tout au long du XX e siècle, sans jamais avoir recours à la notation solfégique occidentale.

Gratuit.

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l’union 220114a
Un tournoi de roller derby

 

 

L’équipe rémoise des Beastie Derby Girls fête ses 10 ans d’existence. Pour l’occasion, le club organise un tournoi ce dimanche à partir de 11 heures au gymnase François-Legros, avenue du Président-Kennedy à Reims.

Les Rémoises accueilleront les équipes d’Amiens (Rolling Candies) et de Paris (La Boucherie). Elles espèrent le soutien du public pour aller vers la victoire.

Le thème de cette rencontre, baptisé le Tournoi des sacres, promet toutes les extravagances.

Tarif : 5€. Renseignement sur Facebook : Beastie Derby Girls – Reims Roller Derby

 

 

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l’union 220112b
Une histoire, un atelier

Pour tous à partir de 6 ans.

Séance intergénérationnelle de découverte d’un album jeunesse suivie d’un atelier de création artistique.

À 14 heures, Médiathèque Croix-Rouge, 19 rue Jean-Louis-Debar.

Réservation au 03 26 35 68 00.

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l’union 220112a
faits divers : Libéré après une tentative de meurtre, va-t-il être écroué ?

La Cour de cassation s’est penchée sur une affaire qui a commencé par des coups de couteau l’été dernier rue du Docteur-Schweitzer au quartier Orgeval.

Écroué pour une tentative de meurtre au couteau, un jeune d’Orgeval fut libéré pour un présumé vice de forme mais la Cour de cassation a annulé la décision.

Lors de son audience du 15 décembre, la chambre criminelle de la Cour de cassation n’a pas seulement examiné le pourvoi formé contre la remise en liberté du principal suspect dans la mort de Bastien Payet (lire en page région). Elle était également saisie d’un autre pourvoi du parquet général de Reims contestant la remise en liberté d’un jeune du quartier Orgeval, dix jours seulement après sa mise en examen pour « tentative de meurtre » . La chambre de l’instruction avait pris cette décision en invoquant un vice de forme (L’union du 13 octobre 2021) mais la Cour de cassation a estimé qu’il n’était pas fondé. Le mis en cause reste cependant en liberté dans l’attente de repasser devant la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Nancy.

Trois coups de couteau

Le 4 août 2021 vers 16 heures, un garçon de 23 ans avait été retrouvé blessé de trois coups de couteau au torse et à l’abdomen rue Schweitzer. Il était de Croix-Rouge, quartier connu pour ses tensions avec celui d’Orgeval, mais n’avait rien voulu dire aux policiers. Quelques instants plus tôt, il avait été aperçu en train de se faire frapper à coups de poing, au sol, par un individu accompagné d’autres personnes.

C’est une trace ADN trouvée sur un vêtement qui a orienté les soupçons vers le jeune d’Orgeval, âgé de 20 ans, et dont le signalement pouvait correspondre à l’agresseur vu lors de la bagarre à mains nues. Son téléphone bornait sur les lieux. Arrêté le 4 septembre, il contestait toute implication mais sur la base de ces éléments, il était mis en examen puis incarcéré jusqu’au 16, date à laquelle la chambre de l’instruction annulait l’ordonnance de placement en détention provisoire.

En droit pénal, un suspect ne peut être incarcéré qu’en fonction de certains critères (risque de fuite, de pression, concertation destruction de preuves…). En cas d’incarcération, le juge des libertés et de la détention (JLD) motive son ordonnance au regard de ces critères mais un arrêt de principe récemment rendu par la Cour de cassation exige que soit également vérifiée l’existence d’ « indices graves ou concordants » sans lesquels la personne placée en détention provisoire ne peut être préalablement mise en examen.

