Revue de presse sur le quartier Croix-Rouge - articles - octobre 2017.
Quelques articles ne proviennent pas du journal « L’union » ; l’origine est alors indiquée par le lien en tête d’article.
Les notes de bas de page [ ] sont du rédacteur.
Sur Reims, seul le Foyer rémois dit regarder avec attention cette possibilité offerte aux gardiens pour lutter contre les incivilités.
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Les bailleurs sociaux peuvent faire appel aux gardiens pour verbaliser les locataires aux comportements inciviques. Une façon de renforcer la lutte contre la délinquance.
Des encombrants déposés n’importe où, des déchets qui passent directement par la fenêtre, des nuisances sonores toute la journée, des parties communes dégradées, parfois des dégâts plus importants. C’est le lot quotidien d’habitants de certains immeubles qui n’en peuvent plus des incivilités. Et souvent, les responsables bénéficient d’une impunité totale car les remarques ne changent rien. Il y a pourtant moyen de sévir par le portefeuille.
Une loi de février 2005 modifiée le 16 mars 2011 (code de procédure pénale) permet à des gardiens assermentés de verbaliser s’ils prennent le fautif sur le fait ou après une enquête de voisinage.
Ce qui leur permet de mettre un PV, c’est une carte officielle délivrée par la préfecture. La loi ne date pas d’hier mais elle commence seulement à être utilisée par certains bailleurs sociaux. Dans certaines villes, des gardiens ont été assermentés récemment. Ils dressent des procès-verbaux en fonction des faits reprochés. Le tarif est le suivant : 35 euros pour non-respect du tri sélectif, 68 euros pour un dépôt sauvage de déchets, 68 euros et pour un tag ou un graffiti, et cela peut monter jusqu’à 3 750 euros. De quoi faire réfléchir les locataires au comportement peu respectueux.
Les procès-verbaux sont remis ou envoyés par lettre recommandée directement au procureur de la République.
L’idée semble séduire le Foyer rémois. « C’est un sujet que l’on regarde avec attention », précise le service communication. « C’est très intéressant. Cela se réfléchit et cela s’organise. »
Un premier pas a été franchi pour ce bailleur social puisque des équipes rémoises des relations humaines et de la direction de la clientèle suivent des formations avec l’Union sociale pour l’habitat (USPH) sur ce sujet. Cette organisation représentative du secteur HLM œuvre notamment à la formation et à la professionnalisation des organismes.
Pour Reims Habitat, la question ne se pose pas puisqu’il n’y a pas de gardiens dans les immeubles gérés par ce bailleur.
Et ce texte de loi ne peut s’appliquer qu’avec des gardiens chargés de la surveillance des immeubles. Les locataires sans gêne n’auront rien à craindre côté portefeuille sauf si la justice s’en mêle. Plurial-Novilia, de son côté, dit ne pas être intéressé par ce dispositif.
« Nous n’y sommes pas favorables car les gardiens occupent un poste primordial dans la proximité, en terme relationnel. Nous préférons qu’ils soient dans la médiation plutôt que dans l’aspect répressif. Nous préférons travailler en amont que de risquer des tensions. »
Marie-Christine Lardenois
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Les réactions sont très contrastées. Nombre d’habitants rencontrés aux pieds des immeubles craignent que l’assermentation des gardiens n’empêche pas les incivilités. Beaucoup estiment qu’il faudrait surtout davantage de présence policière et de caméras de surveillance.
Mais l’idée ne semble pas saugrenue à tout le monde. David pense que cela peut aider à résoudre certains conflits de voisinage et éviter que des situations ne dégénèrent. Mathilde aussi estime que dans certains blocs où les jeunes n’en font qu’à leur tête et squattent les parties communes comme s’ils étaient chez eux (musique, fumée, discussions à volume élevé), la mesure peut s’avérer utile.
Une mère de famille de Croix-du-Sud trouve un intérêt à ce dispositif car, selon elle, il n’y a personne pour intervenir quand il y a un problème qui pourrit la vie de tout un immeuble. « Ni l’organisme bailleur, ni la police ne réagissent quand on les appelle. Pendant l’été, il y a des gens qui viennent d’un département de la région parisienne. Ils font du raffut tout le temps. Et nous les locataires, on ne dort pas de la nuit et cela se termine en bagarre. Alors, oui, si les gardiens peuvent verbaliser, le calme reviendra peut-être. »
Une autre femme, rencontrée dans le quartier Wilson, se rebiffe à cette idée. « C’est stressant de savoir que l’on peut être verbalisée. Ce n’est pas bien » , dit-elle.
Jean-Paul, la soixantaine, éclate de rire. « Vous imaginez un gardien voulant mettre un procès-verbal à des casquettes à l’envers ? S’il ne fait pas deux mètres et 120 kg, il peut appeler le Samu avant. Il va repartir en civière… »
À l’atelier de Kéysha Création, on vient apprendre… mais surtout partager !
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Coudre à plusieurs, c’est bien plus sympa ! Un projet associatif attire des adeptes de partout.
Il faut un peu chercher pour trouver l’entrée de Kéysha Création, cour Eisenhower (sur l’avenue du même nom). Un petit effort vite récompensé : quand on pousse la porte du local, le lieu est clair, agréable, fraîchement rénové par les soins de Reims-Habitat qui le loue à l’association. On s’entretient avec Audrey Houdet, à l’origine de ce projet.
Comment vous est venue cette idée d’atelier associatif ?
C’est un projet social et culturel, dont l’objectif est de permettre au plus grand nombre d’accéder à une activité de confection de vêtements sur mesures. C’est pour cela que nous avons installé notre local au cœur du quartier Croix-Rouge. Quand on coud chez soi, on est solitaire, isolé. Ici, on est vraiment là pour créer du lien, entre des personnes qui veulent apprendre à faire quelque chose de leurs mains.
Que viennent chercher vos adhérentes ? Votre méthode ?
On axe sur la mode, les vêtements, éventuellement de petits accessoires, un peu décoration d’ameublement (coussins, plaids). Je ne veux pas jouer la maîtresse d’école. On part de choses simples, de lignes droites, on avance et on évolue, chacune à son rythme. J’enseigne les techniques, le patronage, avec une méthode pour le sur-mesure. Je montre comment transformer un vêtement, le customiser. J’ai commencé moi aussi parce que je ne trouvais rien qui me convenait en boutique. J’ai fait ensuite un stage dans un atelier.
Comment fonctionne l’atelier ?
Des machines à coudre sont à disposition, mais on peut amener sa machine, voire la laisser. Les inscriptions se font à l’année. Il y a un vrai projet : la création d’une tenue complète pour un gala et un défilé de mode qui aura lieu le 7 juillet 2018. On peut venir toute l’année ou seulement aux stages.
Propos recueillis par notre correspondante Françoise Lapeyre
Cet habitant du quartier Croix-du-Sud se bat depuis des mois pour que La Poste réinstalle une boîte aux lettres dans l’avenue Léon-Blum. En vain pour le moment. Mais la bonne nouvelle, c’est qu’il n’est plus seul dans son combat. Le président du comité de locataires Et Croix-Rouge, Salah Byar, lui aussi dénonce l’absence d’une boîte de proximité à Croix-du-Sud. Peut-être que l’entreprise de courrier finira par entendre le message et y donnera suite…
Les locaux ont été ventilés par les pompiers.
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Deux fourgons pompe-tonne, une grande échelle, une ambulance.
De gros moyens ont été déployés hier en début d’après-midi, vers 13 heures, pour un incendie qui s’était déclaré dans le sous-sol d’un immeuble de sept étages situé allée des Tourangeaux, dans le secteur Pays-de-France du quartier Croix-Rouge.
Les policiers sont aussi arrivés prestement sur les lieux.
Un feu de détritus et objets stockés dans les caves
Le repérage a permis aux secours comme aux habitants d’être rassurés. Il s’agissait d’un feu de détritus et de quelques objets stockés dans des caves. Celui-ci ne s’est pas propagé et tout danger a été écarté.
Le feu a été éteint rapidement par les sapeurs-pompiers et aucun riverain n’a été blessé. Les habitants n’ont pas non plus été évacués, le feu étant resté cantonné au sous-sol. Bref, plus de peur que de mal. Mais les pompiers ont dû ventiler les lieux à l’aide de moyens hydrauliques et mécaniques en raison de l’épaisse fumée qui s’est dégagée.
Une heure après le déclenchement de l’alerte, l’intervention était pratiquement terminée.
Salah Byar, le président mobilisateur, n’a réuni que peu de monde. En revanche il aura permis d’apprendre une date pour la réouverture du bureau. A.P.
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Jean-Pierre Bauwens
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La fermeture du bureau vandalisé la semaine dernière doit bientôt prendre fin.
Ce n’était pas la grosse foule hier matin devant le bureau de poste de l’avenue du Général-Bonaparte : on ne dénombrait qu’une quinzaine de personnes. Elles n’étaient pas là pour mettre une lettre à la boîte ni pour toucher un mandat, elles répondaient à l’appel de l’association Et Croix-Rouge comité de défense des locataires, présidée par Salah Byar.
Par ce rassemblement, l’association voulait faire pression sur l’entreprise de courrier pour qu’elle rouvre le bureau en question, fermé depuis le 18 octobre dernier à la suite d’un « coup de colère », à moins que ce ne soit un coup de folie, d’un usager mécontent. Celui-ci avait malmené physiquement les trois employées et saccagé le matériel.
Pour ce qui est de la pression, celle-ci fut faible par conséquent, au vu du petit nombre de protestataires. Cela dit, ils ne seront pas venus pour rien : le directeur de secteur de La Poste, Franck Dufour, était lui aussi au rendez-vous, et il profita de l’occasion pour faire savoir -officieusement mais tout à fait sérieusement- que la réouverture du bureau était prévue pour lundi prochain (30 octobre). « Et que tous ceux qui ont du courrier ou des comptes ici ne s’inquiètent pas, ajoutait-il, rien ne sera perdu, tout fonctionnera comme avant. »
Avec une petite différence quand même, pour bien montrer que des leçons avaient été tirées de l’incident de la semaine dernière : les employés ne seront plus exclusivement des femmes ici, « il y aura une présence plus masculine », selon les termes du directeur. Celui-ci donna également des nouvelles de l’agresseur par qui tout était arrivé : « Il a été reconnu irresponsable et interné. »
Et puisqu’ils avaient fait l’effort de venir, les participants au rassemblement en profitaient pour vider leur sac et exprimer leurs doléances et souhaits : « Aux moments d’affluence, estime ainsi Jean-Pierre Bauwens, président de la maison de quartier du coin, il faudrait à la poste une personne en plus. Vous avez des queues parfois qui arrivent jusque sur le trottoir ! »
Le 18 octobre, un usager pris de colère s’en prend aux employées et au matériel du bureau de poste de l’avenue du Général-Bonaparte à Croix-Rouge. La Poste décide la fermeture du bureau.
Hier, une quinzaine de personnes se sont rassemblées, à l’appel d’une association, devant le bureau en question pour réclamer sa réouverture et sa sécurisation.
À cette occasion, un responsable de La Poste a fait savoir que la réouverture du bureau devrait intervenir lundi prochain.
Antoine Pardessus
Il n’y a pas que le feu d’un garage à Fismes qui a occupé les pompiers au cours de la nuit de mardi à mercredi (voir ci-contre).
Ceux-ci sont aussi intervenus à Reims, peu après minuit, pour éteindre un feu de voiturette dans la rue Marie-Laurencin (quartier Croix-du-sud). Selon la police, le véhicule n’était pas identifiable, ce qui ne peut que confirmer les soupçons de fait de nature criminelle et non pas accidentelle.
Trois heures et demie plus tard environ, nouvelle sortie pour les soldats du feu à Reims, cette fois rue de Pouillon (secteur avenue de Laon), et là, c’était une poubelle qui brûlait. Peu après 6 heures, les pompiers sont ressortis sur un feu de véhicule, à Villers-aux-Nœuds, sur la D22 en direction de Champfleury.
Dans l’après-midi d’hier, un peu après 16 heures, ils sont sortis la grande échelle pour une intervention sur une fuite d’eau dans un appartement de l’esplanade Paul-Cézanne à Reims (photo).
Denise Brasi et Alexandra Loget, entre irritation et compassion pour les migrants. Christian Lantenois
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La présence des migrants décourage les personnes âgées d’aller au parc Saint-John-Perse.
Depuis neuf mois, des personnes âgées habitant près du campus de l’université Croix-Rouge, évitent le parc Saint-John-Perse. « On n’ose plus se promener car on se fait apostropher. Une femme nous a dit que la France était un pays désagréable et qu’elle voulait se faire payer un billet d’avion pour rentrer chez elle », témoignent Denise Brasi et Alexandra Loget tout en déplorant aussi les conditions de vie de ces personnes.
« C’est inhumain et ce n’est pas en leur offrant une tasse de café et un croissant que les gens du collectif arrangent les choses. Au contraire, ils font leur tort car les migrants campent sur des matelas humides, ils vont bientôt être morts de froid alors qu’il y a plein d’immeubles vides à Reims. »
Denise Brasi, elle-même fille d’immigrés italiens, a connu les baraquements et les chantiers. Elle est à l’écoute des autres et envoie des dons à des associations. On ne peut pas la soupçonner d’être insensible. « Je ne supporte plus cette situation. On doit au moins pouvoir bénéficier d’un parc à Croix-Rouge. Si rien n’est fait, j’installe ma toile de tente devant la mairie », menace-t-elle avec le plus grand sérieux.
Pour sa part, Yolande Josef qui s’occupe de sans-abri depuis trois ans, fait le parallèle avec un parc à bestiaux. « Je suis très choquée par ce que je vois. Ces personnes dorment avec des couvertures moisies. Il faudrait les loger dans des appartements vides. »
Marie-christine lardenois
Un rassemblement des habitants de Croix-Rouge est prévu ce mercredi matin à 10 heures devant La Poste, avenue Bonaparte, pour soutenir les fonctionnaires à la suite de l’agression survenue la semaine dernière.
Une initiative portée par l’association Et Croix-Rouge comité de locataires.
Conférence de Sophie Divay, maître de conférences en sociologie : « Les transformations du travail en milieu hospitalier ».
À 12 heures, Centre culturel du Crous, rue Rilly-la-Montagne.
Gratuit.
En compagnie des élus du Grand Reims et de la Ville, des responsables de Plurial Novilia, de la direction de l’urbanisme, une vingtaine d’habitants ont observé 8 haltes à Croix-du-Sud, premiers éléments de diagnostic à la clef.
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Paul DAUTEL
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Le renouvellement urbain se poursuit, en tenant compte de l’avis des Rémois. Vendredi, ils ont évoqué des points à améliorer : parkings, aires de jeux, déplacements.
Le rendez-vous est fixé devant les commerces de l’avenue Léon-Blum rénovée. Dans cette partie de Croix-Rouge, de nombreux immeubles ont bénéficié de la première phase du renouvellement urbain, fruit d’une dizaine d’années de profonds travaux. Aujourd’hui débute la phase 2 du Programme national de renouvellement urbain (PNRU 2), plus précisément pour la partie Croix-du-Sud. C’est un long processus qui s’engage, qui passe par une concertation avec les habitants, via les conseils citoyens. La toute première étape s’est déroulée vendredi en fin de journée, avec une « balade urbaine » qui a réuni une vingtaine d’habitants, accompagnés par Alain Wanschoor, vice-président chargé du logement et de l’habitat au Grand Reims, Fatima El Haoussine, adjointe au maire de Reims déléguée à la politique de la ville et aux quartiers. Mais aussi des responsables de Plurial Novilia, de la mission PNRU 2, de la direction de l’urbanisme… Huit haltes ont été observées au fil des ruelles et des parcs, avec trois points d’attention.
