Revue de presse sur le quartier Croix-Rouge - articles - janvier 2021.



Quelques articles ne proviennent pas du journal « L’union » ; l’origine est alors indiquée par le lien en tête d’article.

Les notes de bas de page [ ] sont du rédacteur.

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l’union 210204a
Circulation : Une pétition contre le stationnement qui rend une sortie de parking dangereuse

Les voitures stationnées à droite sur la photo bouchent la vue du conducteur de la voiture blanche sortant du parking de l’immeuble.
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Jusqu’à présent, il n’y a pas eu d’accident, mais les habitués redoutent que cela ne finisse par arriver. En cause : un stationnement « sauvage » qui bouche la vue au niveau de l’allée Maurice-Lemaître dans le quartier Croix-Rouge.

C’est une sortie de parking qui fait peur. Elle débouche, depuis l’immeuble du 3 de l’allée Maurice-Lemaitre, sur l’avenue du Général-Eisenhower, à deux pas du parc Saint-John-Perse dans le quartier Croix-rouge. « Je sors à chaque fois avec la boule au ventre », confie Bernadette, qui la pratique régulièrement. « On a tous un jour failli avoir un accident », assurent en chœur Marie-Dominique, Geneviève, Christine et Jean-Luc, autres occupants de l’immeuble. Le problème ? Un manque de visibilité dû au stationnement de voitures aux abords du débouché du passage en question. Pour s’assurer que personne n’arrive de votre gauche notamment, il faut s’avancer quasiment jusqu’au milieu de la chaussée…

Or les voitures qui bouchent la vue n’ont rien à faire là selon nos interlocuteurs : elles sont sur un trottoir. Il est vrai que ce trottoir est fort large à cet endroit, c’est quasiment un double trottoir ; il est donc fort tentant, car les places de stationnement (officielles) se disputent chèrement par ici : on n’est pas loin de Neoma et de la fac de lettres, il y a donc du monde qui gravite dans les parages (sauf le dimanche)… Le problème, c’est qu’il n’y a pas de panneau interdisant le stationnement, « c’est pour ça que la police municipale ne verbalise pas », estiment les plaignants. Et c’est justement ce qu’ils réclament : un panneau d’interdiction de stationner. Et puis que cette portion d’Eisenhower passe en zone 30, ce qui limiterait la violence d’un éventuel impact…

Malheureusement pour nos conducteurs masqués par les voitures, leurs démarches sont restées vaines jusqu’à présent, malgré une pétition qui a recueilli 46 signatures en mars de l’année dernière.

Marie-Dominique avait toutefois reçu une réponse du chef de la police municipale en juin dernier, à une lettre individuelle du 27 février ; dans cette réponse il disait qu’il souhaitait se déplacer sur place pour se rendre compte de la situation. Le déplacement n’a pas dû être concluant puisque depuis, rien n’a bougé… Geneviève pour sa part s’était vu répondre par le maire (en date du 2 avril) qu’il transmettait la requête au service voirie pour étude.

Alors il est vrai que, jusqu’à présent (chance ou prudence ?), aucun accident ne s’est produit, ni matériel ni corporel, alors que le problème est pendant depuis quand même déjà cinq années selon nos témoins ; mais naturellement, comme à chaque fois dans ce genre de cas, « nous ne voulons pas attendre qu’il y en ait un (accident) pour réagir ! », clament-ils. Devront-ils continuer encore longtemps à sortir avec la frousse au ventre, ou bien va-t-on enfin trouver le moyen de leur épargner cette épreuve à répétition ?

Antoine Pardessus

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l’union 210130c
Plusieurs lampadaires sont hors-services

dans le quartier Croix-Rouge, depuis plusieurs jours, l’avarie est liée à des problèmes techniques et non à un souci d’économie a reconnu la Ville, au grand dam d’habitants du quartier qui attendent que la lumière soit.

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l’union 210130b
Jet de projectile sur la police municipale

Jeudi vers 18 heures, de passage avenue Eisenhower au quartier Croix-Rouge, une patrouille de la police municipale a été prise pour cible par un individu qui a jeté un projectile dans sa direction.

L’objet volant (une pierre ?) a heurté le capot, occasionnant de légers dommages. Le vandale s’est volatilisé entre les barres d’immeubles.

Le secteur était calme, sans attroupement, lorsque l’incident s’est produit.

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l’union 210130a
Faits divers : 590 kilos de cannabis saisis, record battu

Valeur des 590 kilos de cannabis saisis lundi matin dans un box de garage à Tinqueux : plus d’un million d’euros. Photo gendarmerie nationale
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Reims, Tinqueux Cinq personnes ont été arrêtées lundi matin par les gendarmes, certaines au quartier Croix-Rouge. Les 590 kilos de résine de cannabis ont été découverts dans deux véhicules garés dans un box à Tinqueux. C’est une saisie record pour la région rémoise.

C’est la plus grosse saisie de cannabis jamais réalisée dans l’agglomération rémoise depuis au moins trente ans, près du double du précédent record (324 kilos interceptés en 2017 lors d’une livraison destinée à des dealers d’Orgeval).

Lundi matin, lors d’une opération menée par les gendarmes de la section de recherches de Reims et Nancy, avec l’appui de l’antenne GIGN et d’autres unités, 590 kilos de résine de cannabis ont été découverts à bord de deux véhicules garés dans un box à Tinqueux. D’une valeur supérieure à un million d’euros, la drogue était encore conditionnée pour le transport en « gros », sous la forme de ballots d’une trentaine de kilos.

Les gendarmes ont également saisi un pistolet automatique de calibre 7,65 avec des munitions, 22 000 euros en numéraire et cinq véhicules, dont deux étaient volés.

Un hélico au-dessus de Croix-Rouge

Dans le même temps, trois hommes et deux femmes âgés de 25 à 50 ans étaient interpellés, certains d’entre eux à Croix-Rouge, notamment place Georges-Braque, où les riverains ont été réveillés à 6 heures du matin par l’importance du dispositif. Un hélicoptère de la gendarmerie survolait même le quartier.

Les autres arrestations ont eu lieu dans l’Aube et dans la Meuse, à Bar-le-Duc.

L’enquête a démarré au début de l’année dernière. Lors d’investigations menées sur le serveur informatique d’une entreprise néerlandaise abritant des communications cryptées (EncroChat, hors service depuis juin 2020), le centre de lutte contre les criminalités numériques de la gendarmerie nationale avait pu siphonner de nombreuses informations en lien avec des activités criminelles. Parmi celles-ci, un trafic de stupéfiants importés du Maroc via l’Espagne, « en grandes quantités » , impliquant « plusieurs individus résidant dans les secteurs de Bar-le-Duc et de Reims » , indique un responsable de l’enquête.

Le « craquage » d’EncroChat était opéré sous la direction de la juridiction interrégionale spécialisée de Lille (JIRS). Aussi le procureur lillois avait-il communiqué ces informations au procureur de Nancy qui ouvrait une information judiciaire « pour des faits d’importation de produits stupéfiants en bande organisée, trafic de stupéfiants et blanchiment » . « Les investigations ont été confiées aux sections de recherches de Nancy et de Reims, tandis que la direction territoriale de la police judiciaire de Nancy était chargée de procéder aux investigations sur le blanchiment financier du produit du trafic. »

Voyage contrarié en Espagne

Plusieurs mois de surveillance ont « permis de mettre en évidence l’activité de l’organisation criminelle » . Lundi matin, la gendarmerie nationale engageait de nombreux effectifs des sections de recherches de Reims et de Nancy, renforcés par le groupe d’observation et de surveillance et l’antenne GIGN de Reims, pour procéder aux arrestations.

« Simultanément aux interpellations menées en France, un des principaux suspects était arrêté en Espagne par la Guardia Civil, en exécution d’un mandat d’arrêt européen. Sa remise aux autorités françaises pourrait intervenir dans les prochaines semaines. » Domicilié dans la Meuse, l’individu se trouvait probablement en Espagne pour préparer un nouvel approvisionnement. Il gérait une société de location de véhicules basée à Bar-le-Duc, et soupçonnée de servir au blanchiment d’une partie du produit du trafic. La comptabilité a été saisie. Sa femme est la personne interpellée à Bar-le-Duc.

À l’issue des gardes à vue, les cinq mis en cause ont été présentés à un juge d’instruction de la JIRS de Nancy. Trois d’entre eux ont été placés en détention provisoire. Le principal suspect était déjà connu de la justice pour avoir baigné dans un gros trafic de stupéfiants.

Fabrice Curlier

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l’union 210128c
Faits divers : Une balle dans le dos, un paralysé tabassé et une chasse à l’homme toujours inexpliquée

Appelée le 20 août à 0 h 15 au quartier des Châtillons pour une très grave agression, la police y était restée de longues heures le lendemain pour les constatations. Archives Guillaume Lévy
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Reims Cinq mois après une sauvage agression aux Châtillons, au cours de laquelle un homme coursé dans la rue a été paralysé d’un coup de feu dans le dos avant d’être poignardé et tabassé à terre, l’enchaînement des faits est mieux connu mais leur origine reste totalement mystérieuse.

Aucun témoin ne l’a filmée puis mise en ligne (et c’est bien mieux ainsi). L’agression perpétrée cet été au quartier des Châtillons ne suscitera donc jamais l’émoi sur les réseaux sociaux, contrairement à d’autres avec réactions de circonstances des politiques pour s’indigner d’une telle violence. Elle fut pourtant d’une gravité quasi-extrême. Quasi, car la victime n’est pas décédée ; elle vit toujours, mais réduite à l’impotence, les deux jambes paralysées.

Qualifiée de « tentative de meurtre » par la justice, l’affaire a été évoquée devant la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Reims, à l’occasion d’une demande de remise en liberté formulée par l’un des deux suspects mis en examen, Moïse Simao, 26 ans. Elle a été rejetée, tandis que l’information judiciaire peine toujours à comprendre l’origine du contentieux qui a pu conduire à autant de férocité.