Un agenda judiciaire chargé

Or, s’agissant du jeune d’Orgeval, la chambre de l’instruction a constaté que l’ordonnance de placement en détention ne faisait aucune mention de ces indices. Elle l’a donc annulée et ordonné la remise en liberté, sauf que la Cour de cassation a délivré une autre interprétation. Pour faire simple, si le JLD ne motive pas les « indices graves ou concordants » , c’est à la chambre de l’instruction de le faire à sa place, ce qui n’a pas été fait par celle de Reims… La Cour a donc cassé sa décision et renvoyé devant celle de Nancy le débat sur la détention.

En attendant, un autre rendez-vous judiciaire attend le garçon : il est convoqué le 25 janvier au tribunal correctionnel de Reims, avec trois autres copains d’Orgeval, pour répondre de sa participation présumée aux affrontements qui avaient éclaté le 6 février 2020 place du Théâtre, au cours desquels plusieurs jeunes de Croix-Rouge avaient été blessés.

Fabrice Curlier

Un recours envisagé devant la Cour européenne

Avocat du mis en examen, M e Arthur De La Roche est évidemment déçu par l’arrêt de la Cour de cassation. « Il est problématique de dire que le principe est de se prononcer sur l’existence d’indices graves ou concordants mais que si le juge des libertés et de la détention ne le fait pas, ce n’est pas grave, la chambre de l’instruction rectifiera son erreur. Un principe ne vaut que s’il existe une sanction. En jugeant que l’absence de toute motivation n’est pas sanctionnée par l’annulation, la Cour de cassation vide ce principe. On parle tout de même de la détention provisoire d’un homme présumé innocent. » L’avocat « étudie la possibilité » d’attaquer l’arrêt devant la Cour européenne des droits de l’Homme.

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l’union 220110b
handball : Gardien mais pas que..

C’est devant sa cage de but que le jeune Romann Carle s’exprime le mieux pour l’instant. Et il a surtout très envie de continuer. DR
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Dernier rempart, à 16 ans et demi, de Bricos qui visent la N1, Romann Carle est aussi le fils de Roland Karl, passé par la Nouvelle Star sur M6 en 2005.

On m’en parle moins qu’avant, ce n’est pas plus mal. Il est plus connu par les gens de son âge. En 2005, j’étais dans le ventre de ma maman. Je suis fier de lui, il voyage dans le monde et fait ce qu’il aime ». À 16 ans et demi, du haut de son mètre 92, l’un des deux gardiens de l’Association Sportive Saint-Brice-Courcelles Handball voit grand.

Parce que la fibre artistique du « minot » n’est, à l’entendre, pas son fort. Lui qui a grandi à Sainte-Gemmes, près de Dormans, son truc, c’est le handball. Discipline dans laquelle il est venu par un ami « vers ses 11-12 ans. Avant, j’ai fait du foot à Gueux ». Il a même cumulé les deux avant que le poste de gardien n’attire ce gaucher.

« Clairement, je veux devenir pro, en intégrant un centre de formation ». Et le plan de route est tout tracé dans l’esprit du jeune homme. « Je m’inspire des conseils de Yohann (Herbulot), Bryan (Doisel), Théo (Barchietto) et Lucas (Mascot) » , tous passés par le sérail pro ou des centres. Dans sa 3 e année au pôle espoirs du Creps de Reims, formaté par Mike Dorez sur les deux premières, le lycéen rémois en 1 re sports études à Arago lorgne sur le pôle Excellence de Strasbourg pour sa 4 e et dernière année dans une telle structure.

‘‘C’est ma maison ici’’

Oui, mais comment ? En se « faisant remarquer lors des Interpôles, qui sont d’un niveau supérieur aux Intercomités » . Enlevés avec ses comparses marnais – et mêmes Bricos – les Lucas Dorez, Tom Pompon, Thomas Schacherer et autre Johan Frédéric Kingue au niveau national début juin 2019 à Orléans.