1 Parkings
La question du stationnement revient dans beaucoup de préoccupations. De nombreux véhicules particuliers sont garés de façon anarchique, sur des trottoirs ou au fond d’impasses, gênant le passage des piétons ou privant les enfants d’espaces pour jouer. C’est par exemple le cas au pied de plusieurs des tours Braque. « Ce n’est pas qu’on se sent en insécurité dans les parkings souterrains ou aériens, justifie une quinquagénaire. C’est plutôt qu’on n’a pas envie de payer 30 euros de plus par mois… » Et avoir une place en bas de chez soi, c’est la possibilité de jeter un œil sur son bien et d’en disposer rapidement. Le « squat » par certaines personnes de quelques parkings est également évoqué, exemples en direct à l’appui.
2 espaces de loisirs
Dans le parc Raoul-Dufy, à deux pas du gymnase Léo-Borgniet, c’est l’occasion de demander si cet espace de jeux et de détentes, vallonné et arboré, remplit son office, correspond aux besoins. Familles et enfants l’investissent durant la journée, parfois jusqu’à assez tard aux beaux jours. « Il y a un peu trop de barbecues et de musique, de gens qui boivent et qui crient » , pointe ce riverain, oscillant entre colère et résignation. Des enfants qui jouent là prennent la parole. Ils souhaitent plus de toboggans, de balançoires et, quitte à rêver, des pistes pour les skates et les rollers. Quant au terrain de pétanque, qui arbore herbes folles et gros nids de poules, tout le monde suggère qu’il soit transformé en aire de jeux supplémentaire. Plusieurs voix font part de leur souhait de voir multipliés les îlots de jeux. Même au pied des immeubles. Quid des éventuelles nuisances sonores ? Quid d’espaces plus particulièrement réservés aux seniors, qui représentent tout de même 25% des habitants ? Ces questions méritent réflexion, même si les premières réponses pencheraient pour un maximum de petites aires pour enfants.
3 Déplacements
Parmi les éléments de diagnostic, les riverains font observer leur sentiment d’être « étouffés » par les immeubles, jugés « trop serrés et trop hauts » . « À Pays-de-France et Arago, c’est beaucoup plus ouvert maintenant » , note une Rémoise, comparant l’avant et l’après-rénovation. Les immeubles aux numéros 2 et 10 de l’esplanade Paul-Cézanne (les plus élevés) seront détruits, précise-t-on du côté du bailleur social.
Récrimination aussi, que celle qui porte sur les « traverses », tous ces petits passages et chemins, parfois sauvages, qui permettent de relier rues et blocs. « Depuis qu’on nous a supprimé les porches couverts, il faut parfois faire de gros détours » , regrettent certains, qui résument pour tous : « On veut être mieux, vivre mieux, plus sereinement ».
Anne Despagne
La 2 e phase du renouvellement urbain débute.
Dans ce long processus , qui court sur dix ans, est comprise une concertation avec les habitants. Cinq conseils citoyens existent pour l’instant, un sixième va être créé.
À Croix-Rouge , vendredi en fin de journée s’est déroulée une « balade urbaine » permettant un diagnostic sur certains points d’amélioration.
La réunion de restitution de ces remarques se déroulera jeudi 2 novembre à 18 heures à l’école Blanche-Cavarrot.
Paul DAUTEL 59 ans, veilleur de nuit
Je suis membre du conseil citoyen de Croix-Rouge, où j’ai longtemps habité. Désormais je réside à Orgeval.
Je suis allé à l’École du renouvellement urbain, me former pendant une semaine en juin à Paris, avec deux autres Rémois. On apprend, par exemple, que ce n’est pas forcément en mettant une clôture qu’on délimite espaces privé et public… Nous recherchons des habitants qui puissent donner leur avis, être associés aux décisions. C’est important d’avoir un regard au sein du quartier. Il y a parfois un écart entre une amélioration potentielle proposée par un urbaniste et la façon dont elle est perçue par les usagers.
La ministre Frédérique Vidal entourée de Catherine Vautrin, présidente du Grand Reims, et de Guillaume Gellé, président de l’Urca. C.F.
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Les étudiants de l’Unef et leurs banderoles ont été habilement écartés.
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Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, était à Reims pour échanger sur la bio-économie.
J ’avais en tête une image dynamique de l’Urca (université de Reims - Champagne-Ardenne). Ma visite, aujourd’hui, aura conforté cette image » , a offert Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement Supérieure et de la Recherche, avant de prendre la route du site agro-industriel de Pomacle.
Deux petites heures plus tôt, la ministre arrivait à la faculté des sciences pour assister à une mini-conférence de présentation des projets de l’université autour de la bio-économie. Un double accueil aurait dû l’attendre : celui du président de l’Urca, de la rectrice avec les parlementaires du secteur et celui des étudiants de l’Unef qui entendaient protester contre le manque de moyens des universités, et en particulier de l’Urca. Finalement, seuls les élus, tout sourire, étaient au rendez-vous. Les étudiants ont été habilement évités (lire par ailleurs).
Après les discours, la ministre a visité plusieurs départements et laboratoires avant de se retrouver dans la serre de la faculté au milieu des vignes expérimentales de l’unité de recherche des vins de Champagne. Elle a profité de son passage pour rappeler que le budget des universités sera augmenté de 700 millions en 2018 (après avoir été baissé de 300 millions cet été). « Nous préparons également une réforme importante. Elle visera notamment à resserrer les liens entre les lycées et l’université. » La ministre est restée évasive à propos du manque de moyens de l’Urca. Selon l’Unef, les classes de travaux dirigés (TD) ont, pour certaines, des effectifs de plus de 80 étudiants.
Catherine Frey
La ministre avait d’abord été annoncée au campus Croix-Rouge hier vers midi. Du moins aux étudiants élus de l’Unef, car à la presse, elle n’avait pas été annoncée du tout. Pour la première fois depuis longtemps, les journalistes n’ont pas reçu l’invitation habituelle venant de la préfecture lors d’une visite ministérielle. Le service de communication de l’université aurait eu consigne de ne pas inviter la presse. Seul un coup de téléphone a finalement été passé par la préfecture au dernier moment. Donc, un peu mieux lotis, les élus de l’Unef sortent leurs banderoles et s’installent à Croix-Rouge en fin de matinée. L’information leur parvient alors que la ministre irait en définitive au Moulin de la Housse (campus sciences), de l’autre côté de la ville, à 13 h 30. « On va y aller » , décident aussitôt les étudiants. Un peu plus tard, on leur précise qu’ils seront reçus dans le bâtiment de Staps (faculté de sport) à 13 h 45. Pendant qu’ils attendent leur rendez-vous, la ministre arrive tranquillement au bâtiment « recherche », 100 mètres plus loin. Elle n’aura pas vu les banderoles. « On a renoncé à y aller » , explique le représentant de l’Unef. « Ils nous ont dit qu’ils enverraient la police nationale pour nous déloger si l’on s’y risquait » .
Un peu moqueurs, les habitants de Croix-du-Sud, qui ont participé vendredi soir à la « balade urbaine », destinée à identifier les espaces à améliorer.
Alors que la police municipale a accompagné les déplacements durant près d’une heure, certains riverains ont plaisanté : « Des policiers municipaux ici, faut immortaliser cela, faites la photo ! »
Plusieurs fortes détonations ont été entendues par des habitants de Reims dans la soirée de vendredi, leur faisant penser à des feux de voitures. En fait de voitures brûlées, il n’y en a eu qu’une seule à Reims, dans la rue François-Arago (Croix-Rouge/Pays-de-France), vers minuit, et une autre à Witry-lès-Reims, peu après 1 heure.
En revanche, tous les autres bruits un peu explosifs, entendus du côté de Pommery ou Sainte-Anne, provenaient, selon la police, de simples pétards.
Christopher, victime des pires atrocités, témoigne : « J’ai été élevé par moi-même ». Caroline Garnier
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près onze heures de délibéré, la cour d’assises a reconnu, hier soir, les accusés coupables. La plus lourde peine est de vingt ans. La victime Christopher nous livre son témoignage
C’ est un soulagement. Je me sens enfin libre… » Assis sur le banc de la partie civile, entouré de ses avocates, M e Marine Teychenné et M e Lorraine De Bruyn, Christopher, 22 ans, relâche doucement la pression. Le verdict vient de tomber. D’une blancheur à faire peur, il a souvent vacillé au cours de ce long et douloureux procès… Cinq jours au cours desquels son calvaire a été décrit, disséqué, répété et encore répété… et bien trop souvent nié. Au-delà de la fatigue, il garde sur son visage les stigmates des sévices qui lui ont été infligés en ces fêtes de Noël 2014. Christopher a été attaché à un radiateur avec une laisse pour chien, frappé, lacéré, brûlé, humilié, affamé, avili, violé… « Son visage a pris feu. » Cette phrase résonne encore tant elle renvoie à une image d’horreur. Il est pourtant toujours debout, malgré les épreuves, les supplices.
De la haine envers ses « tortionnaires » ? Il n’en a même plus. « Par moments, j’ai pensé me venger, mais avec le recul, je me dis, ça ne sert à rien de faire justice soi-même », répond-il avec une douceur qui désarçonne au regard de ce qu’il a subi. « Les séquelles, je les aurai à vie, autant physiquement que moralement. » Christopher avait 19 ans au moment des faits. Il recherchait une famille, il a trouvé des bourreaux sans état d’âme. Parmi eux : une tante, deux cousins et une cousine. Il attendait de ce procès « qu’ils soient tous condamnés lourdement, qu’ils partent tous en prison ». Il reconnaît avoir été blessé par les paroles des avocats de la défense : « Ils ont été froids. Ils ont eu des paroles blessantes et horribles. »
Hier soir, le tribunal a dit à Christopher qu’il n’avait plus à avoir peur. Ses « tortionnaires » comme les a appelés l’avocat général ont été condamnés à de lourdes peines : vingt ans de réclusion criminelle pour Sabrina Dufresne, sa cousine, acquittée du viol ; vingt ans pour Rémy Béreaux, son cousin et dix-huit ans pour Johnny Collard. Les trois autres, « les violents », ont été acquittés du crime de séquestration. Ils ont écopé de peines plus légères : six mois ferme pour Jérôme Cellier, deux ans ferme pour Françoise Bachelet, sa tante, et trois ans ferme pour Yann Béreaux, son autre cousin.
Aujourd’hui Christopher n’aspire qu’à une chose : se reconstruire. « Je vais essayer, mais ça risque d’être très dur… J’ai fait des cauchemars pendant trois ans, le soir, tous les jours… Je n’arrête pas d’y penser », avoue pudiquement le jeune homme qui, dès lundi, retrouvera la rue. « J’ai été hébergé à l’hôtel le temps du procès. Je dois rendre la chambre lundi matin… J’ai été en foyer toute mon enfance, je ne veux pas y retourner. Je préfère rester dans la rue. » Après les faits, Christopher avait préféré quitter Reims. « Je me suis un peu retiré de la ville pour éviter de croiser les personnes qui étaient libres. J’avais un peu peur qu’ils me retrouvent dehors… Je suis parti quelque temps chez une tante à Sedan et puis je suis allé dans le Sud. » Christopher y a vécu dans la rue… Son projet aujourd’hui ? « Je veux devenir cuisinier et je veux fonder une famille, avoir des enfants que j’aimerai… Pas pour faire comme eux », lance-il en jetant un regard aux membres de sa famille, dans le box des accusés. « Je veux rester à Reims, c’est ma ville natale. »
Nicolas D’Hervé, l’avocat général, n’avait pas manqué de le rappeler, « Le sang qui a coulé sur le corps de Christopher est le même qui coule dans les veines de ceux-là. » Aujourd’hui Christopher n’a plus de famille. Sa mère, incarcérée pendant douze ans, ne peut l’accueillir… Comme il le dit lui-même, « Je me suis élevé par moi-même. »
Caroline Garnier
« Les faits sont là, inhumains, atroces, voire même irréels… » C’est par ces mots que M e Lodigeois, pour la défense de Rémy Béreaux, 36 ans, cousin de la victime, accusé de séquestration, torture et viol, avait commencé sa plaidoirie. Tout en assurant qu’elle n’était « pas là pour nier le calvaire qu’il a subi », elle a réfuté la séquestration. « Il avait toute latitude pour se détacher. Il suffisait de tourner ce verrou (…) Il avait peur ? Ça ne justifie pas ! Cette peur, je ne la comprends pas. S’il avait peur, il aurait dû s’enfuir. » Même déni pour les faits de viol. Jurisprudence à l’appui, l’avocate a indiqué « que l’introduction d’un manche à balai n’était pas constitutive d’un viol (…) Rémy Béreaux n’a pas ressenti une once d’excitation… » Sur son banc, seul face à ses souffrances, Christopher serre les poings. Il tremble. Les mots de l’avocate sonnent pour lui comme la négation de ce qu’il a vécu. Également accusé de séquestration et torture, Johnny Collard, 30 ans, « n’a jamais nié les violences ». Son avocate M e Giral-Flayelle, le répétera : « Il ne nie pas les coups, les coups de couteau. Il reconnaît la privation de nourriture. C’est lui, l’idée de l’attacher, c’est encore lui l’épisode des toilettes. Mais il a toujours agi dans la révélation de faits par Adèle (sa petite amie de 14 ans). Adèle, celle par qui beaucoup de choses sont arrivées. Dans ces faits, on y voit toute sa crédulité. Il ne nie pas, mais il n’a pas agi seul. » L’avocate a rappelé la vulnérabilité de son client, handicapé à 80 %. « Il n’a pas été le meneur. Il n’y a jamais eu de meneur. Christopher a cristallisé l’incapacité de chacun à se distancier de sa propre histoire. » Elle aussi a contesté la séquestration : « Il ne s’est pas positionné devant la porte. Il n’aurait pas pu le poursuivre. »
Intervenant pour Sabrina Dufresne, 30 ans, cousine de la victime, également accusée de séquestration, torture et viol, M e Mangeot a lui aussi contesté le viol. « Il n’y a pas de faits matériels. Nous n’avons pas retrouvé ce balai… » Il a mis en avant les contradictions et « l’aveu sacrificiel de Sabrina pour protéger Rémy, son petit ami (…) Au vu de l’énormité du doute, je vous demande l’acquittement. » Pour lui, la séquestration ne tient pas : « Jusqu’au jour de sa sortie, il n’a même pas l’envie de sortir. Il va très vite habiter son statut de victime, sans rébellion. »
Christopher, jeune marginal de 19 ans , a vécu une semaine de terreur : séquestré, torturé et violé du 22 au 30 décembre 2014.
Sept personnes se trouvaient dans l’appartement, dont trois femmes et 4 membres de sa famille. L’une avait 14 ans. Elle a été condamnée en septembre à 3 ans de prison dont 18 mois avec sursis.
Le procès des 6 autres s’est déroulé toute cette semaine devant la cour d’assises de la Marne.
La visite de la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Frédérique Vidal, est annoncée lundi à l’université. Son déplacement, qui n’a pas été officiellement confirmé, serait lié aux investissements d’avenir et aux projets de filières d’excellence de l’Urca. Elle devrait se rendre au campus Croix-Rouge où les étudiants membres du syndicat Unef l’attendront de pied ferme. Ils entendent protester « contre l’action du gouvernement en direction des étudiants et notamment contre l’annonce de la suppression du régime étudiant de Sécurité sociale, la baisse des APL, l’annulation cet été de 331 millions d’euros pour les universités et l’annonce de la mise en place d’une sélection » .