D’après les éléments du dossier rapportés à l’audience, le 19 août 2020, un demi-frère de la victime est menacé par deux individus qui dégradent sa Mercedes. Les auteurs seraient Moïse Simao et le cadet Gerson, 21 ans, tous deux originaires de Croix-Rouge – comme leur adversaire supposé – mais partis s’installer avec leur famille aux Châtillons. La nuit du 19 au 20, ceux de Croix-Rouge auraient donc décidé de se rendre chez eux « pour avoir une explication » .

D’après les témoins, ce sont « entre 15 et 20 individus » armés de « bâtons » qui arrivent dans l’immeuble. « Police ! Ouvrez la porte ! » , entend tambouriner la famille assiégée. Les deux frères seraient alors sortis par une fenêtre de derrière.

Au secours, aidez-moi, je vais mourir

Quelques minutes plus tard, alors que les assaillants ont quitté l’immeuble, deux hommes munis d’une arme de poing surgissent d’un porche de la rue Pierre-Mougne. « Bande de fils de p…, vous êtes morts ! » , hurlent-ils. Repli général. Parmi les fuyards, Lyes Boukrina, 39 ans, que les individus prennent en chasse. Deux coups de feu claquent dans son dos. Il s’écroule, la colonne vertébrale brisée par une balle de calibre 7,65. Incapable de se relever, il parvient à ramper sous un fourgon, mais les poursuivants l’extirpent de sa cachette. « L’un d’eux a dit à l’autre : Regarde c’est qui ! Il a soulevé la casquette : C’est Lyes . » Trois coups de couteau et une dizaine de coups de bâton ou de barre s’abattent sur lui.

« Au secours, aidez-moi, je vais mourir ! » , entend un témoin. Il voit les deux individus frapper l’homme à terre « de toutes leurs forces en prenant leur élan » . Ils l’insultent, sautent dessus en le poignardant, puis s’enfuient en le laissant pour mort. Vertèbre fracturée, nez cassé, plaies saignantes au crâne, aux bras, à la hanche, la victime désigne d’emblée Gerson Simao comme étant l’un des agresseurs.

coups de fusil à travers la porte

Interpellé le 11 septembre, Gerson a gardé le silence. Il a été mis en examen pour « tentative de meurtre » et écroué, de même que son frère Moïse le 17 décembre. « Je conteste les faits qui me sont reprochés » , a-t-il déclaré.

Le blessé a évoqué des « dissensions entre les frères Simao et des personnes de Croix-Rouge » à la suite de l’affaire dite du basketteur, cet entraîneur du RCB tabassé dans un gymnase du quartier en mars 2018 (lire par ailleurs). Il n’a toutefois pas expliqué la cause de ces « dissensions » , dont l’existence a été confirmée par des amis : « Il y a eu des menaces de mort à leur sortie de prison » ; « les frères Simao en veulent à tous ceux de Croix-Rouge » …

Des contentieux existaient toutefois bien avant cette date. Trois ans plus tôt, le 10 septembre 2017, la porte de l’appartement familial avait été transpercée de « plusieurs coups de fusil » . « Heureusement que personne ne se trouvait derrière, sinon il y aurait eu des morts » , insiste l’avocat de Moïse, M e Simon Miravete. C’est à la suite de cette agression, jamais élucidée, que ses parents avaient quitté Croix-Rouge pour les Châtillons.

Fabrice Curlier

Coups de feu et basketteur sauvagement agressé

Les frères Simao étaient récemment sortis de prison après avoir purgé de lourdes peines pour des violences aggravées. Ils faisaient partie des huit jeunes gens de Croix-Rouge condamnés après l’agression d’un basketteur du RCB, roué de coups de pied, poignardé et frappé à la batte de base-ball alors qu’il venait de commencer un entraînement avec ses jeunes élèves, dans un gymnase du quartier en mars 2018. Moïse avait pris deux ans de prison ferme, Gerson 30 mois.

Le lendemain de l’agression, ce dernier et deux amis avaient échappé à plusieurs coups de feu tirés depuis une voiture avenue Bonaparte, et pour lesquels deux autres frères ont été condamnés, de Wilson ceux-là (quartier d’origine du basketteur).

La lumière n’a jamais été faite sur l’origine de ces violences, seulement des suppositions sur une rivalité entre quartiers, inopérante dans l’affaire de cet été car impliquant des protagonistes tous originaires du même secteur de Croix-Rouge.

Un infime espoir de remarcher

Avocat de Lyes Boukrina, M e Nicolas Brazy a souligné le calvaire qu’il endurait depuis cette nuit du 19 au 20 août 2020. « Je suis la voix de M.Boukrina. Je suis aussi ses jambes. Il en a perdu l’usage. Il a pris une balle dans la colonne vertébrale, une colonne vertébrale fracturée. Et alors même qu’il était au sol avec cette balle dans la colonne vertébrale, il a reçu des coups de couteau, des coups de batte de base-ball ou de barre, on ne sait pas trop. Ce Monsieur, très très probablement, à 99,9 %, ne remarchera jamais. Il ne lui reste qu’un infime espoir, ce 0,1 % de chance auquel il se raccroche. C’est ce qui le fait vivre. »

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l’union 210128b
société : Reims, une ville entre champagne et pauvreté

« Reims est une ville riche et pauvre à la fois », résumait l’adjoint aux finances Jean-Marc Roze en 2018. La ville présente une forte diversité sociale. Aurélien Laudy
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Reims Derrière l’image d’une cité bourgeoise, vouée au champagne, se cache une réalité plus contrastée, où les indicateurs laissent apparaître une pauvreté ancrée de longue date. L’héritage d’une histoire douloureuse et d’une économie qui ne se résume pas aux vignes.

Il y a d’abord la surface, cette vignette qui pétille et fait la réputation de la ville au-delà des frontières nationales. Reims, capitale de la Champagne. Et du champagne, surtout, même si ce titre honorifique revient davantage à Épernay. À l’autre bout du monde, du Pérou au Vietnam, la cité des sacres évoque un goût de luxe, un charme à la française un brin suranné.

Mais ce regard admiratif est aussi une image d’Épinal, loin de recouvrir l’ensemble de la réalité sociale de la ville. Car derrière les flûtes se reflète un monde moins opulent. « La cathédrale et le champagne sont les phares de la ville, au point qu’ils font oublier l’existence d’une population modeste » , expose l’historien Patrick Demouy pour planter le décor.

De l’extérieur, les chiffres peuvent étonner : 43 % de logements sociaux et 27 % seulement de propriétaires, un chiffre dans la moyenne basse en France selon les données de l’Insee (Institut national des statistiques et des études économiques). À titre de comparaison, la part des ménages propriétaires de leur logement est de 33 % à Paris et Lyon, 35 % à Rennes et plus de 47 % à Nice. Le passé douloureux de la cité n’y est sans doute pas étranger, rappelle Olivier Duperon, maître de conférences et vice-président de l’Urca (Université Reims Champagne-Ardenne), évoquant « la reconstruction par les organismes logeurs d’une ville dévastée » après la Première guerre mondiale. L’agence d’urbanisme de la région de Reims évoquait de son côté, en 2015, une « présence historique de l’habitat social sur le territoire » .

Riche et pauvre à la fois

Autre donnée qui bat en brèche les clichés : à Reims, le taux de pauvreté reste nettement supérieur à la moyenne nationale. En 2017, il était de 21,1 %. Cet indicateur a continué de grimper depuis trois ans. Il est désormais autour de 24 %. « Reims est une ville riche et pauvre à la fois » , résumait l’adjoint aux finances Jean-Marc Roze, en 2018, interviewé dans nos colonnes.

D’un côté, les paillettes. De l’autre, la misère. « Le champagne est un écran , confirme Patrick Demouy. Il génère un chiffre d’affaires important mais la prospérité qui en découle ne redescend pas sur toute la ville. » La bourgeoisie liée aux bulles a fondu comme neige au soleil. « Elle était très puissante au XIXe siècle, mais elle a en grande partie disparu et la mécanisation des tâches a réduit les effectifs » , observe M. Demouy. Attachée au textile (lire par ailleurs), Reims n’a jamais été mariée exclusivement au fruit des vignes. « L’activité économique ne s’est pas construite en priorité autour du champagne, au contraire d’Épernay » , glisse Olivier Duperon. En résulte une diversité sociale plus prégnante que le visiteur lambda s’imaginerait.

La cité des sacres cultive aujourd’hui une singularité peu visible : « celle d’avoir des poches de pauvreté très nombreuses » , complète Philippe Wattier, adjoint au maire et délégué à la politique de la Ville. Les classes moyennes, pour partie, se sont installées extra-muros. À Reims même, pas moins de sept quartiers sont classés QPV (quartiers prioritaires de la Ville), de Croix-Rouge à Orgeval, en passant par Wilson, représentant quelque 35 000 habitants environ, avec une forte proportion de moins de 25 ans. Et des investissements importants de la collectivité. Le train de vie y est tout sauf royal. « À Reims, on ne se lave pas au champagne » , condense Philippe Wattier, avec un certain sens de la formule. L’homme sait que l’enjeu, pour la plus grande sous-préfecture de France, est de réduire la « fracture » entre ces deux mondes que les décennies ont éloignés. L’un brillant, posé en façade ; l’autre plus ordinaire, qui pousse derrière le strass.

Olivier Durand

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l’union 210128a
sécurité : Si on tire sur les caméras, c’est la preuve qu’elles gênent

L’actuelle municipalité a installé 217 caméras, toutes gérées par le centre de supervision urbain. Archives Fabrice Curlier
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Reims Deux caméras de surveillance de la Ville ont été détruites ou endommagées, place Mozart au quartier Wilson. Des faits assez rares, mais qui ont un coût pour la collectivité qui se chiffre à plusieurs milliers d’euros.