Un stage de préparation aura lieu début mars. D’ici là, la trajectoire des Bricos de l’entraîneur Yacinn Bouakaz se rapprochera, peut-être, davantage de la N1. Avec dès le début de la phase retour « une finale à jouer » à Vernon le 5 février, leader invaincu. « On a une équipe de qualité, on veut et peut monter, je vais tout faire pour ».

Promu dans le groupe N2 depuis la reprise en août dernier, le grand Romann partage la cage de l’ASSBCH avec Mohamed Herrou, 19 ans et arrivé cet été de Tremblay.

« Il a plus d’expérience que moi s’il a mis un peu de temps à trouver ses marques. Moi, c’est ma maison ici mais c’est bien d’avoir cette concurrence. Je préfère cela à un gardien qui n’en touche pas une. Si j’en suis là aujourd’hui, c’est grâce aussi à James Sevestre » , entraîneur de gardiens qui n’est plus au club.

Franc du collier, Romann Carle ne joue pas la comédie. Si proche, si loin de celle (musicale) dans laquelle évolue son père ( les Misérables pour une tournée en juin en Corée du Sud), demi-finaliste de la Nouvelle Star 2005, saison 3, la plus suivie à l’écran. Et supporter à ses heures.

« Il s’est métamorphosé avec le groupe N2, avec des stats entre 25-40 % d’arrêts. On ne le pousse pas mais on le suit » , avoue Roland, joueur à Rethel à l’époque.

« J’aime sa musique, c’est cool. Mais bon, si je le dis aux gars, ils vont la mettre dans le vestiaire (rires) » (Romann). Le « mal » est déjà fait…

Christophe Devaud

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l’union 220110a
Accidents de circulation

 

Hier dimanche vers 2h30, le gérant du café de l’Étoile à Fismes a entendu un grand bruit de tôle et de bois brisé devant son établissement. Un jeune conducteur a perdu le contrôle de son véhicule dans la rue de la Huchette qui longe la place de l’Hôtel de ville. Contrôlé en état d’ébriété, il aurait terminé la nuit à la gendarmerie. Les investigations sont en cours pour vérifier la vitesse et le respect du stop quelques mètres avant. Les dégâts occasionnés (photo) ne seraient pas en adéquation avec la vitesse limitée dans cette partie de la commune.

Par ailleurs les pompiers ont dû intervenir à deux reprises à Reims dans la soirée de vendredi sur des accidents de circulation. le premier, survenu vers 21 heures sur le boulevard Dauphinot, impliquait une voiture et une moto. Le pilote de cette dernière, légèrement blessé, a été transporté à l’hôpital. Un second accident se produisait trois quarts d’heure plus tard environ, cette fois dans le quartier Croix-Rouge, avenue du Général-Bonaparte ; une voiture seule en cause percutait un pylône du tramway, provoquant l’arrêt de la ligne. Cet accident se soldait aussi par un blessé léger, lui aussi transporté au CHU.

 

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l’union 220105b
Justice - tribunal correctionnel : Quatre majeurs jugés pour le lynchage en centre-ville

Les violences de la place du Théâtre et de la rue de Vesle s’étaient terminées dans le magasin Zara. Archives Fabrice Curlier
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Reims Le 6 février 2020, de violents affrontements avaient eu lieu place du Théâtre et rue de Vesle sur fond de rivalités territoriales. Un jeune de 16 ans avait été placé dans le coma.

Deux ans après les faits, la date du procès du lynchage entre bandes rivales d’Orgeval et de Croix-Rouge est connue. Le procès aura lieu le 25 janvier et quatre majeurs y seront jugés par le tribunal correctionnel de Reims pour violence aggravée par deux circonstances, suivie d’une incapacité supérieure à huit jours.

Les faits remontent au 6 février 2020. Des jeunes de Croix-Rouge étaient tombés dans un guet-apens tendu place du Théâtre par une bande rivale d’Orgeval. Sous les yeux effarés de la foule, une vingtaine d’individus armés d’objets en tous genres avaient attaqué des adversaires aux mains nues, s’éparpillant dans un sauve-qui-peut général.