Ils évoqueront aussi les TD (cours de travaux dirigés) surchargés en effectifs à l’Urca et le manque de moyens de la filière sportive Staps. Mardi 17 octobre, la proposition de répartition du budget formation de l’équipe de Guillaume Gellé a été retoquée par la commission formation.
Depuis son incarcération au mois de mai, le personnel de la maison d’arrêt de Reims doit gérer un détenu de 16 ans au comportement très préoccupant. Archives
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Reims Écroué pour le meurtre d’une octogénaire, un mineur de 16 ans a été condamné à six mois ferme après plusieurs incidents à la maison d’arrêt, notamment l’agression d’un prof.
Six mois ferme pour commencer ! En attendant le plat de résistance devant la cour d’assises des mineurs. Mis en examen pour le meurtre de Simone Guillaume, cette Rémoise de 86 ans massacrée de 40 coups de couteau à son domicile de Croix-Rouge en mai dernier, un détenu de 16 ans originaire de Marseille a comparu mercredi devant le tribunal pour enfants. Le jeune homme était jugé pour une série d’incidents à la maison d’arrêt, le plus retentissant étant l’agression d’un prof d’histoire-géo venu dispenser son cours hebdomadaire, le 4 octobre (L’union du 9).
Ce jour-là, à force de provocations, l’enseignant avait décidé de remballer. Le jeune détenu s’était jeté sur lui pour le frapper de plusieurs coups de poing au visage (trois semaines après, traumatisé par l’agression, ce professeur de l’Éducation nationale est toujours en arrêt de travail). Quelques semaines plus tôt, le mineur avait cassé la télé et les sanitaires de sa cellule.
Le 9 octobre, devant la commission de discipline, l’adolescent piquait une nouvelle crise. Furieux de se prendre sept jours de « mitard », il insultait et menaçait de mort le directeur-adjoint, président de la séance. Ramené en cellule, il tentait d’incendier son matelas.
Jugé pour tous ces faits, le mineur a pris six mois de prison ferme, une peine évidemment symbolique qui va se noyer dans celle bien plus lourde qu’il risque de prendre pour le meurtre de la vieille dame. Les expertises psychiatriques ordonnées dans le cadre de l’affaire criminelle ne sont pas encore revenues, mais tout, dans son comportement, dénote l’existence d’un sérieux problème qui peut l’amener à exploser à tout moment.
Fabrice Curlier
Christian LantenoisLes soutiens aux migrants ont annoncé hier qu’ils allaient placarder dans la ville quelque 200 affiches, pour « faire réagir la mairie ». Christian Lantenois
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Les membres des associations soutenant les migrants prévoyaient hier de placarder, dans la nuit, des centaines d’affiches pour réclamer la réquisition des bâtiments publics.
Croire que le problème des migrants allait être résolu fin septembre, quand le camp installé sur le campus Croix-Rouge a été démonté, aurait été bien naïf. Car, rapidement, de nouveaux migrants se sont installés dans le parc Saint-John Perse… Hier, les membres des divers collectifs et associations qui soutiennent ces migrants reconnaissaient que « régulièrement, des familles partent » mais qu’aussitôt « d’autres arrivent ».
« L’hiver approche à grands pas. Il est donc urgent de trouver des solutions pérennes ! » , martelait Nicolas Barnier, l’un des fervents défenseurs de ces « personnes en détresse qui ont besoin d’aide ». « La mairie dit qu’elle ne peut rien faire car c’est du ressort de l’Etat. Or, nous venons de prendre connaissance d’un texte du ministère de l’Intérieur qui remonte au 12 septembre 2015. Un formulaire permet aux maires de réquisitionner des bâtiments publics, pour mettre à l’abri des demandeurs d’asile » , avançait-il dans le parc Saint-John Perse, à côté de plusieurs membres du Collectif 51 mais aussi du CCFD, de la Société Saint-Vincent de Paul ou de l’ONG Acat.
« Aujourd’hui, nous voulons interpeller la population mais aussi la municipalité. Car on n’a pas le droit de laisser ces familles vivre dehors » , poursuivait Christian Dennis, tandis qu’Olivier Martin estimait pour sa part que le flux migratoire allait s’amplifier et qu’il était urgent que la France « prenne sa part » .
Pour tenter de faire réagir la municipalité, les associations de soutien aux migrants ont décidé, hier, de placarder dans la nuit quelque 200 affiches reprenant le texte du ministère de l’Intérieur destiné aux communes et concernant la réquisition des bâtiments publics. « Ce document dort dans les tiroirs de la mairie tandis que des personnes dorment dehors dans des abris indignes » , peut-on notamment lire sur les affiches.
« Nous avons déjà plusieurs fois demandé, en vain, à la préfecture de nommer un coordinateur. Mais tout le monde chercher à gagner du temps », notait encore hier Christian Dennis.
Sur le campement du parc Saint-John Perse, certains n’excluaient pas un « plan C » soit l’occupation d’un immeuble situé à Reims et comprenant soixante logements vacants. Mais cette option ne semblait pas, encore, faire l’unanimité.
Valérie Coulet
Le 17 septembre dernier, une quarantaine de migrants quittent le parc Saint-John Perse et installent leurs tentes sur le campus universitaire Croix-Rouge.
Le 18 septembre, le président de l’université ferme le site par mesure de sécurité. Les cours sont tous supprimés.
Le 19 septembre, une manifestation de soutien aux migrants a lieu devant la sous-préfecture de Reims.
Le 20 septembre, le camp est démonté dans le calme. Toutes les familles sont relogées, sur décision de la préfecture.
Hier, une nouvelle action est décidée par les associations de soutien aux migrants.
« Ils en ont fait leur punching-ball », diront Me Teychenne et Me De Bruyn, avocates de la victime.
Remi Wafflart
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De deux à vingt ans de réclusion ont été requis, hier, à l’encontre des six accusés. Le verdict est attendu en soirée.
Il voulait juste une famille et un toit… Il a trouvé des bourreaux qui l’ont attaché à un radiateur. Dès le début, il a été leur larbin. Il était juste là pour sortir les poubelles… Et ce sera l’engrenage. Des coups de poing, des coups de balai… On lui a lacéré le visage, le torse. Ils l’ont appelé Chucky, la poupée tueuse, parce qu’il était couvert de sang. On l’a humilié, on l’a brûlé, on lui a jeté de l’essence sur le visage. On a allumé le briquet… Et personne ne lui est venu en aide. On l’a brûlé avec des cigarettes… Et puis on lui a jeté de l’eau bouillante au visage. On lui a plongé la tête dans les toilettes… La nausée, c’est le sentiment qui se dégage aujourd’hui. C’est de la barbarie, ce qu’il s’est passé. »
À l’heure des plaidoiries, hier, M e Teychenne, avocate de Christopher, la victime, n’a pas caché « l’effroi » qui avait été le sien à la lecture du dossier. « Aujourd’hui, après quatre jours d’audience, on pourrait presque accepter les faits et oublier à quel point ils sont sordides. Mais est-ce qu’on peut imaginer à quel point il a hurlé de douleur ? » « Mais ça ne suffisait pas. On l’a attaché au radiateur, on l’a violé avec un manche à balai, avec une banane qu’on a épluché. On l’a obligé à la manger… », poursuit l’avocate, sans omettre de rappeler le sort qui devait être le sien. « Ils avaient prévu de le conduire dans une cave à Croix-Rouge… Au mieux pour l’abandonner, pour le laisser moisir dans la cave. Au pire, ce qui était prévu, le projet complet, c’était pour le tuer ! Qu’il soit mangé par les chiens ! (…) Pourtant, il ne leur avait rien fait. Tous ont retrouvé en lui ce qu’ils n’aimaient pas en eux. Ils en ont fait leur punching-ball. » Devançant la plaidoirie de la défense, M e De Bruyn, également au soutien de Christopher, a rappelé qu’ils avaient tous eu la même vie chaotique. « D’un même parcours, il y a que de celui-ci, ça a fait une victime et que de ceux-là, des bourreaux. Je ne peux pas entendre qu’une enfance cabossée explique le comportement de ceux-là ! » Un sentiment partagé par l’avocat général, Nicolas D’Hervé : « La misère et la cruauté ont été des sœurs jumelles dans ce dossier. Tous sont des misérables. Ça ne justifie pas ce qu’ils ont commis. Ça n’excuse pas ! » Et de s’adresser aux jurés : « Comment décrire ce calvaire sinon par des mots trop faibles, trop froids sans être saisi d’effroi. À force d’être frappé, on ne voyait plus ses yeux. L’horreur invite au silence tellement elle sidère. Ils ont été ses bourreaux, ses tortionnaires. »
Pour l’avocat général, « chaque crime, chaque délit reprochés sont entièrement caractérisés. Il n’y a pas eu de libération volontaire. Il s’est enfui le 30 septembre à 5 heures du matin. (…) Il a été affamé, martyrisé et le mot est faible. (…) Il a été terrorisé pendant plusieurs jours. (…) En ce qui concerne les tortures (reprochées à trois d’entre eux), ai-je besoin de revenir sur le douloureux inventaire de tout ce qu’il a subi pour vous confirmer que ce sont des actes de torture ! Tous ont confirmé avoir entendu les hurlements de douleur, les supplications de la victime. (…) Vous les reconnaîtrez coupables. Pour le viol, peu importent les dénégations de Sabrina Dufresne. Elle est coupable tout comme Rémy Béreaux. » Et de pourfendre le mot « haine ». « Ce qu’a subi Christopher, c’est un déchaînement de violence, motivé par la haine. Une haine du début à la fin. Une haine qui lui promettait la mort dans les caves de Croix-Rouge… Une mort de chien. (…) Ce qui s’est passé, ça s’appelle du sadisme. » Avant de requérir face à des accusés impassibles, Nicolas D’Hervé n’a pas manqué de rappeler : « Le sang qui a coulé sur le corps de Christopher est le même qui coule dans les veines de ceux-là. »
Dans son réquisitoire, il a fait la distinction entre deux groupes : « les violents et les tortionnaires ». Et de requérir à l’encontre des « violents » : Jérôme Cellier, locataire de l’appartement, deux ans de prison ; Françoise Bachelet, tante de la victime, trois ans et Yann Béreaux, cousin de la victime, sept ans. À l’encontre des « tortionnaires », Sabrina Dufresne, la cousine, Rémy Béreaux, le cousin et Johnny Collard, il a requis la même peine : vingt ans de réclusion criminelle. « Par-delà de ce que vous allez décider, vous direz à Christopher qu’il n’a plus à avoir peur, que la justice lui sera demain (ce soir) rendue. »
Caroline Garnier
« Les violents » : Yann Béreaux, Françoise Bachelet et Jérôme Cellier. C’est ainsi que l’avocat général les a classifiés, les distinguant des « tortionnaires » : Johnny Collard, Rémy Béreaux et Sabrina Dufresne. Hier soir, les avocats des « violents » ont tous contesté avec force la séquestration.
« Yann Béreaux n’est pas un monstre », a déclaré M e Berkane pour la défense de son client. « Il est coupable dans cette affaire et il en a bien conscience. Il s’en veut terriblement. Il doit payer, mais il veut être jugé uniquement sur les faits qu’il a commis. (…) Vous devez l’acquitter des faits de séquestration, car il n’a pas eu de participation active. Il n’était pas présent dans l’appartement au moment des tortures. Il a appris ce qui s’était passé par sa mère le 29 décembre. Il n’était pas là quand il a été brûlé, lacéré, violé… Il n’a jamais cautionné tout ça. Il a été effrayé quand il a vu Christopher le 29 décembre. Oui, il aurait pu dénoncer, mais il n’est pas là pour non-dénonciation de crime. » Même approche pour M e Delenclos, l’avocate de Françoise Bachelet : « Elle ne l’a jamais menacé de représailles s’il tentait de sortir, elle ne l’a jamais surveillé. Elle n’était jamais là dans la journée. Elle doit être jugée uniquement pour les violences. Elle n’était pas présente quand il a été violé… Elle a eu le tort de revenir à l’appartement. Elle n’a pas pu s’opposer aux lacérations. Elle s’est retrouvée impuissante face à ce déchaînement de violences. » M e Sygut, pour la défense de Jérôme Cellier, a elle aussi contesté la séquestration .« Les faits ont été commis chez lui, cela ne le rend pas coupable de la séquestration. Quand il a invité tout le monde chez lui, il était loin d’imaginer cela. On peut lui reprocher de ne pas avoir dénoncé les faits, ce n’est pas une séquestration. » Les plaidoiries vont se poursuivre ce matin. Le verdict est attendu en fin de soirée.
Depuis lundi, six Rémois comparaissent devant la cour d’assises pour répondre de séquestration, viol et actes de tortures et de barbarie sur un marginal de 19 ans.
Les faits s’étaients déroulés du 22 au 30 décembre 2014. Ils avaient pour point de départ le vol d’un téléphone portable et de prétendus attouchements, faits qui ont été démentis par les accusés eux-mêmes.
Des membres de sa famille sont sur le banc des accusés. Une mineure a déjà été condamnée dans cette affaire.
Le bureau de poste de Croix-Rouge est fermé « jusqu’à nouvel ordre », le temps de remplacer le matériel dégradé. F.C.
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Le bureau de poste de Croix-Rouge est fermé depuis mercredi. Un homme l’a saccagé et frappé trois employées.
Coups de poing, coups de pied, matériel saccagé… Mercredi matin, vers 10 heures, une violente agression s’est déroulée au bureau de poste du quartier Croix-Rouge, avenue Bonaparte à Reims. L’auteur a frappé trois employées et commis d’importantes dégradations, à tel point qu’hier soir, l’agence restait fermée « jusqu’à nouvel ordre » , dans l’attente de sa remise en état.
Contactée, La Poste indique avoir déclenché son « dispositif post-agression » pour accompagner ses trois agents, toutes en état de choc à la suite des faits. L’une d’elles a dû rester à l’hôpital. L’individu, lui, était toujours gardé à vue ce matin.
D’après les premières informations, l’homme s’est présenté au bureau de poste pour réclamer l’attribution d’un moyen de paiement qu’il n’était pas possible de lui accorder. Le refus l’a énervé. Une postière a tenté de le faire partir. L’homme, qui se trouvait à l’entrée, l’a poussée pour s’introduire de force dans l’agence. Il lui a porté plusieurs coups de pied et coups de poing, avant de frapper ses deux collègues venues lui porter secours. Déchaîné, il a cassé du matériel informatique, des étagères, des tables de travail. D’autres personnes seraient intervenues pour le maîtriser. Il était toujours sur place quand la police est arrivée.
L’agresseur est un Soudanais de 27 ans. Sa garde à vue a été prolongée hier pour permettre à un expert psychiatre de venir l’examiner. S’il estime son état compatible avec la mise en œuvre de poursuites pénales, l’individu pourrait être déféré dans la journée au parquet.
Fabrice Curlier
Stéphanie Foretz jouit d’un palmarès qui en fait l’une des favorites à Vitry-le-François. AFP
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L’Open des Femmes Actives débutera demain avec plusieurs joueuses numérotées.
Bien installé dans le calendrier du Circuit national des grands tournois (CNGT), l’Open des Femmes Actives, dont la 13 e édition commencera demain à Vitry-le-François, n’oublie pas ce qu’il doit à Sarah Pitkowski.
C’est, en effet, l’ancienne 29 e joueuse mondiale qui a soufflé en 2005 l’idée à Michel Lagneaux d’organiser un tournoi féminin dans la Marne. « Réservée aux 2 e série, la première mouture avait rassemblé seize joueuses sur trois jours, se souvient le président du TC Vitryat. On était des précurseurs puisqu’on avait imaginé un tournoi multi-chances. Mais la Fédération ne nous a pas autorisés à continuer sous cette formule qu’elle a développée plus tard. »
En intégrant le label CNGT, l’épreuve champenoise a bien grandi. Depuis qu’il a reçu l’ex-n° 3 mondiale Nathalie Tauziat, l’Open des Femmes Actives a pris l’habitude d’accueillir quelques-unes des meilleures joueuses françaises, à l’image de la tenante du titre, Priscilla Heise (n° 17, ASM Belfort), ou de Gaëlle Desperrier (n° 28, Grenoble), vainqueur en 2015.
