Revue de presse sur le quartier Croix-Rouge - articles - février 2022.



Quelques articles ne proviennent pas du journal « L’union » ; l’origine de l’article est toujours indiquée par un lien en tête d’article.

Les notes de bas de page [ ] sont du rédacteur.

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l’union 220228a
Éducation : À la découverte des métiers de l’énergie

Les élèves vont découvrir la chaufferie du site Croix-Rouge. Stéphanie Jayet
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Ce lundi 28 février et mardi 1 er mars, dans le cadre du Parcours Avenir, un stage de découverte des métiers de l’énergie co-organisé par la mission Relation École-Entreprise de l’académie de Reims et le Groupe Engie sera proposé à l’ensemble des collèges de l’académie. Les rencontres se dérouleront au collège Paul Fort à Reims et seront diffusées sur le web pour que les collégiens en distanciel interagissent en direct avec les professionnels d’Engie.

Expérimenté en 2021, salué par les enseignants et les élèves, le stage d’observation de troisième 100 % hybride est reconduit cette année : la collaboration entre Engie, groupe mondial de référence dans l’énergie bas carbone et les services, et la mission Relation École-Entreprise de l’académie de Reims confirme l’engagement commun pour l’insertion professionnelle des jeunes. L’enjeu est d’accompagner les jeunes à avoir une vision large de ce secteur d’activité pour pouvoir faire un choix éclairé sur leur futur métier et surtout leur donner des clés de compréhension des attentes du monde professionnel sur le savoir-être et sur les connaissances à acquérir pendant leur cursus scolaire.

Durant ces deux journées, 9 modules conçus et animés par les ambassadeurs du programme pédagogique « J’apprends l’Énergie » d’Engie, permettront aux élèves de découvrir la diversité des métiers de la transition énergétique : métiers techniques et d’ingénierie qui font sens et qui sont porteurs d’emploi aujourd’hui et demain. Cet événement sera aussi l’occasion de s’appuyer sur des situations concrètes : les élèves du collège Paul Fort appréhenderont le fonctionnement d’une chaufferie lors d’une visite du site Croix-Rouge le lundi 28 février après-midi. Fort de son succès, cette action sera dupliquée et pérennisée dans les deux autres académies de la Région Académique Grand-Est.

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l’union 220227a
Faits divers : Christian Lantenois, la vie d’après

À 67 ans, Christian Lantenois souffre d’anosognosie (incapacité à reconnaître la perte de capacité fonctionnelle dont il est atteint). Stéphanie Jayet
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Semaine de la presse à l’école à Châlons-en-Champagne. Archive Aurélien Laudy
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Le 27 février dernier, notre photographe était attaqué lors d’un reportage. Après quatre semaines de coma et des mois d’une longue rééducation, il peut apprécier les plaisirs du quotidien malgré des séquelles persistantes.

De l’agression, il ne se rappelle pas. De tout ce qui l’a précédée, il n’a rien oublié. Calé dans le canapé de son bel appartement, non loin du centre-ville de Reims, Christian Lantenois fouille dans sa mémoire : « Mon dernier souvenir de cette journée, c’est quand je suis en train de traiter des photos au bureau et que la collègue vient me dire : Viens, on va à Croix-Rouge, il y aurait un problème entre bandes rivales . »

C’était il y a un an. Dans l’après-midi du 27 février dernier, celui qui est entré à l’Union en 1983 est très violemment frappé par un jeune homme sorti du groupe qu’il était en train de photographier depuis le parking de la médiathèque, aux côtés de la voiture sérigraphiée du journal. La scène a été filmée, elle dure moins d’une minute.

Ses blessures font craindre le pire : « hémorragie cérébrale » , « hématome sous-dural » , « fracture du rocher » , « enfoncement facial » … L’affaire provoque un retentissement national, plus particulièrement au sein de la cité des sacres, où des décennies de reportage ont fait de lui une figure familière, et dans l’ensemble de sa profession. Au Palais Bourbon, les députés se lèvent pour l’applaudir, lui et ce qu’il représente.

Côté droit du visage, des séquelles en ce qui concerne l’audition et la vue

Après quatre semaines dans le coma, Christian Lantenois se réveille sur un lit de l’hôpital Robert-Debré. Son épouse, Jocelyne, à ses côtés depuis quatre décennies, lui demande : « Tu sais qui je suis ? ». La réponse fuse sur le ton de l’évidence : « Ma meuf. » En début de semaine, elle rit encore de bon cœur de l’anecdote : « Il n’avait jamais prononcé ce mot mais j’étais tellement heureuse… »

Il faut le rappeler : Christian Lantenois est un récidiviste du miracle. Le 17 septembre 2018, peu avant un PSG-Reims immanquable pour ce passionné du Stade, il s’écroule sur le parvis du Parc des Princes. Son cœur s’est arrêté de battre, heureusement à quelques mètres des secouristes. Trois mois plus tard, il reprend son travail à mi-temps, peste que « les médecins me croient bon pour la casse » , et finit par revenir à plein-temps.

Cette fois encore, il a remonté la pente. Jour après jour, ses souvenirs sont revenus, ainsi que le langage et l’appétit. À l’aide d’un déambulateur, il a effectué ses premiers pas au printemps dernier. Au début du mois de mai, il a obtenu le droit de passer une nuit par semaine à son domicile. Au temps de l’urgence a succédé celui, bien plus long, de la rééducation, effectuée à l’hôpital Sébastopol.

À la suite d’un grave traumatisme crânien, la première année est décisive pour la récupération des capacités fonctionnelles

À la suite d’un grave traumatisme crânien, la première année est décisive pour la récupération des capacités fonctionnelles. Passé ce délai, peu d’évolutions sont à attendre. Depuis près de deux mois, Christian Lantenois a achevé sa rééducation à Sébastopol. Chaque semaine, il effectue toujours des séances de kinésithérapie, d’orthophonie et de gymnastique. Il est capable de marcher « huit à dix kilomètres en forêt » , d’écrire un SMS, de conseiller à son épouse au volant d’emprunter un autre itinéraire dans les rues parfois embouteillées de Reims.

Mais des séquelles physiques persistent sur le côté droit du visage, celui qui a été si durement frappé et reste encore paralysé : perte d’audition conséquente, vue en baisse mais stabilisée. Il a perdu l’odorat, mais pas le goût. Il se fatigue plus vite qu’avant. À ce jour, il n’a pas le droit de conduire.

Il aura 67 ans en juillet et n’a pas abandonné l’idée de travailler


Christian Lantenois souffre d’anosognosie, qui signifie l’incapacité pour un patient de reconnaître la perte de capacité fonctionnelle dont il est atteint. Si ses propos sont toujours appropriés, ils sont devenus plus concis, laconiques. Nous l’écrivions déjà en juin dernier : comme si les émotions, profondément enfouies, ne parvenaient pas à se frayer un chemin dans les replis de son cerveau.

Il ne prend plus d’initiative, n’exprime aucune envie, ne se projette pas, comme enveloppé par une douce apathie. Dans sa vie d’avant, un film pouvait lui arracher une larme ou des rires. Ce n’est plus le cas. Chez lui, il regarde chaque jour la télévision, jamais les infos, dit lire « un roman par semaine » bien que sa mémoire immédiate, parfois, le trahisse. Récemment, il s’est rendu seul dans un commerce de proximité et cela doit être considéré comme une victoire supplémentaire.

Lorsqu’on l’interroge sur ce qu’il pense de son agresseur, il répond très tranquillement : « Il faut qu’il soit puni.

– Pourquoi ? – Parce qu’il m’a empêché de faire mon travail. Le journaliste, il est là pour tenir les gens au courant. – Tu ressens de la colère contre lui ? – Non. – Tu as conscience d’être un miraculé au vu de tes blessures initiales ? – Tout le monde me le dit. – Mais toi, qu’en penses-tu ? – C’est sûr que j’aurais pu y rester. »

Lorsqu’on lui demande ce qui le rend heureux, il réplique du tac au tac : « Ma femme, mes fils, mes petits-enfants. » Prendre des photos ne semble plus, à ce jour, une passion dévorante – « Les photos de famille, c’est bien mais il n’y a pas l’adrénaline du boulot » , dit-il. Car il n’a pas abandonné l’idée de travailler. Il aura 67 ans en juillet. Sans cesser de le couver du regard, Jocelyne souffle : « Il va mieux mais ce n’est pas forcément pour ça qu’il va bien. Comme j’ai toujours peur qu’il n’aille pas bien, je n’arrête pas de lui demander : Ça va ? À quoi tu penses ? Souvent, il me répond : A rien. Ça me fait bizarre. »

L’agresseur présumé toujours en détention provisoire et mis en examen Depuis le 3 mars, Anes Saïd Khebbeb, l’auteur présumé des coups portés à notre photographe, est mis en examen pour « tentative de meurtre aggravé ». Ce jeune homme, aujourd’hui âgé de 22 ans est toujours en détention provisoire. L’instruction est en cours, aucune reconstitution n’a notamment eu lieu et, pour cela, aucune date d’audience de son procès n’est prévue. Né en Algérie, passé par l’Espagne, Anes Saïd Khebbeb est arrivé en France l’année de ses 13 ans. En Île-de-France d’abord, puis à Reims, à partir de 2018. Interpellé à douze reprises sur le sol français, il a été condamné huit fois entre 2018 et 2019. Encore condamné en février devant le tribunal correctionnel (lire par ailleurs), il doit encore comparaître pour d’autres faits délictuels dans les prochains mois.