Dans la nuit de jeudi à vendredi, vers 1 heure, deux inconnus arrivés sur une motocross ont tiré au fusil sur deux caméras de la Ville, place Mozart au quartier Wilson. La première a été détruite, l’autre dégradée mais inopérante quand même (L’union de dimanche). De tels faits n’arrivent pas souvent, explique-t-on du côté de la Ville de Reims, « de manière épisodique » . « Il y a des tentatives, parfois l’objectif est atteint. » Il arrive que des individus essaient en vain de scier les poteaux où elles sont juchées ou ils tentent d’y mettre le feu.

En 2021, il est prévu d’améliorer le maillage de la vidéosurveillance avec 22 caméras supplémentaires

En 2017, deux caméras avaient ainsi été vandalisées à Orgeval, place Pierre-de-Fermat. Cette fois-là, les auteurs avaient escaladé les mâts à quatre mètres de hauteur pour aller casser les caméras. Un an auparavant, une caméra avait été dégradée par incendie à Croix-Rouge, du côté de l’avenue Bonaparte. Mais pour la Ville, pas question de reculer. « Si on s’en prend aux caméras, cela prouve qu’elles gênent et qu’elles sont utiles. »

À chaque fois, la collectivité porte plainte et les remplace rapidement. Des progrès ont été faits aussi pour les sécuriser, les blinder. Rappelons que détruire une caméra de vidéosurveillance urbaine, juridiquement considérée comme un bien d’utilité publique, est puni d’au plus cinq ans de prison. Chaque dégradation a un coût pour la municipalité. Cela dépend de la nature des dégâts, si c’est le dôme, le bloc, l’alimentation, l’ensemble du dispositif qui est touché… Cela se compte en tout cas en milliers d’euros. À Orgeval, en 2017, le préjudice fut estimé entre 7 et 10 000 euros par caméra. Rien à voir cependant avec le coût d’installation initiale.

Logiciel de reconnaissance

Lors du premier mandat, la majorité municipale de Reims a installé 217 caméras pendant cinq ans. En 2021, il est prévu d’améliorer le maillage de la vidéosurveillance avec l’arrivée de 22 caméras supplémentaires.

Parallèlement, pour gagner en temps et en efficacité, la Ville a mis en place une étude et le développement, avec une entreprise nationale, d’un logiciel de reconnaissance qui a la capacité de reconnaître un certain nombre d’éléments, dans la limite de ce qui est fixé par la réglementation . Ainsi, 56 000types de véhicules différents ont été rentrés dans la base de données du logiciel, allant de la marque, la couleur à l’année. Il suffit de rentrer quelques données du véhicule recherché, dans le cadre de la réquisition, et dans la quasi-instantanéité, sont obtenus tous les éléments correspondant, captés par les caméras, dans la période prédéfinie.

Yann Le Blévec et Fabrice Curlier

Le policier percuté alors qu’il surveillait les caméras

Dans la nuit de vendredi à samedi, vers 4 h 30, un mineur de 17 ans a légèrement blessé un policier de la brigade anticriminalité en le percutant avec une voiture volée (nos précédentes éditions). Les faits se sont déroulés alors que l’équipage patrouillait aux abords de la place Mozart, à la suite des tirs qui ont visé deux caméras la nuit précédente.

Intrigués par une agitation suspecte dans un parking souterrain rue de la Maison-Blanche, les trois policiers approchaient à pied du portail, dans la descente, quand il s’est ouvert pour laisser passer une Mercedes. Elle a foncé vers eux et percuté aux jambes l’un des fonctionnaires qui a pu amortir le choc en s’écartant in extremis (un jour d’incapacité totale de travail). Signalée volée, la Mercedes était retrouvée incendiée en fin de nuit rue Pasteur, à Saint-Brice-Courcelles.

Mis en examen et placé sous contrôle judiciaire après s’être livré au commissariat, l’adolescent a reconnu être le conducteur. Son passager, Gibril Ziani, 19 ans, a été jugé lundi en plaider-coupable et condamné à dix mois de prison, dont quatre mois ferme qu’il pourra effectuer sous un mode aménagé.

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l’union 210127c
La voiture brûle, les poubelles aussi

Dans la nuit de dimanche à lundi, vers 5 heures, une Citroën C3 a brûlé sur un parking de la rue Newton, au quartier Croix-Rouge. L’incendie, pour être d’origine indéterminée, n’en demeure pas moins suspect.

Cette même nuit de dimanche à lundi, les pompiers ont dû se rendre à deux reprises rue de Louvois pour éteindre un feu de poubelle, le premier aux alentours de 22 heures, le second vers 3 h 40.

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l’union 210127b
Le deal n’attend pas le nombre des années

Autre affaire de drogue, mais avec quelqu’un d’un peu plus jeune.

Dans un hall du groupe Eisenhower à Croix-Rouge, les policiers ont arrêté un garçon qui détenait le kit du parfait dealer : une balance de précision, des sachets de conditionnement et 37 grammes de résine de cannabis (plus 200 euros).

Âgé seulement de 15 ans, il ira voir le juge des enfants.

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l’union 210127a
Justice tribunal correctionnel : Relaxé après avoir refusé de déverrouiller son portable

Le prévenu avait refusé de donner aux policiers le code permettant de déverrouiller son portable.
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Ministère public et avocat, chacun brandissait des textes de loi contradictoires à l’occasion du procès d’un Rémois passager d’une voiture volée.

Deux interprétations de la loi s’affrontaient hier au tribunal correctionnel de Reims.

Un jeune homme 19 ans, déjà bien connu de la justice, comparaissait pour ne pas avoir donné le code nécessaire pour déverrouiller son téléphone portable lors d’une enquête sur un véhicule volé. Cheveux longs ondulés, mains dans le dos, le prévenu a fait valoir son droit au silence, avant de se raviser : « Le conducteur a dit que je n’avais pas de lien avec cette voiture volée, donc je ne vois pas pourquoi on fouille dans mes affaires personnelles. J’ai le droit de refuser » , marmonnait-il. C’est bien là toute la question.

Du côté du ministère public, il n’y a pas de doute : le délinquant est une nouvelle fois en tort, dixit un arrêt récent de la Cour de cassation du 13 octobre 2020. D’autant plus que les fonctionnaires lui avaient indiqué par deux fois qu’un refus constituait un délit. « Il connaissait les conséquences de son refus » , martèle le substitut du procureur, Pedro Texeira.

« Quand la Cour de cassation se permet d’outrepasser les lois élaborées par le législateur, on ne s’en sort plus » , rétorque l’avocat du prévenu, M e Simon Miravete. Son client a beau être « un gamin qui ne respecte pas la loi » , toujours est-il que cette fois-ci les textes sont de son côté, assure-t-il Et plus particulièrement l’article 434-15-2 du code pénal.

Manque de preuves

« La loi dit que l’on a le droit de refuser » , détaille l’avocat. La demande doit émaner d’une autorité judiciaire. « Ce n’est pas clair. Qui est l’autorité judiciaire ? Pour moi c’est Monsieur ou Madame le procureur et pas un officier de police judiciaire. »

Pour M e Miravete, l’opposition est d’autant plus légitime que l’accès au contenu de son téléphone était difficilement justifiable. « Il n’y a pas de preuve que son téléphone ait pu servir à une telle chose. » Monter dans une voiture volée, « c’est normal pour lui » , argumente l’avocat, allusion au passé judiciaire bien fourni du prévenu originaire de Croix-Rouge. « Dans les quartiers, un caïd laisse une voiture à disposition, c’est comme ça que mon client s’est retrouvé dedans. »

À cet argument, la présidente a préféré retenir le manque de preuves justifiant le déblocage du portable. « Les éléments constituants ne sont pas réunis » , a conclu Charline Rat. La relaxe a été prononcée.

ALICE BECKEL

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l’union 210126a
FAITS DIVERS : Des familles priées de quitter leur squat de Croix-Rouge

Akhmed (à droite) affirme avoir un titre de séjour et avoir déposé une demande de logement en octobre. Hervé Oudin
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Le Foyer Rémois a demandé à des familles, installées illégalement dans un immeuble de la rue de Rilly-la-Montagne, de quitter les lieux. Eux ne savent pas où aller.

Ce lundi matin, les neuf étages de la barre du 34, rue de Rilly-la-Montagne se fondent parfaitement dans la grisaille du ciel rémois. Deux SUV flambant neufs de la police nationale sont stationnés à quelques pas de cet immeuble à la façade en partie bâchée.

Quatre familles tchétchènes occupent en toute illégalité ce bâtiment. Depuis 9 heures, le Foyer Rémois les somme de quitter les lieux. Au pied du bâtiment, Akhmed résume sa situation : « Ils m’ont dit que l’on avait une heure pour partir mais ma belle-sœur ne peut pas marcher » , explique cet ouvrier dans le bâtiment. Au premier étage, une mère de quatre enfants et sa voisine échangent sur le palier. Le calme apparent traduit mal l’état d’esprit des deux femmes. L’une affirme avoir appelé le Samu social « mais le 115 ne prend pas les animaux et j’ai des chats. » De son côté, Madina a contacté des « amis français » : « Ils sont en route mais je ne sais pas si je vais aller chez eux car ils habitent à 100 km d’ici et mes enfants sont scolarisés dans le quartier. » À leurs côtés, Zourab, 41 ans. Ce père de famille venu à Reims pour retrouver ses enfants explique avoir déposé une demande de logement en octobre. Expulsé d’un précédent logement, le quadragénaire dit avoir passé 10 jours à dormir dans sa voiture avant d’échouer dans cet immeuble de Croix-Rouge.