Lauréate du classement général du Circuit en 2017, la Dauphinoise devrait, à nouveau, partager le statut de favorite cette année avec Manon Garcia (n° 20, Villeneuve-d’Ascq). « Les inscriptions seront définitivement closes lundi mais le plateau s’annonce très relevé, se réjouit Michel Lagneaux. On attend une cinquantaine de joueuses, classées au minimum en 2 e série. » Plus que la Belge Déborah Kerfs (n° 30, Villers-et-Nancy) ou Constance Sibille (n° 58, ASPTT Metz), un nom retient particulièrement l’attention : Stéphanie Foretz (n° 40, TC Paris). Référencée à la 62 e place mondiale en 2003, la Francilienne (36 ans), ancienne membre de l’équipe de France de Fed Cup, a remporté dix titres sur le circuit ITF. Un palmarès suffisant pour en faire une prétendante crédible au chèque de 1 000 euros promis à la lauréate. « On va voir comment se déroule l’Open cette année, poursuit l’organisateur. Mais je réfléchis sérieusement à l’idée de monter en gamme pour passer de deux à trois étoiles. » (Les tournois CNGT sont classés de une à trois étoiles en fonction d’un cahier des charges précis.)
Quart-de-finaliste l’année dernière, Marie Ménacer (–15, Europe Reims) incarnera encore les meilleures chances régionales au côté de Noémie Bellott (1/6, Géo-André Reims).
Demain : début du tableau qualificatif. Samedi 28 octobre, 9 heures : huitièmes de finale. 17 heures : quarts de finale. Dimanche 29 octobre, 10 heures : demi-finales. 14 h 30 : finale.
CÉDRIC GOURE
Demain, à 17 heures, dans le parc Saint-John-Perse, dans le quartier Croix-Rouge, plusieurs associations se retrouveront afin d’alerter l’opinion sur une disposition légale qui oblige les communes à proposer des logements aux demandeurs d’asile.
À l’approche de l’hiver, les bénévoles qui portent secours aux migrants s’inquiètent d’en voir affluer de nouveaux. Un réseau de passeurs sévirait, a indiqué à plusieurs reprises le maire de Reims.
Des détritus ont brûlé lundi à 21 h 30 dans un terrain vague de la rue Ledru-Rollin, mardi à 22 h 20 devant la tour du 6 rue Walbaum, ce même soir à 22 h 50 avenue de l’Europe.
Plus tôt à 18 h 20, un feu de poubelle signalé avenue Léon-Blum était un feu de papiers sur un balcon du 9e étage.
Le petit Anass, 6ans, est scolarisé dans une classe Ulis, à l’école Docteur-Billard, à Croix-Rouge. Illustration
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Un enfant autiste scolarisé en classe Ulis à Billard est dans l’attente d’une AVS depuis la rentrée.
La maman d’Anass, 6 ans, est désemparée. Depuis la rentrée, son fils, autiste, inscrit en classe Ulis (unité localisée pour l’inclusion scolaire) à l’école Docteur-Billard n’a pas d’auxiliaire de vie scolaire. Un manque d’autant plus éprouvant pour la famille que l’enfant a bénéficié, en maternelle, d’une unité d’enseignement expérimentale. Ses parents ont aujourd’hui peur qu’il perde ses acquis si un soutien n’est pas rapidement mis en place à ses côtés.
Pourtant, quelqu’un a bien été recruté fin septembre, affirme la maman d’Anass. « Mais personne ne s’est présenté à l’école de mon fils » , regrette-t-elle. « J’ai cherché le pourquoi du comment, on n’a pas pu me renseigner. » Ce n’est qu’au bout de 48 heures qu’elle découvre que l’AVS recrutée est en arrêt maladie. « Ça arrive ; mais alors, quelle solution pour la remplacer ? On a déjà perdu un mois… Pour un enfant autiste, c’est énorme. »
Nouvelle attente. Et nouvelle déconvenue la semaine dernière, puisque l’arrêt maladie de l’auxiliaire a été prolongé jusqu’au 20 octobre, date des vacances. « Si elle ne revient pas le 4 novembre, ça peut durer longtemps… Car sa période d’essai se poursuit jusqu’au 30. On me dit, auprès des services de l’Éducation nationale, que d’ici là, ils ne peuvent pas recruter… C’est un enfant qui pâtit de la situation. Alors que selon son instituteur, Anass se met au travail quand on est près de lui. Preuve qu’il a besoin de cette aide humaine. »
Dernière solution en date proposée à la mère du jeune élève : « Débaucher l’AVS collectif pour la semaine » (lire par ailleurs). « Mais après, qu’est-ce qu’on fait ? C’est déshabiller Paul pour habiller Jacques. C’est une situation d’urgence qui ne sera pas pérenne. » Une réunion, organisée hier matin à l’école, a finalement permis de rassurer les parents d’Anass, puisque la mise en place d’un soutien durable est clairement envisagée.
Marion Dardard
Pour renforcer l’inclusion des élèves en situation de handicap, cinq leviers sont mis en place dans l’académie de Reims depuis la rentrée 2017, ajoute le communiqué du rectorat : la poursuite des créations d’unités localisées pour l’inclusion scolaire, soit 7 unités supplémentaires (185 au total) ; un accompagnement personnalisé, adapté aux besoins de chacun (2 400 élèves en bénéficient depuis la rentrée) ; la réalisation d’un 4 e plan autisme incluant l’ouverture d’une nouvelle unité d’enseignement d’élèves de classe maternelle avec troubles autistiques à l’école primaire de Margut (Ardennes) ; des formations spécifiques, dédiées à l’ensemble des acteurs de l’accueil des élèves en situation de handicap ; l’encouragement des élèves en situation de handicap à poursuivre des études supérieures avec un projet mis en place avec Neoma Business School dans le cadre du dispositif Phares.
« Une AVS devait initialement accompagner cet enfant dès le 2 octobre, mais elle n’a pas pu effectuer sa mission en raison d’un arrêt maladie », confirme-t-on du côté de l’académie. « Une solution a néanmoins été trouvée par la direction des services départementaux de l’Éducation nationale de la Marne, puisqu’une AVS-CO (auxiliaire de vie scolaire collectif) accompagne cet enfant depuis le vendredi 13 octobre, ce jusqu’à la fin de la suppléance. » Et de poursuivre que depuis la rentrée, « cet enfant a été scolarisé selon les conditions requises et a bénéficié d’une attention particulière de l’enseignant de la classe Ulis, formé pour ce type d’accompagnement scolaire adapté. » La rectrice de l’académie de Reims et chancelière des universités, Hélène Insel, soulignant pour sa part que « l’accueil et l’accompagnement des 8 400 élèves en situation de handicap (2,5 % des élèves scolarisés) demeure une priorité académique ».
Johnny Collard, l’un des six accusés, est détenu depuis trente-trois mois. Remi Wafflart
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Le dernier des six accusés, considéré comme le meneur, a témoigné d’une violence collective.
Des coups de casserole sur la tête, un coup de poêle si violent qu’il lui ouvrira le crâne. Cet épisode des violences infligées à Christopher, jeune marginal de 19 ans, séquestré, lacéré, frappé, brûlé, humilié et violé pendant les fêtes de Noël en 2014, paraît presque anecdotique au regard des sévices qu’il a subis. Depuis lundi, six Rémois dont deux femmes, pour la plupart des membres de sa famille, répondent d’actes qui dépassent l’entendement (L’union des 16, 17, 18 octobre)
Dans le déni pour certains, minimisant leur implication pour d’autres, niant presque la gravité des faits, ils ont, mardi, tour à tour abordé leur « rôle » dans ce déchaînement de violences. Hier matin, la parole était au dernier accusé, Johnny Collard, 27 ans au moment des faits, présenté comme « le meneur », celui à qui il fallait obéir. Tous ont évoqué leur « peur de Johnny » . Une peur telle qu’ils n’auraient pas osé dénoncer les faits… L’accusé, placé sous tutelle renforcée (il est hémiplégique), n’a pas la même version, même s’il ne conteste pas sa participation. « Ça a commencé par des coups de poing, des coups de pied… » Avec un détachement qui pourrait choquer, l’expert expliquera qu’il est « incapable de mettre des ressentis sur les événements », son handicap mental n’est pas évident au premier abord, « il a le raisonnement d’un enfant de primaire », il va détailler les sévices qu’il a fait subir à la victime dans un appartement de la rue Clairmarais. « Si je l’ai frappé, c’était à cause du téléphone qui avait disparu. Je ne sais pas pourquoi j’ai fait ça… Et puis y a Adèle (sa petite amie de l’époque, alors âgée de 14 ans). Ça m’a énervé. Je lui ai posé la question deux fois, elle m’a dit qu’il l’avait touchée. J’ai même pas demandé d’explications. (…) Après, y a eu des coups de balai… J’en ai cassé deux. »
« Vous avez dû taper un peu fort », lui rétorque le président. « Oui, je voulais lui faire avoue r. (…) J’ai mis des coups de couteau sur le torse, avec un couteau à dents. Sur le bras c’était des lames de rasoir… » La lucidité avec laquelle il verbalise la cruauté des actes est frappante. Il ne se défausse pas. Pour autant, il ne veut pas être accusé de ce qu’il n’a pas fait. « L’eau bouillante, c’est pas moi, mais je les ai vues faire. C’était Sabrina Dufresne (Cousine de la victime) et Adèle. La plus énervée, c’est Mlle Dufresne, c’est elle qui a versé l’eau sur Christopher. Les brûlures de cigarette, c’est pas mois. (…) Oui, c’est moi qui ai donné l’ordre pour l’affaire des toilettes… Il était déjà bien brûlé. Je sais pas ce qui m’a pris. »
Au sujet des brûlures, Johnny indiquera qu’il était « à côté de Christopher. Rémy (Rémy Béreaux, cousin de la victime) est arrivé, il l’a aspergé d’essence sur le visage et Sabrina a allumé le briquet. J’étais juste à côté. J’ai vu la flamme sur le visage, ça m’a choqué. (…) » Sur le viol, dont il n’est pas accusé, Johnny va confirmer ce qu’avait dit la victime : « Le viol, c’est Sabrina, Adèle et Rémy. C’est moi qui ai dit d’arrêter… »
« Tout ce que j’ai fait, je le regrette… Mais j’étais pas seul » , avouera-t-il avant de réponde à la question finale du président : « Les autres, ils vous obéissaient ? » La réponse est ferme : « Non, ils n’obéissaient pas du tout. Tout le monde rigolait même. » Le procès va se poursuivre aujourd’hui. Le verdict est attendu demain dans la soirée.
Caroline Garnier
Alors que tous les accusés ont nié la séquestration, affirmant que Christopher aurait pu partir quand il voulait, Johnny Collard l’a assuré : « Y avait toujours quelqu’un qui montait la garde pour qu’il ne sorte pas. Et de toute façon, il avait peur. C’est quelqu’un de très fragile… »
« Si vous ne vouliez pas le laisser partir, c’était quoi le plan ? », va finalement lui demander le président Lallement. « J’ai dit que j’allais l’emmener dans une cave de Croix-Rouge… Mais, je l’aurais jamais fait. Le but, c’était de lui faire peur. » Et le président d’insister : « Mais l’idée, c’était quoi ? Il se serait passé quoi dans les caves ? » Johnny hausse les épaules. « Rien… Je l’aurai laissé là-bas, c’est tout… Après, je serais parti… » Lorsque M e Teychenne, l’avocate de Christopher, insiste pour savoir ce qui aurait pu arriver dans les caves, il rétorque froidement : « Il peut arriver qu’on se fasse taper dessus. » « Et les chiens ? » , ajoute l’avocate. « Je ne sais pas ce qu’il se passe avec les chiens… » Et Johnny d’ajouter : « On a essayé de me pousser à l’emmener dans les caves, mais je l’ai pas fait. Tout le groupe a dit oui, emmène-le . »
Depuis lundi , six rémois comparaissent devant la cour d’assises de la Marne pour répondre de séquestration, viol et actes de tortures et de barbarie sur un marginal de 19 ans.
Les faits s’étaient déroulés du 22 au 30 décembre 2014. Ils avaient pour point de départ le vol d’un téléphone portable et de prétendus attouchements.
Des membres de sa famille sont sur le banc des accusés. Une mineure a déjà été condamnée dans cette affaire.
Selon l’expert , la victime aurait été le bouc émissaire des accusés qui auraient catalysé sur lui toute leur haine.
Le cas des professeurs en arts du cirque par Florence Legendre.
À 12 heures, Centre culturel du Crous, rue Rilly-la-Montagne.
Gratuit.
Le procès va s’étaler pour durer jusqu’à vendredi. Remi Wafflart
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Attaché à un radiateur avec une laisse. Brûlé, tabassé, humilié, avili, violé, lacéré… Les faits, jugés depuis hier, font froid dans le dos.
Les fêtes de Noël approchaient… Il ne voulait pas les passer seul. Jérôme Cellier, un adulte handicapé placé sous curatelle renforcée, a choisi d’inviter Johnny Collard, 27 ans, un « copain » , et Adèle (prénom d’emprunt en raison de sa minorité), sa petite amie âgée de 14 ans, à venir squatter chez lui. Une invitation un peu forcée… Il le dira lui-même à la barre, « Je suis handicapé… J’avais un peu peur de Johnny. »
C’est d’ailleurs Johnny qui aurait fait la rencontre, sur le quai de la gare, de Christopher, un jeune marginal de 19 ans qui squattait depuis trois semaines déjà le Sernam avec ses cousins, Yann et Remy Bereaux ; sa tante, Françoise Bachelet ; ainsi qu’une autre cousine, Sabrina Chaouech. Considéré comme « une personne fragile » , « en manque d’affection qui recherchait à se rapprocher de sa famille » , Christopher n’a pas hésité un instant à suivre tout ce petit monde dans cet appartement de la rue Clairmarais. Pour Christopher, ce sera pourtant le début d’un long et douloureux calvaire. Les violences dont il a témoigné hier vont s’enchaîner, allant chaque jour crescendo. Des coups d’abord : avec un poing américain, des casseroles, un manche à balai. Puis des lacérations sur le corps, pour arriver à des brûlures, un viol avec des objets, sans compter les humiliations quotidiennes.
Pendant les jours où il sera séquestré et confiné dans la cuisine, il sera réduit à l’état d’objet, « un machin » , comme il le dira avec ses mots, attaché avec une laisse pour chien à un radiateur, dormant parfois sur un carton. « C’est Johnny qui a porté des accusations fausses sur moi. Il a dit que j’avais volé de la nourriture dans le frigo, que j’avais touché la poitrine d’Adèle et volé le portable de Sabrina… C’était pas vrai… C’est lui le premier qui a commencé à me mettre des coups avec un poing américain. Et ensuite, y a tout le monde qui a participé, sauf Jérôme (…) Même ma tante m’a mis des coups de pied et de poing… J’avais honte (…). Johnny m’a tailladé sur le torse. Adèle et Sabrina m’ont lacéré les bras, fait des brûlures de cigarettes. J’en ai une sur la main droite, une sur le nombril, et d’autres sur la jambe et dans le dos… » Les mots se bloquent dans sa gorge. Les photos du visage brûlé et déformé de Christopher, celles des traces de lacération sur son torse ou encore celles des brûlures de cigarettes, ont été montrées aux jurés, ajoutant à l’horreur qui avait déjà été décrite tout au long de la journée. « C’est la première fois que je voyais de tels services » , affirmera la directrice d’enquête.