Le suivi administratif des condamnés en situation irrégulière

Dans les jours qui ont suivi l’agression de Christian Lantenois, le profil de son agresseur présumé, Anes Saïd Khebbeb, a suscité de nombreuses réactions. L’itinéraire de ce jeune homme, 21 ans, au casier judiciaire déjà très chargé et en situation irrégulière, révélait des failles dans le traitement judiciaire et administratif dont il avait fait l’objet. Pourquoi n’avait-il jamais fait l’objet d’une interdiction de quitter le territoire français (ITF) ? Le 5 mars 2021, l’entourage de Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur venu ce jour-là à notre rédaction, résumait l’équation : « Depuis qu’il est majeur, cet individu n’a manifestement pas été suivi comme il aurait dû l’être. Personne n’a jamais tiré de sonnette d’alarme à son sujet. On veut comprendre ce qui a pu rater dans le fonctionnement de l’administration de l’État. » Près de 400 individus soupçonnés d’avoir commis un délit ou un crime en 2020 dans la seule circonscription de Reims étaient en situation irrégulière. Moins d’une vingtaine a fait l’objet d’une ITF, confiait alors des policiers, frustrés par ce faible nombre. Ce jeudi, l’entourage du ministre de l’Intérieur rappelait : « Nous avons mis un coup d’arrêt aux visas qu’on délivrait aux Algériens, Marocains, Tunisiens puisque ces pays n’acceptaient pas de reprendre leurs nationaux. Pour ce qui concerne les mesures d’éloignement, nous avons essayé de renvoyer prioritairement les sortants de prison. »

En outre, les préfectures ont été « mises sous pression » afin de doubler les mesures judiciaires par un « traitement administratif des étrangers condamnés » , en théorie déjà systématique. Un renforcement des liens a aussi été initié entre préfectures et établissements pénitentiaires pour « être informé des sorties de ceux qui sont en situation irrégulière ou sans titre afin de préparer l’éloignement sans délai ». Lorsque des condamnés sortant de prison sont reconduits vers leur pays d’origine, ils sont dans le même temps « inscrits dans les systèmes des visas pour que d’éventuelles futures demandes de revenir ne puissent aboutir », concluait l’entourage de Gérald Darmanin.

Un festival de la désinfox pour les jeunes

Lorsque Christian Lantenois, notre photographe, a été violemment agressé au cours d’un reportage l’année dernière, c’est la liberté d’informer qui a été attaquée. À L’union-L’Ardennais, nous avons immédiatement souhaité nous mobiliser et nous impliquer dans un projet auprès des jeunes pour mieux expliquer le rôle et l’importance des médias dans la démocratie. Développer leur esprit critique, les aider à mieux appréhender les fake news (fausses nouvelles) sont des sujets que nous avons placés au cœur de nos préoccupations car il s’agit d’un enjeu de société. Nous avons imaginé un projet qui a tout de suite trouvé le soutien du rectorat de l’académie de Reims.

Fournir un travail d’enquête sur une photo. Voilà ce que L’union et L’Ardennais vont proposer à des collégiens et lycéens de 4 e , 3 e , 2 nde et 1 re , ces prochaines semaines. Des jeunes et des enseignants vont se pencher sur des infox, des informations parcellaires ou des photos tronquées. L’ambition ? Faire prendre conscience aux adolescents que tout ce qui est diffusé, notamment sur les réseaux sociaux, ne doit pas être pris pour argent comptant et que le monde est plus complexe qu’il n’y paraît. Les journalistes souhaitent aider les jeunes à exercer leur esprit critique, leur donner des repères pour démêler le vrai du faux, les guider dans cette « infobésité » déconcertante.

Les classes participantes produiront une minute ou une minute trente de vidéo ou d’animation retraçant les étapes et les résultats de leur enquête. Leur travail sera diffusé lors d’un festival qui récompensera des lauréats.

Une première expérience sera menée dès ce printemps, avec des classes « pilotes » avant d’élargir ce projet à l’ensemble de l’académie.

Les autres points :

Reporter sans frontières soutient Christian Lantenois

À Reims et ailleurs, dans le cadre de nos reportages, nous sommes souvent sollicités pour donner des nouvelles de Christian. Reporters sans frontières se tient aussi au courant de l’évolution de la situation. Vendredi, l’association a rappelé, via son compte Twitter, « renouveler son soutien au reporter et à ses proches ».

D’autres mises en examen

D’autres mises en examen avaient suivi celle d’Anes Saïd Khebbeb, le 3 mars dernier. En mai, un coup de filet avait visé treize jeunes hommes, certains encore mineurs, tous, témoins directs et passifs de l’agression de notre confrère, aux côtés d’Anes Saïd Khebbeb. Remis en liberté sous contrôle judiciaire, ils sont essentiellement poursuivis pour « participation à un groupement en vue de commettre des violences ou des dégradations ».

Le jour des faits, une vingtaine d’individus s’était rassemblée sur le parking de la place George-Braque avec l’intention manifeste de partir en découdre contre une banque rivale. Notre rédaction en avait été informée, Christian Lantenois et une collègue étaient arrivés.

Khebbeb, condamné en février

Placé en détention provisoire depuis un an, Anes Saïd Khebbeb doit encore solder quelques affaires antérieures à son incarcération. Au début de février, celui qui est actuellement détenu à la maison d’arrêt de Laon a comparu à la barre du tribunal correctionnel de Reims. Reconnu coupable de recel d’une voiture volée, il a écopé de trois mois de prison. Au cours de l’audience, la présidente du tribunal avait souhaité l’interroger sur sa personnalité : « J’ai rien à dire ! », a-t-il abrégé. Et pour sa défense ? « Rien à dire ! » Il doit encore être jugé pour une affaire de détention d’arme à feu supposément commise le 15 février 2020.

Mathieu Livoreil

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l’union 220226a
Séance de Debout les femmes

 

 

A l’occasion de la journée internationale des droits des femmes le 8 mars, la projection de Debout les femmes, le dernier film « road-movie parlementaire » de François Ruffin et Gilles Perret, se déroulera 16 heures dans l’amphi 3, dans les coquilles du campus Croix Rouge à l’université de Reims Champagne-Ardenne.

L’entrée sera libre.

La diffusion de ce film la sortie s’est faite le 13 octobre dernier, sera suivie d’un débat, en présence de travailleuses en emploi précaire.

 

 

 

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l’union 220223b
Faits divers : Plusieurs conjoints violents interpellés

L’une des victimes a donné l’alerte via une application qui permet de signaler en direct les violences.
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Dans la nuit du vendredi 18 au samedi 19 février, une femme battue sous le toit conjugal, rue Yvon-et-Claire-Morondat, a donné l’alerte via le « portail national des signalements de violences sexistes et sexuelles », une application accessible depuis un écran, sous la forme d’un tchat, et qui permet une discussion interactive instantanée avec un policier ou un gendarme. La brigade ou le commissariat le plus proche est alors alerté.

Menaces de mort

À l’arrivée des policiers rémois, le mari était parti mais ils sont revenus l’arrêter le matin. Il avait giflé sa femme au motif qu’elle lui avait manqué de respect, a-t-il dit. Âgé de 33 ans, l’agresseur a été présenté au parquet pour un rappel à la loi.

 

 

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l’union 220223a
Justice tribunal correctionnel : Un couple jugé pour avoir harcelé une voisine

Spectacle peu courant, l’autre jour en salle d’audience correctionnelle, d’un conflit de voisinage qui plombe l’ambiance d’une allée résidentielle. Illustration
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Bien rares sont les conflits de voisinage qui finissent à l‘audience correctionnelle – dès lors qu’aucune violence n’est commise, – mais dans cette affaire, le parquet a considéré que les bornes avaient été franchies. C’est ainsi qu’un couple a comparu pour « harcèlement moral ».

La probabilité de voir Gilles et Virginie se faire inviter à la Fête des voisins paraît aussi faible que la chute d’une météorite sur les tours de la cathédrale de Reims. Tous les riverains l’assurent : depuis qu’ils sont arrivés à l’été 2020, rien ne va plus allée des Lorrains.

« Les différends de voisinage ne viennent pas habituellement devant cette juridiction » , contextualise le substitut Matthieu Dehu, « mais quand ils prennent de telles proportions… Dans cette affaire, nous avons une plaignante atteinte d’un retentissement psychologique établi par le médecin traitant, un psychiatre et les urgences médicojudiciaires. » Et c’est ainsi que le couple se retrouve jugé en correctionnelle pour « harcèlement moral » .

« Insultes » , « remarques continuelles » , « enfants importunés » … Dans ce secteur de Croix-Rouge composé de maisons mitoyennes, la police a recueilli plusieurs témoignages défavorables envers les époux. Parmi les personnes interrogées, une dame de 80 ans : « Ça fait 50 ans que je suis dans le quartier, il n’y avait jamais eu de problème. Depuis qu’ils sont là, ils se prennent avec tout le voisinage. » .

Que dit le Foyer rémois ? « À peine arrivée, Madame […] s’est plainte de sa voisine, ce qui est étonnant car cette personne est là depuis dix ans sans problème à signaler. » S’adressant à la prévenue, le président du tribunal évoque une plainte au motif que « la voiture de votre voisine dépassait de 50 centimètres devant votre maison.

– Ce n’était pas par rapport à une voiture, c’était par rapport à une poubelle. »

Pourquoi t’as un drap sur la tête ?

Des propos « sur les Marocains et les Algériens » laissent à penser que le couple ne les aimerait guère. « Pourquoi t’as un drap sur la tête ? » , aurait dit Monsieur à sa voisine. « À aucun moment je n’ai insulté ces personnes » , se défend-il. « Elle a monté la communauté contre nous. Il y a même des Noirs qui nous regardent bizarrement. »

« C’est nous qui sommes harcelés depuis deux ans » , renchérit Madame. « Au bout de deux jours, la voisine m’a dit : Toi, j’aime pas ta gueule, je te ferai la misère . Quand on vient d’arriver, qu’on vous prend en photo, qu’on vous filme, c’est compliqué à vivre. »

Des riverains rétorquent que ce sont eux qui filmaient les enfants dans la rue. Bref, tout va bien entre voisins allée des Lorrains.

À quand le déménagement ?

Seul contre tous, le couple est défendu par M e Arnaud Gervais qui entame sa plaidoirie avec une expression à la mode. « Mes clients ne sont pas des emmerdeurs ! Ils ont vécu six ans ailleurs dans ce quartier, sans problème. Ce ne sont pas des gens racistes, sinon ils ne se seraient jamais installés dans ce quartier. Je rappelle quand même que l’ex-conjoint de leur nouvelle voisine, devant témoins, avait menacé de cramer leur voiture et leur maison. »

Point de relaxe au moment du délibéré. Reconnus coupables d’avoir harcelé leur voisine par des « propos ou comportements répétés ayant eu pour effet une dégradation des conditions de vie altérant la santé » , les époux devront effectuer un stage de citoyenneté. S’ajoutent trois mois de prison avec sursis probatoire pour le mari, ainsi que l’obligation pour le couple de verser 800 euros à la plaignante au titre de son préjudice moral (plus 600 euros pour les frais de justice).

M e Gervais se lamente, ses clients aussi : « A trois reprises ils ont déposé une demande de relogement. Elles sont toutes restées sans suite. »

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l’union 220222b
Tennis - TMC bezannes : Villenet en favori

Les finalistes Eliot Roussel et Bastien Villenet, ce dernier lauréat en trois manches.
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Fort d’un splendide plateau, le Tournoi Multi Chance du TC Bezannes réservé aux 2es séries a tenu, dimanche, toutes ses promesses.