Les affaires des squatteurs s’entassent

Dans un français approximatif, tous racontent leur histoire quand un bruit sourd résonne dans la cage d’escalier. « Les gens du Foyer Rémois veulent sceller les portes » , assure Kazbek Kairbekov, responsable d’un centre culturel tchétchène venu sur place soutenir ses compatriotes. Deux étages plus haut, l’ambiance est bien différente. Policiers, agents de sécurité et salariés du bailleur débordent dans la cage d’escalier. Sur le palier, les affaires des squatteurs s’entassent dans des sacs en plastique.

À 29 ans, Djokhar « ne sait pas quoi faire » . Lui et sa mère résident depuis quatre jours à Reims. « Avant, on était à Charleville depuis 2012. […] Ma mère a beaucoup de problèmes de santé : hernie discale, fibromyalgie… elle est aussi épileptique. Notre médecin à Charleville m’a dit qu’elle devait aller à Reims pour son traitement. » Pour calmer ses douleurs, Maryam est alitée dans un lit médical « sous morphine », complètement immobile. « J’ai contacté la Cimade, la Croix-Rouge, le 115. J’ai demandé un logement au moins juste pour ma mère, mais rien » , désespère le jeune homme. « Je suis d’accord qu’ils n’ont pas le droit d’être là mais ce n’est pas normal qu’ils ne soient pas relogés en plein hiver », s’agace Kazbek Kairbekov.

Alice Beckel

Ce n’est pas une expulsion

Le Foyer Rémois par la voix de sa directrice de la clientèle est très clair : « Ce n’est pas une expulsion. » « On fait régulièrement des veilles dans ce secteur de Croix-Rouge » , explique Laure Didier. En d’autres termes, des salariés du bailleur sont chargés de visiter les immeubles inoccupés pour s’assurer qu’aucun squatteur ne s’est installé. Hier matin, ces veilleurs ont constaté la présence des familles tchétchènes. « Les équipes ont demandé aux gens de partir. » Seulement, « quand on a affaire à des familles, on contacte la police pour que les personnes soient prises en charge, que des vérifications soient faites » , détaille la directrice. « On essaie au maximum d’éviter une procédure contentieuse. » La réhabilitation prochaine des bâtiments a-t-elle précipité le départ de ces personnes ? « Il n’y a pas de lien avec ce sujet », assure-t-elle. Laure Didier insiste : le seul moyen pour ces familles d’être relogées est d’effectuer une demande de logement social via le numéro unique. « En revanche, les personnes qui n’ont pas de titre de séjour valable ne peuvent avoir un logement. »

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l’union 210125a
sécurité : Trop de lampadaires en panne

A Croix-Rouge, la Ville reconnaît « des pannes au niveau d’armoires électriques et des points lumineux hors service (aux abords de la ligne de tramway) ». Des problèmes résolus depuis peu ou en passe de l’être. Christian Lantenois
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Reims Un habitant de Croix-Rouge regrette que l’éclairage public y soit défectueux. La Ville s’explique.

Non, l’extinction nocturne de l’éclairage public n’est pas testée à Reims en cette période de couvre-feu. Si plusieurs lampadaires sont hors-service dans le quartier Croix-Rouge, depuis plusieurs jours, l’avarie est liée à des problèmes techniques et non à un souci d’économie. Des pannes qui ne font que trop durer pour Marcel : « Vous devriez faire une promenade dans le quartier Croix-Rouge quand la nuit est là. Depuis plus de trois semaines, l’éclairage public est défectueux : avenue Bonaparte (face au lycée Arago), rue Pierre-Taittinger (le long du tram vers l’arrêt Campus)… Soit les lampadaires sont éteints, soit un sur deux fonctionne. » Le Rémois s’agace : « Est-ce normal ? Croix-Rouge est le quartier où il y a le plus d’habitants à Reims ! Nous, les habitants, nous en avons marre. On a déjà des poubelles qui débordent, des rodéos le week-end… mais l’éclairage, c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Pourquoi la Ville ne fait rien ? »

une extinction accidentelle et surtout provisoire

Du côté de la mairie, on reconnaît une extinction des feux en quelques lieux précis, une extinction accidentelle et surtout provisoire : « Cela résulte, non pas du couvre-feu en vigueur, mais de problèmes techniques : principalement des pannes au niveau d’armoires électriques (chacune gérant l’éclairage de plusieurs rues) et de points lumineux hors service (aux abords de la ligne de tramway). »

Concernant la zone Bonaparte, Arago, Olympe-de-Gouges, la direction de la voirie, informée d’une défaillance le 29 décembre, assure avoir envoyé le lendemain une entreprise pour résoudre deux problèmes techniques : « Une armoire électrique présentait un disjoncteur hors service et donc, le secteur concerné n’était pas éclairé et, dans une autre armoire un départ ne fonctionnait pas. » Ces problèmes ont été résolus selon les services municipaux qui précisent que « dans le cadre du Nouveau Programme de Rénovation Urbaine, la démolition en cours d’un immeuble au niveau du parking, situé le long de l’avenue Bonaparte, a nécessité le déplacement d’une armoire de commande ». Actuellement, sept points lumineux ne peuvent ainsi être alimentés « avant une intervention par Enedis programmée dans les prochains mois ». Mais « ceci concerne une zone restreinte, située au niveau d’une voie pompiers entre deux barres d’immeubles ».

Pas simple d’intervenir le long du tramway

Quant au secteur Taittinger, « actuellement, quelques lampes pour l’éclairage public sont hors-services et leur emplacement est aléatoire ». Or, les agents municipaux ne peuvent intervenir pour changer des lampes aux abords du parcours de la ligne de tramway, sans se coordonner avec Alstom qui assure la mise hors tension de la LAC (Ligne Aérienne de Contact). Bonne nouvelle : « L’intervention de remplacement est programmée pour cette semaine. »

Alice Renard

Qui contacter en cas de panne d’éclairage public ?

Pour repérer d’éventuelles pannes, un prestataire privé réalise une tournée de surveillance de l’éclairage public sur l’ensemble du territoire de l’ex-Reims Métropole en nocturne, cinq jours sur sept. Ceci permet de se rendre sur un même site en moyenne une fois tous les quinze jours.

De plus, tout riverain ou usager constatant une panne de l’éclairage public est invité à la signaler auprès de la plateforme téléphonique accessible par téléphone au 03 26 77 78 79 ou par mail à l’adresse : contact@reims.fr

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l’union 210122a
Faits divers : Attiré dans un guet-apens par des voleurs d’iPhone

Le rendez-vous fut d’abord fixé sur un boulevard très fréquenté, avant d’être décalé au parc Léo-Lagrange.
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Reims Contacté sur leboncoin, le vendeur a été agressé au parc Léo-Lagrange par trois individus. Deux ont pu être arrêtés.

Escrocs ou voleurs, ils sont nombreux à rôder sur leboncoin pour y trouver des proies. Dimanche soir, un étudiant rémois de 25 ans qui avait mis un iPhone en vente est contacté par une prétendue demoiselle, première astuce pour le mettre en confiance : on se méfie moins de la gente féminine.

Utilisant un faux profil, l’inconnu(e) propose un lieu de rendez-vous lui aussi rassurant : le boulevard Paul-Doumer, artère fréquentée du centre-ville.

Le jeune homme arrive le premier, lundi vers 16 h 30. Il attend un peu, puis reçoit un message l’informant que le rendez-vous est décalé au parc Léo-Lagrange. Il s’y rend. Nouvelle attente, nouveau message pour lui demander comment il est habillé. Il a le malheur de répondre.

« Trois jeunes gens sont arrivés directement sur lui » , raconte son père. « Ils ont mis la main sur son épaule en lui demandant de montrer le portable. Il a commencé à courir, mais ils l’ont rattrapé et frappé. Il s’est fait gazer au visage. Il est tombé. À terre, il a encore reçu des coups de poing, puis il a pu se relever d’un bond et mettre une claque à l’un des agresseurs. Ses cris ont alerté un couple de retraités avec un berger allemand. Ils ont menacé les voleurs avec leur chien, ce qui les a fait fuir. »

Le trio a détalé sans le téléphone. Grâce au signalement, les policiers ont pu rattraper deux des agresseurs âgés de 15 et 16 ans, originaires du Croix-Rouge. L’un d’eux avait la bombe lacrymogène, mais ils ont prétendu que c’est le troisième larron qui l’avait utilisée. L’étudiant s’est vu délivrer trois jours d’incapacité totale de travail.

Remis en liberté avec une convocation devant le juge des enfants, les deux mineurs commencent fort : ils étaient inconnus de la police.

F.C.

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l’union 210121b
Il sort avec drogue et couteau pendant le couvre-feu

Lors d’une patrouille dans la ville déserte, lundi vers 23 heures, les policiers ont repéré un jeune homme qui se baladait à pied rue Paul-Vaillant-Couturier sans avoir mis de masque. Le contrôle a suivi. Âgé de 17 ans, le noctambule n’avait aucune raison valable de sortir pendant le couvre-feu. S’il n’y avait eu que ça…

Dans ses poches, les agents ont découvert un couteau et deux sachets d’herbe de cannabis.

Cette promenade non autorisée vaudra à l’adolescent de comparaître prochainement devant le juge des enfants en vue d’une mise en examen.

Un autre adepte de la fumette s’est fait prendre avec du cannabis – 7 grammes – mais lui n’aura pas à payer les 135 euros d’amende pour non-respect du couvre-feu : les policiers l’ont contrôlé dimanche à 16 heures, rue de Rilly-la-Montagne à Croix-Rouge. Il a 18 ans et fera l’objet d’un jugement en plaider-coupable.