Quand le président Lallement évoque la suite des événements : « Qui a versé l’essence sur votre visage ? Qui a allumé le briquet ? » , Christopher s’effondre. Il ne peut poursuivre plus avant, obligé de quitter la salle d’audience un petit moment. L’essence, « c’est Remy. C’est Sabrina qui a allumé le briquet… » , assure-t-il. « La tête de Christopher a pris feu », avouera Adèle venue témoigner hier soir. « Y avait du sang et des cloques commençaient déjà à se faire… C’est lui qui a éteint le feu avec ses vêtements. » La tête de Christopher a pris feu…
Son supplice va se poursuivre par le jet d’eau bouillante sur son visage déjà meurtri. « C’est Sabrina et Adèle qui m’ont jeté l’eau bouillante. » La tête dans les toilettes ? « C’est l’idée de Johnny. C’est lui qui a tiré la chasse d´eau » … après que tous ont uriné. Le viol avec un manche à balai, puis une banane ? « Celui qui était le plus acteur c’est Remy… et Sabrina… Pour le balai et la banane… » , lâche-t-il en pleurs… Banane que Johnny lui aurait demandé de manger après le viol.
À la question « Pourquoi ne pas s’être enfui ? » , Christopher répondra qu’il avait peur. « J’avais peur de mourir… Il y avait toujours quelqu’un qui surveillait… » Adèle ajoutera : « Il n’aurait pas pu s’enfuir, il était trop faible. Il avait beaucoup de blessures. »
Christopher aura pourtant un sursaut d’énergie le 30 décembre. Profitant de l’assoupissement de ses tortionnaires, il va s’enfuir et se réfugier au foyer Ozanam. « La veille, Johnny avait dit qu’il allait m’amener dans les caves de Croix-Rouge… J’avais entendu dire qu’il y avait des combats de chien… J’avais peur qu’on me jette aux chiens. »
Caroline Garnier
Elle avait dit à Johnny, son petit ami de l’époque, que Christopher lui avait touché la poitrine… « J’ai menti. C’était pas vrai », a reconnu hier à la barre, Adèle, jeune fugueuse à l’époque des faits, condamnée le 13 septembre dernier par le tribunal pour enfants, qui statuait en matière criminelle, à trois ans de prison dont dix-huit mois avec sursis et mise à l’épreuve pendant deux ans, avec obligation de soins et reprise de sa scolarité pour sa participation aux faits. Sa peine principale a été assortie d’un aménagement. Son incarcération n’a pas été demandée à la barre et c’est en tant que témoin qu’elle est venue, hier soir, raconter ce qu’elle a vu, ce qu’elle a fait.
« Tout m’a marquée, du début à la fin. J’en fais même des cauchemars… J’ai été condamnée pour séquestration et torture… L’eau bouillante, c’était moi… J’ai honte aujourd’hui. J’ai du mal à le regarder en face. »
Depuis hier, six Rémois comparaissent devant la cour d’assises de la Marne pour répondre de séquestration, viol et actes de tortures et de barbarie sur un jeune marginal de 19 ans.
Les faits d’une rare cruauté s’étaient déroulés du 22 au 30 décembre 2014. Ils avaient été dénoncés le 6 janvier 2015 par le CHU au regard de l’état de la victime.
Une tante, deux cousins et une cousine de la victime sont sur le banc des accusés. Une mineure a déjà été condamnée dans cette affaire.
Reconnu par sa première victime âgée de 17 ans, l’agresseur a été arrêté dans un tramway place du Théâtre. Archives
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Reims Sexe à l’air, l’homme se frottait contre de jeunes passagères : trois victimes en quatre jours. Il a été écroué.
Vendredi 6 octobre, tramway de Reims, 17 h 20, pendant l’heure de pointe. Collée par un homme, une lycéenne de 17 ans sent « quelque chose de dur » sur sa cuisse. « J’ai pensé que c’était un sac. » Elle pose la main et se rend compte qu’il s’agit d’un « sexe en érection » . Elle repousse l’individu qui revient se presser contre elle. Il effectue « des mouvements de va-et-vient » sur ses cuisses, « s’accroche à [son] entrejambe » . Terrifiée, l’adolescente n’ose rien dire. Elle descend au premier arrêt.
Ce même jour, toujours à l’heure de pointe, mais dans un bus, l’individu récidive contre une demoiselle de 18 ans. « J’ai bien tenté de bouger et de changer de place, mais il continuait de me coller. J’avais de plus en plus peur. Mon rythme cardiaque s’accélérait. J’ai cru que j’allais perdre connaissance. » Descendue du bus, elle découvre des traces de sperme sur ses jambes.
Mardi 10 octobre, alors qu’il n’est toujours pas identifié, le pervers monte dans le tramway bondé, direction Croix-Rouge. Il colle son sexe contre la cuisse d’une étudiante de 18 ans. Elle s’écarte, il la suit. La main accrochée à une barre du tramway, l’individu « fait des va-et-vient » contre elle. La jeune femme descend paniquée à l’arrêt Robert-Debré.
Le lendemain, alors qu’elle monte dans le tramway, l’adolescente de 17 ans victime des premiers faits a la stupéfaction d’y reconnaître son agresseur. Elle le prend en photo puis se dépêche de prévenir la police. L’homme est interpellé place du Théâtre. La photo, les témoignages des plaignantes et l’exploitation de la vidéosurveillance permettent d’identifier formellement l’agresseur, Mohamed Mahmoud Khalil El Mitwalli El Mekkawi, un Égyptien de 33 ans en situation irrégulière sur le territoire français.
D’après ses déclarations, l’homme aurait d’abord séjourné deux ans en Italie, muni d’un visa, pour « travailler dans le ménage » afin de nourrir sa famille restée au pays. Par la suite, ne trouvant plus de travail dans la Péninsule, il serait arrivé en France il y a « deux ou trois mois » pour y proposer ses services « dans le bâtiment, la peinture » .
Casier vierge, sans domicile connu, l’auteur est diagnostiqué « indemne de toute pathologie psychiatrique » par l’expert venu l’examiner en garde à vue. Le médecin ajoute : « Si les faits sont avérés, ce serait un frotteuriste dénégateur (sic). Dans ce cas-là, sa dangerosité est présente, le risque de récidive réel » .
Les trois victimes ont toutes « la même tranche d’âge, la même taille, la même physionomie, la même couleur de cheveux » : de jolies petites brunes aux cheveux longs. Jugé pour « agressions sexuelles » , l’Egyptien se retrouve à l’audience des comparutions immédiates où l’une de ses déclarations traduites par l’interprète provoque le malaise : « Je ne savais pas que c’était réprimandé, qu’il y avait des conséquences » .
Mensonge éhonté ? Ou mentalité archaïque ? Le substitut du procureur évoque Les femmes du bus 678, « un film relatant le combat d’Égyptiennes pour lutter contre les agressions sexuelles dans leur pays » , notamment dans les transports en commun, phénomène longtemps minimisé par les autorités qui en rejetaient la faute sur les victimes.
Reims est loin du Caire. « Je ne referai plus jamais ça » , promet le prévenu. Le tribunal le condamne à quatre mois de prison ferme, avec maintien en détention. Inscrit au fichier des criminels et délinquants sexuels, l’homme se voit interdit de séjour dans la Marne pendant cinq ans. Son éventuelle expulsion du territoire français relève de l’autorité préfectorale.
Fabrice Curlier
L’opération tricot s’était déroulée dans toutes les médiathèques de la ville.
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Des Rémoises tricotent depuis 9 mois ! Une belle opération de solidarité dans les médiathèques.
Samedi, au 1 er étage de la médiathèque Jean-Falala, devant la baie vitrée, une dizaine de dames tricotent. Sur la table, pelotes et aiguilles ont remplacé les livres. On a des souvenirs d’enfance qui reviennent : les « ouvroirs » où des dames bénévoles effectuaient, elles aussi, des travaux d’aiguilles pour des œuvres de bienfaisance. Si les matériaux et les outils n’ont guère changé, le cadre et l’ambiance sont différents. Cette opération de tricot solidaire a été mise en place depuis début janvier, dans les médiathèques de Reims.
Appelé « Tricothon », le défi était d’atteindre 500 pièces au profit du Service du Vêtement qui se chargera de les redistribuer aux personnes en difficulté. On écoute quelques participantes, dont Josiane Michelot, qui a rejoint récemment le groupe : « Je venais prendre des livres à la Médiathèque. Un jour, je suis venue au 1 er étage et j’ai vu des dames qui tricotaient : ça m’a donné l’envie de participer. Il y a une bonne ambiance et en même temps, c’est utile. » Sandrine Arfaux, salariée de Plurial Novilia -qui a fourni de la laine- se rendait tous les jeudis après-midi à la médiathèque Croix-Rouge : « On a tricoté pour les restos du cœur, pour les grands prématurés de la clinique Courlancy et aussi pour Octobre Rose. »
C’est le grand jour de la remise officielle des créations. « C’est la fin d’une longue et belle opération. On a invité les Rémois à venir tricoter et discuter avec des gens qu’ils ne connaissaient pas. Le résultat a dépassé nos espérances tellement vous étiez nombreux (il y avait aussi quelques tricoteurs…) », déclare Jean-Marc Laithier, conservateur responsable de la Médiathèque Jean-Falala. On notera que l’opération tricot a aussi eu lieu à la médiathèque Laon-Zola et dans quelques maisons de quartier.
Devant Pascal Labelle, adjoint à la culture et Catherine Coutant, conseillère déléguée au patrimoine immatériel, plusieurs chariots sont arrivés, chargés de multiples cartons, destinés au Service du Vêtement. « En 2016, on a habillé 2 500 personnes dont 1 000 enfants. On a constitué 90 colis de layettes. On doit faire vite : le mauvais temps approche ! », a lancé Dominique Chalte, la présidente de l’association, que vous pouvez venir rejoindre. Il y a énormément de travail de rangement… Service du vêtement. 18, rue du Jard. 03 26 86 80 19.
De notre correspondante Françoise Lapeyre
Dans la nuit de samedi à dimanche, à Chigny-les-Roses, trois véhicules stationnés sur la place Pommery ont été incendiés.
Samedi, vers 1h30, une voiture qui stationnait dans la rue Ambroise-Paré a également péri dans les flammes.
Samedi, peu après 9heures, les pompiers ont dû intervenir à la suite de l’incendie d’un local à poubelle, dans la rue Olympe-de-Gouges, située quartier Croix-Rouge.
Face à une quarantaine de Rémois, Arnaud Robinet a parlé fiscalité, circulation, urbanisme, grands projets… Christian Lantenois
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Migrants
Que compte faire la Ville, à l’approche de l’hiver, pour les migrants qui vont se retrouver dehors ?
La question taraude les bénévoles qui leur viennent en aide. Arnaud Robinet tient à préciser qu’en ce domaine, l’action de la commune a souvent été entourée de discrétion. Logements réquisitionnés pour ceux qui souhaitaient devenir Français, scolarisation des enfants, accueils de demandeurs d’asile au moment du démantèlement de la jungle, hébergements d’urgence pour les migrants passés de Saint-John Perse au campus de Croix-Rouge : le maire indique qu’il faut trouver l’équilibre entre l’humanité et la fermeté. Il redit qu’une « filière » de passeurs sévit et qu’il ne faut en aucune façon l’encourager. Le maire se dit « conscient des situations dramatiques humainement » mais refuse de « réquisitionner des logements pour des gens se trouvant en situation irrégulière ».
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Anne Despagne et Aurélie Beaussart
Incorrigible. Mis en examen pour le meurtre de Simone Guillaume, cette Rémoise de 86 ans massacrée de quarante coups de couteau à son domicile du quartier Croix-Rouge en mai dernier, un mineur de 16 ans originaire de Marseille avait agressé son prof d’histoire-géo, le 4 octobre, lors d’un cours à la maison d’arrêt (notre édition de lundi). Présenté vendredi à un juge, l’adolescent n’aura mis que trois jours pour refaire parler de lui. Dès lundi, il a de nouveau commis des incidents à la maison d’arrêt : il s’en est pris au directeur-adjoint, puis a mis le feu au matelas de sa cellule.
Le détenu comparaissait devant la commission de discipline pour l’agression du professeur frappé de plusieurs coups de poing au visage. Furieux des sept jours de quartier disciplinaire prononcés à son encontre (alors même qu’il avait en déjà purgé deux, depuis sa réintégration vendredi soir à la maison d’arrêt), il a insulté et menacé de mort le directeur-adjoint qui présidait la commission. Reconduit au « mitard », il a ensuite tenté d’incendier la literie avec un briquet (la réglementation pénitentiaire reconnaît aux détenus le droit à fumer, d’où l’autorisation de détenir des briquets). Il s’agit cependant d’un matelas ignifugé. Celui-ci n’a que légèrement brûlé.
De retour mardi devant le juge des enfants, le mineur s’est vu notifier un nouveau motif de placement en détention, dans l’attente de son procès le 18 octobre, date à laquelle sera également jugée l’agression du professeur. L’audience se tiendra certainement sous haute surveillance.
Fabrice Curlier
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Hier matin, vers 1 h 30, une ambulance des pompiers s’arrête au pied d’un immeuble de la rue Pierre-Taittinger, au quartier Croix-Rouge à Reims.
Les trois membres de l’équipage montent dans les étages pour secourir une jeune femme sur le point d’accoucher. Quand ils redescendent avec elle, ils constatent que les portes de l’ambulance sont ouvertes. Des produits de soins ont été déversés à l’arrière, la radio du tableau de bord est sortie de son logement : les intrus ont voulu la voler, mais n’y sont pas arrivés. Vérifications faites, elle marche toujours.
Malgré cet incident, la jeune femme a pu être transportée au service maternité avant d’accoucher.
Quatre individus ont été vus près de l’ambulance, au début de l’intervention. Ont-ils à voir avec l’affaire ? Le service départemental d’incendie et de secours de la Marne a déposé plainte.
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Hier après-midi, vers 17 heures, plus d’une vingtaine de policiers lourdement armés sont intervenus au quartier Croix-Rouge, autour d’un immeuble de l’esplanade Paul-Cézanne. Sous leur protection, les pompiers ont coupé l’alimentation électrique et en gaz du bâtiment. Plus personne ne pouvait passer.
Cet important déploiement faisait suite à un appel téléphonique laissant à penser qu’un locataire de l’immeuble avait des intentions jihadistes.
Progressant avec prudence, les forces de l’ordre sont parvenues à l’appartement qui s’est révélé vide. L’affaire s’est alors dégonflée.
Les renseignements recueillis ont permis d’apprendre qu’un différend familial y avait éclaté, mais que les personnes étaient reparties. Aucune menace terroriste n’a été proférée. Le requérant avait mal compris ce qui s’était dit pendant la dispute, d’où le branle-bas de combat.
L’intervention n’a pris fin qu’à 18 h 30.
Vendredi 6 octobre a eu lieu, au sein du collège Joliot-Curie, la cérémonie de remise des diplômes du brevet.
François Millard-Rannou, le principal, a souligné la qualité de cette promotion, qui comptabilise 13 mentions « très bien » et 13 points de plus que la moyenne nationale (sur un total de 700 points maximum, la mention très bien se décrochant à partir de 560 points).
Plusieurs jeunes ont brandi avec satisfaction le précieux diplôme, fierté de leurs parents et enseignants.
La dernière réunion avec les habitants avait eu lieu le 21 septembre, à la médiathèque Jean-Falala. V.C.