Pas de surprise chez les messieurs puisque le favori et tête de série n°,1 Bastien Villenet (2/6, Taissy), a parfaitement justifié son statut. Opposé en finale au Cormontreuillois Eliot Roussel (4/6), le Taissotin a eu bien du mal à entrer dans la partie au point de perdre le set initial. Reste qu’ensuite, il a su trouver son rythme de croisière pour empocher logiquement la deuxième manche et le super tie break.

Du côté des dames, Noa Debrun (5/6, Cormontreuil) a réalisé un superbe tournoi. Vainqueur en demie de la favorite Clémence Vigneulle (4/6, Géo-André), elle n’a malheureusement pas pu confirmer en finale face à la Picarde, Auxane Delplanque (5/6, Albert), tout en vendant chèrement sa peau dans un match accroché.

MESSIEURS

Demi-finales : Villenet (2/6, Taissy) bat Choiselat (4/6, Reims Europe Club) 6-1, 6-0 ; Roussel (4/6, Cormontreuil) bat Nicoli (3/6, Villeneuve-Saint-Germain) 6-3, 6-3. Finale : Villenet bat Roussel 4-6, 6-4, 1-0 (10/6).

DAMES

Demi-finales : Auxane Delplanque (5/6, Albert) bat Alba Canizares (5/6, Val de Bucy) 6-3, 6-7, 1-0 (10/4) ; Noa Debrun (5/6, Cormontreuil) bat Clémence Vigneulle (4/6, Géo-André) 6-2, 6-4. Finale : Auxane Delplanque bat Noa Debrun 7-5, 6-3.

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l’union 220222a
Social : Lors de la grève, les usagers s’adaptent

Quelques lycéens et collégiens ont tenté leur chance. Les familles, quant à elles, ont plutôt fait le choix de la voiture selon un commerçant.
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Reims La rentrée des classes a été marquée par une sixième journée de grève depuis septembre dans les transports publics. Les utilisateurs avaient prévu le coup.

Une circulation annoncée comme « très perturbée », avec un tram toutes les vingt minutes sur la ligne A et un toutes les heures sur la ligne B. Du côté des bus, la situation n’était guère plus réjouissante avec des passages toutes les vingt-cinq à cinquante minutes sur les lignes 1, 2, 3, 4 et 5. De quoi laisser craindre un lundi noir pour ce sixième jour de grève depuis le mois de septembre et la rupture de contrat du Grand Reims avec le concessionnaire du réseau, Mars.

Dans les faits, il n’y a pourtant pas eu de scène de cohue puisque les Rémois ont désormais l’habitude d’anticiper ce genre de mouvement largement relayé par Citura sur ses différents canaux de communication. « Aujourd’hui vous ne verrez personne, les gens savaient » , confirme un commerçant situé près de l’arrêt Médiathèque Croix-Rouge. C’est vers 8 heures que le gros des troupes prend habituellement les transports publics. Ce lundi 21 février, trois trams passaient donc entre 7 h20 et 8 h 15 afin de permettre à ceux qui le souhaitent de se rendre au travail ou en cours. « Moi, ma femme a emmené mon fils, c’est plus simple », poursuit celui qui tient un bureau de tabac. À l’arrêt, seuls quelques lycéens et collégiens attendent patiemment l’arrivée du tram, lesquels étaient loin d’être pleins.

À la boulangerie voisine, les clients sont rares, en tout cas beaucoup plus que lorsque les transports publics fonctionnent normalement. « Il y a moins de monde les jours de grève, note d’emblée la vendeuse. D’habitude, les mères de famille viennent vers 8 heures quand elles emmènent leurs enfants à l’école. Elles en profitent pour acheter du pain. » Ce lundi, la boutique était donc désespérément vide malgré la rentrée des classes. Même chose du côté de la supérette. Le gérant confirme qu’il a vu « une différence » , entre les jours de grève et les autres. « Là, c’est très calme » , conclut-il, en haussant les épaules.

La France insoumise soutient les grévistes

Dans leur bras de fer engagé avec Catherine Vautrin, les syndicats viennent de recevoir l’appui de l’antenne rémoise de La France insoumise. Dans un communiqué, ils expliquent : « Face à la lourde menace de privatisation des transports en commun, les salariés de Citura, à l’appel de leurs syndicats, seront de nouveau en grève le 21 février. Ils veulent nous alerter sur les graves conséquences du maintien en gestion privée quant à la qualité du service aux usagers et aux conditions de travail des personnels. La France insoumise soutient sans réserve le renforcement des services publics, en particulier celui des transports en commun, mis à mal depuis trente ans par les adeptes de la concurrence libre et non faussée. » Le parti politique demande à Catherine Vautrin et Arnault Robinet « d’adopter une politique réaliste, non idéologique, et de profiter de la résiliation du contrat avec Mars pour se mettre à l’écoute des salariés. En effet, ces derniers ont des propositions sérieuses à leur faire en matière de gestion publique des transports en commun, dans l’intérêt des contribuables, des usagers et des personnels. »

Jean-Marie Cornuaille

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l’union 220221a
La chaufferie bientôt alimentée par vos vieux meubles

La chaufferie de Croix-Rouge se dote d’un nouvel incinérateur en mesure de générer de la chaleur à partir de bois de récupération. Stéphanie Jayet
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La chaufferie fournit en eau chaude et en chauffage le quartier Croix-Rouge et les Hauts de Murigny. Stéphanie Jayet
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Le bois de récupération va être intégré dans le mix énergétique de la chaufferie de Croix-Rouge, grâce au nouvel incinérateur qui entrera en fonction en octobre. Il s’agit du plus grand projet bas carbone du Grand Est.

Les habitants connectés au réseau de la chaufferie de Croix-Rouge sont sur le point de devenir des consommateurs exemplaires. L’ajout du bois B, un bois de récupération issu des déchets d’ameublement, de démolition, d’élagage urbain ainsi que les palettes traitées fait passer la chaufferie dans une nouvelle dimension.

D’ici le mois d’octobre, la chaufferie va devenir la plus importante installation bas carbone de la Région Grand Est et une des plus importantes de France. « Franchement, je n’en ai aucune en tête, aussi grande que nous, à fonctionner avec 90 % d’énergie renouvelable », confirme Bruno Carmona, le directeur du site Soccram, filiale locale d’Engie.

« Aujourd’hui, la priorité en termes de production d’énergie est donnée à la valorisation des déchets », explique Alban Kieffer, chef de service Génie climatique au Grand Reims qui cherche à profiter d’un potentiel autour de la Montagne de Reims à hauteur de 400 000 tonnes de bois B exploitable chaque année.

Ce projet porte à 90% la part du renouvelable pour fournir eau chaude et chauffage aux quartiers du sud de Reims

En intégrant ce bois « usagé » dans son fonctionnement, le réseau de chaleur va en effet passer de 60 % à 90 % d’énergie renouvelable. Le mix énergétique de la chaufferie sera, à la fin de l’année, composé à 45 % de la chaleur issue du centre de valorisation énergétique Remival (incinérateur de déchets ménagers installé zone Farman), de 10 % de bois dit « noble » issu de plaquettes forestières (broyage des rémanents des exploitations forestières) provenant d’un rayon de moins de 100 km et, c’est la nouveauté, de 35 % de déchets de bois B issus d’un rayon de moins de 150 km. Seuls 9 % de gaz et 1 % de fioul domestique seront utilisés, permettant par ailleurs de bénéficier d’une alternative en cas de problème sur l’incinérateur.

« Et tout l’enjeu de cette chaudière à bois est d’émettre moins de CO2 que si tous les foyers avaient un équipement individuel », précise Bruno Carmona. Ce nouvel incinérateur permettrait ainsi de diviser par 6 les émissions de CO2, grâce notamment à l’arrêt définitif du charbon. Verdir le réseau donc, tout en permettant de raccorder de nouveaux logements. Car le quartier Châtillons va dans les mêmes temps être branché à la chaufferie de Croix-Rouge. « Le nombre de bénéficiaires va augmenter, passant de 17 000 équivalents logements à près de 20 000 en déployant le réseau à Châtillons », valorise le Grand Reims. Un déploiement qui va profiter aux logements collectifs, aux deux résidences Kerguelen, à la maison de quartier, aux 5 écoles maternelles et primaires, à la piscine Louvois, à la salle municipale et au collège.

Autant d’habitants et d’usagers auprès de qui le Grand Reims assure « un prix de la chaleur maîtrisé et une TVA réduite. Les cours du gaz ont explosé de manière incompréhensive, les consommateurs se retrouvent avec des factures qui vont continuer de galoper. Alors qu’avec ces chauffages fonctionnant à l’énergie renouvelable, destinés aux logements sociaux et aux équipements publics, on préserve les consommateurs d’une augmentation du coût de l’énergie », assure Bruno Carmona.

Cette nouvelle chaufferie écologique réfléchit déjà à un nouvel approvisionnement. Les sarments de vignes, issus de la taille hivernale, sont dans le collimateur de l’exploitant.

32 kilomètres de tuyauterie

Tous les Rémois savent situer « le rond-point de la chaufferie ». Avenue de Champagne, sa grande cheminée rouge et blanche haute de 74 mètres s’élève dans le paysage urbain depuis son entrée en service en 1973. Depuis presque 50 ans, la chaufferie fournit en eau chaude et en chauffage le quartier Croix-Rouge et les Hauts de Murigny, via 32 kilomètres de tuyauterie. Grâce à un système de bain-marie, trois millions de litres d’eau sortant de l’usine à 125ºC vont réchauffer l’eau des abonnés dans les 62 sous-stations déployées sur le territoire (auxquelles vont prochainement s’ajouter 8 sous-stations à Châtillons).

En 1972, la chaufferie est mise en service avec deux générateurs fonctionnant au fioul lourd. En 1987, un générateur fonctionnant au charbon est lancé. En 1989, la mise en service de l’Usine d’incinération des ordures ménagères vient compléter l’apport énergétique. En 2003, un générateur de gaz naturel était ajouté. En 2012, la mise en place de deux chaudières à bois alimentées par des plaquettes forestières (broyage des rémanents d’une exploitation forestière) et des broyats de palettes (non peintes, non traitées) issus d’un rayon d’approvisionnement de 100 km autour de la chaufferie marquait une première étape vers son passage au vert. 2015 a sonné l’arrêt définitif du fioul lourd. En 2019 est décidé l’arrêt du charbon, provenant alors d’Afrique du Sud, les filières initiales de Lorraine ayant fermé plusieurs années auparavant.