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l’union 210121a

Sécurité : Tranquillité résidentielle, le nouveau combat


Des agents privés, embauchés par les bailleurs, quadrillent tous les quartiers de Reims où se trouvent des logements sociaux. Des rondes destinées à améliorer la vie quotidienne, à réduire nuisances et incivilités. Archives Hervé Oudin
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Reims Tapages incessants, incivilités en tout genre, squats des halls d’immeubles… Ces faits qui pourrissent le quotidien des Rémois font maintenant l’objet d’une cellule d’actions.

L’idée a été évoquée pour la première fois lors de la campagne municipale par le maire Arnaud Robinet, candidat à sa réélection qui plaidait en faveur d’une « Tolérance zéro pour les incivilités. »

Son projet : « Lancer un plan de sécurisation des halls d’immeubles », en partenariat avec les bailleurs et les forces de l’ordre, la mise en place d’une « brigade de lutte contre les incivilités et la défense du cadre de vie, mobilisable sur simple signalement avec un suivi de l’intervention » , ainsi que « le développement des systèmes de vidéosurveillance » dans les immeubles, développait-il, dans nos colonnes, en février 2020.

Près d’un an après l’annonce, où en est-on ? Le point avec Catherine Vautrin, adjointe au maire déléguée au logement, au renouvellement urbain et à la tranquillité résidentielle.

« L’expérimentation a démarré. Nous avons mis en place une cellule de tranquillité résidentielle regroupant au-delà des élus (NDLR : Catherine Vautrin, Arnaud Robinet et Xavier Albertini, adjoint à la sécurité), le sous-préfet, le directeur départemental de la sécurité publique, le procureur de la République, les bailleurs sociaux, mais aussi la police municipale et divers services de la collectivité dont celui qui gère les logements », détaille Catherine Vautrin. « L’idée est d’assurer une veille dans les grands ensembles d’habitat, mesurer îlot par îlot la situation et ainsi mobiliser les partenaires de la chaîne d’acteurs de la sécurité lorsqu’il le faut », que ce soit donc « les forces de l’ordre, la Justice, l’État, ou bien encore la sécurité privée via les bailleurs sociaux. » Avec un fil rouge : « Maintenir la qualité de vie dans les quartiers ».

Catherine Vautrin explique la démarche. « Notre volonté est de traiter les remontées des phénomènes d’incivilité pour éviter l’escalade ». Elle ajoute : « Il faut surtout agir très vite avant que la situation ne se gangrène davantage. » Et de faire remarquer : « C’est souvent plus simple qu’une personne extérieure fasse la police », pour dépassionner les conflits. « Au bout d’un moment, pour les voisins, on arrive à un seuil où ils ne sont plus respectés. Ça peut prendre des proportions importantes, graves. Une intervention extérieure permet vraiment de calmer les choses. » La municipalité souhaite aussi mettre un terme à un cercle vicieux, trop souvent constaté : « Dans un immeuble où l’on vivait très bien, une famille arrive et perturbe la tranquillité de tous. Et finalement, ce sont les voisins gênés, n’en pouvant plus, qui finissent par faire une demande de déménagement. »

De la violence, du squat, un peu de trafic, beaucoup de bruit

Ce couple habite dans le quartier Châtillons, le même immeuble depuis trente ans, mais depuis l’arrivée de nouveaux voisins, il y a 4 mois, sa vie a changé du tout au tout : la musique poussée à fond du matin au soir, des fêtes à n’en plus finir… Cette maman célibataire habitant Croix-du-Sud avec ses trois enfants a la boule au ventre dès qu’elle sort de son appartement : la cage d’escalier est squattée en permanence par un groupe de jeunes assez virulent… Ces Rémois, au vécu hélas ordinaire, ont un point commun : leur situation peut être traitée par la toute jeune cellule d’actions. Mais comment la cellule est-elle saisie de ces cas ? « Ce sont essentiellement les Rémois, excédés, qui finissent par écrire à la mairie, ou solliciter un rendez-vous avec un élu. Alors bien sûr, bien souvent, ils ont au préalable signalé leurs problèmes à leur bailleur, mais la situation est souvent plus complexe qu’elle n’y paraît. Lorsque l’on tire le fil, on se rend compte que le véritable problème est souvent ailleurs ». Les conflits récurrents : « De la violence, du squat, un peu de trafic, beaucoup de bruit », énumère Catherine Vautrin qui commente : « Nous ne sommes pas encore au niveau de la grande délinquance, comme on peut la connaître dans certains endroits mais néanmoins parfois, la police nationale informée de nos interventions trouve source à d’autres délits plus importants, notamment des trafics. »

22 000 heures de surveillance en 10 mois

Comment cela fonctionne précisément ? « Depuis septembre, on fait une réunion une fois par mois, ce qui nous permet de sortir des adresses, comprendre la problématique, analyser les réponses qu’il convient d’apporter. Après l’intervention sur le terrain, un compte rendu est fait. Chaque mois, on prend aussi le temps du suivi et même d’adapter les réponses si les premières n’ont pas été concluantes. »

Quels types d’actions peut ordonner la cellule ? « C’est à la base, vraiment, un renforcement de la présence humaine » , indique Catherine Vautrin. Elle développe : « Les bailleurs sociaux (Reims habitat, le Foyer rémois et Plurial Novilia) ont un outil : le GIE tranquillité des quartiers. » Un dispositif s’appuyant sur des prestations de sécurisation des parties communes du patrimoine des bailleurs . « Le nombre des agents a doublé de façon à avoir plus de monde sur le terrain. Pour vous donner une idée, de mars à décembre 2020, les trois bailleurs ont mobilisé 22 000 heures de sociétés d’agents de sécurité. » Les rondes ont donc été multipliées. Ces agents de sécurité privés quadrillent tous les quartiers de Reims où sont implantés les logements sociaux.

les premiers retours sont positifs

Alors quel bilan peut-on tirer de cette cellule ? « C’est encore tout récent mais les premiers retours sont positifs. Nos interventions n’aboutissent pas forcément à des expulsions mais ça se termine toujours par un retour au calme. Des locataires ont écopé d’avertissements, d’autres se sont vu rappeler les règles de vivre ensemble. Et ça donne lieu quelques fois, et il ne faut pas se mentir, à la découverte de violences intrafamiliales : la Justice prend alors le relais » , fait savoir Catherine Vautrin qui insiste « sur la synergie », entre les différents acteurs. « Le fait d’être en chaîne courte, avec un groupe de travail très serré et en travaillant à l’adresse, cela permet vraiment de faire un travail très méticuleux et donc efficace. »


Plus de 2 M€ y ont été consacrés en 2020

Reims compte environ 100 000 logements dont 40 000 logements sociaux environ. « Tout cela, ça se finance. Les bailleurs bénéficient d’un abattement fiscal de 30 % sur la taxe foncière sur les propriétés bâties (TFPB). Une taxe que payent donc les bailleurs pour les immeubles dont ils sont propriétaires », détaille Catherine Vautrin. « Ce qui fait 3 M€ sur Reims. On leur a demandé qu’une grande partie de cette exonération (soit 60 %) soit affectée à des dépenses liées à la tranquillité résidentielle, contre 30 % auparavant. » Ainsi, en 2020, plus de 2M€ ont été investis pour garantir la tranquillité résidentielle : « Cela se matérialise notamment par le financement des heures de sociétés d’agents de sécurité ».

VIdéoprotection renforcée

Les patrouilles d’agents de sécurité privés sur le terrain devraient pouvoir prochainement compter sur un maillage de caméras. « Les bailleurs sont en train de travailler sur la vidéoprotection. Il y a déjà, certes, beaucoup de caméras dans les halls d’entrée d’immeuble », mais elles enregistrent et ne rediffusent pas en direct. « Les bailleurs vont se doter d’un centre de visionnage inter-bailleurs qui viendrait donc en appui technique de la police municipale et permettrait ainsi de voir en temps réel ce qui se passe et donc d’intervenir rapidement. »

Aurélie Beaussart

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l’union 210118a
Rodéo à scooter avec de la coke en stock dans un gant

Photo d’illustration
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Lors d’une patrouille au quartier Croix-Rouge, vendredi vers 17 heures, la police repère sur l’avenue Kennedy un cyclomoteur monté par deux hommes non casqués. Refusant d’obtempérer, le pilote met les gaz en direction de l’avenue Bonaparte. Il grille un feu, slalome entre les voitures à l’arrêt puis arrive au niveau de la rue Olympe-de-Gouges où un deuxième véhicule de police se met en travers de la chaussée pour le stopper.

Les deux individus sautent du scooter et prennent la fuite à pied. S’intéressant au pilote, les agents parviennent à le rattraper allée des Picards. Sa fouille permet de découvrir un gant dans lequel est dissimulé un sachet contenant de la poudre blanche, en l’occurrence une petite quantité de cocaïne. Âgé de 20 ans, le jeune homme répondra de ses actes devant la justice. Le scooter n’était pas volé.

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l’union 210117a
Voiture et poubelle incendiées

Dans la nuit de jeudi à vendredi, vers 3 h 45, une voiture a pris feu au quartier Croix-Rouge, rue Newton devant le n º 45. L’incendie, pour être d’origine indéterminée, n’en demeure pas moins suspect.

Vendredi vers 18 h 15, c’est un sac-poubelle qui a flambé au quartier Saint-Remi, rue Ambroise-Petit à l’arrêt de bus.

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l’union 210116a
Héroïne, cannabis et couteau

 

 

Lors d’un contrôle rue Pierre-Taittinger à Croix-Rouge, lundi après-midi, les policiers ont arrêté un jeune homme de 18 ans trouvé porteur d’un couteau et de quatre grammes d’herbe de cannabis.

Il fera l’objet d’une ordonnance pénale (amende à payer).

Même sanction pour un automobiliste interpellé par une patrouille alors qu’il roulait bien mal rue Cérès, au centre-ville. Lui détenait un petit pochon d’héroïne.