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Après avoir consulté des habitants, la Ville donne la parole aux professionnels de la culture.
L’offre culturelle à Reims est-elle assez riche et variée ? Correspond-elle vraiment aux attentes des habitants ? Que faut-il mettre en place pour attirer de nouveaux publics et intéresser ceux qui se sentent éloignés de la culture ? Faut-il créer de nouveaux festivals, revoir la politique d’attribution des subventions ?
Dans le cadre de « Vivre la culture à Reims », une concertation qui se veut « novatrice » , la Ville de Reims a chargé l’Observatoire des politiques culturelles (OPC) d’organiser plusieurs réunions « participatives » . Son objectif ? « Définir un projet culturel commun ».
Quatre rencontres ont déjà été organisées pour sonder les habitants. Les deux premières ont eu lieu cet été, à la maison de quartier Le Flambeau et à la maison commune du Chemin Vert. Les deux suivantes ont été programmées fin septembre, à la médiathèque Croix-Rouge et à la médiathèque Jean-Falala. Au total, près de 200 habitants ont pu exprimer ce qu’ils pensent de la vie culturelle à Reims et lancer quelques idées.
« On peut d’ores et déjà constater que les habitants sont très attachés au patrimoine et notamment à la cathédrale Notre-Dame. Mais ils estiment souvent que les richesses de la cité ne sont pas encore assez connues. Ils se plaignent aussi de ne pas avoir assez d’informations sur les nombreux spectacles à l’affiche » , notent les organisateurs de ces rencontres.
Aujourd’hui et demain, ce sera au tour des professionnels de la culture – artistes, responsables d’associations, équipes des salles de spectacles etc. – de donner leur avis. Quelque 170 personnes sont attendues dès ce matin à la Comédie, pour participer à des débats et ateliers sur des thèmes variés comme « Articuler culture, patrimoine et développement touristique » ou « Construire des parcours d’éducation artistique et culturelle ». Le bilan de cette grande concertation sera dévoilé en décembre. Valérie Coulet
La Rémoise Nathalie Mohn est redevenue négative cette saison. Ch.L.
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La publication du nouveau classement confirme les disparités déjà constatées par le passé avec une densité dans la Marne qu’envient l’Aisne et les Ardennes, privés de joueurs négatifs.
Avec un effectif haut de gamme dessiné pour exister en Première division féminine, le Cormontreuil TC domine toujours la pyramide marnaise, à grands renforts de recrues étrangères, à l’image de la Tchèque Lucie Safarova (n° 3), 32 e joueuse mondiale, finaliste à Roland-Garros il y a deux ans. Au sein de ce collectif figurent aussi Clothilde De Bernardi (n° 26), désormais en suivi rapproché au Pôle Espoirs de Reims – où elle cohabite notamment avec Emma Léné (–15, TC Marseille), Sophia Biolay (–15, RC Arras) et Margaux Rouvroy (–15 TC Plaisir) –, mais aussi la Rémoise Cindy Castille (–15), quart-de-finaliste des Championnats de France 2 e série cet été à Blois. Redescendue à 2/6 l’année passée, Nathalie Mohn (–2/6, Reims Europe) a retrouvé un référencement plus en rapport avec son talent. Moins dense, l’ordonnancement masculin ne recense que deux négatifs, les Néerlandais Lennert van der Linden (–15) et Sander Arends (–15), licenciés au Cormontreuil TC.
DAMES
N° 3 : Lucie Safarova (Cormontreuil TC). N° 5 : Denisa Allertova (Cormontreuil TC). N° 6 : Lucie Hradecka (Cormontreuil TC), Tereza Martincova (Cormontreuil TC), Anna Karolina Schmiedlova (Cormontreuil TC), Tereza Smitkova (Cormontreuil TC). N° 24 : Michaela Krajicek (Cormontreuil TC).
N° 26 : Clothilde De Bernardi (Cormontreuil TC). N° 30 : Vesna Dolonc (Cormontreuil TC). T40 : Klara Koukalova Zakopalova (Cormontreuil TC). T60 : Ekaterina Bychkova (Cormontreuil TC), Claudia Giovine (Reims Europe). –15 : Éva Birnerova (Cormontreuil TC), Cindy Castille (Cormontreuil TC), Youlia Fedossova (Cormontreuil TC), Marie Ménacer (Reims Europe). –4/6 : Claire Makhloufi (Cormontreuil TC), Diana Martynov (Cormontreuil TC). –2/6 : Nathalie Mohn (Reims Europe).
MESSIEURS
–15 : Lennert van der Linden (Cormontreuil TC), Sander Arends (Cormontreuil TC). 2/6 : Gabriel Andruejol (Reims Europe), Pascal Bonnet (US Cheminots Reims), Louis Compas (URT Reims), Maxime Dubouch (Cormontreuil TC), Corentin Fazilleau (TC Saint-Memmie), Sébastien Jolly (Cormontreuil TC), Bastien Villenet (TC Taissy), Thibaut Visy (Cormontreuil TC). 3/6 : Mathis Amier (SN Épernay), Issey Chaudré (URT Reims), Quentin Chauvin (Reims Europe), Arthus de la Bassetière (Cormontreuil TC), Thibault Deglave (Cormontreuil TC), Guillaume Durant (TC Bétheny), Alexandre Gajanovic (Reims Europe), Lucas Henry (AL Aÿ), Nicolas Jonasz (TC Montmirail), Julien Lacaille (TCR La Muire), Arnaud Lalouette (TC Vitry), Benjamin Lévêque (TC Saint-Memmie), Noa Lopes (TC Reims), Antoine Perrot (TC Géo-André Reims), Jean-Charles Robert (Cormontreuil TC), Antoine Vicaire (Cormontreuil TC).
CÉDRIC GOURE
Farik Salifou a fait fort samedi à Géo-André, deux semaines avant Monaco (3e journée). Archive Bernard Sivade
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À la maison, l’ORTT a réalisé un nul probant. Malgré une pléthore de jolis numéros en face…
Albert Gauvin aurait « signé de suite pour un tel résultat » avant les premiers échanges face à Manom, samedi. Car, avec le 7-7 au soir de cette deuxième sortie en N2, le président de l’Olympique Rémois TT ne boudait surtout pas son plaisir d’engranger les deux premiers points de la saison.
Avec du beau linge en face - dont Marc Closset, DTN de Belgique (n° 155), et Sule Olaleye (176), passé par Charleville-Mézières -, le team rémois n’avait pas forcément l’avantage sur le papier. Mais tout le groupe s’est mis au diapason de Farouk Salifou (584). Avec la « perf » du frère aîné d’Abdelkader sur Closset (3-0), l’ORTT avait un aiguillon tout trouvé pour tenir la dragée haute à l’armada mosellane. « C’est lui qui ramène d’ailleurs le point du nul, je suis un président heureux » , enchaîne le boss rémois.
Mais ce dernier n’oublie pas d’associer les sorties de Lucas Créange, bien présent - avec deux perfs sur Joël Kox (442) et Yassine Douifi (375), à 3-0 à chaque fois -, et d’Hubert Noah sur Kox. Plus un double pour aller chercher une parité quasi inespérée et avant d’aller défier Monaco, via l’aéroport de Nice. « Nous ne sommes pas vernis cette année, c’est l’une des plus grosses poules de N2 et nous devons voyager loin. Nous irons aussi à Miramas par avion… » , explique Albert Gauvin.
Même si ce dernier n’oublie pas non plus la délicate sortie (2-8) de la N3 à Charleville-Mézières, grosse cylindrée s’il en est, il apprécie les deux points ramenés par Pierre-Alexandre Delhorbe. « Si on l’avait eu en N3 le dernier week-end… », conclut Gauvin.
Et le prochain rendez-vous vaudra le détour puisque le derby face à Châlons-en-Champagne conditionnera sans doute l’avenir à ce niveau de la réserve de Reims. Auteur d’un bon 7-7 à Metz, la formation châlonnaise doit « bien négocier encore un match pour assurer le maintien » , prévient le dirigeant du CCTT, Jean-Marc Hautier. Qui a donc ciblé le déplacement rémois.
Quant à la N2 féminine, le 8-4 propre face à Zorn Hochfelden, au-delà de renvoyer l’ascenseur « à l’équipe qui nous avait condamnés l’an dernier » (Hautier), permet surtout de se caler en haut de tableau. Après deux succès en autant de journées, « c’est un bon week-end ». Car tout ce qui est pris…
Christophe Devaud
Le public pourra admirer 70 toiles figuratives.
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Cormontreuil - « Nous sommes tous issus du cours de peinture de Madeleine Terrien » , expliquent les membres de l’association qui a pris le nom de celle qui l’a créée en 1993 et perpétue son œuvre. Ils pratiquent essentiellement la technique de l’huile, qu’affectionnait la fondatrice, dont une rue du quartier Croix-Rouge porte désormais le nom. « Dans nos statuts est mentionné que nous sommes d’abord des gens conviviaux et que nous nous réunissons dans un esprit d’entraide et d’amitié » , insistent quelques-uns des adhérents.
« On me voit toujours peindre des mers et des bateaux. On peint ce que l’on aime » , sourit le président de l’association, Charles Guillerm, devant la marine qu’il va exposer parmi les 70 toiles – à l’esprit essentiellement figuratif – que les artistes vont proposer au public.
Du 12 au 17 octobre, de 14 heures à 18 h 30. Salle Suzanne-Tourte, 4C, rue Simon-Dauphinot.
Dans la nuit du 14 au 15 mai 2017, une retraitée de 86 ans se faisait massacrer au couteau chez elle, dans cet immeuble. Cinq mois plus tard, le meurtrier présumé refait parler de lui. Archives Christian Lantenois
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Écroué à 16 ans pour le meurtre sauvage d’une octogénaire, il a agressé son prof lors d’un cours.
Cinq mois de détention ne l’ont pas assagi. Mis en examen pour le meurtre de Simone Guillaume, cette Rémoise de 86 ans massacrée de 40 coups de couteau à son domicile du quartier Croix-Rouge en mai dernier, « Superman » refait parler de lui. Tel était le personnage auquel il s’assimilait en garde à vue, lorsqu’il déclarait être entré au domicile de la victime par une fenêtre, « comme le fait Superman » . Un discours désinvolte, surréaliste, celui d’un meurtrier présumé âgé seulement de 16 ans et qui mercredi dernier, à la maison d’arrêt de Reims, a agressé le professeur d’histoire-géo venu dispenser son heure de cours hebdomadaire (en vertu d’un accord passé avec l’Éducation nationale).
Cet après-midi-là, impossible de faire cours. L’adolescent et un camarade ne cessaient de provoquer l’enseignant. Il a décidé d’interrompre la séance. Le mineur s’est dirigé vers lui, poing menaçant. Le prof l’a repoussé. En réponse, il s’est pris plusieurs coups de poing au visage pendant que le codétenu lui sautait dessus pour le frapper dans le dos. Seule l’intervention des surveillants a mis fin à l’agression. Bilan : deux jours d’incapacité totale de travail.
Des violences à la maison d’arrêt, un auteur à la personnalité inquiétante, un meurtre abominable reproché à son encontre… Autant d’éléments qui ont entraîné une réponse ferme du parquet. « J’ai souhaité que soit utilisée la procédure la plus rapide possible concernant un mineur, c’est-à-dire la présentation immédiate devant le juge des enfants, l’équivalent de la comparution immédiate pour les majeurs » , explique le procureur de Reims Matthieu Bourrette.
Solidement escorté (pas moins de sept policiers), l’adolescent a été présenté vendredi au juge, lequel, conformément aux réquisitions du parquet, lui a notifié un nouveau motif de placement en détention dans l’attente du procès fixé au 18 octobre.
Le garçon sera jugé pour l’agression, mais également pour deux autres incidents survenus en détention : début septembre, pris d’une rage folle, il avait cassé le téléviseur et les sanitaires de sa cellule ; le 1 er octobre, lors d’une fouille, il était trouvé en possession de résine de cannabis. Né à Marseille en janvier 2001, délaissé par sa mère, oublié par son père reparti à l’étranger, l’adolescent arrivé à Reims une dizaine de jours seulement avant le meurtre avait quitté la cité phocéenne en raison de « problèmes dans son quartier » , avait-il expliqué. Malgré son jeune âge, il avait tenu tête aux enquêteurs, éludant les questions gênantes avant de faire valoir son droit au silence.
« Il n’a manifesté aucun regret, aucun remords, aucun affect particulier » , déclarait à l’époque le procureur de la République. « Il est en déphasage complet avec la gravité des faits reprochés » , comme en témoignait cette allusion à « Superman » . Manifestement, quelque chose ne tourne pas rond dans sa tête mais cinq mois plus tard, son profil psychologique et psychiatrique est toujours source d’interrogations. Les rapports d’expertises ne sont pas encore revenus.
Fabrice Curlier
Simone Guillaume avait 86 ans. Veuve depuis de nombreuses années, elle vivait seule dans un immeuble de la rue Madeleine-Terrien à Croix-Rouge. Sa petite silhouette courbée traînant un chariot à courses était bien connue dans le quartier. Elle sortait quotidiennement pour faire de grandes promenades en tramway, de jour comme de nuit. Une proie vulnérable dont les derniers moments ont été filmés par plusieurs caméras de surveillance.
Ce soir du 14 mai 2017, le mineur sympathise avec elle dans le tramway. Il la raccompagne rue Madeleine-Terrien, vers minuit, en l’aidant à tirer son caddy. Une heure plus tard, il ressort seul. Le 15 mai en milieu de matinée, l’infirmière à domicile découvre le corps martyrisé de l’octogénaire dans le couloir : « une quarantaine de coups de couteau aux bras et au cou ; des côtes cassées ; des traces de strangulation ; des traces de défense sur les bras. » . Conclusion de l’autopsie : décès « par hémorragie » .
La vidéosurveillance et des empreintes relevées dans l’appartement permettent d’identifier le mineur, arrêté dès la nuit suivante dans le quartier par la brigade anticriminalité. Face aux enquêteurs du SRPJ, il commence par nier l’homicide : il admet seulement avoir voulu commettre un cambriolage – en expliquant être entré par la fenêtre, ce qui est matériellement impossible – avant de faire valoir son droit au silence.
La victime vivait chichement. Il n’y avait rien à voler chez elle, seulement 20 euros : le montant hebdomadaire octroyé par sa tutelle. Elle l’avait retiré le matin même au bureau de poste. Aurait-elle été repérée ?
L’adolescent était impliqué dans diverses procédures à Marseille, notamment une affaire de mœurs, mais elles étaient toujours en cours. Aucune mention ne figurait à son casier judiciaire. Mis en examen pour « meurtre sur personne vulnérable » , il encourt la perpétuité, ou 30 ans de réclusion criminelle si l’excuse de minorité est retenue.
F.C.
Certaines réunions de conseils de quartier sont très suivies, comme ici, lors de la dernière assemblée du quartier Barbâtre, Saint-Remi, Verrerie. A.B.
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Reims Les douze conseils de quartier recherchent des bonnes volontés pour renouveler en partie leurs effectifs. L’occasion de faire le point sur ces instances participatives.
I l y a une vraie attente des habitants pour être associés à la vie politique de leur commune, assure d’emblée Mario Rossi, adjoint au maire de Reims en charge de la proximité. Une révolution en moins de 20 ans. Aujourd’hui, les gens ne comprendraient pas de ne plus être consultés, de ne plus du tout participer à l’élaboration de grands projets ».
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Qu’est ce qu’un conseil
de quartier ?
« Ils ont été mis en place en 2002 sous Lionel Jospin, explique Mario Rossi. Un conseil de quartier est composé d’un collège d’habitants (30 personnes), un collège d’associations (dix représentants maximum) et un collège d’élus (4). Il y a un co-animateur habitant et un co-animateur élu.
