Revue de presse sur le quartier Croix-Rouge - articles - février 2021.



Quelques articles ne proviennent pas du journal « L’union » ; l’origine est alors indiquée par le lien en tête d’article.

Les notes de bas de page [ ] sont du rédacteur.

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insolite : Sacrée découverte à la déchetterie

Photo prise lors de l’agression de Christian Lantenois.
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Christian Lantenois a débuté à L’union au milieu des années 80.


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FAITS DIVERS : Enquête ouverte pour tentative de meurtre d’un journaliste L’un de nos confrères photographes a été grièvement blessé, hier, lors d’un reportage. Son pronostic

vital était engagé samedi soir. Le parquet de Reims a ouvert une enquête pour tentative de meurtre.

Ce samedi après-midi avait bien commencé. Le soleil réchauffait l’atmosphère de cette avant-dernière journée de février. À L’union, dans notre bâtiment flambant neuf de la zone Colbert, l’ambiance était détendue. À 14 h 30, Christian, notre confrère photographe, qui avait couvert la veille un match de basket, s’accordait une courte pause entre deux reportages. Sabine (*), l’une des journalistes de permanence, chargée des faits divers, allait enfin pouvoir déjeuner sur place ! Mais à peine s’est-elle éloignée du bureau que son téléphone a sonné, plusieurs fois de suite, de façon insistante.

Un habitant de Croix-Rouge voulait lui faire part de très fortes tensions dans le quartier. « Faut que j’aille sur place, il y a, paraît-il, un problème avec des bandes de jeunes » , dit-elle. « Je t’accompagne ! » , propose aussitôt Christian, ce passionné de terrain, toujours prêt à rendre service. « Je peux y aller toute seule » , insiste Sabine, en avançant qu’il faut se montrer prudent et se faire discret à Croix-Rouge quand les esprits s’échauffent. « Je vais d’ailleurs prendre la voiture banalisée pour ne pas me faire repérer » , lâche la jeune femme. Mais Christian, qui n’a jamais manqué de courage, insiste. Il a, lui aussi, pris la direction du quartier Croix-Rouge, dans une voiture aux couleurs de L’union.

En grande détresse, à côté de la voiture floquée L’union

Sur place, les deux reporters sont restés à distance l’un de l’autre, toujours dans un souci de discrétion. Ce qui s’est ensuite passé est très difficile à savoir, d’autant qu’il reste encore de nombreuses zones d’ombre et que l’enquête était loin d’être bouclée, samedi soir. Mais ce qui est certain, c’est que notre confrère photographe a été retrouvé en grande détresse, à côté de sa voiture, à proximité de la médiathèque Croix-Rouge.

« Il était 15 h 15 ou 15 h 30 quand je me suis garée sur le parking de la médiathèque , raconte Marie-Lyne F., une habitante de la Cerisaie, qui vient régulièrement à Croix-Rouge. Quand je suis sortie de mon véhicule, j’ai entendu des gémissements. C’est alors que j’ai découvert avec effroi votre photographe que je connais et que j’ai reconnu. Il était allongé au sol. La porte de la voiture L’union était ouverte. Au départ, j’ai cru qu’il avait eu un malaise mais un homme de 40 ou 50 ans qui se trouvait à côté de lui m’a dit qu’il avait été blessé par trois hommes qui étaient partis avec son appareil photo. » La femme poursuit : « Au bout d’environ vingt minutes, les pompiers puis le Samu sont enfin arrivés. Cela m’a paru une éternité ! » Matthieu Bourrette, le procureur de la République de Reims, s’est rendu sur place en milieu d’après-midi avec sa collègue de permanence. « Le pronostic vital de la victime est engagé » , a-t-il indiqué, en précisant qu’ « il est trop tôt pour avoir des informations précises sur ses blessures » . Reste que les enquêteurs ont tout de suite su qu’il ne s’agissait pas d’un accident. Matthieu Bourrette a d’ailleurs ouvert une enquête pour tentative de meurtre, laquelle a été confiée à la Sûreté départementale. Selon le procureur, les faits ont eu lieu vers 15 heures. Samedi à 19 heures, il n’y avait pas encore eu d’interpellation. « On vérifie tout » , a dit samedi soir Matthieu Bourrette, en faisant notamment référence aux caméras de surveillance installées dans le quartier. « Il semble que du matériel photo ait été détruit » , a-t-il ajouté.

Des coups de feu ?

À propos des rassemblements de jeunes qui ont été à l’origine du reportage à Croix-Rouge de Christian et Sabine, Matthieu Bourrette a indiqué que lorsqu’il s’est rendu à proximité de la médiathèque à 16 heures, il ne restait que « de petits groupes épars » .

D’après des témoignages qui ne peuvent pas encore être vérifiés par les enquêteurs, trois coups de feu auraient été entendus samedi dès 13 h 30, près du magasin Spar qui se trouve avenue Bonaparte, dans le secteur « Pays de France ». Un témoin dit avoir vu un automobiliste encagoulé tirer sur une voiture, sans faire de victime. C’est ce premier acte de violence qui aurait provoqué, une heure plus tard, le rassemblement d’une trentaine de jeunes, voire davantage, près de la médiathèque Croix-Rouge. Ces derniers auraient été vus avec des extincteurs, des barres de fer et de clubs de golf. Samedi soir, on a d’ailleurs appris qu’un directeur de magasin de Décathlon à Reims avait appelé la police pour signaler que des jeunes étaient récemment venus acheter un nombre impressionnant de clubs de golf…

* Nous avons utilisé un prénom d’emprunt afin de préserver la sécurité de notre consœur.

Les faits

Samedi 27 février, 14 h 30 , une rédactrice et un photographe sont alertés de fortes tensions entre bandes de jeunes dans le quartier Croix-Rouge.

Par mesure de précaution , les journalistes décident de partir séparément, à deux voitures, dont une banalisée.

Placé en retrait, le photographe est toutefois repéré par des individus qui l’ont agressé.

Le procureur de la République de Reims a ouvert une enquête pour tentative de meurtre.

Cette affaire a suscité une vague de réactions jusqu’au plus haut niveau de l’État.

Valérie Coulet

Contexte délicat depuis le début des vacances

Xavier Albertini, adjoint au maire de Reims en charge de la sécurité, livre le contexte régnant à Reims. « Depuis le début des vacances scolaires, voilà une semaine, marquées par le beau temps, de nombreux rassemblements de jeunes se tiennent sur le domaine public. Ces regroupements se soldent parfois par des affrontements, des rixes nécessitant l’intervention conjointe des polices nationale et municipale, alertées par la vidéo protection. De plus, pour prévenir ces affrontements, des forces de l’ordre sont aussi prépositionnées. Ce phénomène est démultiplié par le besoin de décompression après le confinement et en raison du couvre-feu. Ces rixes sont apparemment liées à des problèmes de territoires, parfois à la défense d’intérêts illicites. Ce sont souvent des jeunes de 13 à 17 ans, qui se rassemblent avant d’aller s’affronter avec un sentiment d’impunité quand la majorité des habitants de ces quartiers veut simplement vivre en paix. »

« La Ville, avec les bailleurs sociaux, les forces de l’ordre et la justice, réalisent un très important travail de fond, car nous ne pouvons pas reculer, sans quoi c’est notre République que l’on détruit. »

Un dingue de boulot

Qui s’est rendu à une rencontre sportive dans la Marne, l’Aisne et les Ardennes a sûrement croisé Christian Lantenois sans le savoir, tant il a couvert de matchs depuis le bord du terrain, boîtier en mains. Christian adore son métier de photographe de presse, notamment couvrir l’actualité sportive. C’est par cette porte qu’il a débuté à L’union au milieu des années 80, comme correspondant, avant d’être embauché en 1993. La photo, c’est sa vie, car avant d’entrer à L’union-L’Ardennais, il a travaillé dans un magasin de photo, puis pour un photographe, réalisant notamment les traditionnelles photos de classe dans les établissements scolaires. Il a d’ailleurs transmis sa passion à l’un de ses fils, Édouard, qui a aussi signé des clichés dans nos pages, étant désormais journaliste chez nos confrères du Progrès en région lyonnaise.

Né en juillet 1955, Christian aurait pu lever le pied après l’accident cardiaque qu’il a enduré en septembre 2018, devant le Parc des Princes à Paris, alors qu’il allait couvrir un match du Stade de Reims, « son » Stade de Reims, face au Paris Saint-Germain. Et, quatre mois seulement après ce lourd accident, il revenait, avec son boîtier et ses objectifs, à la rédaction pour couvrir l’actualité, sportive ou non, retrouvant en plus des journalistes de L’union et L’Ardennais, les collègues des autres médias locaux avec qui il entretient de solides amitiés.

Jovial, passionné, « dingue de boulot », toujours prêt à partir en reportage, surtout quand ce n’était pas inscrit au programme comme hier après-midi, Christian, c’est le photographe rêvé des rédacteurs, toujours en alerte pour aller immortaliser un événement et le livrer, à vous lecteurs, dans nos colonnes. Un témoin de notre société. Il en paye aujourd’hui, si injustement, le prix.

Frédéric Gouis

presse : Comment nous travaillons sur les faits divers

Même si nous ne sommes pas envoyés sur des conflits armés à l’étranger, une prudence et une attention soutenue sont nécessaires dans la couverture des faits divers locaux. Deux confrères détaillent les précautions prises sur le théâtre de ces événements afin de les relater.

Partir en reportage sur un fait divers, ce n’est pas aller relater un conseil municipal, une rencontre sportive ou l’inauguration d’un nouveau pont… Le fait divers vous fait parfois côtoyer la mort. Un accident routier, un homicide… Vous devez alors faire preuve de détachement, tenter de ne pas vous laisser envahir par l’émotion, pour relater les faits avec précaution et respect des victimes, sans tomber dans le voyeurisme.