 

 

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l’union 210115a
justice tribunal correctionnel : Peines de prison ferme pour cinq dealers de la rue Newton, à Croix-Rouge

En juillet 2019, un clip vantait la « peufra » de la rue Newton, à Croix-Rouge. Capture d’écran
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Six individus ont été condamnés, hier, pour avoir participé à un trafic de cannabis dans le quartier, tout au long de l’année 2020. Cinq d’entre eux sont derrière les barreaux.

L’affaire avait fait du bruit, début décembre, dans le quartier de Croix-Rouge. Un coup de filet de la police avait conduit à l’interpellation d’une quinzaine d’individus, soupçonnés d’être partie prenante d’un trafic de stupéfiants, dont l’épicentre était situé dans le hall d’entrée du 43, rue Newton. Six d’entre eux comparaissaient ce jeudi au tribunal, âgés de 18 à 31 ans. Sur les faits reprochés, de vente et détention de cannabis, tous ont commencé par nier les accusations pesant sur eux.

Je n’ai jamais vendu un gramme

Bien qu’identifiés par des témoins à plusieurs reprises sur le point de deal, aucun d’entre eux n’a admis se livrer à des activités de revente de cannabis. « J’étais là parce que j’y ai grandi » , s’est borné à répondre Florian Piddiu. Ce jeune trentenaire, qui changeait de portable fréquemment, est décrit comme le meneur, suspecté d’aller s’approvisionner en région parisienne, mais aussi en Belgique et aux Pays-Bas. « Pour y voir de la famille » , a-t-il tenté de convaincre. Les arguments des uns et des autres sont à l’avenant. « J’ai dépanné des gens, mais je ne vends pas » , a assuré Clark Bombo, l’un des autres prévenus, consommateur assumé. « Je n’ai jamais vendu un gramme, je fume, je squatte le quartier, mais ne suis pas un trafiquant » , s’est présenté pour sa part Youcef Ramdane, le plus volubile du lot, 22 mentions au casier à 28 ans.

L’enquête, conduite sur plus d’une année avec des surveillances régulières, fait pourtant état de deals réguliers au « 43 », à raison de 80 clients en moyenne par jour. Un clip de rap, publié sur internet en juillet 2019, et totalisant plus de 100 000 vues, faisait même l’apologie de la « peufra » (argot de quartier désignant du cannabis de bonne qualité) qui se négociait à cette adresse. Selon les témoignages recueillis auprès des clients, dont un certain nombre a été auditionné, le kilo de cannabis se vendait autour de 2 600 euros. « Un trafic très bien organisé » , selon la présidente du tribunal. « Ils n’ont l’air de rien, mais ils ont fait régner la terreur dans le quartier » , a résumé Amandine Boyer, pour le ministère public. Caméras de la ville systématiquement cassées, recrutement de « nourrices » et déménagement du lieu de deal du 43 au 45, rue Newton, puis avenue Léon-Blum : tout était fait pour que le business ait lieu, « qu’il vente, qu’il pleuve ou qu’il neige, et même pendant le confinement » , a formulé le parquet. Les différents avocats de la défense ont souligné que les preuves étaient minces, contestant plusieurs procès-verbaux. « La présence sur un lieu de deal ne fait pas un coupable » , a notamment plaidé Mathilde Martiny, tandis que plusieurs de ses confrères ont fait observer que d’autres individus, pourtant identifiés dans le dossier, n’ont pas été présentés à la barre.

Les cinq prévenus qui étaient en détention le sont restés à l’issue de l’audience qui aura duré plusieurs heures. Florian Piddiu a été condamné à 18 mois de prison ferme. Tous ses complices ont écopé, eux aussi, d’un quantum ferme : douze mois pour Adama Sow, neuf mois pour Youcef Ramdane, huit mois pour Zacharie-Ryad Hermi et six mois pour Clarck Bombo. Ils ont interdiction d’entrer en contact les uns avec les autres. Le plus jeune, âgé de 18 ans, a écopé de trois mois avec sursis. Il est ressorti libre.

Salle évacuée

Après une audience tendue au mois de décembre quand les prévenus ont comparu pour la première fois, le tribunal a pris cette précaution « pour que les débats se déroulent sereinement », selon les termes du procureur. Alors que des proches des prévenus étaient venus pour assister au procès, la salle a été évacuée, les débats se déroulant, selon la formule, « en publicité restreinte ». Une mesure qui entre aussi dans le cadre des mesures de précaution sanitaire en cette période d’épidémie.

OLIVIER DURAND

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l’union 210113b
Les véhicules s’échauffent

Lundi vers 20 heures, une camionnette a pris feu sur l’A34, à la sortie de Reims en direction de Rethel. L’incendie serait accidentel.

Il en va différemment d’une voiture qui a flambé hier matin à 3 h 30 avenue Léon-Blum, au quartier Croix-Rouge. Le véhicule n’a pu être identifié.

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l’union 210113a
Justice tribunal correctionnel : Les dealers présumés de Croix-Rouge jugés jeudi

Les six prévenus sont suspectés d’avoir participé à un trafic établi au 43 rue Newton. Illustration
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Hier après-midi, six prévenus soupçonnés d’être partie prenante d’un trafic de stupéfiants dans le quartier Croix-Rouge ont été présentés au tribunal où ils devaient être jugés à la suite du renvoi de l’affaire en comparution immédiate, le 4 décembre (L’union du 5 décembre). Mais l’absence du président, indisponible pour raison personnelle, a conduit à un report de l’audience, qui se tiendra ce jeudi à 14 heures.

Pour rappel, les prévenus – âgés de 18 à 31 ans – comparaissent pour des faits de détention et cession de cannabis dans le cadre d’un trafic établi dans l’immeuble du 43, rue Newton, entre juin et décembre de l’année dernière. Cinq d’entre eux sont en détention provisoire, le dernier est placé sous contrôle judiciaire. Tous avaient été interpellés à la suite d’un vaste coup de filet de la police, début décembre, déclenché au terme d’une enquête initiée en octobre 2019 par la sûreté départementale de Reims.

 

 

 

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l’union 210110a
Parc Saint John Perse

Ce vaste îlot vert en plein cœur du quartier Croix-Rouge, au sud de Reims, va retrouver une nouvelle jeunesse.

Jusqu’à février, près de 1 200m² d’allées vont voir leur revêtement et leurs bordures rénovées pour une meilleure accessibilité des usagers.

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l’union 210109d
Coronavirus Santé : Huit centres de vaccination potentiels

La Ville a identifié huit sites potentiels pouvant être transformés en centres de vaccination.


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Près de 5000 doses de vaccin anti-Covid sont arrivées, mardi soir, au CHU de Reims. Archive

Nous avons souhaité anticiper. On doit vraiment pouvoir travailler main dans la main avec l’État » . Arnaud Robinet, le maire de Reims a convoqué les services en début de semaine afin d’identifier les divers sites potentiels susceptibles de devenir centre de vaccination.

« Il y a plusieurs critères qui ont été pris en compte : il fallait un espace spacieux, un stationnement important à proximité… On a regardé aussi l’accessibilité du site aux personnes à mobilité réduite… » , énumère l’élu. « On s’est appuyé sur le dispositif que nous avions mis en place lors de la distribution des masques, il y a quelques mois. » Huit sites ont ainsi été présélectionnés. Il s’agit du centre de vaccination communal, du gymnase Gallieni, du gymnase Prieur de la Marne, du gymnase de l’Europe, du gymnase Géo-André, du complexe René-Tys et du gymnase Courcelles.

Une liste qui a ensuite été transmise à l’Agence régionale de santé et aux services de la préfecture. « Mais on sait très bien que tous ne seront pas retenus puisque le gouvernement table sur 1 centre pour 100 000 habitants environ » , continue Arnaud Robinet.

Être opérationnel le plus tôt possible

La municipalité poursuit néanmoins la réflexion afin d’identifier d’autres sites potentiels sur les secteurs des Châtillons, Murigny et du centre-ville. « On mène d’ailleurs une réflexion avec Reims events : le centre des congrès pourrait peut-être constituer un site idéal. »

Arnaud Robinet espère surtout connaître les sites retenus très rapidement. « Vraiment, il nous faut pouvoir anticiper afin que tout soit opérationnel, une fois que l’État aura donné son feu vert pour une vaccination massive de la population pour que l’on ne se retrouve pas le bec dans l’eau. » Dès les sites validés, il reste encore, « une fois le cahier des charges précis connu, à travailler sur la logistique, l’équipement des sites, la mise à disposition de personnel pour gérer l’administratif. » Arnaud Robinet ajoute : « Le moment venu, je me ferais vacciner et j’invite les Rémois à faire de même. La vaccination de masse reste la seule façon d’endiguer l’épidémie. »

Aurélie Beaussart

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l’union 210109c
Le masque n’est pas obligatoire partout

 

 

Deux jeunes ont été verbalisés fin décembre Croix-du-Sud parce qu’ils ne portaient pas de masque.

Vérification faite cependant, le port du masque n’est pas obligatoire partout dans la ville de Reims.

Ces Rémois ont donc malheureusement été verbalisés à tort.

 

 

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l’union 210109b
faits divers : Sans la police, elle aurait accouché seule dans la rue

La police a repéré la maman alors qu’elle tentait de rejoindre à pied l’hôpital, seule, en pleine nuit.
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Les faits remontent à la nuit du 3 au 4 janvier. Vers 0 h 30, alors que le couvre-feu a vidé les rues de Reims, un équipage police-secours du commissariat central remarque une jeune femme qui marche difficilement avenue du Maréchal-Juin, aux abords du quartier Croix-Rouge. Elle titube, semble être en grande détresse. S’approchant d’elle, les trois policiers constatent qu’elle est en pleurs, et enceinte.

Âgée de 21 ans, la demoiselle leur explique qu’elle est seule, qu’elle a perdu les eaux, qu’elle ne connaît personne susceptible de l’aider et qu’elle tente de rejoindre par elle-même la maternité du CHU encore distante de plusieurs centaines de mètres.