CAROLINE DENIME

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l’union 220220a
Tennis : Villenet attendu à Bezannes

Réservé aux 2 e série, le tournoi multi-chances du TC Bezannes a trouvé une formule qui plaît. Bastien Villenet (2/6, Taissy) fera figure de logique favori devant Jérôme Hervot (3/6, URT Reims) et Lelio Nicole (3/6, Villeneuve-Saint-Germain).

Du côté des dames, Clémence Vigneulle (4/6, Géo-André Reims) bénéficiera de la faveur des pronostics devant Alba Canizares (5/6, Val-de-Bucy), Auxane Delplanque (5/6, Albert), Noa Debrun (5/6, Cormontreuil) et Sarah Reggianini (5/6, Guenange).

Finale dames à 14 h 30, finale messieurs à 16 heures.

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l’union 220217b
DEMAIN : Assemblée générale

Assemblée générale de l’association Étoile Croix du sud à 18 h 30 au 10 av. Léon-Blum.

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l’union 220217a
D’Erlon en large : Stop aux ébats trop bruyants !

C’est le message que cette étudiante a tenté de faire passer cette semaine à ses voisins… Dans un message manuscrit apposé dans la cage d’escalier d’un immeuble de la rue Georges-Braque, elle leur a demandé « de respecter le sommeil d’autrui en évitant de crier à 2, 3 voire 4 heures du matin… Les cris durant vos rapports sont insupportables ». Et de menacer d’appeler la prochaine fois la police « pour tapage nocturne ». Voilà qui est dit…

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l’union 220215a
L’ascenseur, un besoin vital pour son fils

Marie-Ange Nunes ne sait plus à qui s’adresser pour obtenir un logement adapté au handicap d’Alexis.A.P.
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Cette maman habite un premier étage, et pourtant la perspective d’être privée d’ascenseur pendant quelques semaines l’affole, en raison du grave handicap de son fils.

Cette maman habite un premier étage dans un immeuble de Croix-du-sud à Reims. Et elle est affolée à l’idée d’être privée d’ascenseur pendant plusieurs mois, pour cause de travaux. On pourrait penser que ce n’est pas si gênant que ça. Et l’on se tromperait : pour Marie-Ange Nunes, l’ascenseur est un accessoire très important. « Vital », même, assure-t-elle. Même si elle habite au premier étage.

Cloué dans son fauteuil roulant, il n’est pas possible à Alexis de prendre l’escalier

Vital pas pour elle-même, mais pour un de ses fils, le jeune Alexis, sept ans et demi, qui n’a jamais marché et qui ne marchera sans doute jamais, frappé par une maladie rare, spina-bifida. Cloué dans son fauteuil roulant, il n’est pas possible à Alexis de prendre l’escalier. S’il doit quitter l’immeuble, c’est forcément par l’ascenseur. Or il arrive régulièrement que le garçon ait besoin d’être conduit précipitamment aux urgences quand lui arrivent des crises. « Et cela arrive même en pleine nuit , confie la maman, seule à s’occuper de lui, en compagnie d’un aîné de 16 ans ; la dernière fois, c’était en janvier, à deux heures du matin, à cause du covid ; sa température était montée à 40 degrés ! » Marie-Ange ne compte dans ces cas-là que sur elle-même : « Par le passé deux fois j’avais appelé le Samu, et ils n’étaient pas venus. » Et pourquoi pas des ambulanciers privés ? « Je ne suis pas sûre qu’ils acceptent de venir en pleine nuit, et en plus le délai d’intervention serait trop long. »

Marine Le Pen et Julien Courbet

Alors, depuis qu’elle a été avisée par son logeur, Plurial Novilia, par téléphone, le 10 janvier dernier, que des travaux allaient priver l’immeuble d’ascenseur pendant plusieurs mois à partir de fin mars, Marie-Ange se démène : elle tente de trouver un nouveau logement, adapté à ses besoins, en rez-de-chaussée si possible. « Lundi (7 février), j’ai rencontré la secrétaire de l’adjointe au maire chargée des personnes handicapées. » Mais elle a aussi envoyé des courriels de SOS à Marine Le Pen, à l’occasion de son récent passage à Reims ; à Nicolas Dupont-Aignan ; au Secours populaire, à Mme Macron, à Julien Courbet, le « débrouilleur » de sacs de nœuds de RTL… Jusqu’à présent, ses démarches sont restées infructueuses. Son appel au secours finira-t-il par être entendu ?

Antoine Pardessus

La demande de changement est bien enregistrée

Interrogé par nos soins, le logeur de Mme Nunes nous a apporté la réponse suivante : « Nous avons connaissance de la situation et de son caractère urgent. Dès connaissance des dates de travaux liés à l’ascenseur, notre agence de proximité est rentrée en contact avec madame pour mettre en place la demande de mutation. La demande de mutation a été enregistrée au 31 janvier, avec prise en considération des secteurs sollicités et de la typologie souhaitée. Notre équipe locative est en veille accrue pour identifier un logement répondant ou se rapprochant des critères ».

Plurial Novilia précise également que l’arrêt de l’ascenseur pour travaux de mise aux normes est finalement prévu du 18 avril au 1 er juillet prochains.

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l’union 220214a
loisirs : Faire découvrir le monde du tennis

Les initiations au ramassage de balle et à la raquette ont été les temps forts de cette journée.


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Reims Dans le cadre de l’association Fête le mur, des enfants ont découvert le tennis au sein du Tennis club Géo André.

Une dizaine de jeunes étaient présents dans le quartier Croix-Rouge, vendredi matin, pour débuter les deux jours de stages du programme Tous sur le court ! au Tennis club Géo André. Un programme créé par l’association Fête le Mur, fondée en 1996 par Yannick Noah pour initier les jeunes des quartiers au tennis.

La journée était encadrée par des entraîneurs du club et des membres de l’association, sous la direction de Stéphanie Polisciano, responsable de l’école d’arbitrage et coresponsable de Tous Sur le Court !

S’essayer au rôle de ramasseur de balle

Après un temps d’échange sur les sept valeurs fondamentales de l’association (respect, solidarité, combativité, tolérance, estime de soi, discipline et volonté), les jeunes tennismen, tous âgés entre 5 et 11 ans, ont pu découvrir le rôle de ramasseur de balle. « Les enfants restent dans le jeu, on s’arrange pour que ça soit très ludique » , précise Frédéric Segura.

La journée a permis une vraie mixité entre garçons et filles

Le résultat est là, même sans raquette les enfants s’amusent. Pour les plus aguerris d’entre eux, l’association propose même une formation pour intégrer l’équipe de ramasseur de balles de Roland-Garros. Ceux qui préfèrent regarde pourront toujours se rendre Porte d’Auteuil dans le cadre d’une sortie gratuite organisée en mai. Le but est d’ « aller vers les enfants, précise Ronan Bonnefoi, coach du club. On vient les chercher directement dans leur quartier sans qu’ils aient besoin de se déplacer ».

La présidente du club, Nathalie Spooner, se félicite de la réussite du programme. « On atteint une mixité parfaite entre garçons et filles. » Un de ses objectifs : l’intégration de plus de filles dans la pratique du tennis. La présidente voudrait également profiter des subventions accordées par la Ville dans le cadre de ce programme pour offrir un temps plein à tous ses entraîneurs, dont six œuvrent activement au développement de ce dernier.

Faire parler la raquette

L’après-midi, s’est déroulée une animation autour des règles d’arbitrages et des différents tournois du Grand chelem avant de passer aux confrontations très prisées par les enfants. « Mon moment préféré, c’est quand je me suis allongé quand j’ai gagné » , répète Tom, 6 ans, avec Léo qui, lui, veut « faire Roland Garros et même l’US Open ». Les néo champions sont attendus le 17 février pour une journée de compétition.

L’essentiel

Implantée dans 72 villes, l’association Fête sur le mur, crée par Yannick Noah, ouvre la pratique gratuite du tennis aux enfants de 3 à 17 ans des quartiers prioritaires.

Dans le cadre de cette opération, le Tennis club Géo André (156 pratiquants) propose gratuitement deux entraînements par semaine au complexe Léo Borgniet dans le quartier Croix-Rouge.

Louis Le Pen

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l’union 220213a
Loisirs : La fermeture des terrains en herbe freine leurs ambitions

Sur le terrain synthétique de substitution, les footballeurs américains poursuivent leurs entraînements.


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Reims Dans la Marne, la Fédération française de football américain a du mal à se faire une place dans le paysage sportif de la région. D’autant plus que la fermeture des terrains en herbe n’aide pas. Retour sur la situation actuelle.

L’annonce de fermeture des terrains en herbe par la Ville de Reims n’est jamais accueillie avec joie par la majorité des clubs sportifs. Il faut malgré tout faire avec, et chacun en est bien conscient. « 25 joueurs sur un terrain dédié uniquement à notre pratique n’abîment pas vraiment un terrain », lance Marie De Lima, présidente de l’unique club de football américain champenois, les Wildcats. Elle fait d’ailleurs remarquer que ses joueurs n’utilisent pas de « gros matériels », à l’exception de crampons et de plots, pour l’entraînement.

Certains clubs ne pouvant disposer d’un terrain synthétique pour s’entraîner, la poule de l’équipe senior a été réduite à trois

Les Wildcats, ont, malgré tout, trouvé la parade avec un terrain synthétique dédié à leur pratique à Géo-André. Une solution temporaire puisque les conséquences de cet arrêté vont plus loin qu’un simple changement de lieu pour l’équipe jeune.

Un frein à la motivation

Déjà confrontée aux difficultés nationales liées au faible nombre d’équipes disponibles sur le territoire (presque cent fois moins de licenciés que dans les clubs de football classiques), l’association doit, en plus, remplir un cahier des charges précis si elle ne veut pas voir son équipe déclassée. Des demandes qui passent par un quota d’arbitres ou encore le développement d’une « école de football » , et ce afin de garantir le maintien de l’équipe senior. Certains clubs français ne pouvant pas disposer d’un terrain synthétique, ne peuvent plus s’entraîner. Ce qui a eu pour effet de réduire la poule de l’équipe senior à trois. Un « frein à la motivation » , signale Marie De Lima, alors que la saison débute ce mois-ci. Bien que l’arrêté excuse les annulations de rencontres, la présidente du club souligne que ce genre de texte possède un « poids particulier cette saison. » En attendant de les retrouver en compétition, les fans de football américain peuvent profiter du fameux Superbowl ce week-end.