Et puis, il est un autre type de faits divers, celui lors duquel vous pouvez devenir la cible. Pendant une manifestation, une rixe, une émeute. Fabrice Curlier, spécialiste des faits divers au sein de notre rédaction à Reims depuis le siècle dernier, s’entoure de précautions. « Déjà, je n’interviens qu’avec un véhicule non floqué au nom du journal. Ensuite, pour chaque quartier, j’ai des endroits tranquilles, à l’écart des endroits les plus chauds, où laisser le véhicule, pour éviter de me faire repérer. Je termine le trajet à pied jusqu’au lieu de l’incident. Forcément, je n’ai pas de carnet à la main ou de stylo, seulement un petit appareil photo dans une poche. Le but est de se faire le plus discret possible, de ne pas montrer que je suis journaliste. Après, je sais bien que les auteurs de faits divers ne sont pas bêtes. Depuis le temps, je les connais de vue, eux aussi me connaissent… »

Au-delà de ces prudences préliminaires, c’est ensuite sur le lieu de l’incident que Fabrice Curlier redouble de vigilance. « Je scrute pour savoir où sont placées les forces de l’ordre et les pompiers. Je me dirige alors vers eux pour bénéficier de leur protection en cas de problème. Après, s’ils ne sont pas encore arrivés, je regarde les attroupements. Je m’écarte bien sûr de ceux que je juge les plus inquiétants, me rapprochant à l’inverse de ceux constitués parfois par des familles et apparaissant plus calmes. »

Au fil des années, notre journaliste « faits-diversier », comme nous l’appelons dans notre jargon, mesure la situation. « Dans certains quartiers, il faut savoir que vous êtes dans un territoire où vous n’êtes pas le bienvenu, le risque y est permanent pour ceux qui arrivent de l’extérieur comme nous. Journalistes, nous sommes assimilés aux autorités, des collabos des forces de l’ordre… »

Autre point de vue, celui d’un photographe, cette fois-ci. Photographe à L’union depuis 1985, Hervé Oudin a aussi couvert des dizaines de faits divers. « Lors des émeutes à Bernon, un quartier d’Épernay, en 2010, ou à Vitry-le-François (en 2008), vous savez à l’avance que l’atmosphère est très chaude, que cela va être risqué. » Lui non plus ne sort alors pas son gros boîtier, ayant un petit appareil photo plus discret pour ne pas attirer l’attention.

Car, « dans ces quartiers difficiles, vous savez que, si c’est tranquille le matin, dès l’après-midi cela peu vite devenir dangereux car les journalistes sont considérés comme des voyeurs ». Une situation qui s’est aussi reproduite lors du mouvement des gilets jaunes : « C’était haro sur la presse, avec des situations parfois très tendues. »

Frédéric Gouis

Une charte pour les faits divers

Notre rédaction dispose d’une charte qui précise les modalités de traitement et de suivi des faits divers et de la justice. Ce document commun pose les grands principes auxquels les journalistes s’engagent et qui assurent une homogénéité et une équité dans le traitement des faits. Attitude sur le terrain, protection des sources, droit de suite… tous les aspects du reportage sont évoqués. Le document est en outre régulièrement réactualisé.

L’éditorial de Géraldine Baehr-Pastor et Carole Lardot, rédactrices en chef : Rien ni personne n’entravera notre volonté d’informer

La rédaction et la direction générale de L’union-L’Ardennais condamnent avec la plus grande fermeté l’agression inacceptable dont notre photographe, Christian Lantenois, a été victime ce samedi dans l’exercice de ses fonctions. Alerté d’une rixe dans le quartier Croix-Rouge de Reims, ce photographe chevronné, qui connaît parfaitement le terrain, s’est rendu sur place avec l’une de nos consœurs pour constater les faits et rendre compte du climat de tension qui règne dans la cité. Selon les premiers éléments dont nous disposons, il a été lâchement et violemment pris à partie alors qu’il se trouvait seul. À l’heure où nous bouclons ces lignes, son état de santé est extrêmement préoccupant. Nous lui apportons, ainsi qu’à sa famille, tout notre soutien et notre solidarité. Nos pensées vont également à notre consœur, choquée, qui était aux côtés de Christian quand les secours l’ont pris en charge. Cette agression n’est pas le fruit du hasard : voiture du journal repérée, appareil photo brisé, c’est bel et bien le journaliste qui était visé. Notre profession, pilier de notre démocratie, ne pliera pas face aux insultes, tentatives d’intimidation et autres pressions dont elle est régulièrement la cible. Rien ni personne n’entravera notre volonté d’informer, ni notre liberté d’agir et de rendre compte de l’actualité. Renoncer à ce reportage, c’était nier que la violence est une réalité que vivent 25 000 habitants de ce quartier. Renoncer à ce reportage, c’était fermer les yeux, abandonner un pan de territoire et ceux qui y vivent. Renoncer, c’était trahir la réalité, et faire tomber définitivement dans l’oubli le quotidien de milliers de citoyens. Nous ne renoncerons jamais à exercer notre métier. Depuis plus de 75 ans, nos journalistes sont sur le terrain pour témoigner de ce qu’ils observent. Rien ni personne n’entravera notre volonté d’informer, ni notre liberté d’agir, d’écrire, de penser et d’être l’un des garants de notre démocratie. Ce samedi, un pas de plus a été franchi dans l’inacceptable. Pour notre rédaction, cette réalité est insupportable. Une plainte va être déposée, nous espérons que les auteurs des faits seront rapidement identifiés, interpellés et condamnés.

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l’union 210226b
SOLIDARITÉ : Tous au chevet de la génération sacrifiée

Une distribution de masques estampillés « I Love Campus » était organisée mardi à la bibliothèque universitaire de Croix-Rouge. Aurélien Laudy
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Privés de salles de travail, certains jeunes gens profitent du beau temps pour étudier en extérieur. Aurélien Laudy
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Près de 650 étudiants sont venus mercredi à Tinqueux pour récupérer un sac de courses alimentaires ou d’hygiène distribué gratuitement. Aurélien Laudy
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La détresse des étudiants, amputés par le Covid-19 de ce qui est communément décrit comme les meilleures années d’une vie, entraîne depuis quelque temps un important mouvement de solidarité. Grandes surfaces, commerçants, élus… tous se mobilisent pour leur venir en aide.

Si les soignants étaient les héros du premier confinement, la bienveillance des pouvoirs publics et de la société se concentre désormais sur les étudiants. Paniers repas, cours de sport ou encore coupes de cheveux gratuits, les opérations en faveur des hôpitaux se sont déroutées vers les campus. La jeunesse autrefois jugée irresponsable est devenue l’un des grands blessés de cette guerre contre le Covid-19. Rapports et témoignages publiés ces derniers mois ont sonné l’alerte générale. Mairie, association, grande distribution, entrepreneurs… Tous veulent venir au secours de cette génération « sacrifiée » .

Ça fait grave plaisir

Mercredi en fin de journée, le soleil rasant ébloui la dizaine d’étudiants réunis en file indienne devant Carrefour Tinqueux. « Vous arrivez après la guerre » , s’exclame Audrey François. Depuis 10 heures, la directrice de l’hypermarché, épaulée par des commerçants de la galerie marchande fermée, accueille les étudiants pour distribuer les denrées collectées le week-end dernier. Le stock de 1 300 sacs de produits d’hygiène et alimentaires constitué la veille a été dévalisé. Pour satisfaire les quelque 650 jeunes gens venus pour l’occasion, « on a dû compléter avec la réserve du magasin. »

Carte étudiante montrée et domaine d’études décliné – « pour savoir quels secteurs sont les plus concernés. » – ces clients d’un jour peuvent récupérer les provisions.

« Ça fait grave plaisir , lâche Nina, 21 ans. On en a besoin. » En plein Covid, difficile pour cette étudiante marocaine et sa compatriote Yasmine, toutes deux arrivées sur le territoire en septembre pour effectuer leur première année d’école de commerce, de trouver une alternance « et même un stage » . Remplir le frigo « mais aussi payer les factures, le loyer et les frais de scolarité » est compliqué.

Un constat partagé par Nicoleta et Anisoara, 22 ans. Les deux colocataires ont quitté il y a quatre ans leur Moldavie natale direction la cité des sacres et sa faculté de médecine. Pour faire bouillir la marmite, les deux femmes envisageaient de prendre un job étudiant sur le temps libre qu’offre cette année précédant l’externat. Un certain virus a tout chamboulé. « On n’a que la bourse pour vivre, c’est compliqué. » Les madeleines, compotes, céréales et pâtes glissées dans le sac en papier sont plus que bienvenus.

Remplir les ventres mais aussi réchauffer les cœurs. À plusieurs heures de vol de leur famille, ces étrangères se sentent plus que jamais isolées. « Les billets d’avion sont chers » , regrette Nina. Les cours en distanciels ne permettent pas « de se faire des amis » , soupire sa camarade Yasmine. « Avec la fermeture des bars, des cinémas, des restaurants… on fait aussi moins de rencontre. Et on travaille peu notre français. » , s’exaspère Anisoara.

Totalement perdus

Lucie a beau habiter à une heure de sa belle ville de Soissons, toujours est-il que l’étudiante en première année commune aux études de santé (Paces), option économie et gestion, est « totalement perdue » . Le visio-boulot-dodo déboussole la jeune femme : « Je ne suis pas intégrée dans ma promo car dès la rentrée les cours avaient été enregistrés en vidéo. »

Les interactions avec les enseignants et ses camarades sont circonscrits aux travaux dirigés. Résultat, « Je ne connais pas grand monde dans ma promo. »

« On a l’impression de perdre des années » , résume un peu plus loin Anaïs. Après un an d’une vie entre parenthèses, l’étudiante en diététique de 21 ans confesse parfois « ne plus (se) rendre compte » de la situation. Signe d’une certaine résilience.

Alice Beckel (avec Alice Renard)

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l’union 210226a
insolite : Sacrée découverte à la déchetterie

L’ouvrage trouvé à la poubelle est assez exceptionnel : il s’agit d’un livre d’heures datant de plus d’un siècle orné d’enluminures et d’aquarelles réalisées à la main.
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Il y a bien des années, un Rémois a déniché un trésor dans le bac d’une déchetterie : un livre ancien, unique, rempli d’aquarelles et d’enluminures. Aujourd’hui, il souhaite le rendre aux descendants de ce Lucien qui s’appliqua jadis à décorer ces pages.

Il n’avait pas vraiment le droit, mais c’était trop tentant. Il y a un peu plus d’une quinzaine d’années, Patrick a déniché un bel objet… à la déchetterie de Croix-Rouge. « C’était l’époque où on jetait les papiers dans des bacs accessibles. Ce n’était pas autorisé, je le savais bien, mais quand j’y allais, je revenais parfois avec des revues. Bien souvent, je les rapportais quelques jours après d’ailleurs… Mais ce jour-là, c’était le 29 janvier 2005, je suis tombé sur un livre d’heures magnifique (lire aussi par ailleurs). Impossible de le laisser partir à la poubelle. »

L’ouvrage est en effet exceptionnel : il s’agit d’un ensemble d’une quarantaine de pages, non-reliées, dédiées à être mises en couleur par le propriétaire du livre, un peu comme un coloriage pour créatif maîtrisant l’art de l’enluminure et de l’aquarelle. « Il n’est pas tout à fait complet. Mais c’est fantastiquement bien réalisé, par quelqu’un qui a eu un réel souci du détail et une patience extraordinaire. On dirait parfois que son pinceau n’avait qu’un poil tellement son travail est précis. »

Une lettre glissée à l’intérieur

Longtemps, Patrick a conservé ce « trésor » sur une étagère de sa coquette maison du quartier Val-de-Murigny. « J’ai toujours été intrigué par ce livret. Et puis, je me dis qu’il avait peut-être été jeté par inadvertance et que ça ferait plaisir à une famille de le retrouver… » Aussi notre Rémois souhaite le rendre aux descendants de son propriétaire. Car en feuilletant l’ouvrage, Patrick a découvert une lettre glissée à l’intérieur.