Chaque conseil est libre de son ordre du jour pour les trois assemblées annuelles. Ils travaillent sur ce qu’ils veulent. Nous sommes actuellement au 3 e mandat. Le fonctionnement arrive à maturité. »
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à quoi servent-ils ?
« Ils permettent à une population vivant sur un territoire de participer au développement, à l’amélioration des conditions de vie dans le quartier, la ville. Ces habitants deviennent acteurs de leur quartier », commente Mario Rossi. Ces conseils permettent aussi de créer du lien social, « un dialogue entre la collectivité, les élus et les habitants. Mais ce n’est pas l’endroit où l’on vient porter sa difficulté personnelle, il y a le service Reims Contact pour cela » .
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Quelles modifications
ont été apportées en 2014 ?
« Nous n’avons pas changé le zonage géographique mis en place sous Adeline Hazan mais on souhaitait le rajeunissement des conseils : on a donc abaissé l’âge à 16 ans, car les jeunes n’ont pas la même façon de percevoir, de vivre la ville, poursuit l’élu. Deuxième modification : la féminisation des conseils de quartier avec des conseils qui respectent la parité. »
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Pourquoi y a-t-il à nouveau
un recrutement ?
« Nous sommes à mi-parcours, à mi-mandat. Ces habitants s’investissent bénévolement. Ils participent à des commissions, des ateliers, des balades de quartier avec les élus et services de la ville. Ils sont associés sur des projets municipaux (consultation, concertation)… Six ans, ça serait vraiment très lourd. Sur les 360 habitants, 120 ont décidé d’abandonner. On leur a demandé la raison : beaucoup estiment que 3 ans c’est bien, parce qu’ils ont l’impression d’avoir fait le tour ou parce qu’ils estiment que c’est très chronophage. Un tiers tout de même reconnaît n’avoir pas trouvé ce qu’il espérait dans cette fonction de conseiller de quartier , détaille Mario Rossi. On parle beaucoup de renouvellement, je n’aime pas vraiment ce terme car il y a une volonté de continuer l’élan impulsé il y a 3 ans. On peut peut-être parler de rafraîchissement de bonnes volontés.
Lorsque les conseils de quartier seront réinstallés, les habitants seront invités à choisir de nouveau leur co-animateur. »
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Comment candidater ?
« On a lancé, il y a quelques semaines déjà, un appel à candidature. » Pour postuler, il suffit de se rendre sur le site internet de la Ville à la rubrique démocratie locale. Si vous êtes intéressé, il faut faire vite car il est seulement possible de candidater jusqu’au 13 octobre.
Aurélie Beaussart
Mario Rossi ne le cache pas : « Il y a des conseils plus dynamiques que d’autres. Cela dépend beaucoup du quartier : s’il y a naturellement une vie de quartier, cela prend facilement. Et il est vrai que dans les quartiers récents, ça fonctionne moins bien. »
Le manque de dynamisme se ressent aussi dans le renouvellement en cours : « Pour le quartier Centre. Dix personnes sur 30 ont décidé de partir et nous avons déjà reçu 90 candidatures. Par contre, sur les conseils de quartier Châtillons, Neuvillette, Croix-Rouge et Murigny, le nombre de candidatures reçues ne permet pas de combler l’intégralité des défections. Il manque ainsi respectivement 16, 13, 9 et 8 candidats. Il y a donc urgence pour ces quartiers que les habitants qui souhaitent s’investir se signalent. »
Implantation de feux tricolores, création de passages piéton, sas vélo, aménagement en zone 30, contresens cyclable, rénovation de marquage au sol, abaissement de trottoirs… « 627 500€ de travaux ont été réalisés suite à des sollicitations des conseils entre janvier 2016 et juin 2017 » , fait savoir Mario Rossi. « À cette estimation, 4 M€ peuvent être rajoutés au titre des réaménagements et rénovation de voirie sollicités de manière récurrente en réunion de conseil de quartier (Alexandre-de-Serbie, Courcelles, Cardinal-de-Lorraine, Anatole-France, Robert-de-Coucy). »
Pour la deuxième saison consécutive, le Reims Haltérophilie Musculation va aligner ses deux équipes, masculine et féminine, en championnats de France N1 des clubs.
La 1 re journée se déroulera aujourd’hui au gymnase François-Legros (à partir de 15 heures pour les féminines, de 17 heures pour les masculins). Emmenées par Kimberley Poiret, les filles rencontrent Le Blanc-Mesnil et Dijon, tenant du titre qui compte plusieurs internationales dans ses rangs.
Deuxièmes la saison passée, les garçons, avec Kévin Bouly et Ludwig Colombo, partent favoris face à Rueil-Malmaison et Dijon.
Lucas Créange va revenir gonflé à bloc par sa médaille d’argent européenne.
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La deuxième journée du championnat par équipe se dérouledemain. En Nationale 2 masculine, l’Olympique Rémois, battu à Saint-Égrève (8-5) en ouverture, reçoit (à partir de 17 heures, à Géo-André) les Mosellans de Manom, qui se sont inclinés sur le même score contre l’Entente Montpellier-Nîmes. L’occasion pour l’ORTT de débloquer son compteur. Il pourra compter sur Lucas Créange, absent le week-end dernier pour cause de championnat d’Europe de sport adapté en Slovénie, d’où il a rapporté une médaille d’argent, et qui devait rentrer hier.
En N3, si les réservistes de Reims accueillent ceux de Charleville-Mézières, Châlons-en-Champagne, facile vainqueur de Villers-lès-Nancy (8-1) à Saint-Memmie, se rend à Metz (3) pour tenter de doubler la mise.
En N2 féminine, Châlons va également tenter la passe de deux à domicile face à Zorn Hochfelden après son succès initial à Viry-Châtillon (5-8).
Les tentes ont fait leur réapparition dans le parc. Hier matin, nous y avons rencontré notamment Adèle, du Congo-Brazzaville. A.P.
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Reims Hier matin, on comptait sept tentes occupées par des migrants dans le parc qui en avait déjà accueilli une trentaine, jusqu’à il y a dix jours.
Le parc Saint-John-Perse de Reims ne sera pas resté inoccupé très longtemps. Le campement de migrants qui y avait pris place depuis plusieurs mois avait quitté les lieux le 17 septembre, pour s’installer sur le campus de la fac de lettres voisine puis se dissoudre, les « campeurs malgré eux » étant alors relogés dans du dur. Mais les tentes prêtées par le collectif d’aide ont très vite fait leur réapparition sous les arbres du parc : on en comptait sept hier matin, occupées notamment par des Congolais et des Albanais.
Parmi ces derniers, Jurxhi et Ali, et leurs deux enfants. Yacine, 8 ans, est l’aîné ; il sert d’interprète car il comprend et parle un peu le français. « Ma petite sœur c’est Aïra, elle a un an » dit-il, sans sembler plus traumatisé que cela par la situation que lui et les siens sont en train de vivre. Il arrive à faire savoir que sa famille est arrivée ici il y a six jours, sa maman précise qu’ils ont pris l’avion pour rejoindre la France ; et Ali le papa n’a pas de travail. La question est de savoir comment elle a eu connaissance du parc Saint-John Perse à Reims. Cela viendrait étayer le discours du maire, Arnaud Robinet, lors du dernier conseil municipal, appelant à être attentif à ne pas encourager une filière.
Adèle, elle, est une Africaine francophone du Congo-Brazzaville. La soixantaine, elle se présente comme une enseignante à la retraite, qui n’a plus de mari, et qui fuit les conflits internes à son pays. « À cause d’eux j’ai déjà perdu deux enfants. » Elle a débarqué en France en février dernier sans connaître personne, est restée plusieurs mois en région parisienne avant qu’un compagnon de migration ne lui conseille d’aller à Reims pour essayer d’obtenir un logement. Elle attend à présent, avec une tente de camping pour seul abri, que sa demande d’asile soit acceptée.
Du côté de la mairie, on se dit conscient de la difficulté. On souhaite néanmoins que les acteurs, et notamment l’État, prennent leur responsabilité. Il est clair que le problème des migrants dépassent amplement le cadre rémois. Même si en attendant, c’est bien au cœur de la cité des sacres que des personnes vivent sous des tentes.
Antoine Pardessus
Christian Dennis, membre de la Cimade, l’un des principaux mouvements d’aide aux migrants membres du Collectif 51, ne cache pas que, depuis le relogement des familles qui ont occupé le campus Croix-Rouge, « le flux continue » . « Ça arrive tous les jours. Et, à l’heure actuelle, il y a au moins quinze personnes qui dorment dans le parc Saint-John-Perse » , constate-t-il. Il précise que ce n’est pas le fait du Collectif 51. « Nous avons bien conscience que ce n’est pas une solution et que tout le monde s’épuise. D’où le besoin de mettre les choses à plat et de trouver une vraie issue. » Christian Dennis, qui fait remarquer que le nombre de migrants est nettement moins important à Reims que dans d’autres villes comme Metz, où une « semi-Jungle » a émergé, se mobilise pour « faire réagir » les autorités avant la période des grands froids. « Nous avons adressé mardi un courrier au préfet. Des lettres ont aussi été envoyées au maire de Reims, à la présidente du Grand Reims et aux deux députées du secteur » , indique-t-il. Il poursuit : « Si on ne fait rien, ça va s’aggraver. Il y a urgence à ouvrir le dialogue. Car, aujourd’hui, on pallie les carences des autorités. » Pour Christian Dennis, la solution serait d’héberger ces migrants dans un local ou des appartement vides. « Et à Reims, on sait tous qu’il y en a… »
valérie Coulet
Mardi vers 10 h 30, la police a dû intervenir à la faculté de Lettres, au campus Croix-Rouge, pour secourir une étudiante prise à partie par son ex qui n’accepte pas la séparation.
Originaire de Châlons-en-Champagne, le jeune homme vociférait sur elle en la menaçant de mort. Auparavant, il avait donné un coup de pied dans sa voiture. Il s’est également rendu chez elle où il a cassé la porte et démoli la télé.
Interpellé, il a tout nié (pas de menace, la porte aurait été cassée par quelqu’un d’autre, le téléviseur serait tombé tout seul). De même a-t-il contesté avoir giflé la demoiselle quelques semaines plus tôt.
Il est convoqué le 10 janvier en justice.
Limité à 2/6, le tournoi du TC Saint Memmie a, comme prévu, été remporté par les favoris locaux ! En effet, chez les messieurs, la finale attendue entre les 3/6 mengeots Corentin Fazilleau et Benjamin Leveque a logiquement tourne en faveur du premier, qui a maîtrisé les débats (6-2, 6-3). Même cas de figure du côté des dames où Noheila Ramdani (3/6, Saint Memmie) a pris 6-3, 6-4 le meilleur sur sa camarade de club Léana Clauss (3/6, Saint-Memmie).
MESSIEURS
Demi-finales : Fazilleau (3/6, Saint-Memmie) bat Roussel (5/6, Vitry) 6-2, 6-2, Leveque (3/6, Saint-Memmie) bat Héraut (15, Géo-André) 4-6, 7-6, 6-2 ; finale : Fazilleau bat Lévêque 6-2, 6-3.
DAMES
Demi-finales : Noheila Ramdani (3/6, Saint-Memmie) bat Carmel Vial (15/1, Saint-Dizier) 6-3, 6-1 ; Léana Clauss (3/6, Saint-Memmie) bat Emma Cuny (15, Saint-Memmie) 6-2, 6-2 ; finale : Noheila Ramdani bat Léana Clauss 6-3, 6-4.
« S’il sonne pendant la classe, il est confisqué » affirme un élève de Robert-Schuman. A.P.
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Dans les collèges, on ne comprend pas trop ce que « l’interdiction totale du portable » évoquée par le gouvernement apporterait de vraiment différent.
Interdiction totale des téléphones portables au collège ? La récente annonce gouvernementale à ce sujet ne va pas changer grand-chose à la situation actuelle, si l’on en croit les différents protagonistes que nous avons interrogés dans l’agglomération rémoise. « Le téléphone doit être éteint en classe, dit Zinédine, élève à Robert-Schuman. S’il sonne pendant le cours, il est confisqué, remis au principal et rendu aux parents une semaine après. »
À Saint-Remi aussi, le règlement intérieur musèle déjà ces engins : « Nous ne pouvons pas interdire la détention, mais seulement l’usage, indique le principal Jean-Raphaël Nicaise. Les téléphones doivent être éteints à l’entrée du collège, c’est ce que prévoit notre règlement depuis trois ans. En cas d’utilisation à l’intérieur de l’enceinte, notre protocole prévoit la confiscation de l’appareil, puis la restitution aux familles - et non pas à l’élève -, sur rendez-vous. » Le principal précise que ce genre d’incident se produit de l’ordre de 80 fois par an, sur quelque 500 élèves.
À Thibaud-de-Champagne, à Fismes, son homologue Benoît Milliéry tient un discours comparable. Lui aussi renvoie au règlement intérieur. Et là aussi il est prévu de confisquer les appareils aux contrevenants, mais sans prendre forcément rendez-vous avec les familles pour les restituer. « Ce genre de chose n’arrive que quelques rares fois dans une année. »
À Coubertin, à Cormontreuil, on est moins strict, si l’on en croit Guy, parent d’élève : « Le portable peut être utilisé mais seulement dans les lieux non couverts. En gros, cela veut dire dans la cour. Cela me paraît un compromis intelligent, qui évite d’avoir à faire une guerre permanente. » Selon Christophe Girardin, secrétaire académique du SNES-FSU (syndicat national des enseignements du second degré), « dans la plupart, sinon dans 100 % des collèges publics, le règlement intérieur interdit déjà l’usage du portable pendant les cours. Que ça passe au niveau de la loi, c’est une chose, mais dans la pratique ça ne changera rien. Sinon, interdire l’usage complet dans le collège, je ne vois pas trop l’intérêt : il y aura une pression sociale terrible pour que les parents puissent joindre leur enfant. Et je dis non à un double discours : la Région lance le lycée 4.0 tout numérique en s’appuyant sur le fait que 98 % des élèves sont équipés d’un smartphone ; vouloir en interdire l’usage me paraît contradictoire. Je pense plutôt que c’est à l’enseignant dans sa classe de décider si, comment et quand les élèves peuvent utiliser leur téléphone. »
Antoine Pardessus
Le gouvernement a récemment évoqué une « interdiction totale des téléphones portables » dans les collèges.
La plupart des règlements intérieurs encadrent déjà strictement l’usage de ces appareils. Les incidents engendrés par ceux-ci restent relativement peu nombreux.
« Interdiction totale, ça veut dire que les élèves ne doivent pas du tout en avoir avec eux ? Ou bien est-ce que ça pourrait se passer comme au conseil des ministres, les élèves laissant alors tous leur appareil dans une boîte à l’entrée ? » Thomas Risser, conseiller principal d’éducation à Joliot-Curie, et membre du SNES, est plus que dubitatif sur la signification de l’annonce du gouvernement. « Nous sommes un collège de 400 élèves. Vous imaginez 400 portables à ramasser tous les jours ? Ça poserait des problèmes en termes de pratique ! »
Selon les critères retenus par l’Insee, les personnes pauvres vivent avec moins de 846 ou de 1015euros par mois. Archives Remi Wafflart
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La dernière étude de l’Insee sur les niveaux de vie met en relief un contraste saisissant entre les quartiers. À Reims, la pauvreté se condense principalement dans trois zones.
Les données nationales montrent que les statistiques stagnent mais ne s’améliorent pas non plus. Sauf pour la catégorie de population la plus aisée (10 % de la population française), qui voient son niveau de vie encore augmenter (de +1,4 à +2,3 %). Les plus pauvres, par contre, continuent de souffrir.