La voiture de police transformée en ambulance

Les contractions ont déjà commencé. Elles se rapprochent même de plus en plus. Devant l’imminence de l’accouchement, les policiers décident d’assurer eux-mêmes le transport. Ils allongent la jeune femme sur la banquette arrière de leur véhicule, puis filent à l’hôpital.

« J’étais devant la maternité suite à la naissance de mon enfant quand j’ai vu une voiture de police arrivée avec gyrophare et pin-pon. Et là, surprise, une femme était en train d’accoucher dans la voiture » , relate un témoin. « J’ai trouvé la scène cocasse et émouvante par les temps qui courent. La police n’est pas là que pour mettre des amendes, mais aussi pour sauver et aider les gens. Bravo à ces trois policiers ! »

Bébé n’était pas encore né quand ils ont confié la patiente à l’équipe de garde. Ils sont repartis à leurs missions de la nuit, sans connaître la suite. Contacté, le CHU de Reims n’a pas fait savoir si la maman avait accouché d’un petit garçon ou d’une petite fille.

 

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l’union 210109a
environnement : Croix-Rouge et l’hôpital vont se chauffer plus vert

Depuis sa mise en service en 1970, la chaufferie de la voie du Rouillat a déjà abandonné le fioul. Et aujourd’hui, elle se prépare à abandonner le charbon. Archive
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La chaufferie abandonne le charbon et va s’adapter pour brûler du bois peint, jusque-là délaissé.

L ’année prochaine si tout va bien, le CHU rémois se chauffera « plus vert ». Comprendre : avec moins de gaz à effet de serre, et des circuits d’approvisionnement plus courts. Il ne sera pas seul dans ce cas, la fac de lettres aussi ; de même que Néoma ; et que le Creps.

Et des milliers d’habitants du quartier Croix-Rouge et de Murigny. Autrement dit, tous ceux qui, pour leur chauffage, sont actuellement desservis par la chaufferie de la voie du Rouillat (ou avenue d’Épernay). Cette chaufferie en effet, va vivre une nouvelle évolution.

Du bois à la place du charbon

Depuis sa mise en service en 1970, elle a déjà abandonné le fioul. Et aujourd’hui, elle se prépare à abandonner le charbon. Quand on sait que celui-ci finissait par arriver d’Afrique du sud, on se dit que ce n’est pas plus mal sous l’angle de la longueur des circuits d’acheminement ! Et par quoi le charbon doit-il être remplacé ? Par du bois. Mais pas n’importe lequel : « Il existe en effet, en matière énergétique, deux catégories de bois, explique en substance Anne Desveronnières, vice-présidente du Grand Reims chargée de l’environnement, le bois A, qui est le bois noble, brut, non peint, et le bois B, qui lui au contraire porte colle ou peinture ou autre adultérant ; aujourd’hui, la chaufferie brûle déjà le bois A, mais pas le B, non recyclable, voué à l’enfouissement loin d’ici, par exemple en Grande-Bretagne. » Eh bien les choses vont changer avec le nouvel équipement qui doit être installé sur le site au cours du premier semestre de cette nouvelle année, et qui va permettre d’utiliser le bois B comme combustible.

12 000 véhicules en moins

C’est ce changement de source d’énergie qui présente le double avantage écologique d’un raccourcissement des circuits d’approvisionnement comme on l’a déjà évoqué et d’une amélioration de la qualité de l’air. « Avec ce projet bois B, assure en effet Bruno Carmona, responsable du site de la chaufferie sous la bannière d’Engie, le délégataire de service public pour le compte du Grand Reims, on évitera le rejet dans l’atmosphère de 17 600 tonnes de CO 2 par an, soit l’équivalent de 12 000 véhicules en circulation. C’est presque la voiture d’un Rémois sur dix ! » « Et on divisera par cinq l’émission de poussières » ajoute Mme Desverronières. Les écologistes devraient apprécier.

Vers la fin du gaz aussi

Rappelons pour finir que ce bois B s’ajoutera à la panoplie des sources de chaleur actuellement utilisées par la chaufferie, qui compte le bois A déjà cité à hauteur de 20 %, la chaleur produite par l’incinérateur de déchets de la zone Farman (qui représente 40 %), et le gaz, ce dernier étant appelé lui aussi à disparaître de la liste en tant qu’énergie fossile : à terme, le CHU et ses co-abonnés seront entièrement chauffés au renouvelable.

L’ESSENTIEL

Jusqu’à présent le bois dit de catégorie B (traité, portant colle ou peinture) ne pouvait pas être utilisé par la chaufferie de Croix-Rouge.

La chaufferie va s’adapter pour pouvoir utiliser ce bois B pour sa production de chaleur ; des travaux dans ce sens doivent débuter au cours du premier semestre.

Ce bois est appelé à se substituer au charbon, dans un double souci environnemental de réduction des gaz à effet de serre et de raccourcissement des circuits d’approvisionnement.

Vers une extension de la desserte

La chaufferie Croix-Rouge, incontournable point de repère sur l’avenue de Champagne avec sa haute cheminée rouge et blanche, dessert aujourd’hui l’équivalent de 17 000 logements. En plus de grands équipements comme le CHU, Néoma, la fac de lettres ou le Creps, les logements individuels proprement dits sont situés pour une large majorité sur le quartier Croix-Rouge, et pour le reste sur Murigny. Elle est la seule sur le territoire du Grand Reims à assurer ce type de service. « Il est prévu une extension à d’autres quartiers, confie la vice-présidente du Grand Reims Anne Desveronnières, les négociations sont en cours ; un des freins qui restent à lever est l’ampleur des travaux de voirie que cela suppose. » On peut aussi préciser que les clients de cette chaufferie bénéficient d’une TVA réduite à 5,5 % (au lieu de 20) du fait que l’équipement utilise déjà au moins 50 % d’énergie renouvelable (incinération des déchets, bois noble A).

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l’union 210107a
Nouveaux horaires des bibliothèques

Elles ont rouvert au public le 16 décembre dernier (avec des modalités adaptées au protocole sanitaire) mais suite à la mise en place du couvre-feu à Reims, les médiathèques Jean-Falala, Croix-Rouge, Laon-Zola et la bibliothèque Carnegie modifient leurs horaires d’ouverture. Celles-ci fermeront leurs portes à 17 h 30 à compter de ce mardi 5 janvier.

Les autres bibliothèques (Holden, Saint-Remi et Chemin-Vert) continuent d’accueillir les usagers en bibliodrive de 14 à 17 heures.

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l’union 210106a
Les voitures brûlent

Deux véhicules ont été incendiés dans le Grand Reims dimanche soir. Les feux se sont déclarés, à Saint-Brice-Courcelles et à Reims, à dix minutes d’intervalle.

Le premier incendie s’est déclaré à 19 h 27, dimanche soir, rue de la Victoire à Saint-Brice-Courcelles. Il s’agissait d’une camionnette. Dix minutes plus tard, à 19 h 38, c’est une Peugeot 308 qui s’est embrasée allée des Tourangeaux, dans le quartier Croix-Rouge. Le feu s’est propagé cette fois à deux véhicules adjacents, engendrant sur eux des dégradations. La police, ne disposant pas d’informations quant à l’éventuelle origine électrique des feux, avance une piste criminelle dans les deux cas.

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l’union 210105a
Les jeunes de Croix-du-Sud n’étaient pas en tort

On se souvient que le 30 décembre, la police avait mené une ample démonstration de force dans le quartier Croix-du-sud de Reims, histoire de faire comprendre que l’on ne devait pas plaisanter avec le couvre-feu, et de tenter de prévenir les éventuels fâcheux débordements de la Saint-Sylvestre. Deux jeunes surpris à se balader après l’heure officielle d’interdiction avaient aussi écopé d’une amende pour non-respect du port du masque. Eh bien finalement ils n’étaient pas en tort par rapport à ce dernier point, Croix-du-sud ne faisant pas partie du périmètre où le masque est rendu obligatoire à Reims par l’arrêté du 1 er décembre.

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l’union 210104a
Rétrospective : En 2020, les bandes ne sont pas restées l’arme au pied

Dans la nuit du 16 au 17 août, la place Maurice-Utrillo s’embrasait à Croix-Rouge, vingt minutes après des tirs de mortiers visant la police au quartier Wilson.
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Treize voitures ont été incendiées et onze autres vandalisées à coups de bâtons et barres de fer, pour attirer les policiers dans un guet-apens. Remi Wafflart
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Le 29 janvier, dans cet immeuble des Épinettes, un homme encagoulé surgissait chez une mère de famille pour tirer au fusil sur un ami, à côté d’une chambre où se trouvaient quatre enfants. F.C.
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Le 6 février, des affrontements entre bandes ont semé l’émoi rue de Vesle et place du Théâtre. F.C.
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Dans la nuit du 19 au 20 août, un homme coursé aux Châtillons a perdu l’usage de ses jambes après avoir reçu deux balles dans le dos. Photo Guillaume Lévy
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Après des années 2018 et 2019 déjà marquées par des violences impliquant des bandes, 2020 a suivi la même tendance. Aucun mort n’a été déploré, mais une victime est devenue paraplégique.

1 Tirs de mortiers contre la police…

Dans la nuit du 16 au 17 août, des violences urbaines sans précédent à Reims, aussi brèves qu’atypiques, éclatent dans deux quartiers à vingt minutes d’intervalle. La police et les pompiers sont d’abord informés d’un feu de poubelle à Wilson, vers 0 h 05. À leur arrivée, les équipages du commissariat subissent des tirs tendus de mortiers qui les obligent à se replier. Un véhicule est dégradé, aucun blessé n’est déploré.