Datée du 17 juin 1995, elle s’adresse à un certain Nicolas. « C’est très touchant et un peu triste à la fois. C’est un grand-père qui s’adresse à son petit-fils. Il lui écrit pourquoi il lui transmet ce livre à l’occasion de sa communion solennelle. » L’aïeul explique que cette « œuvre » a été « ornée » par l’arrière-grand-père de Nicolas, Lucien N., qui l’a commencée avant la guerre de 1914 et qui n’a « malheureusement pas pu l’achever ».

À la recherche des descendants de Lucien

Passionné de généalogie, Patrick a bien essayé de retrouver lui-même les descendants de ce Lucien. Selon ses recherches, il s’agirait sans doute « d’un ancien militaire » . Mais il n’a pas réussi à entrer en contact avec sa famille. « Ce document est tellement beau ! J’aimerais vraiment le remettre à l’un de ses descendants. La personne, qui l’a jeté en 2005, regrette peut-être son geste aujourd’hui… » Patrick s’interroge également sur le devenir de ces « papiers » qui sont déposés en déchetterie (lire aussi par ailleurs) et qui « pour certains ont une valeur historique ou même financière. Il y a parfois des trésors là-dedans. Sont-ils passés au crible ? Je sais bien que les agents ne sont pas payés pour faire de la récupération mais ça me perturbe un peu de savoir que de beaux bouquins comme celui-ci puissent partir en fumée… » Contact : arenard@lunion.fr

Alice Renard

C’est quoi un livre d’heures ?

Un livre d’heures est un ouvrage destiné aux fidèles catholiques. En complément de ce recueil de prières liées aux heures de la journée, il comprend généralement un calendrier pour suivre l’évolution de la liturgie tout au long de l’année, mais aussi parfois des psaumes, les évangiles ainsi que des offices particuliers. L’exemplaire trouvé à la déchetterie de Croix-Rouge consiste en un « texte imprimé avec grandes marges pour être dessiné et enluminé », comme indiqué sur sa couverture. Edité par Desgodets et Gérard, une maison parisienne, il date sans doute de la fin du XIX e ou du début du XX e siècle.

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l’union 210224b
Séances de sport gratuites pour les étudiants.

« Pratik Students » organisées par la Ville de Reims, tous les mercredis de 15 h 30 à 16 h 30 et les jeudis de 16 h 30 à 17 h 30 au complexe Géo-André.

Ouvertes à tous les étudiants de Reims, inscription au préalable sur un calendrier Doodle via le site de la ville ou en appelant le 06 26 24 50 08.

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l’union 210224a
faits divers : Au cœur de la bagarre générale à Croix-Rouge : Je me suis mise à trembler de partout

L’avenue Bonaparte, dans le quartier Croix-du-Sud, avait retrouvé, hier après-midi, une fragile tranquillité, après avoir été, la veille, le terrain d’une bagarre regroupant 70 individus. O.D.
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Bloquée avec sa famille au moment de l’affrontement entre bandes rivales, lundi, avenue Bonaparte, une jeune femme raconte la peur qui a été la sienne alors qu’elle avait ses enfants avec elle. « Cette insécurité m’inquiète de plus en plus », confie-t-elle.

Vingt-quatre heures après l’affrontement qui a éclaté entre deux bandes rivales, lundi après-midi, l’avenue Bonaparte avait retrouvé, hier, une forme de sérénité. Plusieurs grappes de jeunes discutent sur le trottoir. Doudounes et cigarettes. En face, on fait la queue pour entrer à la poste. D’autres attendent le tramway à la station Arago. Plus loin, autour du presbytère Saint-Bruno, quelques familles profitent du soleil. Une poubelle est renversée, sur le trottoir, à deux pas de l’allée des Landais, mais rien par ailleurs ne témoigne des soubresauts de la veille. Habitante du quartier depuis quinze ans maintenant, Vanessa, 32 ans, a pourtant du mal à s’en remettre. Si elle est habituée à la vie au milieu des tours, cette rixe l’a éprouvée.

Retour sur les faits : ce lundi, en milieu d’après-midi, elle circule en voiture avec son mari et ses quatre enfants, après avoir récupéré le petit dernier à la crèche.

« Arrivés vers la pharmacie de Croix-du-Sud, au rond-point, nous avons remarqué une agitation inhabituelle mais sans plus. Nous avons cherché une place pour nous garer comme d’ordinaire. Mais une fois avenue Bonaparte, au niveau du passage piéton de l’église Saint-Bruno , notre voiture s’est trouvée à l’arrêt forcé car il y avait plein d’individus, dont certains portaient des cagoules » , raconte Vanessa.

Le spectacle est ahurissant. « D’un coup, ils se sont jetés les uns sur les autres, en se donnant des coups de poing » , poursuit la jeune trentenaire, qui aperçoit alors, au milieu de la cohue, « une machette aussi grande que [son] bras » . Malgré la stupeur, elle fait au mieux pour protéger ses enfants : « Je leur ai dit de fermer les yeux, alors que je voyais un individu se procurer un panneau de signalisation pour se défendre et attaquer les autres. C’était comme une scène de film. Certains avaient des gazeuses. » Finalement, la voiture réussit à s’extirper de l’émeute pour aller se garer un peu plus loin. Mais les ennuis ne sont pas finis.

Les enfants paniqués

« On a essayé de rentrer chez nous, mais c’était impossible. Un jeune homme du quartier est venu nous voir pour nous dire de faire attention avec nos enfants. Il nous a dit que les individus venus en découdre avec les jeunes de Croix-du-Sud étaient armés. L’odeur du gaz lacrymogène était très prenante. »

Père, mère et enfants attendent un peu, le temps que les belligérants se déplacent. « Ensuite, on a vite traversé les rails du tram pour arriver à la porte de notre immeuble sains et saufs, relate Vanessa. Les enfants sont rentrés, puis mon mari et moi. À ce moment-là, on a entendu un premier tir. Je me suis mise à trembler de partout. Deux jeunes hommes sont entrés dans le hall car ils ont eu peur, eux aussi. Nous avons regagné notre appartement et là encore, nous avons entendu dehors des tirs à répétition. Je vous laisse imaginer la panique de mes enfants… » Le calme reviendra au bout de plusieurs longues minutes.

Une balle perdue est vite arrivée

La rixe n’est pas une première – « ça arrive quand même de temps en temps » –, mais Vanessa n’a jamais eu de telles frayeurs : « Bien sûr, j’ai déjà vu des bagarres similaires de mes fenêtres. Mais c’est la première fois que je suis tombée face à ce genre de personnes en rentrant chez moi. Je veux mettre en avant cet événement car il y a ici énormément d’enfants qui sortent seuls. Il faut reconnaître que c’est dangereux, il faut le dire. Une balle perdue est vite arrivée. Cette insécurité m’inquiète de plus en plus. » Une insécurité qui n’a pourtant rien d’inédit. Hier, les commentaires sur Facebook étaient empreints de fatalisme. Parmi eux, celui d’un homme : « J’ai quitté le quartier en 1993. Il y avait déjà les mêmes soucis. »

tragique actualité

Les rixes entre bandes ne se limitent pas toujours à des contusions ou des menaces. Lundi, alors qu’on s’affrontait à Croix-du-Sud, une collégienne a été tuée d’un coup de couteau dans l’Essonne. Elle avait 14 ans. Hier, bis repetita. Un garçon du même âge a succombé, le thorax perforé.

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l’union 210223a
Bagarre entre bandes rivales à Croix-Rouge

En milieu d’après-midi, une rixe a éclaté rassemblant au total quelque 70 individus, avenue Bonaparte. Illustration.
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Reims Deux bandes rivales sont venues en découdre en pleine rue, séparées par les forces de l’ordre, ce lundi. Deux individus auraient été interpellés.

Le quartier Croix-Rouge a été de nouveau agité ce lundi après-midi au niveau de l’avenue du Général-Bonaparte, à proximité du rond-point faisant la jonction avec l’avenue Léon-Blum. En milieu d’après-midi, une rixe a éclaté entre ce qui semble être deux bandes rivales, rassemblant au total quelque 70 individus. Un rassemblement spectaculaire qui a alerté les badauds. Selon plusieurs témoignages, les antagonistes étaient munis d’objets contondants, comme des manches de pioche ainsi que des barres de fer.

Alertés par les caméras de vidéosurveillance, policiers nationaux et municipaux sont venus sur place rapidement pour mettre un terme à cette bagarre décousue au beau milieu de l’espace public. Deux des participants auraient été interpellés, mais il n’y aurait pas de blessé grave. Sur place, un témoin évoquait une scène néanmoins « très impressionnante » .

Après 17 heures, la situation est revenue progressivement au calme. Des grappes de jeunes ont continué de squatter l’avenue Bonaparte jusqu’au couvre-feu, les forces de l’ordre assurant des passages pour veiller à ce que les échauffourées ne reprennent pas. Voyageant dans le tramway au plus fort de cet affrontement, une jeune femme raconte : « On ne s’est pas sentis menacés à l’intérieur du tramway, ce n’était pas non plus la guérilla, mais les gens autour de moi ont été surpris. On s’est demandé ce qu’il se passait, on voyait beaucoup de monde des deux côtés. »

Une enquête est en cours auprès des services de police pour faire la lumière sur ces incidents.

Ce début de vacances d’hiver est décidément mouvementé dans les quartiers de la ville. Dans la nuit de vendredi à samedi, des tirs de mortiers ont été signalés, dans le secteur d’Orgeval cette fois, conduisant à cinq interpellations alors qu’une trentaine d’individus étaient rassemblés sur la voie publique. L’occasion pour l’adjoint au maire Xavier Albertini, chargé de la sécurité, « de rendre hommage au difficile travail des policiers. »

Olivier Durand

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l’union 210222a
La police interrompt un barbecue sauvage

Ce samedi, les rayons du soleil ont donné des idées à une cinquantaine d’habitants du quartier Croix-Rouge.

Rassemblés autour d’un barbecue sauvage rue Legros, ils espéraient pouvoir passer la soirée en toute convivialité. Une pratique déjà interdite sur la voie publique en temps ordinaire.

À leur arrivée un peu après 18 heures, les policiers ont commencé par essuyer des insultes. Une grande partie des fêtards a pris ensuite la poudre d’escampette. Mais six d’entre eux n’ont pas couru assez vite. Contrôlés, ils ont été verbalisés pour non-respect du couvre-feu : une amende qui s’élève à 135 €.

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l’union 210219b
Des séances de sport gratuites pour les étudiants

 

 

La Ville lance « Pratik Students », des séances de sport gratuites en extérieur dédiées aux étudiants, à partir de ce mercredi 17 février.