Le lynchage avait fait trois blessés dont un grave dans le coma. Un mineur de 16 ans avait été retrouvé inconscient. Son pronostic vital avait été initialement engagé en raison d’un grave traumatisme crânien. L’adolescent avait passé quatre jours en réanimation avant d’effectuer une longue rééducation dans un centre spécialisé.

Ce mardi 4 janvier, un majeur qui avait 19 ans en février 2020 – il était le plus vieux de la bande – a été libéré de sa détention provisoire et placé sous contrôle judiciaire. Dans l’attente de l’audience, il a interdiction de sortir du territoire français, de contacter les témoins et les victimes. Il avait déjà été libéré d’une précédente détention mais était retourné par la case prison puisqu’il n’avait pas respecté ses obligations.

Les trois mineurs seront jugés par un juge des enfants.

Jean-Marie Cornuaille

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l’union 220105a
POLÉMIQUE : Des locataires privés d’ascenseur depuis bientôt un mois à Croix-Rouge

Les habitants de l’immeuble s’agacent des pannes à répétition de l’ascenseur et exhortent le Foyer rémois à plus d’efficacité. O.D.
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Le Foyer rémois a promis de l’aide aux locataires pour les aider à porter les courses. O.D.
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Dans cet immeuble de six étages, situé à Croix-Rouge, l’exaspération est à son comble alors que l’ascenseur est une nouvelle fois en panne. Le bailleur social assure faire au mieux, face à une réparation qui demande du temps.

Au 12, rue Guillaume-Apollinaire, les locataires ont plutôt intérêt à avoir la santé. Depuis bientôt un mois, l’ascenseur de cet immeuble de six étages, situé dans un proche périmètre du CHU, est en panne. Pas d’autre option que d’emprunter les escaliers pour monter ou descendre.

La situation exaspère les premiers concernés. « Pour moi, ça va, mais c’est très compliqué pour les personnes âgées ou les familles avec des poussettes », renseigne Alain Bonnard, 56 ans, qui vit depuis trois décennies dans ce bloc géré par le Foyer Rémois, réputé par ailleurs tranquille et bien entretenu, jouxtant un petit parc. « L’ascenseur ? Il est plus souvent en panne qu’en service », résume, d’un ton las, une locataire de longue date. Pas plus tard qu’au printemps 2021, il était déjà en carafe. Il avait fallu plusieurs semaines avant qu’il ne fonctionne à nouveau.

Dans l’immeuble, qui abrite une quarantaine d’appartements, tous les locataires commencent à s’impatienter. Les poussettes s’entassent en bas de l’escalier, avec le risque qu’elles soient volées. Et chacun s’arrange pour monter ses courses comme il peut. « Pendant ce temps, on continue de payer des charges locatives », s’agace Nadir Byar, 24 ans, qui habite au dernier étage avec sa famille.

“PAS ASSEZ RÉACTIF”

C’est peu dire que la panne d’ascenseur a perturbé la période des fêtes. « Mes parents devaient venir pour le jour de l’An, mais ils ont annulé, car ma mère ne pouvait pas monter à pied jusqu’à mon appartement, au 5e étage », illustre Alain Bonnard. Une jeune femme explique que son grand-père, en fauteuil roulant, a été contraint de décommander sa venue pour les mêmes raisons. Une assistante maternelle abonde, confiant toutes les difficultés qui sont les siennes quand elle doit garder des enfants en bas âge.

À côté de l’ascenseur, un mot de la société Otis (qui en assure l’intendance) indique que la date de « remise en service prévisionnelle » est fixée au 14 janvier. Mais parmi les locataires, personne n’est très optimiste. L’ambiance est plutôt aux récriminations. « Le Foyer rémois n’est pas assez réactif. Il y a toujours quelque chose qui ne va pas », déplore Béatrice Danglehant, qui a emménagé dans l’immeuble il y a sept ans. Ce que confirme Jacky Lebrun, baguette sous le bras. « On a l’impression de payer beaucoup de trucs pour pas grand-chose », observe ce jeune retraité de 61 ans, locataire depuis 36 ans dans l’immeuble.