Louis Le Pen

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l’union 220208b
Environnement : L’activité reprend doucement à la déchetterie

La déchetterie comptait avant les travaux environ 100 000 visiteurs par an. C.D.
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Désormais, les déchetteries du Grand Reims sont accessibles à tous les habitants, peu importe leur lieu de résidence. Celle de Saint-Brice-Courcelles est ouverte le dimanche matin, qu’on se le dise…

Depuis la réouverture jeudi dernier de la déchetterie de Saint-Brice-Courcelles, les usagers ne se bousculent pas. Le temps que les habitants reprennent leurs bonnes vieilles habitudes, sans doute. Car après 16 mois de fermeture, les habitants du nord de Reims se sont accoutumés à aller vers Tinqueux ou Gueux, pour déposer leurs encombrants.

Il faut dire que ces travaux étaient nécessaires. Outre un problème de sécurité dans le parcours des véhicules sur le site, la déchetterie était aussi impactée par la fermeture de cinq de ses quais de déchargement, en raison de fissures sur les murs.

D’importants travaux de modernisation étaient donc devenus indispensables pour faire fonctionner correctement la troisième déchetterie la plus fréquentée du Grand Reims, derrière celles de Croix-Rouge et Europe. Une enveloppe de 2,4 millions d’euros était donc votée afin de faire de la déchetterie de Saint-Brice-Courcelles, la première en termes de capacité d’accueil, avec en vue, l’objectif de pouvoir accueillir 120 000 usagers par an.

La déchetterie est dorénavant équipée d’une entrée et d’une sortie distincte et spécifique pour chaque type de véhicules : véhicules légers d’un côté et véhicules de plus d’1m 90 de hauteur de l’autre. Pour les particuliers, le site est ainsi passé de 8 à 12 quais de déchargement, équipés de bavettes pour préserver des risques de chute dans les bennes.

L’espace réservé aux services techniques, artisans et particuliers équipés d’un camion, passe de 7 à 9 bennes. Si ici, les dépôts d’amiante ne sont autorisés que les samedis sur rendez-vous pour tous les habitants du Grand Reims, le site accueille également les déchets recyclables (verres, papiers, emballages ménagers).

Des bornes d’apports volontaires pour les capsules de café et les textiles sont à disposition des usagers, qui bénéficient aussi d’aires spécifiques couvertes pour réceptionner notamment les huiles de vidange ou les restes de peinture. À noter qu’un local dédié au réemploi ouvrira au mois de juin. Dans cet espace, les particuliers pourront déposer des objets encore en état d’usage, dont les appareils électriques, et des associations partenaires se chargeront de les récupérer en vue de leur donner une seconde vie.

La déchetterie est ouverte à tous les habitants du Grand Reims du lundi au samedi de 9 à 19 heures et le dimanche et les jours fériés de 9 à 12 heures.

Caroline Denime

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l’union 220208a
Loisirs : Résultat positif pour le futsal

Des jeunes de tous âges, origines et écoles, réunis au gymnase Lapique.
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Un événement qui valorise les quartiers et réunit des jeunes à travers le sport. On les a rencontrés en plein tournoi.

On démarre sur les chapeaux de roue ! » lance Henri Oyono, le président de l’association Positive génération, créée au mois d’octobre, avec l’objectif d’améliorer l’image du quartier Croix rouge. Il organisait ce dernier week-end un tournoi de futsal au gymnase Lapique (L’union du 4 février). Pourquoi le futsal ? « Le football, c’est le sport le plus populaire du monde. Il est accessible aux plus modestes et ne nécessite pas d’équipement coûteux. Le futsal, sport apparenté, prend bien dans les quartiers. Les jeunes sont habitués à y jouer, en général sur les city stades. C’est un foot plus technique, plus rapide, avec deux équipes de 5 joueurs. » Douze équipes venues de différents quartiers de la ville étaient présentes.

« Je voulais brasser les populations. La plupart des jeunes ne sont pas forcément affiliés à des clubs. Ils ont de 13 à 20 ans, garçons ou filles, depuis les ados collégiens jusqu’aux étudiants de Sciences Po ! »

Il y a par exemple Kheira Ogloza, 15 ans, lycéenne de Libergier, « ce qui me plaît dans le futsal, c’est de pouvoir jouer avec mes amies. On n’a pas de coach, on s’amuse, sans prise de tête ! C’est bien d’organiser des choses dans le quartier, ça nous permet de sortir. »

Un peu plus loin, N’Fassou Diaby, 16 ans, prépare un Bac pro à Arago. « Je suis dans un club de foot et je joue à Géo André. Ce tournoi de futsal, ça change. On n’a pas ça tous les jours ici ! »

Côté étudiants, Jules Cordier et Germain Le Gac, 18 ans, étudient à Sciences Po. « Nous avons été très bien accueillis, tant par les organisateurs que par les autres participants. Ça donne une autre image des quartiers : une image liée au sport, chaleureuse, joyeuse, empreinte de fair-play. »

Jules Cordier tient à préciser un point, « je suis entré à Sciences Po en bénéficiant du processus de Convention d’éducation prioritaire, qui favorise l’admission des élèves issus de ZEP. C’est mon cas : je suis de Chennevières-sur-Marne (94). C’est dire si ça me tenait à cœur de venir jouer ici. » Une multitude de joueurs pour une multitude de sensibilités, qui, le temps d’un week-end ont trouvé de quoi se rassembler.

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l’union 220207a
SPORT : La ville passe à l’heure anglaise

L’UCPA Sport Station, qui propose un bassin intérieur de 50 mètres, fait partie des équipements retenus par la délégation britannique.Archives Remi Wafflart
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La mairie a signé un protocole avec les Britanniques pour accueillir des sportifs d’outre-Manche dans le cadre de la préparation des Jeux olympiques 2024.

La cité des sacres joue sur tous les tableaux. En plus de sa candidature pour être capitale européenne de la Culture, en 2028, elle est aussi partie prenante de l’aventure olympique. Reims avait fait part très tôt de son désir d’accueillir des délégations de sportifs dans le cadre de la préparation aux JO 2024, à Paris.

Huit sites opérationnels

Après instruction des dossiers, huit équipements rémois avaient reçu, le 5 octobre 2020, le feu vert pour recevoir des athlètes : l’UCPA Sport Station, le complexe René-Tys, le Creps (Centre de ressources d’expertise et de performance sportive), le gymnase Géo-André, le stade Georges-Hébert, l’Arena, le stade Auguste-Delaune et le stade Louis-Blériot. « C’est la ville du Grand Est où le plus grand nombre de sites a été retenu », rappelait, en août dernier, Raphaël Blanchard, adjoint au maire, chargé de la politique sportive.

Rapidement, la Ville a commencé à tisser des liens avec la British Olympic Association (BOA), c’est-à-dire le comité national olympique de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord ainsi que des territoires dépendants du Royaume-Uni. Le travail en commun a permis de vérifier la capacité de la Ville à accueillir sur son territoire et dans ses centres de préparation, les sportifs d’outre-Manche. Avec un deal simple : qu’ils aient les conditions d’entraînement optimales, à la fois pour les disciplines olympiques et paralympiques. Les Britanniques ont jeté leur dévolu sur l’UCPA, l’Arena et le complexe René-Tys

À la suite de plusieurs repérages et des échanges fournis sur la qualité des équipements, des infrastructures, de l’accueil, de l’environnement et de la qualité de vie, le BOA a dit banco. Un protocole d’accord a été établi puis validé, jeudi soir, lors de la séance publique du conseil municipal de Reims.

Protocole qui entérine la collaboration entre la métropole champenoise et les Britanniques, qui ont jeté leur dévolu sur trois équipements, dont deux récemment sortis de terre : l’UCPA Sport Station (natation et water-polo), l’Arena (basket-ball) et le complexe René-Tys pour une pléthore de disciplines (tennis de table, badminton, boxe, handball, gymnastique artistique et rythmique, etc).

Des conventions de partenariat spécifiques seront établies entre ces trois sites et le BOA.

Des aménagements additionnels ne sont pas exclus « en fonction des demandes éventuelles, pour des questions d’accueil ou de confort », complétait Raphaël Blanchard dans nos colonnes, en août dernier. Davantage de précisions - notamment sur le calendrier - seront apportées dans les semaines et mois qui viennent.

À chacun sa destination

Après une première phase d’instruction terminée en 2020, les 802 premiers centres de préparation aux Jeux, retenus par Paris 2024, ont été recensés dans un catalogue en ligne proposé, lors des Jeux de Tokyo, aux 206 comités nationaux olympiques (CNO) et aux 182 comités nationaux paralympiques (CNP) désirant réaliser une partie de leur préparation aux Jeux sur le sol français.

Les comités en question sont libres de choisir où ils souhaitent envoyer leurs athlètes, sur quelle période et sur quelle durée.

Olivier Durand

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l’union 220205a
Société : Au parc Saint-John-Perse, le défilé de la misère humaine

Klodiana vient d’arriver dans le parc avec ses trois enfants. Stéphanie Jayet
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Les migrants sont dans la précarité, vivant grâce à la solidarité des associations et des particuliers. Stéphanie Jayet
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Le parc est régulièrement évacué par la police. Archives Remi Wafflart
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Un parc devenu un symbole pour Jean-Claude Philipot (au centre, costume marron). O.D.
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Des bords du canal au parc
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Depuis plusieurs années, ce parc du quartier Croix-Rouge est devenu le point de chute des migrants transitant par la cité des sacres. Aucune solution ne semble se dessiner à l’horizon.

Des flammes qui crépitent dans le soir tombant. Deux hommes qui discutent tranquillement, en se réchauffant les mains autour d’un feu de palettes. À quelques mètres du tramway, derrière un rideau d’arbres dénudés, plusieurs toiles de tentes sont plantées sur la pelouse du parc Saint-John-Perse, le long de l’avenue du Général-Eisenhower, à l’orée du quartier Croix-Rouge. Le tableau est désormais si banal que personne n’y fait plus vraiment attention. Deux Kosovars, Refi et Rabit, y traînent leur peine. L’un comme l’autre sont englués dans une procédure de régularisation dont l’issue est bien incertaine.