Elles se dérouleront tous les mercredis de 15 h 30 à 16 h 30 et les jeudis de 16 h 30 à 17 h 30 au complexe Géo-André.

Tous les étudiants de Reims peuvent y participer en s’inscrivant préalablement sur un calendrier Doodle, accessible via le site de la ville, ou en appelant le 03 26 24 50 08.

Une quinzaine de séances de sport sont déjà ouvertes.

 

 

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l’union 210219a
Faits divers : Plusieurs accidents en ville

Les ambulances ont évacué plusieurs blessés hier.
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Plusieurs accidents ont émaillé la journée d’hier à Reims. Le premier s’est produit à 8 h 45 rue de Chevigné, entre une voiture et un vélo. Le cycliste est légèrement blessé. Sur les coups de 11 heures, la conductrice d’une Citroën a grillé le feu rouge au carrefour des rues Clovis et Hincmar. Elle a percuté un véhicule frigorifique qui transportait des plats préparés. La dame se plaignait d’une hanche.

Du gasoil sur la chaussée

Trente minutes plus tard, une Opel Corsa et un scooter se sont percutés au carrefour François-Arago/Frédéric-et-Irène-Joliot-Curie. L’Opel arrivait de la rue François-Arago. Elle avait la priorité pour tourner à gauche rue Frédéric-et-Irène-Joliot-Curie lorsque le scooter est venu la percuter. Le pilote âgé de 31 ans était accompagné d’une passagère de 44 ans. Le premier est blessé aux jambes et au ventre, la seconde est moins touchée. Les blessures du jeune homme n’inspirent pas d’inquiétude.

La veille mercredi, vers 19 h 45, un cyclomotoriste a glissé sur une flaque de gasoil avenue de Champagne, au niveau de l’échangeur des Châtillons. Il n’a pas été nécessaire de le transporter à l’hôpital. Les services municipaux sont intervenus pour nettoyer la chaussée.

 

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l’union 210218d
Tu veux de la bonne ?

Lors d’une patrouille au quartier Croix-Rouge, les policiers ont surpris une transaction de cannabis entre un dealer et son client, allée Edgar-Degas. Interpellés, tous les deux ont été présentés au parquet dans le cadre d’un plaider-coupable.

L’acheteur, 31 ans, casier vierge, extérieur au quartier, a fait l’objet d’un rappel à la loi accompagné de l’obligation d’effectuer un stage de sensibilisation aux dangers des produits stupéfiants. Le vendeur, 20 ans, déjà connu, devra se retrousser les manches : 70 heures de travail d’intérêt général, sinon trois mois de prison. Trouvé en possession de quelques centaines d’euros, il a prétendu dépanner de temps en temps pour financer sa propre consommation.

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l’union 210218c
Faits divers : Orgeval contre Croix-Rouge, un an après, retour sur un lynchage au centre-ville

Justice tribunal correctionnel : Le braqueur au couteau attaque deux pharmacies
Deux pharmacies de l’avenue Jean-Jaurès ont été braquées avec un couteau à steak. Illustration
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Reims En quelques minutes, un dépressif de 19 ans a braqué deux pharmacies pour se faire remettre des anxiolytiques. Le tribunal l’a averti par une peine de prison avec sursis

Il n’avait pas d’ordonnance médicale pour se faire prescrire des anxiolytiques, il a donc pensé que brandir un couteau de cuisine ferait l’affaire…

Le 11 février à 15 heures, un individu encapuchonné se présente à la Pharmacie ardennaise, au n º 134 de l’avenue Jean-Jaurès. Il réclame du Xanax, l’employée refuse, il sort un couteau de sa poche en le pointant vers elle : « Et avec ça ? » L’individu repart avec deux boîtes. Montant du butin : 4 euros 50.

Quelques instants plus tard, le même personnage rend visite à la pharmacie Bourquel, 94 avenue Jean-Jaurès. La scène se répète, sauf que le pharmacien refuse d’obéir et fait discrètement signe à sa patronne qui se trouve devant l’officine. Elle rentre, l’individu recule, elle lui demande de partir, il s’exécute.

Croix verte, vernis bleu et rouge

Rapidement sur les lieux, la police parvient à retrouver le braqueur, un certain Tommy, 19 ans, originaire de Rambouillet, dans les Yvelines, mais venu s’installer à Reims avec sa mère après avoir été « abandonné » par son père. Un ami qui l’accompagne – très discret avec ses ongles recouverts de vernis bleu et rouge – est mis hors de cause (il s’était rendu avant dans l’une des pharmacies). Seul Tommy se retrouve donc jugé en comparution immédiate, lundi, pour « extorsion » et « tentative d’extorsion » .

J’ai fait n’importe quoi | ]

Avec sa mère aussi, ça se passe mal, car le jeune homme a quitté le foyer maternel. Après avoir vivoté à droite à gauche, parfois dans la rue, il est actuellement hébergé par la mère d’un copain, non loin de l’avenue Jean-Jaurès.

Casier judiciaire vierge, intelligent… Probablement n’aurait-il jamais fait parler de lui sans « une addiction au cannabis, à l’alcool et aux médicaments » qu’il explique par son histoire familiale tourmentée. « J’ai dans ma tête un passé tellement traumatisant. J’avais une pression à cause du manque. J’ai fait n’importe quoi. »

Le prévenu craque, les larmes aux yeux, quand la substitut lui renvoie le traumatisme auquel il exposait ses victimes, menacées avec la lame plutôt impressionnante de son couteau à steak (aucun des pharmaciens ne s’est constitué partie civile).

La peine requise – six mois d’emprisonnement assortis d’un sursis probatoire pendant deux années – convient à M e Jessica Wozniak-Faria, qui l’estime adaptée au profil de son client. C’est la sanction choisie par le tribunal. Remis en liberté le soir même après avoir passé le week-end à la maison d’arrêt, le jeune homme a l’obligation de trouver un travail ou une formation, et de soigner ses addictions. Dans le cas contraire, le sursis de six mois sera révoqué.

Fabrice Curlier

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l’union 210218b
Société : Nouvelle expulsion dans un squat de Croix-Rouge

Comme en janvier, les migrants s’étaient installés dans deux appartements de la rue de Rilly-la-Montagne. Archives - Hervé Oudin
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Reims Six Géorgiens ont quitté précipitamment mardi les deux appartements qu’ils occupaient illégalement dans un immeuble du quartier Croix-Rouge de Reims.

L’histoire est malheureusement tristement connue et ne cesse de se répéter. Quelques semaines après l’éviction de familles tchétchènes au 34, rue Rilly-la-Montagne, six exilés géorgiens reclus dans deux appartements du 38 de la même rue ont été à leur tour expulsés, mardi 16 février.

Parmi eux, quatre hommes âgés de 27 à 40 ans et un couple de sexagénaires en attente de régularisation. « Depuis un an, ils vont d’appartement en appartement car leurs demandes d’hébergement auprès du 115 ou de l’OFII (OfficefFrançais de l’immigration et de l’intégration, NDLR) n’aboutissent pas » , explique calmement une Rémoise venue les soutenir.

« On a proposé au Foyer Rémois (propriétaire des bâtiments, NDLR) de régler les charges comme l’eau ou le gaz en attendant la fin de l’hiver. Ils ne veulent rien savoir. »

[| Expulsion systématique


Le bailleur organise régulièrement des « veilles » dans ce secteur en cours de réhabilitation, expliquait dans nos colonnes en janvier Laure Didier, directrice de la clientèle.

Quelle que soit leur situation, les squatters de ces logements inoccupés sont automatiquement priés de partir. Un automatisme justifié par l’entreprise pour des questions de sécurité et de protection juridique. En cas de problème, le Foyer Rémois peut êtr »e inquiété par la justice.

Ce mardi, les migrants, apeurés par l’arrivée de la police auraient fui précipitamment leur appartement. « Quand ils sont remontés, il était trop tard, les portes étaient scellées » , explique leur ange gardien.

Privés un temps de leurs vêtements, de leurs papiers et même de leur argent, les jeunes gens ont finalement pu récupérer quelques-uns de leurs biens avant de se voir offrir des draps par le SAMU social pour passer la nuit un peu plus au chaud.

Alice Beckel

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l’union 210218a
faits divers : Les coups de feu sur un automobiliste de Croix-Rouge seront jugés par la cour d’assises

Pour l’avocat du plaignant, juger en correctionnelle des coups de feu tirés à bout portant lors d’un guet-apens « n’est pas admissible ». Illustration
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Reims En 2018, un automobiliste de Croix-Rouge échappait à des coups de feu tirés à travers son pare-brise. Opposé à la correctionnalisation des faits, l’avocat de la victime a obtenu le renvoi des deux mis en cause devant la cour d’assises de la Marne pour tentative d’assassinat .

Avaient-ils la volonté d’intimider ou de blesser ? Ou bien voulaient-ils tuer ? À cette question qui lui était posée, la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Reims a répondu par l’option la moins favorable aux deux mis en cause, en considérant que « l’intention homicide » devait être retenue. Saisie par l’avocat de la victime qui contestait la requalification des faits en « violences avec arme » , elle a rendu le 4 février un arrêt de mise en accusation qui renvoie l’affaire devant la cour d’assises de la Marne pour « tentative d’assassinat » .

Les faits remontent au 25 novembre 2018. Vers 8 heures, un automobiliste alors âgé de 42 ans, Bendihba Bensaou, vient de quitter son domicile et circule seul rue Joliot-Curie à Croix-Rouge lorsqu’un individu muni d’une arme de poing surgit devant sa voiture et tire plusieurs coups de feu à travers le pare-brise. Une balle érafle le conducteur en traversant son blouson. Les autres projectiles passent à côté.

La victime maîtrise un suspect

Deux hommes accompagnent le tireur. Avec l’aide d’un témoin, la victime parvient à maîtriser un suspect, Dimitrio Anthony, Guyanais de 21 ans qui est remis à la police. Un deuxième suspect est arrêté en janvier 2019, Hidache Allaoui, Comorien de 20 ans. Mis en examen pour « tentative d’assassinat » , crime passible de la perpétuité, ils sont écroués puis remis en liberté sous contrôle judiciaire en décembre 2019. Au terme de l’instruction, l’affaire est alors requalifiée en « violence avec arme » (sept ans de prison encourus), sans que la lumière ne soit faite sur l’origine du contentieux.

Défendu par M e Clément Monnier, Hidache Allaoui nie toute implication tandis que Dimitrio Anthony (assisté par M e Simon Miravete), s’il reconnaît l’existence d’un obscur différend avec Bendihba Bensaou, affirme cependant ne pas être le tireur.

Un procès non prioritaire

Une autre piste n’a pas abouti : celle d’une altercation verbale, avec « insultes » et « menaces de mort » , qui avait opposé la cible des coups de feu à « des jeunes de Bonaparte » , une semaine plus tôt, pour un motif semble-t-il futile, d’ordre privé. Selon un témoin, l’un des jeunes avait crié : « Tu verras, je vais te descendre » .