Dans le hall, tout le monde y va de son couplet. Certains évoquent un appareil en fin de vie, « qui sursautait à certains étages », avant d’être mis hors-service.

“J’AI ENVIE DE PARTIR”

Il faut, dans l’attente de la réparation, faire contre mauvaise fortune bon coeur. « On peut être compréhensif une fois, mais au bout d’un moment, ça suffit. Je me sens bien dans l’appartement où je vis, mais à cause de ce problème d’ascenseur, j’ai envie de partir », glisse, dépité, Nadir Byar. Laura, jeune maman, se sent flouée. Atteinte d’une maladie génétique qui la rend sujette à des luxations à répétition dues à une fragilité ligamentaire, elle redoute, chaque jour, de tomber dans l’escalier. « On m’avait dit, quand j’ai emménagé il y a un an, que l’ascenseur ne tombait jamais en panne. Si j’avais su… » Président du comité de défense des locataires de Croix- Rouge, venu en soutien, Salah Byar tranche : « Le Foyer rémois n’a pas d’excuse. Ce n’est pas admissible. » Il promet qu’il ne lâchera pas l’affaire.

Il n’y a pas de négligence, assure le Foyer rémois

Le Foyer rémois assure avoir pris le problème à bras-le-corps. « Nous sommes conscients des désagréments pour les locataires » , fait-on savoir du côté du bailleur social, où on réfute tout dilettantisme. « On fait le maximum. Il n’y a pas de négligence, mais si le délai est long, c’est parce qu’il faut changer le treuil et le moteur, pour lequel il faut modéliser une pièce spécifique » , ajoute-t-on à la communication du Foyer rémois. C’est parce que nous n’avons pas voulu faire prendre de risque aux locataires que nous avons préféré mettre l’ascenseur hors service. » Le bailleur indique communiquer le plus régulièrement possible avec les habitants pour les tenir informés.

Pour atténuer les désagréments, une personne a été mise à disposition des locataires pour porter les courses, tous les jours (hormis le dimanche) depuis le 20 décembre, de 10 h 30 à 12 h 30. Ce bon samaritain, Alain Bonnard confie ne « l’avoir jamais vu » . D’autres locataires l’ont croisé et parfois sollicité. Ce lundi 3 janvier, une chose est certaine, il n’était pas là. Du côté du bailleur social (qui a passé une convention avec une association), on promettait ce mardi, qu’on allait s’assurer que la personne en question serait bien présente, du lundi au samedi, jusqu’à la réparation de l’ascenseur.

OLIVIER DURAND

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l’union 220103b
Le top 5 des vidéos

Vous l’avez sans doute remarqué : nos articles sont de plus en plus accompagnés de vidéos. Voici celles qui ont été les plus visionnées en 2021.

1. Reims : un photographe de L’union grièvement blessé après une agression à Croix-Rouge . Publiée en février, cette vidéo faisant le point sur ce terrible fait-divers a été vue : 233 332 fois.

2. Carambolage violent sur la traversée urbaine de Reims. Publiée en mars, cette vidéo a été visionnée 130 805 vues. L’article relatant cette collision en chaîne constitue d’ailleurs le 3 e article le plus de la rédaction de Reims sur le site internet.

3. Manifestation anti pass sanitaire à Reims Tout au long de l’année, nous avons régulièrement relaté dans nos colonnes, les manifestations organisées par les réfractaires du pass sanitaire. Les articles étaient accompagnés en général de vidéos. La vidéo de la manifestation du 17 juillet a été regardée : 124 674 fois.