Le temps est long, à la fois si loin et si près du cœur battant de la ville. Rabit ouvre grand ses mains devant nous, en dépliant tous ses doigts. Dix mois qu’il est là, avec son compagnon d’infortune. Il ne connaissait pas Refi avant d’atterrir, comme lui, dans ce parc devenu un point de fixation à Reims. Tous les deux voguent aujourd’hui dans la même galère. « Ils attendent que quelque chose se passe. C’est toujours un peu la même histoire. Les mêmes causes produisent les mêmes effets » , résume Fabien Tarrit, du collectif Sövkipeu, qui passe très régulièrement les voir. Un saut à bicyclette depuis la fac où il enseigne. Sur place, il discute avec eux. Les aide dans le labyrinthe administratif français. Près des tentes, une table de camping est posée où se battent en duel un pot de yaourt vide et un jouet pour enfant. Des détritus débordent de sacs-poubelles éventrés.

En veste de jogging et baskets, Refi étudie le courrier de la Cour national du droit d’asile (CNDA), saisie après son recours contre une décision défavorable de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra). Une audience est prévue à Paris le 10 février. Fabien Tarrit tente de faire un topo clair au Kosovar. Le chemin vers un avenir meilleur est parsemé de sigles dont ces étrangers ont bien du mal à comprendre le sens.

Cigarette à la bouche, Rabit nous fait écouter la voix de son fils, qu’il appelle avec son téléphone portable. L’enfant parle un peu français. Il vit avec la maman à Reims, dans un logement. Les parents sont séparés. Aux difficultés de la paperasserie se superposent souvent des situations familiales complexes.

Solidarité au jour le jour

Dans une autre tente, Klodiana vient d’arriver il y a seulement quelques jours. Cette jeune maman albanaise voyage avec ses deux fils, de neuf et dix ans, et sa petite dernière, tout juste une bougie. « Elle a fêté son anniversaire hier [mercredi] » , sourit Klodiana, en nous la présentant. La fillette ne marche pas encore, alors que ses deux aînés s’ébrouent dans le parc, à quelques mètres de là. Leur mère les morigène pour leur dire de faire attention. « Le cas des enfants émeut forcément » , observe Fabien Tarrit.

La solidarité est au jour le jour. Les associations bien sûr. Les particuliers, aussi. « Une femme vient de donner dix euros pour que la maman puisse acheter des couches » , illustre Fabien Tarrit. L’horizon est flou, mais la volonté reste forte. Refi n’en démord pas : « Je veux rester là, je ne veux pas rentrer. » Rentrer, c’est retourner au Kosovo, où il se dit en danger.

Face à lui, au-delà de la ligne de tramway, la vie suit son cours ordinaire. Il y a trois ans et demi, au cours de l’été 2018, l’expulsion d’une quarantaine de migrants dans ce même parc avait créé une vive polémique, plusieurs associations s’étant publiquement indignées, ainsi que les partis de gauche. Aujourd’hui, ce tumulte semble bien lointain. Les dernières expulsions en date se sont faites dans le calme. Presque une routine. La Ville garde un œil sur ce parc municipal, créé en 1973, en s’assurant qu’il n’y ait jamais trop de monde. Le voisinage balance entre indifférence, empathie et agacement. Un riverain témoigne : « Il y a eu un élan de solidarité et je sais que des vivres et des vêtements ont été distribués. Mais ça exaspère aussi beaucoup de monde et en particulier ceux qui prennent l’habitude de se promener dans le parc ou d’y faire du sport, car ça crée chez certains un sentiment d’insécurité. » Aucun trouble à l’ordre public n’a été constaté, tempère la Ville, par la voix de Xavier Albertini, adjoint au maire et patron de la police municipale.

Les migrants vont et viennent dans l’anonymat. Seuls les visages changent avec les saisons. « On essaie de détendre un peu l’atmosphère quand les regards sont tristes » , confie Jacques Bresson, du Secours Populaire. L’association, dont les locaux sont à proximité, dépanne en nourriture ou en duvets. Prévient le 115 aussi, même si les places sont rares.

Nourrir les extrêmes

Jeune de Croix-Rouge, engagé politiquement, (il fut candidat aux municipales sur la liste de Gérard Chemla en 2020, puis aux départementales l’an passé sur Reims 3), Ahmed Brahim juge cet enlisement révélateur de la société : « Cela représente assez bien le climat à Croix-Rouge. Pendant les élections, on engueule les électeurs parce qu’ils ne vont plus voter mais les élus ne prennent pas le temps de régler leurs problèmes. Et ça finit par nourrir les extrêmes, de gauche comme de droite. »

Rabit et Refi, eux, continuent d’y croire. Ils n’ont toujours pas été chassés de ce parc qui n’a de poétique que le nom. Seuls, sans enfants avec eux, aucun hébergement ne leur a été trouvé. Alors ils restent dehors le temps de leur procédure. Jeudi soir, leur mission a été de s’approvisionner en bois pour faire remonter un peu la température. Celle du climat social inquiète un peu Fabien Tarrit : « J’ai l’impression que l’air du temps n’est pas vraiment de notre côté… »

Casser les réseaux qui font du business

Pour la mairie, le cas du parc Saint-John-Perse est un dossier au long cours. Dès septembre 2018, Xavier Albertini, adjoint chargé de la sécurité, était clair sur la question : « On ne peut pas laisser un grand camp se développer », déclarait-il dans nos colonnes. Ne serait-ce que pour des questions d’hygiène. Aujourd’hui, le discours est le même sur une question fatalement complexe « où certaines personnes sont en danger dans leur pays quand d’autres sont dans une démarche davantage économique. » Sur le parc en lui-même, M. Albertini exclut l’idée d’un grillage qui, de toute façon, « ne serait pas efficace » pour empêcher les installations illicites. La mairie surveille les lieux « et assure la remise en état si besoin ». Xavier Albertini rappelle que Reims « joue son rôle de ville d’accueil. Elle l’a fait pour les Afghans quand il le fallait ». « Personne ne peut se satisfaire de cette situation », a conscience l’élu rémois, qui estime que l’enjeu est aussi, en amont, « de casser les réseaux qui font du business sur la misère des gens ».

Il n’y a jamais eu autant de migrants

ll en avait fait un symbole au moment de lancer sa campagne pour les élections départementales, au printemps dernier. Alors qu’il était encore membre du Rassemblement national (parti qu’il a quitté depuis pour rejoindre Éric Zemmour), le conseiller municipal Jean-Claude Philipot avait tenu à organiser sa conférence de presse dans le parc Saint-John-Perse, dans un canton où il était lui-même candidat (Reims 3). Cette situation, il estime qu’elle est « inacceptable » . « Il n’y a jamais eu autant de migrants que sous Macron » , dénonce-t-il encore aujourd’hui, reprenant l’un des thèmes de prédilection de son candidat fétiche. « C’est la responsabilité du préfet de régler ce problème » , ajoute-t-il. Pour Jean-Claude Philipot, la France doit fermer les vannes « et mettre un terme à la pompe aspirante » . Tout simplement, « parce que la France n’a plus la capacité d’accueillir ces migrants » . Or, « il y a très peu d’expulsions. Les examens de dossiers prennent un temps fou et quand les refus sont notifiés, les personnes ne sont pas expulsées » , s’agace-t-il. « Quand elles quittent le parc, parce que la police les expulse, les familles sont logées dans des hôtels aux frais de la collectivité. » L’élu rémois prône une « politique dure » . Il s’explique : « Ce sera mieux pour tout le monde, y compris pour ces migrants qui viennent là pour bénéficier de la charité, mais qui sont d’abord les victimes de réseaux mafieux. »

Les autres points


Des bords du canal au parc

Pendant longtemps, les migrants avaient l’habitude de poser leurs affaires en bord de canal, notamment du côté de la rue Henri-Paris, près des locaux de l’Armée du Salut. Depuis quelques années, c’est essentiellement à Saint-John-Perse qu’atterrissent Tchétchènes, Albanais, Kosovars, Arméniens, etc. L’an passé, plusieurs évacuations ont été ordonnées, toujours à l’aube, en présence d’un huissier, la dernière en date juste avant Noël. Difficile de savoir pourquoi ce parc est devenu, pour ces populations nomades, une terre d’asile provisoire. La proximité immédiate du Cada (Centre d’accueil pour demandeurs d’asile) peut être une explication. Xavier Albertini rappelle aussi, plus largement, que « Reims a toujours été un carrefour géographique, à l’intersection de plusieurs axes routiers. »

Les migrants et la zone grise

La question des migrants est devenue un sujet national depuis plusieurs années, mis sur la table avec insistance par la droite nationaliste, qui n’a de cesse de dénoncer le laxisme de l’État. Dans les faits, et même si les chiffres ne sont pas toujours évidents à obtenir, le taux d’exécution des OQTF (obligation de quitter le territoire français) est effectivement faible. Mais la donne n’est pas nouvelle. Selon une étude que s’étaient procurée nos confrères du journal Libération, en 2017, ce taux variait alors entre 15 et 20 % ce qui semble être encore le cas aujourd’hui, avec des disparités selon les territoires. L’OQTF, valable pendant un an, peut faire l’objet d’un recours devant le tribunal administratif. Ce recours étant suspensif, les migrants restent alors en France dans ce que Fabien Tarrit appelle « la zone grise ». Zone dont il est bien difficile de s’extraire pour les premiers concernés, sauf à prouver une évolution de la situation personnelle (enfant, mariage), nécessitant un réexamen du dossier.

Olivier Durand

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l’union 220204b
Loisirs : Positive génération veut casser l’image de Croix-Rouge

Henri Oyonno lance un grand tournoi de futsal ce week-end avec des animations en parallèle. Remy Wafflart
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Henri Oyonno a créé l’association Positive génération afin de casser la mauvaise image du quartier Croix-Rouge, tout en aidant les habitants à échanger.

Il a fait ses premiers pas dans le quartier, avenue Bonaparte. Autant dire que Henri Oyonno connaît bien le quartier Croix-Rouge. « Je connais le quartier, ceux qui y vivent, je connais ses difficultés, c’est pour cela que j’aimerais améliorer la vie des habitants, leur proposer des activités », raconte le créateur de l’association Positive génération. La structure a vu le jour en octobre 2021. En ce début d’année elle commence à prendre un certain essor.