Qu’importe l’origine du contentieux : contacté, l’avocat de Bendihba Bensaou salue un arrêt « logique » de la chambre de l’instruction. « Il est dans sa voiture, on lui tire dessus à bout portant à travers le pare-brise, une balle touche son blouson et l’affaire ne passerait que devant le tribunal correctionnel ? Ce n’est pas admissible ! » , s’indigne M e Pascal Ammoura. « Une telle décision ne peut que minimiser la gravité des actes reprochés et provoquer un appel d’air : si on ne risque que la correctionnelle pour ça… Non ! Quand on tire sur quelqu’un dans ces conditions, c’est la cour d’assises ! »

Les avocats adverses n’ont pas formé de pourvoi contre l’arrêt. Ils débattront de « l’intention homicide » le moment venu, lors d’un procès qui ne devrait pas se tenir avant 2022 – 2023 (le rôle de la cour d’assises est surchargé, avec priorité aux affaires impliquant des personnes détenues). Les deux accusés restent libres sous contrôle judiciaire, loin de la Marne et du quartier Croix-Rouge.

Fabrice Curlier

Les faits

Le 25 novembre 2018, un automobiliste de Croix-Rouge se fait tirer dessus lors d’un guet-apens tendu par trois individus. Il est éraflé par une balle qui transperce le pare-brise.

Deux suspects sont mis en examen pour « tentative d’assassinat » et écroués. Libérés fin 2019, ils bénéficient d’une requalification en « violences avec arme », sans que l’origine du contentieux ne soit éclaircie.

Opposé à la correctionnalisation de l’affaire, l’avocat de la victime saisit la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Reims pour que soit retenue la « tentative d’assassinat ».

Le procès prévu en octobre 2020 devant le tribunal correctionnel est reporté dans l’attente de la décision de la chambre de l’instruction.

Le 4 février 2021, la chambre de l’instruction renvoie l’affaire devant la cour d’assises de la Marne.

Une kalachnikov pour se protéger

En septembre 2018, deux mois avant les coups de feu tirés sur lui, Bendihba Bensaou fut condamné à huit mois de prison aménageables pour la détention d’une kalachnikov et de munitions trouvées à son domicile, en novembre 2017. L’enquête n’avait révélé aucun usage malveillant de l’arme, ni projet d’action violente. D’après ses déclarations, échaudé par des coups de feu déjà tirés sur lui en 2017, lui occasionnant des blessures superficielles, il avait acheté la kalachnikov en juillet de cette année-là « pour se protéger ». Ce précédent contentieux, d’origine indéterminée, n’avait pas donné lieu à dépôt de plainte.

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l’union 210213b
Faits divers : Orgeval contre Croix-Rouge, un an après, retour sur un lynchage au centre-ville

Sans précédent à Reims, les violences survenues le soir du 6 février 2020 place du Théâtre et rue de Vesle avaient fait trois blessés parmi les jeunes de Croix-Rouge. Sept jeunes d’Orgeval sont mis en examen. Archives F.C.
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Le 6 février 2020, des jeunes de Croix-Rouge tombaient dans un guet-apens tendu place du Théâtre par une bande rivale d’Orgeval. Trois blessés, dont un grave dans le coma. Une audience en cour d’appel a permis d’y voir un peu plus clair sur cette affaire.

C’était une soirée du temps d’avant, sans masque ni coronavirus, quand le couvre-feu ne vidait pas les rues du centre-ville de Reims. Vers 18 h 30, le 6 février 2020, les gens se pressaient place du Théâtre pour prendre leur transport en commun, faire les magasins, siroter une boisson ou acheter un burger. Une fin de journée habituelle qui d’un coup bascula dans le chaos.

Sous les yeux effarés de la foule, une vingtaine d’individus armés d’objets en tous genres avaient attaqué des adversaires aux mains nues, s’éparpillant dans un sauve-qui-peut général. Les premiers étaient du quartier Orgeval, les seconds de Croix-Rouge. Trois blessés dans leurs rangs, dont un garçon de 16 ans laissé dans le coma après avoir été roué de coups de pied.

Les mois suivants, l’information judiciaire ouverte pour « violences aggravées » et « tentative de meurtre » aboutissait à la mise en examen de sept jeunes d’Orgeval, dont cinq mineurs. Depuis, plusieurs d’entre eux ont été remis en liberté, le dernier jeudi après avoir vu sa demande être acceptée par la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Reims.

Défendu par M e Arthur de la Roche, le suspect est le plus vieux de la bande, 19 ans, embarqué avec ses amis dans une spirale infernale les opposant à ceux de Croix-Rouge. L’audience a permis d’y voir un peu plus clair sur l’affaire qui ferait suite, selon le rapport de synthèse, « aux multiples affrontements qu’avaient connus les bandes rivales depuis le 7 décembre avec des blessés par arme blanche et arme à feu de part et d’autre » .

D’après ceux de Croix-Rouge, ce 6 février, rendez-vous avait été pris devant le McDo mais uniquement pour « un combat à un contre un » entre les meneurs de chaque camp. C’est pour cette raison qu’ils étaient venus désarmés. Ils étaient une dizaine. Arrivés les premiers, ils ont commencé à attendre, sans savoir qu’en face, il n’était plus question d’en « découdre à la loyale » . Un « guet-apens » se préparait, reconstitué par la vidéosurveillance.

Béquille, marteau, hachoir

Vers 18 h 30, un premier groupe d’une dizaine de jeunes d’Orgeval est arrivé par la rue de Talleyrand, avec « béquille, canne, chaise, barre et bombe lacrymogène de grande capacité » . Dans le même temps, un deuxième groupe composé de sept individus rejoignait la rue de Vesle par la galerie Condorcet. Dans leurs mains : gazeuse, barre, marteau et hachoir de boucher !

Place du Théâtre, ce fut la débandade lorsque les jeunes de Croix-Rouge ont vu débouler le premier groupe. Certains ont fui en direction du palais de justice. L’un d’eux, rattrapé, gazé, jeté à terre, a reçu coups de poing, coups de pied et coups de béquille.

Les autres ont détalé par la rue de Vesle où le deuxième groupe arrivé par la galerie Condorcet leur a bloqué le passage. Pour échapper à la « jonction des assaillants » , deux des garçons ont couru vers la boutique de vêtements Zara. Le premier, 13 ans, a eu le temps d’y rentrer, poursuivi par « trois ou quatre » individus. L’un d’eux, le majeur de 19 ans, lui aurait porté un coup de marteau sur le crâne, avant de se faire gazer involontairement par un complice qui visait la victime.

La tête écrasée par des coups de pied

Le groupe est ensuite ressorti du magasin devant lequel gisait le deuxième garçon âgé de 16 ans ; lui n’avait pas eu le temps d’y rentrer. Une dizaine d’assaillants l’entouraient, l’un d’eux lui portant « trois coups de pied en lui écrasant la tête au sol » , puis tous s’enfuyaient pour échapper à la police qui avait été mise en alerte par la progression filmée des deux groupes armés.

Retrouvé inconscient par les secours, avec un pronostic vital initialement engagé en raison d’un « grave traumatisme crânien » , l’adolescent a passé quatre jours en réanimation avant d’effectuer une longue rééducation dans un centre spécialisé, jusqu’au mois de mai. Un an après, il souffre toujours d’un « déficit de l’attention » et de « troubles cognitifs » .

Qui lui a porté les trois coups de pied qui auraient pu le tuer ? Les enquêteurs l’ignorent toujours. La loi du silence et la peur des représailles bâillonnent ceux qui savent.

Se bagarrer pour accéder à la reconnaissance

Pourquoi des jeunes, la plupart sans casier judiciaire, en viennent à participer à ces actes de violence ? Avocat du majeur de 19 ans qu’il a fait libérer jeudi par la chambre de l’instruction, M e Arthur de la Roche a livré une réponse dans sa plaidoirie. « J’ai lu l’étude d’un sociologue qui m’a marqué. Ces affrontements entre jeunes de quartiers populaires, c’est un mode de reconnaissance. Dans ces quartiers, vous pouvez accéder à la reconnaissance par le sport, l’argent – via les trafics – ou les études. Et si vous ne suivez aucune de ces voies, le seul moyen de reconnaissance qui vous reste est la confrontation physique avec les jeunes des autres quartiers. Pour mon client, c’est ça ! Un gamin de 19 ans, déscolarisé, qui n’a pas de boulot, et qui peut-être aussi n’avait guère envie de se bouger à l’époque pour en trouver un. »

Maintenant, il va falloir. Dans le cadre de son contrôle judiciaire, le jeune homme a l’obligation de travailler ou de suivre une formation. Ce sera dans le sud de la France, où sa nouvelle résidence est fixée avec interdiction de revenir dans la Marne. Une « mesure d’éloignement » que M e de la Roche avait plaidée, afin de « l’extirper » de son quartier et de ses fréquentations malsaines.

Violences en série

Lors de l’audience, un lien a été évoqué entre les faits du 6 février et les précédents épisodes de violences survenus à cette époque entre jeunes de Croix-Rouge et d’Orgeval. Des enquêteurs parlent d’ailleurs de « matches retours » . Aucune logique d’appropriation d’un territoire ou de conflit sur fond de trafics, mais des rivalités de quartiers qui permettraient aux protagonistes de se sentir exister au sein de leur groupe.

La série a commencé le 7 décembre 2019, avec quatre jeunes de Croix-Rouge blessés par des tirs avenue Bonaparte, attaque suivie la nuit même d’une opération de représailles à Orgeval (coups de feu en l’air).

Le 14 janvier, deux jeunes de Croix-Rouge, coursés depuis la station de tramway de la gare, sont rattrapés dans la réserve d’une chocolaterie du cours Langlet où ils sont frappés à coups de marteau (blessures aux bras et aux mains).

Dix jours plus tard, le 24 janvier, c’est une bande de Croix-Rouge qui débarque à Orgeval. Bilan : quatre blessés par arme à feu et arme blanche.

Fabrice Curlier

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l’union 210213a
Sécurité : Ils ne s’arment pas que de courage

Dans de nombreuses villes marnaises, ardennaises et axonaises, les armes à feu sont entrées dans les mœurs des polices municipales. Christian Lantenois
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Qu’en est-il dans les départements de la Marne, de l’Aisne et des Ardennes ? État des lieux.


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Revolvers ou pistolets semi-automatiques
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De plus en plus de policiers municipaux sont équipés d’armes à feu depuis les attentats de 2015. Pour certains, ça devenait inéluctable.