4. Une centaine de personnes ont rendu hommage à l’homme tué à l’arme blanche dans le quartier Wilson à Reims Une marche blanche a été organisée le mardi 27 juillet 2021, dix jours après la mort d’un Rémois, victime d’une agression à l’arme blanche. Cette vidéo a été vue 121 888 fois.

5. À Reims, 400 personnes ont défilé ce samedi 1 er mai C’est une tradition, les manifestants déambulent en cortège dans les rues du centre. La vidéo de ce rassemblement plutôt familial a été vue : 107 394 fois.

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l’union 220103a
Faits divers : Plusieurs véhicules incendiés

Des véhicules ont subi la loi des flammes, comme ici à Croix-du-Sud.
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La Saint-Sylvestre est passée, mais les voitures continuent de partir en fumée. Dans la soirée et la nuit du 1 er au 2 janvier, les mauvaises habitudes ont repris. Deux véhicules ont brûlé dans Reims, le premier rue d’Aix-la-Chapelle, dans le quartier Europe, autour de 23 heures, et le second boulevard Pommery, à minuit et des poussières. À cela s’ajoute un feu de cyclomoteur, à 2 h 40 cette fois, rue de Brazzaville, dans le quartier Europe également.

Plus tôt, durant la dernière semaine de 2021, d’autres voitures calcinées ont été signalées, dont une Clio, rue de Sillery, le 30 décembre. D’autres carcasses sont par ailleurs visibles dans le secteur Croix-du-Sud, rue Raoul-Dufy notamment, où une camionnette et une voiture pleine de vêtements sont échouées sur un parking.

À noter, enfin, qu’une poubelle a été retrouvée entièrement calcinée hier matin, avenue Jean-Jaurès, à deux pas du marché hebdomadaire.

OLIVIER DURAND

 

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FAITS DIVERS : Une nuit du réveillon relativement calme

Une voiture a pris feu dans la nuit, dans le quartier Croix-Rouge.
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Dans la cité des sacres, la nuit de la Saint-Sylvestre n’a pas défrayé la chronique. Elle a même été, à en juger les faits observés, plus calme que dans le passé. Une conséquence, sans doute, du Covid-19 qui a douché les festivités.

Tirs de mortier d’artifice

Selon nos informations, il y aurait eu néanmoins deux interpellations (au moins) ainsi qu’une voiture incendiée avenue Bonaparte, dans le quartier Croix-Rouge. Une moto serait également partie en fumée dans le même secteur.

Quelques tentatives de rassemblements de jeunes ont par ailleurs été rapidement dispersées par la police et plusieurs mortiers d’artifice ont été tirés, ici et là en ville, mais sans que les forces de l’ordre soient spécifiquement visées.

O.D.

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La famille Guermoune relogée à l’hôtel

 

 

Mercredi, nous avions consacré une page à la situation de la famille Guermoune – un couple et deux enfants, âgés de 10 et 7 ans. Arrivé à Reims à la fin des années 2000, ce couple de ressortissants marocains s’y est, depuis, marié, y a travaillé, donné naissance à leurs enfants, aujourd’hui scolarisés.

Avant d’être visé par une procédure d’expulsion. Depuis deux mois, ils passaient certaines nuits dans leur véhicule. À la suite de l’article, le 115, qui ne pouvait jusqu’alors offrir de solution, a contacté vendredi la famille pour proposer un relogement dans un hôtel du quartier Murigny. Au moment de nous annoncer la nouvelle, Khalid Guermoune, le père, salarié dans une boucherie du quartier Croix-Rouge, en pleurait de soulagement.

 

 

 

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Il cache un katana dans les buissons

En voyant un homme placer un katana dans des buissons de l’allée Maurice-Lemaître, à Croix-Rouge, une habitante du quartier a prévenu la police. Grâce à son témoignage, les forces de l’ordre ont rapidement mis la main sur l’homme en question, le 27 décembre vers 15 h 30.