« En août dernier, nous avons organisé un tournoi de foot pour les jeunes du quartier, ça a bien fonctionné et je voulais faire plus grand. » Faire plus grand, comme samedi et dimanche prochains, gymnase Lepique. « Durant deux jours, nous allons avoir un tournoi de futsal mais aussi des concerts et des animations. Le Studio 511 sera là, des joueurs du Stade de Reims passeront, le maire qui est très favorable à notre association viendra aussi nous voir. Le dimanche, j’accueillerai aussi Zeguerre qui a 200 000 abonnés sur Instagram et cumule des millions de vues sur YouTube. » Henri Oyonno souhaite aider les personnes en difficultés, par l’art, le sport ou la sensibilisation à l’environnement. C’est pour lui un moyen pour qu’ils ne se sentent pas abandonner.

Comme son nom l’indique l’association veut donner une image positive du quartier

« Il n’est pas possible de les laisser en marge de la société. C’est en les laissant sur le bord de la route, que nous rencontrons des soucis. Ici, des difficultés il y en a, mais nous pouvons les atténuer. »

Henri n’oublie pas non plus, l’agression de notre collègue photographe et veut « tendre la main, pour une réconciliation avec L’union. Nous ne pouvons pas réduire le quartier Croix-Rouge aux faits de violence. Il y a des habitants qui ne demandent qu’à voir les choses autrement. »

Comme le nom de l’association l’indique c’est bien le côté positif que Henri Oyono veut mettre en avant. La route est longue mais la lumière est au bout du chemin.

Tournoi de futsal et animations gymnase Lepique, samedi 5 et dimanche 6 février à partir de 10 heures.

Samuel Pargneaux

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l’union 220204a

Retour au tribunal pour l’agresseur présumé de notre photographe Christian Lantenois


Onze mois après un défèrement très médiatique (photo), Anes Saïd Khebbeb est revenu au tribunal de Reims pour répondre d’un recel antérieur à son incarcération.

Mis en examen l’hiver dernier pour « tentative de meurtre » sur le photographe de L’union-l’Ardennais, Anes Saïd Khebbeb doit encore solder quelques affaires antérieures à son incarcération. Il a comparu cette semaine à Reims pour le recel d’une voiture volée.

Venu faire une courte apparition le lundi 31 janvier dans le box correctionnel du tribunal judiciaire de Reims, Anes Saïd Khebbeb, 21 ans, est actuellement détenu à la maison d’arrêt de Laon, mis en examen pour « tentative de meurtre aggravé » dans le cadre d’une affaire qui a connu un retentissement national : l’agression du photojournaliste de L’union – L’Ardennais Christian Lantenois, que le jeune homme est accusé d’avoir blessé très grièvement en le frappant à la tête avec le lourd boîtier de son propre appareil, le 27 février 2021 devant la médiathèque du quartier Croix-Rouge.

Le jour des faits, Anes Saïd Khebbeb faisait l’objet de quelques procédures antérieures qui n’avaient pas encore été jugées. C’est l’une d’elles, lundi, qui a été examinée par le tribunal, en l’occurrence le recel d’une voiture volée.

Une clef de voiture cachée dans la ceinture

Le 6 septembre 2020, alors qu’il se trouve rue Newton à Croix-Rouge, le prévenu attire l’attention d’une patrouille de police en cachant quelque chose au niveau de sa ceinture.

C’est une clef de voiture. Anes Saïd Khebbeb prétend qu’il s’agit de celle du véhicule de sa mère mais lorsque les policiers actionnent le bouton du déverrouillage, un véhicule clignote sur le parking : une Peugeot 208, volée deux jours plus tôt au domicile d’une habitante du quartier Murigny, rue du Professeur-Dropsy. Interrogé, le prévenu explique alors avoir « récupéré » la clef « auprès de gens du voyage » , ajoutant que jamais il n’était monté à bord de las 208.

Décision est prise de le remettre en liberté, le temps de vérifier l’existence d’éventuelles traces ADN sur le volant et le levier de vitesse de la Peugeot, ainsi que sur un sweat retrouvé à l’intérieur. Sur le volant, sur le sweat et sur le levier, l’ADN d’Anes Saïd Khebbeb sera identifié…

A-t-il lui même volé le véhicule ? Ou n’a-t-il fait que monter à bord ensuite ? Faute d’aveux, c’est le recel qui a été retenu.

Neuvième condamnation

Seul à l’audience, sans avocat pour l’assister, le prévenu n’est pas très causant : « Je fais valoir mon droit au silence. »

Né en Algérie en avril 1999, arrivé en France en 2012, d’abord domicilié en région parisienne puis venu s’installer à Reims avec sa famille, le jeune homme qui se trouvait en situation irrégulière totalise huit condamnations sur son casier judiciaire, en 2018 – 2019, pour vol, usage de stupéfiants, dégradation et violences en réunion.

La présidente du tribunal souhaite l’interroger sur sa personnalité. « J’ai rien à dire ! » Et pour sa défense ? « Rien à dire ! »

Anes Saïd Khebbeb repart en détention avec une nouvelle peine de trois mois de prison à son casier judiciaire.

Prochaine comparution dans quelques mois, pour répondre de la détention d’une arme à feu le 15 février 2020, un an avant l’agression de Christian Lantenois.

Toujours en rééducation, un an après

L’information judiciaire ouverte après l’agression de Christian Lantenois, le 27 février 2021, est toujours en cours. Une quinzaine de suspects sont actuellement impliqués dans ce dossier, le principal d’entre eux étant Anes Saïd Khebbeb, accusé d’être celui qui a frappé le photographe. Il a été mis en examen le 3 mars 2021 pour « tentative de meurtre aggravé » . D’autres mises en examen ont suivi, notamment après un coup de filet qui a visé au mois de mai treize membres de la bande. Tous remis en liberté sous contrôle judiciaire, ils sont essentiellement poursuivis pour « participation à un groupement en vue de commettre des violences ou des dégradations » .

Le jour des faits, une vingtaine d’individus s’étaient rassemblés sur le parking de la place Georges-Braque avec l’intention manifeste de partir en expédition contre une bande rivale. Christian Lantenois en avait été informé, dans un contexte alors marqué pas des affrontements récurrents à Croix-Rouge. Il était en approche à pied près du Quick, lorsque la bande l’avait repéré puis rattrapé sur le parking de la médiathèque. L’un des individus s’enfuyait avec l’appareil photo, volé par crainte de clichés compromettants, selon toute vraisemblance.

Hospitalisé plusieurs jours entre la vie et la mort, sorti du coma un mois après l’agression, Christian Lantenois, aujourd’hui âgé de 66 ans, a pu rentrer chez lui mais suit toujours une longue rééducation.

Fabrice Curlier

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l’union 220203a
En quête de bénévoles

À l’occasion d’Un Jour à l’Université, l’Urca cherche des bénévoles pour accueillir les lycéens sur les campus rémois du 7 au 11 février.

Mission : accueillir, accompagner campus Croix-Rouge et au Moulin de la Housse.

Contact bve@univ-reims.fr

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l’union 220202a
Aujourd’hui : Venez jouer !

À partir de 8 ans, partagez un moment ludique en découvrant les jeux de société mis à votre disposition.

Médiathèque Croix-Rouge, 19 rue Jean-Louis-Debar. Gratuit.

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l’union 220129a
Le centre-ville interdit aux supporters de Bastia

Reims – Bastia à Delaune ce samedi… Voilà une affiche qui rappelle de bien cuisants souvenirs, notamment au supporter corse Maxime Beux qui avait perdu un œil lors des échauffourées qui éclatèrent avec la police au centre-ville, après le match de Ligue 1 du 13 février 2016. Depuis, le policier accusé de l’avoir éborgné a été renvoyé devant la cour d’assises de la Marne tandis que les deux clubs ne s’étaient plus jamais rencontrés. Le tirage au sort des 8 es de finale de Coupe de France les remet face à face, ce samedi à 18 h 30. La préfecture de la Marne a pris un arrêté pour interdire la présence ostensible des visiteurs dans les rues de la ville. De 10 heures à 23 h 59, il sera donc interdit « à toute personne se prévalant de la qualité de supporter du SC Bastia » de paraître dans l’intégralité du centre-ville et dans un large secteur recouvrant les quartiers Sainte-Anne, Maison-Blanche, Wilson, Croix-Rouge et Courlancy.

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l’union 220128e
Mairies de proximité

Les mairies de Croix-Rouge et des Châtillons seront fermées les prochains jours. Les autres sites, Europe, Murigny et Orgeval, restent ouverts aux horaires habituels (sauf éventuel mouvement de grève). La mairie de proximité Croix-Rouge sera fermée ce vendredi 28 janvier. L’ouverture du samedi est maintenue. La mairie de proximité Châtillons sera, quant à elle, fermée jusqu’au samedi 5 février. En cas d’urgence, les usagers sont orientés sur la mairie de proximité Murigny.

Adresses et horaires d’ouverture des mairies de proximité : sur notre site web www.reims.fr

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l’union 220128d
Alerte au feu d’appartement

Hier vers 18 heures, des riverains ont aperçu de la « fumée » qui s’échappait d’un appartement de la rue Joliot-Curie au quartier Croix-Rouge. Ils ont légitimement pensé à un incendie.

Alertés, les sapeurs-pompiers sont arrivés en nombre, pour repartir assez rapidement : la fumée n’était que la vapeur d’une eau bien chaude qui s’écoulait d’un robinet…

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l’union 220128c
Chantier de la chaufferie à Croix-Rouge

Près de 100 tonnes ! C’est le poids des trois blocs qui constituent la structure globale de la future chaudière Bois B (bois de récupération) à Reims. Ces derniers ont été installés le 24 janvier sur le site de la chaufferie urbaine Croix-Rouge, un équipement du Grand Reims géré dans le cadre d’une délégation de service public par la Soccram, filiale locale d’ENGIE Solutions. Ces éléments déplacés au moyen de grues composent l’échangeur thermique de la future chaudière qui entrera en service en octobre 2022. Rappelons qu’un chantier d’ampleur, totalisant 19,8 M€ HT, est en cours pour permettre au réseau de chaleur urbaine de Reims de fournir l’automne prochain 20 000 équivalents-logements avec un taux de 90 % d’énergie renouvelable et de récupération. L’Ademe et le FEDE ont subventionné cette opération exemplaire, dans le Grand Est comme en France, à hauteur de 8,97 M€.

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l’union 220128b
UN JOUR A L’UNIVERSITÉ

Quelques jours après la JPO du samedi 29 janvier, l’URCA organise l’opération « Un jour à l’université ». Du 7 au 11 février, les lycéens sont invités à se mettre dans la peau d’un étudiant durant quelques heures, en suivant quelques cours, et à découvrir les campus Croix Rouge et Moulin de la Housse à Reims, l’EiSINe à Charleville-Mézières, l’IUT Reims-Châlons-Charleville, l’IUT et le campus des Comtes de Champagne à Troyes. Attention, le nombre de places est limité. Il faut donc impérativement s’inscrire sur le site internet de l’URCA (univ-reims.fr) avant le 31 janvier.