Villers-Cotterêts ouvre le feu en 1986. Une ligne comptable en atteste, mentionnant l’achat d’un revolver Manurhin d’une valeur de 2 800 francs. Le maire de la commune axonaise en est le premier étonné. « J’attribuais l’armement de la police municipale à Georges Bouaziz, réfléchit-il tout haut, plutôt qu’à son prédécesseur. » Franck Briffaut garde en mémoire le débat qui avait animé les élus réunis en conseil municipal à la fin des années 90. C’est à sa suite que les démarches nécessaires avaient été entreprises pour équiper les policiers municipaux d’armes létales. « Nous avions opté pour des Glock 17 : des pistolets semi-automatiques qui correspondent davantage à leurs missions. Nos agents sont autant exposés que les policiers nationaux et les gendarmes , se justifie-t-il. L’attribut s’attache à leur fonction. »

Il faut attendre 2012, dans les Ardennes, pour voir Nouzonville franchir le pas. « Les gendarmes étant déployés sur des territoires de plus en plus importants, nos policiers municipaux arrivent les premiers sur les lieux d’intervention, fait remarquer Florian Lecoultre. Il faut assumer. » Ils sont pour leur part équipés de revolvers Ruger, permettant de tirer dix coups. « Mais nous envisageons de les doter de Glock 17, plus rapides dans l’exécution. »

C’est après les attentats de janvier 2015 que se pose unanimement la question. « Il y avait une forte attente des policiers municipaux. »

Ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve joue les facilitateurs, en mettant à la disposition des communes qui le souhaitent d’anciens revolvers Manurhin de la police nationale. L’expérimentation veut qu’ils leur soient prêtés pour une durée de cinq ans, au terme de laquelle elles auront la possibilité de s’en porter acquéreurs à moindre coût.

Jusqu’alors opposés à l’armement de leur police municipale, de nombreux maires fléchissent. Pour Guy Deramaix, qui administre la ville de Rethel jusqu’en 2020, « c’est une question de sécurité ». « Il peut y avoir des situations dans lesquelles nos agents sont amenés à s’en servir », s’explique-t-il, tout en soulignant « le caractère dissuasif » de la possession de l’arme. Et l’ancien militaire d’opter pour des Glock 19 en 9 mm Parabellum.

« Parce que nous exposions nos policiers municipaux, nous ne pouvions plus faire l’économie de la question de l’armement, argue le directeur administratif de la police municipale de Reims, Nicolas Roche. Cela devenait inéluctable. ». Le Marnais appuie sa réflexion sur l’évolution des missions dévolues aux policiers municipaux depuis la loi du 15 avril 1999, dite loi Chevènement. « Au nombre de onze à mon arrivée à la tête du service en 1999 , se rappelle-t-il, ceux qu’on appelait encore des gardes municipaux verbalisaient les infractions au stationnement, fermaient les parcs et jardins, étaient en faction lors des principaux événements de la ville. » Aujourd’hui, leurs missions sont « extrêmement variées ».

« Sans compter qu’ils travaillent sept jours sur sept, de jour comme de nuit », précise l’adjoint au maire délégué notamment à la police municipale, Xavier Albertini. La principale d’entre elles consiste à mettre en œuvre les pouvoirs de police du maire, en matière de sécurité, tranquillité et salubrité publiques (article L2212-2 du code général des collectivités territoriales). Les policiers municipaux secondent les officiers de police judiciaire (OPJ) dans l’exercice de leurs fonctions, étant eux-mêmes agents de police judiciaire adjoints (APJA). Ils prennent part à des opérations communes avec la police nationale, telles que des opérations de sécurité dans le quartier Croix-Rouge ou des opérations de contrôle du Covid-19. « Il y en a eu 559 en 2020. »

Parce qu’il ne veut pas prendre de décision précipitée, le maire de Reims, Arnaud Robinet, réunit en 2016 « un collège d’experts » qu’il soumet à la question. La police municipale se voit armée deux ans après, alors équipée de revolvers Manurhin.

monter d’un cran les critères de recrutement

Même motif, même punition à Charleville-Mézières. Considérant les armes létales comme « un instrument de protection » pour ses policiers municipaux, Boris Ravignon passe à l’action en 2016. Il émet toutefois quelques réserves, consécutives aux difficultés rencontrées avec le Centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT). Outre les retards pris dans ses formations à l’armement, le CNFPT ne tient pas compte de l’expérience professionnelle de certains policiers municipaux. Ce qui a le don de faire sortir l’édile ardennais de ses gonds. « Nous avions constitué une police municipale avec d’anciens militaires et gendarmes, explique-t-il. Faute d’équivalences, ils ont dû tout reprendre de zéro. Un véritable chemin de croix ! »

S’attachant à recruter des personnels affûtés, d’autres maires se heurtent au problème. « Disons que c’est le prix à payer pour être sûr de s’entourer d’agents de police municipale qui sachent faire la part du feu », relativise Guy Deramaix. À Châlons-en-Champagne, l’adjoint au maire en charge de la sécurité se paie même le luxe de « monter d’un cran ses critères de recrutement ». « Tout en s’assurant que les candidats sont en mesure de rédiger un rapport circonstancié, indique Marcel Chauvière, nous testons leurs aptitudes physiques. Quand les résultats sont conformes à nos attentes, nous leur faisons aussi passer un entretien avec un psychologue. Ce qui nous permet d’écarter ceux qui ne seraient pas capables d’être équipés d’une arme. » Il se félicite ainsi de leur niveau de compétences reconnu. Et au-delà, souligne le fait que la police municipale se professionnalise.

Boris Ravignon imagine même une fusion entre les polices municipale et nationale. « Alors placée sous l’autorité du maire, cette police locale s’illustrerait dans un domaine aujourd’hui délaissé : celui des incivilités, nuisances, dégradations, tentatives d’effraction… Cela éviterait au maire d’être sévèrement jugé par ses administrés, même s’il ne dispose pas de moyens. La gouvernance doit évoluer. » Une vision pour le moins inédite.

Chez ces maires-là, en tout cas, les armes à feu sont bel et bien entrées dans les mœurs.

L’essentiel

C’est au maire que revient la décision d’armer les policiers municipaux.

Matraque télescopique , aérosol lacrymogène, pistolets à impulsion électrique… Ces armes de force intermédiaire sont répertoriées dans le code de la sécurité intérieure.

Le recours aux armes à feu (revolvers et pistolets semi-automatiques) s’est étendu après les attentats de janvier 2015, en particulier après la mort d’une policière municipale à Montrouge, dans les Hauts-de-Seine.

L’État avait alors mis à disposition des communes qui le souhaitaient d’anciens revolvers de la police nationale, dans le but d’équiper les policiers municipaux à moindre coût.

Ils font de la résistance

Tous les policiers municipaux ne disposent pas d’armes létales. Citons l’exemple d’Épernay, Vitry-le-François, Sedan ou Laon. « La police municipale est une police de proximité, se justifie le maire de Vitry-le-François, Jean-Pierre Bouquet. Elle est complémentaire de la police nationale et de la gendarmerie. » « C’est une police de médiation et de régulation », insiste le maire de Laon, Éric Delhaye. À Épernay, les agents de police municipale se satisfont d’un pistolet à impulsion électrique. « C’était utile qu’ils en aient un pour procéder aux interpellations, reconnaît le maire, Franck Leroy. Pour autant, je crois qu’ils ne l’ont jamais utilisé. Les situations sont parfois très différentes d’une ville à l’autre. Nous ne sommes pas tous confrontés à la même délinquance. » Le maire de Sedan, Didier Herbillon, appelle quant à lui à la vigilance : « Il ne faudrait pas que les effectifs de la police nationale baissent, ceux de la police municipale augmentant. »

Les autres points

En chiffres

En 2019, la France comptait 23 934 policiers municipaux pour 49 755 856 habitants. La Marne en comptait 171 pour 336 868 habitants ; les Ardennes, 93 pour 153 490 habitants ; et l’Aisne, 77 pour 221 975 habitants.

Priska

S’ils ne disposent pas d’armes létales, les policiers municipaux de Vitry-le-François (Marne) ont pour caractéristique d’être secondés dans leurs interventions par un berger belge malinois répondant au nom de Priska.

Nouvellement opérationnelle, la jeune femelle, aussi fine qu’élancée, travaille en binôme avec un agent de police municipale, auparavant militaire et maître-chien. « Nous sommes les seuls, de par ce fait, à disposer d’une brigade canine en Champagne-Ardenne », souligne le maire, Jean-Pierre Bouquet.

Des postes à pourvoir

Des recrutements sont en cours, ou à venir, au sein des polices municipales suivantes : Châlons-en-Champagne, Reims, Charleville-Mézières, Sedan, Laon, Soissons et Villers-Cotterêts.

Clarissa Jean-Philippe

La policière municipale Clarissa Jean-Philippe avait été abattue le 8 janvier 2015 à Montrouge (Hauts-de-Seine). Intervenant sur un accident de la circulation, la jeune femme s’était trouvée sur le chemin du jihadiste, Amedy Coulibaly, qui l’avait atteinte d’une balle de kalachnikov à la carotide. Elle était décédée en quelques minutes.

Le terroriste avait perpétré l’attentat du magasin Hyper Cacher de la porte de Vincennes à Paris le lendemain.

Revolvers ou pistolets semi-automatiques

Les communes ayant décidé d’équiper leurs policiers municipaux en armes létales n’ont pas toutes opté pour les anciens revolvers de la police nationale.

Certaines ont préféré investir dans des pistolets semi-automatiques à grande capacité, tels que le Glock 19 en 9 mm Parabellum, plutôt que d’acquérir les revolvers Manurhin chambrés en calibre 38 Spécial.

« Outre son nombre de coups limité - six pour le revolver contre quinze pour le pistolet semi-automatique -, le Manurhin a un faible pouvoir d’arrêt. Bien qu’expansives, les balles permettent difficilement de stopper un individu. »

À noter que la police nationale est désormais équipée de pistolets semi-automatiques Sig-Sauer SP 2022.

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l’union 210210a
handisport : Un stage de natation exceptionnel pour des enfants souffrant de troubles moteurs

Fabien Labroche (SDR), Cyril Ripert (CREPS) et Pierre Vidal (CR Handisport) ont travaillé ensemble sur ce projet CAP
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Reims Un stage inédit « J’apprends à Nager » pour les pensionnaires du centre de rééducation motrice Val de Murigny s’est déroulé pendant une semaine à la piscine du Château d’eau. Une initiative née du confinement que les enfants souffrant de troubles moteurs ont adoré.

À Reims, les piscines sont actuellement fermées, sauf pour les publics prioritaires comme les personnes handicapées, les éducateurs sportifs et les sportifs de haut niveau. Dans ce contexte particulier, les acteurs locaux s’organisent pour créer de nouveaux projets et en tirer du positif, comme cette initiative portée par le Creps (centre régional d’éducation physique et sportive), le comité régional Grand Est handisport et le Stade de Reims natation.