Or il s’est avéré que le sabre japonais ne lui appartenait pas et qu’il avait simplement décidé de le cacher pour éviter tout usage malveillant. Relâché, il ne sera pas poursuivi.

Un coup d’épée dans l’eau qui aura au moins permis de saluer le geste de ce citoyen.

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Société : On est là depuis dix ans, notre vie est ici !

Les époux Guermoune et leurs deux enfants, hier matin, dans le quartier Croix-Rouge, à Reims. Stéphanie Jayet
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Ce couple de ressortissants marocains est arrivé en France à la fin des années 2000, s’y est marié, y a travaillé, donné naissance à deux enfants aujourd’hui scolarisés avant d’être visé par une procédure d’expulsion. Depuis deux mois, ils en sont à passer des nuits dans leur véhicule.

Adossé à un immeuble de l’allée Maurice-Lemaître, dans le quartier Croix-Rouge à Reims, Khalid Guermoune soupire d’un air las : « On est tristes, fatigués, perdus, instables. » Voilà plus d’une heure que cet homme âgé de 39 ans, visage fin, yeux globuleux et débit mitraillette, raconte l’impasse dans laquelle se retrouve sa famille. Depuis deux mois, son épouse, leurs enfants – une fille de 10 ans, un fils de 7, scolarisés à l’école Adriatique – et lui-même en sont réduits à passer certaines nuits dans leur voiture, ce jour-là stationné sur un parking de supermarché. Les soirs de grand froid, l’une ou l’autre de leurs connaissances accepte de les héberger – la dernière fois, c’était un retraité.

« À court terme, on voudrait juste un toit pour nos enfants » , insiste notre interlocuteur en relevant la tête des deux gros classeurs dans lesquels les étapes de son odyssée ont été compilées par l’administration française. De ce côté de la Méditerranée, l’histoire démarre en 2008. Après des études d’anglais à l’université Mohammed I er de Oudja, au Maroc, Khalid Guermoune, visa en poche, s’envole pour Bruxelles afin de poursuivre ses études. Trois ans plus tard, le 25 octobre 2011, il entre en France, doté d’un visa étudiant d’un an renouvelable. Objectif : finir son master.

Zineb El Hajji, son épouse, qu’il a rencontrée à l’université Mohammed I er , a rejoint l’Hexagone un an plus tôt. Le 26 mars 2010, une carte de séjour temporaire lui a été accordée. Celle-ci est renouvelée jusqu’au 25 mars 2012 au titre de la vie privée et familiale, en raison de son état de santé – après avoir contracté la tuberculose en France, où plusieurs de ses frères résident en région parisienne, elle a pu y recevoir des soins. Le couple se marie le 12 mars 2011. En avril 2012, leur premier enfant naît en France. À Reims, Khalid Guermoune travaille comme serveur dans différentes enseignes pour financer ses études. Inscrit à l’Université de Reims Champagne-Ardenne, il échoue à boucler son master.

Début des problèmes. Le 19 février 2014, le renouvellement de son titre de séjour lui est refusé. À cette date, Zineb Guermoune est enceinte. Le 22 octobre, toujours en France, leur second enfant voit le jour. Le couple perd son APL et, ne parvenant plus à payer le loyer, préfère, fin 2015, quitter son appartement « pour couper l’hémorragie de la dette » , résume Khalid. Les impayés sont patiemment remboursés au bailleur grâce à l’emploi que trouve Khalid trouve dans une boucherie de Croix-Rouge. Depuis la crise liée au Covid-19, son plein-temps est devenu mi-temps.