C’est quand on passe les quartiers des communes de plus de 10 000 habitants, dont celles de nos territoires, au microscope que la situation est la plus parlante. La Gazette des communes a scruté ces chiffres livrés par l’Insee. Ces études révèlent que les populations les plus pauvres ne sont pas concentrées en périphérie comme cela a été plusieurs fois affirmé mais en pleine ville (jusqu’à 70 à 80 % de la population dans certains quartiers de France métropolitaine). La ville de Reims, par exemple, fait partie de la première moitié des cent plus grandes villes françaises les moins pauvres. Elle est classée au 45 e rang mais son taux de pauvreté reste néanmoins supérieur à la moyenne nationale, avec 21,1 % soit 34 000 personnes sur 159 991. Mais, dans le détail de certains quartiers, les taux explosent. À Reims toujours, les populations les plus pauvres sont concentrées dans trois quartiers, dans le sud de la ville : Pays de France-Est avec un taux de pauvreté de 64,8 % soit 1 247 personnes sur 1 924, Croix du sud-sud-ouest avec un taux de 63,6 %, soit 1 655 personnes sur 2 602 et Pays de France-Centre avec un taux de 57,2 % soit 1 137 personnes sur 1 988. À noter que le quartier rémois Pays de France-Est est le 27 e quartier le plus pauvre de France (quartier dit « iris » par l’Insee (îlots regroupés pour l’information statistique) sur 257 de 105 communes selon les statistiques. Wilson nord, Châtillons centre et Croix-Rouge université centre-est arrivent juste après avec des taux de revenus bas déclarés (60 % du revenu médian, moins de 1 015 euros mensuels) respectivement à 65,9 %, 62,4 % et 64,6 %.
Comment ces chiffres se traduisent-ils dans les autres villes importantes de la Marne ? À Vitry-le-François, c’est le quartier Fauvarge qui compte le plus de bas revenus avec un taux de 45,2 %. À Épernay, Bernon Bellenoue-centre (66 %) et Vignes blanches Beausoleil Ouest (44,5 %) constituent les quartiers les plus pauvres. En contraste saisissant, par exemple, avec le quartier Coteaux nord-ouest-sud qui ne compte que 13,5 % de la population déclarant des revenus inférieurs à 60 % du revenu médian.
Enfin, à Châlons-en-Champagne, ville préfecture, les populations les plus pauvres se retrouvent dans les quartiers entourant le centre-ville : Verbeau (52 %), Schmit (49,1 %), Bidée (49,1 %), Laforest (48,8 %), Oradour (47,4 %) et Vallée Saint-Pierre (41,9 %).
Dans l’Aisne, à Laon, le quartier Centre social concentre à lui seul 80,4 % de personnes pauvres, Saint-Exupéry Moulin Roux, 64,1 % et La Fontaine, 60,2 % ; à Soissons, le quartier Presles 2 est également fortement concerné avec un taux de 78,3 %.
L’Insee calculait également, d’après des chiffres de 2012 publiés en 2015 que les villes-centres étaient les plus touchées par la pauvreté (19,5 %) dans les pôles urbains par rapport aux banlieues (13,9 %).
Claire HOHWEYER
L’Insee (Institut national de la stastistique et des études économiques) a publié une nouvelle étude, le 12 septembre, sur les niveaux de vie en 2015, incluant le taux de pauvreté.
Les derniers chiffres par quartier livrés par l’Insee datent de 2013.
Niveau de vie médian (au milieu) en France en 2015 : 20 300 euros (1 692 euros par mois).
Seuil de pauvreté en France : 846 euros (à 50 % du revenu médian) ou 1 015 euros mensuels (à 60 % du revenu médian).
Le taux de pauvreté se situe à 14,2 % en 2015 (14 % en 2014).
8,9 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté (1 008 euros par mois pour une personne seule).
37,6 % des chômeurs vivent au-dessous du seuil de pauvreté contre 6,5 % des salariés.
Theoson Jordan Siebatcheu, l’ancien minot couvé au Stade de Reims, a trouvé sa voie après un passage de cinq mois à Châteauroux. Christian Lantenois
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Une décontraction sans prétention. Couvé par les Rouge et Blanc, le buteur franco-americano-camerounais est devenu la fierté du Stade de Reims, leader de la Ligue 2.
Il a l’âge où on peut encore tout lui pardonner. À 21 ans, Theoson Jordan Siebatcheu, franco-américano-camerounais est aussi apprécié de ses coéquipiers au Stade de Reims pour ses provocations rigolardes de vestiaire, que pour son statut actuel de meilleur buteur du leader du championnat de Ligue 2. « Un vrai boute-en-train », dit de lui son entraîneur, David Guion, qui l’a vu grandir dans le sérail d’un centre formation dont il est devenu, grâce à son travail, l’une des grandes fiertés.
À le voir traîner sa grande carcasse dans les couloirs du centre Raymond-Kopa, on aurait pu penser qu’il n’aurait jamais pu survivre à un éloignement de ces murs rouge et blanc. C’est pourtant le contraire qui s’est produit.
Partir pour revenir plus fort. L’enfant du quartier Croix-Rouge, bloqué autant par les réflexes défensifs de coach Der Zakarian que par le statut offert sans être mérité à l’onéreuse recrue Ibrahima Baldé, avait compris que seul un exil temporaire à Châteauroux lui permettrait de retrouver sa voie. « Quand cette opportunité s’est présentée, j’en ai parlé à Hassane Kamara et Alexi Peuget, tous deux passés par la Berrichonne. Je devais me bouger pour me relancer. »
Quand la pénitence se transforme en plaisir, l’objectif est atteint. Dans l’Indre, « où il n’y avait rien d’autre à faire que de jouer au ballon », le grand Jordi s’est métamorphosé : onze buts en seize matches. « Le National, c’est la bagarre. J’ai appris à jouer avec mon corps, mais surtout avec ma tête. »
Finalement, le plus compliqué aura été de s’éloigner de sa famille et de ses habitudes. « Si ma sœur et mes frères savaient que le foot m’éloignerait un jour de la famille, ma mère n’y était pas préparée ». Mais son histoire était en marche, il ne pouvait plus l’arrêter : « Châteauroux a été un déclic. Là-bas, j’ai vaincu certains doutes. J’ai joué comme je le faisais avec les jeunes, plus libéré. Pour mon entourage, on avait retrouvé le Jordi qu’il connaissait ».
Theson-Jordan est un fils qui voue une grande admiration à ses parents. L’amour protecteur de sa mère accompagne son destin.
Face aux questions, son regard fixe un point imaginaire quand ses mains explorent son visage pour s’arrêter sur son bouc naissant. Sa courte vie défile, accompagné d’un phrasé lent et méticuleux : la naissance à Washington, l’arrivée « bébé » à Reims, les parties de foot sur le terrain rouge, l’école, le sport-études, le Bac scientifique raté une fois, réussi l’année suivante. « Depuis tout petit, j’ai cette faculté à vite retenir. Les maths, les sciences, la réflexion, l’analyse. Ma mère m’a toujours encouragé à suivre cette filière. »
Et s’il envisage de reprendre ses études, c’est aussi dans le but d’accompagner le projet familial d’aides aux enfants à Yaoundé.
Le grand Jordi prend du plaisir à faire plaisir. Comme lors de ce match de septembre 2015, contre le Paris SG à Delaune : « C’était la première fois que ma mère et ma grand-mère venaient me voir jouer. Je les avais surpris en remplaçant Siebatcheu par Pefok, leur nom camerounais, sur mon maillot. La famille, c’est la base ». Pefok, le nom de son oncle « qui aurait pu devenir un grand joueur, mais qui a su sacrifier sa carrière à ses études… »
Avec cinq buts en neuf matches (dont huit titularisations), Theoson s’est imposé comme un homme de base du 4-4-2 proposé cette saison. « Ce qui étonne chez lui, ce sont les progrès réalisés en travaillant. Comme Aïssa Mandi, c’est d’abord son abnégation qui le hisse à un tel niveau », confie Jérôme Monier, l’actuel responsable de la réserve stadiste.
Mais là où d’autres exsuderaient la satisfaction de la mission accomplie, Jordan Siebatcheu cultive cette « coolitude » qui lui réussit plutôt bien. « L’idée est de voir jusqu’où je peux aller. Je me suis toujours dit que si je quitte un jour le Stade de Reims, ce sera après y avoir réussi à m’imposer. »
Allez lui faire comprendre qu’en ces temps d’obsolescence express, tous les grands attaquants possèdent cette part d’égoïsme et d’individualisme qu’il refuse de s’approprier. Après avoir compressé dans tous les sens son corps de grand échalas, il vous répond qu’il préfère finalement se fondre dans le collectif. « Parfois, je fais la passe alors que je peux tirer. Mais l’important n’est-il pas de savoir bien faire les deux ? » S’il le dit…
Gérard Kancel
Quel serait mon plus grand malheur ?
Perdre un membre de ma famille.
Ce que je voudrais être ?
Un exemple pour mes frères.
La couleur que je préfère ?
Le gris.
Ce que je déteste par dessus tout ?
L’hypocrisie.
Le don de la nature que je voudrais avoir ?
Pouvoir guérir les gens.
Comment j’aimerais mourir ?
Dans mon sommeil.
Mon sportif préféré ?
Samuel Eto’o.
Que ferais-je après le foot ?
Des études scientifiques.
Ma musique préférée ?
« Petite famille » de Fababy.
Le pays où je voudrais vivre ? Les États-Unis.
Mes vacances préférées ?
N’importe où, mais en famille.
Ma devise ?
Tout ce qui est impossible aux hommes est possible avec dieu.
21 ans
Né à Washington (États-Unis)
1,90 m ; attaquant
Finaliste de la Coupe Gambardella (2014)
Champion de France U19 (2015)
Champion de France de National avec Châteauroux (2017)
Deux sélections en équipe de France Espoirs
Les élèves de 6e du collège François-Legros s’affairent à débarrasser les différentes parties de la place du Souvenir de tous les déchets.
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« On a des canettes et des bouteilles ! » « J’ai trouvé une fourchette ! » « Et moi des bouts de mégots ! » Plus insolite : un phare de voiture. « J’ai même trouvé un caleçon souillé d’excréments », lance, mi-hilare, mi-écœuré, Chahin, 11 ans. Et évidemment des capsules, du plastique, des emballages de repas, du polystyrène. Le plus étonnant : plusieurs énormes planches de bois…
Fabrique de compost
Si ces collégiens des classes de 6 e de François-Legros s’affairent à débarrasser les différentes parties de la place du Souvenir de tous les déchets, c’est dans le cadre de l’opération « Nettoyons la nature » 2017. Mise en place à l’initiative de l’enseigne E. Leclerc, qui fournit gants, sacs et t-shirts, elle vise à sensibiliser les élèves sur les problèmes environnementaux et à en faire des citoyens écoresponsables.
« Ce projet entre dans le programme de sciences et technologie de 6 e et nos 6 classes y participent », expliquent Françoise Tourte et Nicolas Malecha, les deux professeurs encadrant le groupe. Parc Saint-John-Perse, quartier Eisenhower, Hippodrome et Maison-Blanche, c’est un vaste territoire qui est passé au peigne fin. De retour au collège, les enfants vont trier, peser, et placer ensuite leurs collectes (200 kg environ au total) dans les poubelles correspondantes. « Ils ont déjà eu, de la part de Reims Métropole, une sensibilisation au sujet le jour de la rentrée. Ils vont également fabriquer leur compost, utilisé dans le potager de l’école. »
Lundi soir, trois individus viennent causer du bazar au bar Hemingway, place d’Erlon. À l’arrivée de la police, les trublions sont repartis, mais ils sont retrouvés rue de Chativesle. L’un d’eux, Maxime, 19 ans, porte une grosse bombe lacrymogène. « Il y a une semaine, je me suis fait agresser par des jeunes d’Orgeval car je suis de Croix-du-Sud et qu’il y a une rivalité entre les deux quartiers. La gazeuse, c’est pour me défendre » , explique-t-il.
Oh le joli couteau !
Dans son blouson est découvert un couteau Laguiole à la lame de 10 centimètres. « Je l’ai trouvé sur les Promenades. On trouve plein de couteaux sur les Promenades. Il était beau, je l’ai pris. » Il y a aussi un peu de résine : « Je fume 4 – 5 joints par jour. » Lors du transport au commissariat, Maxime se débat, mais à la suite de violences policières, affirme-t-il : « Ils m’ont frappé, ils m’ont fait un étranglement » .
Le jeune homme est relâché mardi en journée, avec une convocation en justice. Le lendemain mercredi, vers 19 heures, repéré au sein d’un groupe sur les Promenades, il dissimule une sacoche dans son pantalon. Cela vaut bien un petit contrôle mais il détale vers la place d’Erlon. « J’ai eu peur que les policiers me retapent encore. C’est pour ça que j’ai pris la fuite. » Un croche-pied plus tard, Maxime est rattrapé. Dans la sacoche : huit morceaux de résine d’un poids total de 14 grammes, tous emballés.
Nouvelle colère à l’audience
Retour en garde à vue où il s’amuse à rayer le banc de sa cellule. « J’ai fait ça parce que je m’ennuyais. » La police intervient. Une fois encore, rébellion. « Tu m’as pété le nez ! Je vais te retrouver ! Je vais te défoncer ! Tu connais pas les mecs de Croix-du-Sud » , hurle-t-il à un geôlier qui tente de le maîtriser. Une fois encore, accusation de violences policières : « J’ai pris une gifle et un coup de coude. »
Garde à vue terminée, Maxime s’est retrouvé jugé hier en comparution immédiate pour les deux affaires. Casier vierge, il échappe à la prison – 10 mois avec sursis mise à l’épreuve – alors que le parquet voulait l’envoyer quatre mois en détention. Content ? Pas du tout ! Pourtant libéré sur le champ, il s’énerve et quitte la salle d’audience en claquant la porte. .
F.C
Philippe le Goff, directeur de Césaré.
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Philippe le Goff, directeur de Césaré, aux Docks Rémois, présentait mercredi soir son programme de la saison, en compagnie d’artistes qui interviendront au cours des prochains mois et d’artistes en résidence à Césaré, qui peuvent ainsi profiter des moyens techniques et administratifs du centre.
Une mission de recherche
Dans le cadre de sa mission recherche, Césaré s’intéresse également aux bienfaits de la musique sur la santé, d’où sa collaboration avec le pôle EHPAD du CHU de Reims pour des activités ludiques et créatives auprès des personnes âgées. Il organise également des ateliers de chants polyphoniques d’octobre à juin dans plusieurs maisons de quartier, Croix Rouge, Billard et Trois-Piliers, avec une séance finale d’enregistrement dans les studios de Césaré. Enfin, 8 classes d’écoles primaires de Reims et des environs, se plongeront dans le répertoire de la chanson française de 1900 à nos jours, avec un grand final présenté au Conservatoire de Reims en mai 2018. Césaré participe également à la Magnifique Sociéty, à la Cartonnerie, à Reims Scènes d’Europe en février et continue son programme des Matinées Contemporaines à l’Opéra de Reims. Il proposera un spectacle jeune public au Centre de Création pour l’enfance de Tinqueux.
Le prochain concert aura lieu le jeudi 5 octobre, avec Isabelle Duthoit, clarinettiste de formation, qui a développé un art vocal proche du théâtre japonais Nô et Bunraku, sous le titre « Voix concrète, voix première ».
Césaré, 38 rue Alain-Colas.(Docks rémois) Téléphone 03 26 88 65 74. contact@cesare ou sur facebook.