La semaine dernière, la piscine Château d’eau, située dans le quartier Croix-Rouge, a ainsi accueilli les enfants du CRM (centre de rééducation motrice) de Val de Murigny pour un stage de natation d’une semaine. Deux créneaux de 45 minutes étaient proposés chaque jour, un le matin et un l’après-midi. Les jeunes élèves du centre ont profité d’un encadrement spécialisé pour apprendre à nager sur un nombre de 10 séances.

Les enfants avaient entre 11 et 19 ans et venaient de deux classes issues du centre. Ils souffrent pour la majorité d’infirmités motrices cérébrales, qui entraînent des troubles moteurs. La pratique d’une activité physique est un aspect crucial dans leur prise en charge.

« Le milieu aquatique permet de quitter l’attractivité terrestre. C’est un médiateur unique pour prendre conscience d’être un corps et pour les enfants autre chose qu’un corps de souffrance. La plus-value éducative de la rencontre sensorielle avec cet univers favorise l’autonomie du pratiquant pour y pénétrer, s’y déplacer, l’explorer et sortir en toute sérénité », explique Cyril Ripert, responsable de la formation des maîtres-nageurs au Creps, centre associé depuis 2012 au réseau handisport par l’intermédiaire de Pierre Vidal, référent au comité régional Grand Est.

Aves Cyril Ripert, ils ont contacté le club du Stade de Reims ainsi que la régie des équipements municipaux sportifs de la Ville pour monter le projet. « Nous avons voulu transformer une situation compliquée pour tous en une opportunité pour ces jeunes. » Une initiative qui vaut surtout pour le moment pour son caractère exceptionnel, les enfants n’ayant d’habitude qu’une séance par semaine tout au long de l’année et avec un seul encadrant formé à tous les sports, mais pas à la natation en particulier.

Benjamin Pauws, futur maître-nageur et référent sur ce projet, indique que le taux d’encadrement pour le nombre d’élève ici est idéal : « Nous avons les maîtres-nageurs de demain, un encadrant du club du Stade de Reims, une institutrice, un professeur de sport et même un entraîneur de haut-niveau détaché par la Fédération française de handisport. »

Cyril Bourdeau est entraîneur de l’équipe de France handisport en natation aux jeux Paralympiques et maintenant impliqué dans la direction sportive nationale. Pour lui, « c’est du gagnant-gagnant, et il suffisait de se coordonner. D’autres villes ont emboîté le pas, comme Nantes par exemple. Il est intéressant de constater sur le terrain que des projets fleurissent malgré le contexte actuel. Mais il faut encore faire d’avantage et mieux ! »

Interrogé à ce sujet, Pierre Vidal assure travailler avec le Stade de Reims pour créer une section handisport dans le club et renforcer le lien entre les entités pour qu’il y ai plus d’inclusion et de créneaux réservés à cette pratique. Il souhaite également que ce format en « stage renforcé » puisse se répéter dans les années futures. « On a des sourires, ils veulent tous venir et surtout on voit des progrès évidents. On espère vraiment que ce format sera pérennisé. »

De notre correspondant Cyril Augier

Développer la natation handisport en France

Quelle est la situation de la natation handisport en France ?

Sur l’apprentissage, ce sont les initiatives de terrain qui font vivre notre section. Ce qui se passe ici à Reims ou dans d’autres villes de France, c’est ce qui peut améliorer le niveau de nos jeunes en situation de handicap. Pour le haut-niveau, nos athlètes continuent de se préparer et de s’entraîner, mais il n’y a pas de compétition pour le moment. Il y a quand même la perspective des Jeux, qui sont maintenus pour cet été.

Quel est votre rôle au sein de la Fédération ?

Je suis actuellement délégué au développement de la natation en France. À travers des initiatives comme le « savoir nager », j’essaye d’apporter mon expertise pédagogique sur le terrain. J’ai également des missions au sein de la direction sportive nationale, sur le haut-niveau.

Comment avez-vous su pour cette opération à Reims ?

Pierre (NDLR : le responsable du comité régional) m’a contacté la semaine dernière pour me parler de ce projet créé en urgence. J’ai tout de suite été séduit et comme je me déplace sur tout le territoire, j’ai pu venir constater la réussite sur le terrain et apporter mon soutien. J’espère revenir rapidement dans la Marne, à Reims ou ailleurs, pourvu que cette initiative inspire d’autres acteurs locaux.

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l’union 210208a
Insertion aux Portes de Bétheny

Pour des chômeurs de longue durée, ou des jeunes sans qualification, des heures de travail, c’est toujours bon à prendre.

Le bailleur Reims Habitat en propose justement en ce moment un peu plus de 3 300 sur son chantier de dédensification urbaine et amélioration de l’habitat des Portes de Bétheny, dans le secteur Chalet-Solferino.

Pour profiter de cette insertion par l’activité économique, les candidats n’ont pratiquement qu’une condition à remplir : résider dans un des quartiers prioritaires de la communauté urbaine du Grand Reims (Chalet/Solferino/Paul-Petit, Croix-Rouge, Épinettes/Maladrerie/Chemin Des Bouchers, Europe, Orgeval, Walbaum, Wilson/Maison-Blanche/Chatillons).

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l’union 210204a
Circulation : Une pétition contre le stationnement qui rend une sortie de parking dangereuse

Les voitures stationnées à droite sur la photo bouchent la vue du conducteur de la voiture blanche sortant du parking de l’immeuble.
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Jusqu’à présent, il n’y a pas eu d’accident, mais les habitués redoutent que cela ne finisse par arriver. En cause : un stationnement « sauvage » qui bouche la vue au niveau de l’allée Maurice-Lemaître dans le quartier Croix-Rouge.

C’est une sortie de parking qui fait peur. Elle débouche, depuis l’immeuble du 3 de l’allée Maurice-Lemaitre, sur l’avenue du Général-Eisenhower, à deux pas du parc Saint-John-Perse dans le quartier Croix-rouge. « Je sors à chaque fois avec la boule au ventre », confie Bernadette, qui la pratique régulièrement. « On a tous un jour failli avoir un accident », assurent en chœur Marie-Dominique, Geneviève, Christine et Jean-Luc, autres occupants de l’immeuble. Le problème ? Un manque de visibilité dû au stationnement de voitures aux abords du débouché du passage en question. Pour s’assurer que personne n’arrive de votre gauche notamment, il faut s’avancer quasiment jusqu’au milieu de la chaussée…

Or les voitures qui bouchent la vue n’ont rien à faire là selon nos interlocuteurs : elles sont sur un trottoir. Il est vrai que ce trottoir est fort large à cet endroit, c’est quasiment un double trottoir ; il est donc fort tentant, car les places de stationnement (officielles) se disputent chèrement par ici : on n’est pas loin de Neoma et de la fac de lettres, il y a donc du monde qui gravite dans les parages (sauf le dimanche)… Le problème, c’est qu’il n’y a pas de panneau interdisant le stationnement, « c’est pour ça que la police municipale ne verbalise pas », estiment les plaignants. Et c’est justement ce qu’ils réclament : un panneau d’interdiction de stationner. Et puis que cette portion d’Eisenhower passe en zone 30, ce qui limiterait la violence d’un éventuel impact…

Malheureusement pour nos conducteurs masqués par les voitures, leurs démarches sont restées vaines jusqu’à présent, malgré une pétition qui a recueilli 46 signatures en mars de l’année dernière.

Marie-Dominique avait toutefois reçu une réponse du chef de la police municipale en juin dernier, à une lettre individuelle du 27 février ; dans cette réponse il disait qu’il souhaitait se déplacer sur place pour se rendre compte de la situation. Le déplacement n’a pas dû être concluant puisque depuis, rien n’a bougé… Geneviève pour sa part s’était vu répondre par le maire (en date du 2 avril) qu’il transmettait la requête au service voirie pour étude.

Alors il est vrai que, jusqu’à présent (chance ou prudence ?), aucun accident ne s’est produit, ni matériel ni corporel, alors que le problème est pendant depuis quand même déjà cinq années selon nos témoins ; mais naturellement, comme à chaque fois dans ce genre de cas, « nous ne voulons pas attendre qu’il y en ait un (accident) pour réagir ! », clament-ils. Devront-ils continuer encore longtemps à sortir avec la frousse au ventre, ou bien va-t-on enfin trouver le moyen de leur épargner cette épreuve à répétition ?

Antoine Pardessus

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l’union 210203b
SPORT : Véronique Pierron répond aux écoliers

La séance s’est terminée par une dédicace et une photo souvenir avec chaque élève de CE1.
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Dans le cadre de la semaine olympique et paralympique, la championne de short-track a visité des écoliers de CE1.

À l’approche (peut-être hypothétique) des olympiades parisiennes de 2024, les villes labellisées « terre de jeux » se mobilisent pour que la population adhère aux valeurs ancestrales des stades.

« C’est quelque chose qui n’arrive qu’une fois dans une vie, c’est bien que les enfants s’y intéressent et sachent que le sport de haut niveau est accessible », explique Romain Miot, au rectorat. Voilà comment Véronique Pierron, plusieurs fois championne à l’international et forte de quatre participations aux jeux d’hiver dès 2006, s’est retrouvée ce mardi devant une trentaine d’élèves de CE1 à l’école Cavarrot de Croix-Rouge. Elle est également salariée à mi-temps de la Ville et aide, au bureau, à monter des dossiers divers – dont celui de l’été 2024. Aujourd’hui, la jeune femme enseigne également le patinage aux jeunes.

Qu’est-ce que les JO ?

Mohamed, éducateur territorial, a ouvert le bal en demandant aux enfants ce qu’étaient les jeux. « Une compétition de sport », dit l’un d’eux. « Des épreuves de course », dit un autre. En effet, que ce soit à pied, derrière un ballon, dans une piscine ou sur une patinoire, la course « de vitesse » est récurrente dans les épreuves. A suivi un petit quiz sur le nombre d’anneaux (représentant quoi ? Les continents !), la flamme et la première diffusion télé à Berlin en 1936.

Que reçoivent les vainqueurs ?

Un chapeau de cow-boy, une coupe de glace ou une médaille ? La réponse est facile, pas d’erreur au programme. Mais les écoliers n’avaient pas deviné qu’après l’or, l’argent et le bronze, le quatrième gagnait une médaille en chocolat ! Esclaffade générale dans la salle. De même, pour savoir lequel de ces trois sauts (à l’élastique, en longueur ou à la perche) n’est pas une discipline olympique, ils ne s’y sont pas trompés. « Attention, on ne triche pas ! C’est une valeur importante des jeux », ajoute l’animateur.

Vous entraînez-vous beaucoup ?

Au tour de « Vévé » d’entrer en piste, championne de short-track. Vitesse sur glace : 50 km/h. « J’ai commencé le patinage à 8 ans au Reims Patinage Vitesse. Au début c’était simple, avec des copains. À 15 ans, c’est devenu plus intense, jusqu’à 40 heures par semaine. Et je peux vous dire qu’il faut bien dormir et manger si on veut progresser ! » Elle a apporté avec elle ses patins fa-briqués sur-mesure (valeur : 3 000 euros), sa combi de « super-héros » et deux de ses dix médailles, justement, ramenées de coupe du monde et des championnats d’Europe.