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l’union 220128a
Université : Des études avec les moyens du bord

C’est la misère à l’université
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Les bâtiments modulaires du campus Croix-Rouge prennent l’eau et sont balayés par les courants d’air. Ils devraient être définitivement fermés à la prochaine rentrée. Stéphanie Jayet
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Le quatrième étage du nouveau siège de l’université à Croix-Rouge est réservé aux bureaux de la présidence. Son aménagement est jugé onéreux par des agents qui travaillent dans les autres étages.
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Des bâtiments préfabriqués provisoires depuis des années et des salles de cours vétustes, l’université de Reims n’est pas présentable à tous les étages.

Face à la vétusté grandissante des bâtiments modulaires du campus Croix-Rouge et des salles d’informatique de celui du Moulin de la Housse, la présidence de l’université Reims Champagne-Ardenne répond.

Les étudiants les appellent les BM, pour bâtiments modulaires. Des dizaines de promotions de l’université de Reims ont suivi des cours dans ces préfabriqués posés au-delà du grand parking sur le campus Croix-Rouge. Censés fournir des salles provisoires, leur prochaine disparition est régulièrement annoncée, puis repoussée. En septembre dernier, ils avaient été fermés pour de bon, puis rouverts à cause d’un manque de salles disponibles sur le campus où les étudiants sont plus nombreux chaque année.

Des fuites d’eau les jours de pluie

Plusieurs générations ont leurs souvenirs des BM. Certains, comme Aya, y sont même attachés les trouvant plus intimes que d’autres salles. Ils sont aussi moins confortables. Alice, actuellement en master d’histoire, y a passé du temps. « Je me souviens d’une fuite d’eau un jour où il pleuvait beaucoup sur la table à côté de moi. J’avais dû changer de place car j’étais éclaboussée à chaque fois qu’une nouvelle goutte arrivait. Ces bâtiments sont mal isolés, il y fait très chaud à la belle saison et froid en hiver. Ils sont aussi mal équipés. Il n’y a souvent pas de vidéo-projecteur. » Anne-Évelyne, Ombeline et Michelle, trois étudiantes en lettres, confirment qu’il y a encore des fuites de temps en temps : « Il faut qu’il pleuve beaucoup et longtemps. On a aussi souvent des tables et des chaises cassées et beaucoup de courants d’air. Il faut être du côté du radiateur en hiver sinon il peut faire assez froid. Surtout quand la porte ne ferme plus correctement. » Les étudiants y sont parfois trop serrés : « L’autre jour, on était 30 dans la petite salle, je trouve que ce n’est pas très malin en pleine période d’épidémie » , estime une étudiante en première année d’histoire.

Ici, c’est la misère.

La crise sanitaire est pourtant l’une des raisons qui explique leur pérennité : « Compte tenu du contexte sanitaire, l’université a été contrainte de maintenir ouverts certains bâtiments modulaires, moins confortables que d’autres salles sur le campus. La fermeture de ceux-ci est progressive (actuellement 12 de ces bâtiments sont fermés) et seuls 3 bâtiments modulaires (soit 7 salles) accueillent encore des formations. À la rentrée 2022, l’université n’aura plus recours à ces salles » , indique la présidence de l’université.

Les salles des BM sont cosy à côté des salles de la licence d’informatique au campus sciences du Moulin de la Housse. On y accède comme on descend à la cave par deux escaliers qui aboutissent à un couloir sombre. De chaque côté, de petites pièces sont remplies d’étudiants serrés les uns aux autres, le nez sur leur ordinateur. Deux tables sont attachées par du scotch pour les consolider. Les chaises de classe en bois doivent dater des années soixante-dix. Toutes ne sont pas utilisables, sauf à risquer de passer au travers. Il manque des plaques au plafond et les murs sont tellement éraflés qu’ils font penser à des murs en carton. « C’est la misère ici » , lance un étudiant en montrant une photo des murs délabrés qu’il a prise avec son smartphone.

La rénovation est imminente selon la présidence de l’Urca : « Les salles informatiques mutualisées seront rénovées à partir de juin pour une mise en service en septembre 2022. Deux autres salles mutualisées informatiques seront réaménagées en 2022 (pour un montant global de 118 000 € + 20 000 € en informatique/audiovisuel). »

Rénovation attendue au Moulin de la Housse

Au campus science aussi, le provisoire a tendance à s’éterniser. Le bâtiment 7, fermé depuis 2011 pour des raisons de sécurité, est dans l’attente d’une rénovation qui tarde.

« Sa réhabilitation a commencé dans le cadre du plan de relance de l’État. Il comprendra entre autres : 9 salles de travaux dirigés, 15 salles de travail en groupe et 175 places mixtes entre coworking, détente et cafétéria. Il sera mutualisé et livré en septembre 2023 » , précise la présidence. Les enseignants du Moulin de la Housse ont appris la construction d’un nouveau bâtiment sur le budget 2022. Il s’appellera Totem et sera financé par les fonds propres de l’université. « Cette nouvelle est restée en travers de la gorge des équipes parce qu’il n’accueillera pas de salles de cours mais des structures institutionnelles » , indique un enseignant.

La présidence confirme l’existence du projet « Totem » actuellement en réflexion : « Il sera prochainement présenté aux instances de décision de notre établissement et à ses usagers. Aussi, aucune communication vers l’externe ne sera faite avant ces présentations. »

Les étudiants en informatique ne doivent pas trop compter s’y installer. Ils pourront se consoler en se disant que la qualité de l’enseignement est autrement plus importante que la peinture des murs.

Le contraste qui chagrine la communauté universitaire

Le quatrième étage du nouveau siège de l’université de Reims dans le quartier Croix-Rouge est un sujet de commérage à l’Urca. Il s’agit de l’étage de la présidence. Le coût de son ameublement est jugé déplacé par rapport aux moyens de l’établissement et aux besoins des étudiants et de la recherche.

Les quatre pages de factures font état d’un fauteuil à 1 600 euros, de chaises à 400 euros pièce, d’armoires à 1 700 euros l’unité pour un total de 43 000 euros dépensés à cet étage.

« Nous sommes tous ulcérés par ces dépenses d’argent public. D’autant plus que la présidence s’est barricadée à son étage. En effet, l’accès est verrouillé alors qu’il est libre aux autres étages. Les employés qui travaillent en bas voient passer les livreurs de repas provenant de restaurants, ce qui laisse penser qu’on ne se prive de rien au quatrième étage » , dénoncent des agents qui travaillent au siège.

“Le mobilier est identique sur l’ensemble des étages”

Ce contraste entre ce nouveau siège particulièrement confortable et certaines salles de cours vétustes depuis des décennies chagrine jusqu’aux enseignants sur les campus.

« Des achats de chaises, bureaux, etc., à tous les étages, ont été réalisés auprès de fournisseurs dans le cadre de marchés publics, auxquels nous sommes tenus juridiquement. Le montant total du mobilier du siège est de 700 000 € pour actuellement 175 personnes. La facture évoquée ici d’un montant de 43 175,08 € TTC soit 35 861,85 € HT, correspond à l’équipement d’une partie de l’étage 4 » , répond la présidence. Elle ajoute que le choix du mobilier a été fait dans le « milieu de gamme supérieur » . « Il s’agit d’un investissement destiné à des fonctions et non à des personnes. le mobilier des différents bureaux est identique pour tous les personnels sur l’ensemble des étages. » L’équipe de Guillaume Gellé n’admet pas que l’opprobre puisse être jeté sur le train de vie de la présidence. « Nous n’acceptons pas de telles insinuations. Depuis 2015, le budget de la présidence a été réduit en moyenne de 40 %, celui-ci est de 75 000 € (prévisionnel) pour 2022. À savoir que ce budget prévisionnel est le même que pour les années 2020 et 2021, dont l’exécution n’a été faite qu’à hauteur d’environ 65 % compte tenu du contexte sanitaire. »

Un service aux données confidentielles

Concernant l’accès verrouillé au 4 e étage : « L’accès se fait sur rendez-vous, en raison du caractère confidentiel des données qui y circulent. Cependant, les personnels amenés à travailler directement avec l’équipe de direction ont un accès direct, ce qui représente une centaine de personnes. Nous sommes donc très loin d’un accès verrouillé, et constatons qu’il s’agit là d’une information erronée. »

Essai politique dédié aux bâtiments modulaires

Adrien Bauchart, syndicaliste étudiant, membre de la France Insoumise dans les Ardennes a pris la plume pour évoquer les bâtiments modulaires, dits BM. « Il y a une grosse dizaine d’années, l’un des bâtiments du campus Croix-Rouge menaçait de s’effondrer. C’est pourquoi les instances décisionnelles de l’université avaient décidé de mettre en place une situation de secours : les bâtiments modulaires. C’était une mesure temporaire normalement. Mais à la fac, le temporaire dure dix ans, ou plus. Chaque année leur destruction est annoncée, mais cela dure. Et cette situation est difficile à supporter pour les enseignants et les étudiants qui subissent cette insalubrité. Suivre un cours dans ces « BM » les soirs d’hiver, ce n’est pas la joie. Imaginez-vous étudier dans un préfabriqué où l’eau de la tempête ruisselle entre vos pieds, le vent qui, par sa seule ardeur, réussit à claquer une fenêtre ou une porte. Et tandis que le vent et la pluie s’invitent au cours, le bruissement sourd de la pluie que l’on entend choir sur le fragile plafond donne l’ambiance qui y règne. Si en plus la nuit est déjà tombée, l’atmosphère est pesante.

Le report de la fermeture de ces bâtiments modulaires est la preuve du manque de moyens des universités, et le malheureux résultat de la loi « LRU » de 2007 portée par Mme Pécresse, sur l’autonomisation des universités. Ces dernières doivent sans cesse chercher ses financements, et bien souvent faire des choix. »

L’essentiel

Le nombre d’étudiants augmente plus vite que les moyens à l’université de Reims.

À Croix-Rouge , les élèves étudient encore dans des bâtiments modulaires devenus vétustes.

Les salles d’informatique du campus science sont dignes d’un pays en voie de développement.

À côté de cela , l’ameublement du nouveau siège de l’université, aux factures jugées onéreuses, fait débat.

Catherine Frey


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