Ce jeudi de décembre, son employeur, qui a appuyé en vain sa demande de titre de séjour, confie : « Je crois qu’on veut le démoraliser pour qu’il parte d’ici. » Son épouse, qui a œuvré en tant qu’agent de nettoyage, acquiesce, l’air fatigué. Khalid, lui, s’agace : « Mais nos vies sont ici, on est là depuis dix ans, complètement intégrés ! Nos enfants ne parlent même pas un mot d’arabe ! »

En novembre 2017, la préfecture de la Marne décerne à l’encontre de Zineb une obligation de quitter le territoire français dans les trente jours, fixant le Maroc comme pays de destination. Depuis, ses multiples recours – tribunal administratif de Châlons-en-Champagne, cour administrative d’appel de Nancy, Conseil d’État – ont échoué. En novembre 2018, la préfecture de la Marne a également décerné une OQTF à l’encontre de Khalid, dont les recours ont été vains – la décision du Conseil d’État ne lui est pas encore parvenue.

expulsés de leur appartement le 26 octobre

Depuis six ans, ils logent là où ils peuvent. En avril, la famille Guermoune a dû quitter le salon d’un ami, locataire, dont le propriétaire souhaitait disposer de l’appartement. Les jours suivants, ils ont connu leurs premières nuits dans la rue. « Le 115 m’a écouté mais ils sont saturés. Le Samu est venu nous donner des couvertures » , raconte encore Khalid, psychiquement fragilisé par ce quotidien précaire et incertain. Faute d’alternative, la famille retourne dans l’appartement qu’elle a dû quitter. « Nous sommes devenus des squatteurs » , soupire Zineb dans un air de dégoût.

Au début de juillet, les voilà poursuivis pour « occupation d’un appartement sans droit ni titre ». Le 13 juillet, le tribunal, dans son ordonnance de référé, ordonne que la famille soit relogée « dans le cadre du plan départemental d’action pour le logement des personnes défavorisées » . Mais rien ne se passe. Les Guermoune restent dans l’appartement, espérant y passer l’hiver.

Dans la matinée du 26 octobre, alors que Khalid sert les clients à la boucherie, Zineb sort le temps d’aller acheter du pain. La police arrive avec un serrurier. Pas rassurés, les enfants du couple se replient sur le balcon jusqu’au retour de leur mère. Khalid arrive à son tour, proteste, s’emporte et finit en garde à vue. Zineb a le temps d’emporter des vêtements et un jeu de société pour les enfants.

une douche par semaine

Deux mois plus tard, tout est figé. Khalid travaille toujours à mi-temps, Zineb conduit ses enfants à l’école. Ils prennent une douche par semaine, se nourrissent la plupart du temps grâce aux associations – Restos du cœur, Secours populaire, Secours catholique, Ozanam, etc. Hier midi, ils mangeaient des sandwiches dans Croix-Rouge. Face à nous, Khalid brandit des attestations de témoins. Un chirurgien assure n’avoir « jamais constaté de comportement négatif » de la part de ce « Monsieur bien intégré dans la société » ; un patron d’auto-école évoque « une personne sérieuse » ; un client régulier de la boucherie loue « son bon accueil » .

Depuis 2009, il n’est retourné qu’une fois au Maroc. Ses parents lui manquent, dit-il. Zineb, elle, n’a pas pu se recueillir sur la tombe de son père, mort au Maroc depuis près de deux ans. Il y était retourné pour ses vieux jours après avoir travaillé toute sa vie en France.

une circulaire fixe les conditions de régularisation

La circulaire Valls a, en 2012, mis en place des mécanismes de régularisation en établissant des critères objectifs : durée de présence et de scolarisation des enfants, ancienneté dans le travail, notamment. Mais dans les faits, elle n’est pas toujours appliquée – la valeur d’une circulaire est inférieure à celle des décrets et arrêtés. La question, bien sûr, n’est pas simple et l’équilibre délicat à trouver, sans oublier les risques d’impopularité et d’appels d’air que créerait toute annonce sur le sujet. Rappelons aussi qu’en 2018, seulement 12 % des OQTF (obligation de quitter le territoire français) ont été exécutées.

Mathieu Livoreil


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