Comment trouve-t-on l’équilibre sur les patins ?

Peut-être la meilleure question ! « Au début, je tombais. Et puis à force d’écouter mon entraîneur, je me suis relevée. On répète, on s’acharne, et on progresse. Il faut déjà savoir patiner avant de patiner vite ! » Véronique évoque également le handi-sport. « Le short-track n’est pas une discipline paralympique, mais à Reims, nous pouvons faire pratiquer les personnes à mobilité réduite sur une luge. »

Vous êtes-vous déjà blessée ?

« Oui, deux fois. Le sport de haut niveau pousse le corps à l’extrême. Mes vertèbres cervicales ont été fracturées et j’ai subi une rupture des ligaments croisés. » Elle note également deux coupures à cause de la lame des patins, « véritables couteaux sous les pieds. »

PAULINE GODART

30 minutes par jour, obligatoires !

Labellisée Terre de jeux 2024 avec 8 sites homologués pour accueillir l’entraînement des compétiteurs, Reims participe à la 2 e semaine Olympique et Paralympique. Des centaines d’élèves seront sensibilisés à l’occasion d’une séance de sport proposée par des éducateurs : dans les cours des écoles, au centre équestre de Tinqueux, au Centre sports nature de la Cerisaie… Les séances de l’École Municipale du Sport, le mercredi, vont également diffuser une culture olympique. Chaque participant recevra un diplôme signé par Tony Estanguet, président du comité Paris 2024. Alors même que le confinement a amplifié la sédentarité, la direction des sports a également conçu pour les 6 à 11 ans un « auto-questionnaire ». Mode de déplacement, jeux au parc, pratique en club, activités avec des proches… 30 minutes par jour, obligatoires !

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l’union 210203a
Université : Les repas à 1 euro pris d’assaut par les étudiants

Les menus à 1 euro attirent chaque jour un flot d’étudiants, ici au resto universitaire de la fac de sciences à Reims. Remi Wafflart
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Plus 141 % : c’est la hausse du nombre d’étudiants venant chercher leurs plats dans les restaurants universitaires, depuis la généralisation à tous des repas à 1 euro.

Alexandre, Kurtis et Axel sont aussi affamés que souriants. Originaires de Sedan, Coulommiers (Seine-et-Marne) et Épernay, les trois garçons de 18 ans sortent du « Resto U » du Moulin de la Housse, à Reims, un panier-repas sous le bras. Leur menu du jour : « panini végé, laitage ou dessert » , le tout à 1 €. Contre 3,30 € auparavant.

Des repas bon marché et des vrais cours

Si les trois étudiants en DUT « Mesures physiques » sont ravis, c’est parce qu’après un premier semestre éprouvant – pas de ressources, des cours à distance et des relations sociales quasi inexistantes –, ils viennent de vivre deux nouveautés en apparence anodines, mais finalement essentielles : des repas très bon marché, et des vrais cours à la fac.

« Après la reprise des TD et des TP (travaux dirigés et travaux pratiques, ndlr) en présentiel, les menus à 1 euro, ça fait vraiment du bien ! D’ailleurs il y a beaucoup plus de monde qu’avant à la vente à emporter » , observent les trois étudiants.

Les restos U demeurant fermés (on ne fait qu’y récupérer les plats), les trois estomacs se dirigent vers leur résidence à deux pas. Ils s’y feront également livrer leur repas du soir, lui aussi à 1 euro. C’est l’autre coin de ciel bleu proposé depuis le 25 janvier : tous les étudiants ( plus seulement les boursiers) ont accès non pas à un, mais à deux repas quotidiens à prix riquiqui.

Du poisson avec des pâtes, plus un fruit et un dessert

Parmi la trentaine de jeunes qui font la queue, Camille, non-boursière âgée de 18 ans, fait comme beaucoup : elle récupère les deux repas en même temps. « Le prix est très avantageux, et c’est pratique de pouvoir prendre les deux repas d’un coup, ça évite un aller-retour. Pour ce midi, j’ai du poisson avec des pâtes, plus un fruit et un dessert. Pour ce soir, j’ai un plat à base de légumes, plus un laitage et un gâteau » , détaille la Dijonnaise, en première année de biologie et biochimie, qui savoure elle aussi la reprise des cours « pour de vrai ».

La dame qui vient de lui remettre ses victuailles s’appelle Olga. Serveuse pour le Crous, elle aussi constate que « les repas à 1 euro font venir beaucoup plus de monde » . Ce que confirme, et chiffre, le Crous de Reims, qui signale « une forte progression de +141 % entre la semaine du 18 janvier et celle du 25 janvier ».

Les personnels du Crous, chargés de préparer et distribuer les repas, tiennent la cadence. Ils proposent des plats chauds « faits maison » dans leurs cuisines. Face au succès, une source au sein du l’organisme social redoute la phase d’après : « Le chef de l’État a garanti le prix d’un euro pour toute la durée de la crise. Mais vu le succès, ce sera très difficile de revenir en arrière… »

Guillaume Lévy

Où récupérer les plats

Les étudiants peuvent retirer les repas du midi et du soir en même temps, après les avoir commandés la veille. Les commandes se font auprès du Resto U habituel, ou sur drive.crous-reims.fr pour certains sites rémois (RU Moulin de la Housse, RU Santé, RU Paul-Fort, cafétéria JC Prost).

Voici les lieux de distribution (de 10 à 14 heures) : à Reims Croix-Rouge, RU Santé, RU Paul-Fort et JC Prost. À Reims Moulin de la Housse, RU Moulin de la Housse et cafétéria des Sciences. À Châlons, restaurant de l’ENSAM. À Charleville, restaurant de la maison des étudiants.

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l’union 210130c
Plusieurs lampadaires sont hors-services

dans le quartier Croix-Rouge, depuis plusieurs jours, l’avarie est liée à des problèmes techniques et non à un souci d’économie a reconnu la Ville, au grand dam d’habitants du quartier qui attendent que la lumière soit.

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l’union 210130b
Jet de projectile sur la police municipale

Jeudi vers 18 heures, de passage avenue Eisenhower au quartier Croix-Rouge, une patrouille de la police municipale a été prise pour cible par un individu qui a jeté un projectile dans sa direction.

L’objet volant (une pierre ?) a heurté le capot, occasionnant de légers dommages. Le vandale s’est volatilisé entre les barres d’immeubles.

Le secteur était calme, sans attroupement, lorsque l’incident s’est produit.

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l’union 210130a
Faits divers : 590 kilos de cannabis saisis, record battu

Valeur des 590 kilos de cannabis saisis lundi matin dans un box de garage à Tinqueux : plus d’un million d’euros. Photo gendarmerie nationale
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Reims, Tinqueux Cinq personnes ont été arrêtées lundi matin par les gendarmes, certaines au quartier Croix-Rouge. Les 590 kilos de résine de cannabis ont été découverts dans deux véhicules garés dans un box à Tinqueux. C’est une saisie record pour la région rémoise.

C’est la plus grosse saisie de cannabis jamais réalisée dans l’agglomération rémoise depuis au moins trente ans, près du double du précédent record (324 kilos interceptés en 2017 lors d’une livraison destinée à des dealers d’Orgeval).

Lundi matin, lors d’une opération menée par les gendarmes de la section de recherches de Reims et Nancy, avec l’appui de l’antenne GIGN et d’autres unités, 590 kilos de résine de cannabis ont été découverts à bord de deux véhicules garés dans un box à Tinqueux. D’une valeur supérieure à un million d’euros, la drogue était encore conditionnée pour le transport en « gros », sous la forme de ballots d’une trentaine de kilos.

Les gendarmes ont également saisi un pistolet automatique de calibre 7,65 avec des munitions, 22 000 euros en numéraire et cinq véhicules, dont deux étaient volés.

Un hélico au-dessus de Croix-Rouge

Dans le même temps, trois hommes et deux femmes âgés de 25 à 50 ans étaient interpellés, certains d’entre eux à Croix-Rouge, notamment place Georges-Braque, où les riverains ont été réveillés à 6 heures du matin par l’importance du dispositif. Un hélicoptère de la gendarmerie survolait même le quartier.

Les autres arrestations ont eu lieu dans l’Aube et dans la Meuse, à Bar-le-Duc.

L’enquête a démarré au début de l’année dernière. Lors d’investigations menées sur le serveur informatique d’une entreprise néerlandaise abritant des communications cryptées (EncroChat, hors service depuis juin 2020), le centre de lutte contre les criminalités numériques de la gendarmerie nationale avait pu siphonner de nombreuses informations en lien avec des activités criminelles. Parmi celles-ci, un trafic de stupéfiants importés du Maroc via l’Espagne, « en grandes quantités » , impliquant « plusieurs individus résidant dans les secteurs de Bar-le-Duc et de Reims » , indique un responsable de l’enquête.

Le « craquage » d’EncroChat était opéré sous la direction de la juridiction interrégionale spécialisée de Lille (JIRS). Aussi le procureur lillois avait-il communiqué ces informations au procureur de Nancy qui ouvrait une information judiciaire « pour des faits d’importation de produits stupéfiants en bande organisée, trafic de stupéfiants et blanchiment » . « Les investigations ont été confiées aux sections de recherches de Nancy et de Reims, tandis que la direction territoriale de la police judiciaire de Nancy était chargée de procéder aux investigations sur le blanchiment financier du produit du trafic. »

Voyage contrarié en Espagne

Plusieurs mois de surveillance ont « permis de mettre en évidence l’activité de l’organisation criminelle » . Lundi matin, la gendarmerie nationale engageait de nombreux effectifs des sections de recherches de Reims et de Nancy, renforcés par le groupe d’observation et de surveillance et l’antenne GIGN de Reims, pour procéder aux arrestations.

« Simultanément aux interpellations menées en France, un des principaux suspects était arrêté en Espagne par la Guardia Civil, en exécution d’un mandat d’arrêt européen. Sa remise aux autorités françaises pourrait intervenir dans les prochaines semaines. » Domicilié dans la Meuse, l’individu se trouvait probablement en Espagne pour préparer un nouvel approvisionnement. Il gérait une société de location de véhicules basée à Bar-le-Duc, et soupçonnée de servir au blanchiment d’une partie du produit du trafic. La comptabilité a été saisie. Sa femme est la personne interpellée à Bar-le-Duc.

À l’issue des gardes à vue, les cinq mis en cause ont été présentés à un juge d’instruction de la JIRS de Nancy. Trois d’entre eux ont été placés en détention provisoire. Le principal suspect était déjà connu de la justice pour avoir baigné dans un gros trafic de stupéfiants.

Fabrice Curlier


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