Vingt minutes plus tard, une multitude d’appels affolés proviennent de la place Maurice-Utrillo à Croix-Rouge : de leurs fenêtres, les riverains assistent à la mise à sac du parking par de jeunes hommes encagoulés. Treize voitures sont incendiées, onze autres vandalisées à coups de bâtons et de barres de fer. Attendus par des individus embusqués rue Raoul-Dufy, les policiers sont visés par des tirs de mortiers. Ils doivent reculer avec les pompiers, le temps de sécuriser le secteur. Tous les assaillants parviennent à s’enfuir.

2 … et tectonique des plaques entre quartiers

Deux mois plus tard, deux adolescents de 16 et 17 ans sont mis en examen pour les faits de Croix-Rouge, sans explication sur l’origine des violences (l’un nie toute participation, le second prétend n’avoir fait que « suivre la foule » ). Une hypothèse transparaît cependant du dossier : celle d’une démonstration de force menée – ou commanditée – par des trafiquants de drogue des deux quartiers, en représailles après l’arrestation d’un supposé lieutenant deux jours plus tôt à Wilson, quartier pourtant réputé en guerre avec Croix-Rouge.

Cependant, comme l’explique un observateur, les nombreux règlements de comptes enquêtés ces dernières années ont permis de mettre en lumière une recomposition des alliances, un « mouvement de plaques tectoniques » .

Croix-Rouge est composé de trois sous-quartiers, ou trois « plaques » pour reprendre la métaphore géologique : Eisenhower, Pays-de-France et celle de Croix-du-Sud, laquelle se serait détachée de Croix-Rouge pour se souder avec « la plaque Wilson » dans le trafic de stups. Or, la place Utrillo, épicentre des violences urbaines survenues dans la foulée des tirs de mortiers à Wilson, fait partie de Croix-du-Sud ; contrairement à l’avenue Bonaparte par exemple, située aux Pays-de-France, théâtre ces dernières années de certains règlements de comptes opposant les délinquants locaux à ceux de Wilson.

Le 4 décembre, il y avait du monde au tribunal pour assister au procès finalement renvoyé de sept jeunes gens impliqués dans un trafic de drogue établi rue Newton, à Croix-du-Sud. Il n’a pas échappé aux initiés que dans la salle, assis avec les amis des prévenus, se voyaient des visages originaires du quartier Wilson.

3 Coup de feu devant un enfant de 6 ans

Le 15 août à 3 heures du matin, un homme de 35 ans regarde la télévision en présence d’un enfant de 6 ans, chez son amie à Cormontreuil, lorsqu’un individu ouvre la porte et tire un coup de fusil. Volonté de tuer ou d’intimider ? Le tir touche le téléviseur, assez loin de la victime. L’agresseur repart à bord d’une voiture où semblent l’attendre « trois ou quatre » personnes.

Dès son audition, le concubin désigne le tireur comme étant un individu de 26 ans domicilié au quartier Wilson. Il reste vague sur la nature du contentieux, mais un règlement de comptes sur fond de trafic de stupéfiants – en l’occurrence une dette qui tarde à être remboursée – est l’hypothèse privilégiée par les enquêteurs. Interpellé l’après-midi même à Wilson, puis mis en examen et écroué pour « tentative de meurtre » , le suspect conteste toute implication dans cette affaire.

Le plaignant a-t-il subi des pressions ? Depuis, il est revenu sur ses déclarations en mettant hors de cause la personne mise en examen.

4 Coup de feu chez une mère de famille

Le 29 janvier vers 18 heures, une mère de famille fait le ménage dans son appartement, au premier étage d’un immeuble de la place des Mouettes aux Épinettes, lorsqu’un homme encagoulé surgit et ouvre le feu sur un ami dans le couloir, entre le salon et une chambre. La victime est grièvement blessée à une jambe. Dans la chambre se trouvent les trois enfants de la locataire avec une copine. Ils n’ont pas vu le tireur « mais ensuite, ils ont été très choqués de voir les traces de sang ; il y en avait beaucoup » , s’était ému le père de la locataire.

Onze mois après, l’enquête ouverte pour « tentative d’assassinat » n’a toujours pas permis d’identifier le tireur et d’éventuelle(s) complicité(s) qui l’auraient attendu à l’extérieur. L’agresseur en voulait-il à la victime ou bien l’a-t-il ciblée par hasard, mauvais moment mauvais endroit ? Et pourquoi ?

Il y avait beaucoup de passage dans l’appartement, fréquenté par de nombreuses personnes qui semblaient profiter de la vulnérabilité de la locataire pour s’y imposer plus ou moins.

Fabrice Curlier

Les bandes s’affrontent en ville

Le 6 février à 18 h 30, des affrontements inédits dans le centre-ville de Reims éclatent place du Théâtre. Armés de bâtons, couteaux, marteaux ou grosses gazeuses, plusieurs dizaines d’individus encapuchonnés s’attaquent à d’autres jeunes originaires de Croix-Rouge. L’un d’eux est sérieusement blessé à la tête à coups de marteau.

Un mois plus tard, cinq jeunes d’Orgeval sont mis en examen dans cette affaire analysée comme une sorte de match retour à la suite de précédentes violences, sur fond de rivalité entre quartiers. « Il y a toujours eu des bandes mais celles-ci sont d’une culture différente. Le sentiment d’appartenance à un territoire, à un groupe est bien plus fort » , explique un policier. « D’un territoire à l’autre, vous ne faites plus partie du même camp et vous êtes perçus comme un ennemi » , ajoute un collègue. « Ils aiment la violence et se défier les uns les autres pour montrer qui est le plus fort, même entre eux d’ailleurs. Sur les réseaux, on voit passer des vidéos de fight, parfois à un contre un, et celui qui l’emporte monte dans la hiérarchie du groupe. »

Le 24 janvier, le vol de téléphone d’un jeune de Croix-Rouge fut suivi d’une expédition punitive à Orgeval, quartier du présumé voleur (quatre blessés par balle et coups de couteau, deux mises en examen). La même mécanique a probablement joué lors de l’attaque des jeunes footballeurs du club de la Neuvillette, le 26 septembre au Creps de Croix-Rouge, où plusieurs dizaines d’individus armés de battes et de haches avaient particulièrement ciblé des joueurs originaires d’Orgeval (trois blessés, aucune mise en examen à ce jour).

Deux frères écroués après la chasse à l’homme des Châtillons

Dans la nuit du 19 au 20 août, un homme coursé aux Châtillons a perdu l’usage de ses jambes après avoir reçu deux balles dans le dos. Photo Guillaume Lévy

Les faits remontent à la nuit du 19 au 20 août. Depuis cette date, un Rémois de 41 ans est paraplégique, touché de deux balles dans le dos suivies de plusieurs coups de couteau et batte de base-ball qui auraient pu l’achever. C’était aux Châtillons, près de l’école Tixier-Mougne (L’union des 21 et 22 août). On ne l’a pas su à l’époque mais dès le mois suivant, l’enquête pour « tentative de meurtre » confiée à la sûreté départementale de Reims débouchait sur une première mise en examen, suivie d’une seconde le 17 décembre : celles de Gerson et Moïse Simao, deux frères de 21 et 26 ans placés en détention provisoire.

Les suspects sont originaires du quartier Croix-Rouge, de même que la personne agressée. Du dossier, il ressort que la veille des faits, des dégradations sont commises sur la voiture d’un proche de la victime. Convaincus que les deux frères en sont à l’origine, plusieurs individus se présentent au domicile de leurs parents, avenue Georges-Hodin, où ils pensent les trouver. Selon les déclarations de la famille, les visiteurs armés de battes de base-ball tambourinent à la porte en criant « Police » .

Quelques instants plus tard, deux individus munis d’une arme à feu apparaissent dans la rue et se lancent aux trousses de la victime. L’un des poursuivants lui tire deux coups de feu dans le dos qui touchent la moelle épinière. Le fuyard s’écroule. Ne sentant plus ses jambes, il se met à ramper pour s’abriter sous un véhicule mais les agresseurs l’extirpent de sa cachette. Le premier lui assène alors deux coups de batte de base-ball sur le crâne et au bras, tandis que le second lui saute dessus et le poignarde à trois reprises. Ils l’abandonnent en le laissant pour mort.

La victime affirme avoir été agressée pour une affaire qui ne la concerne pas. Aucune explication non plus du côté des suspects. « Je conteste les faits qui me sont reprochés » , a rappelé Moïse Simao lors de son passage devant le juge des libertés et de la détention, le 17 décembre. Son frère avait dit la même chose. Tous les deux affirment ne pas être venus chez leurs parents cette nuit-là, et donc ne pas avoir quitté l’appartement par la fenêtre pour courser la victime, selon le scénario de l’accusation.

Placés en détention provisoire afin d’éviter tout risque de « fuite » et de « pressions » , les deux frères ont également pâti de leurs casiers judiciaires. Ils font notamment partie des huit jeunes de Croix-Rouge condamnés pour la violente agression d’un basketteur du RCB, tabassé devant ses jeunes élèves lors d’une séance d’entraînement dans un gymnase du quartier, en mars 2018. Moïse avait pris deux ans de prison ferme, Gerson 30 mois.

Le lendemain de l’agression, ce dernier et deux amis avaient échappé à plusieurs coups de feu tirés depuis une voiture avenue Bonaparte, et pour lesquels deux autres frères ont été condamnés, de Wilson ceux-là (quartier d’origine du basketteur).

F.C.

Les autres points

Naufrage judiciaire après le meurtre de Magomed ?

Le 17 août 2018, un adolescent de 17 ans, Magomed, mourait d’une balle qui ne lui était pas destinée, lors d’une expédition punitive avenue Bonaparte, à Croix-Rouge (secteur Pays-de-France). Le commando en voulait à un membre du groupe que l’adolescent venait de rejoindre. Deux mois plus tard, malgré leurs dénégations, trois jeunes étaient mis en examen et écroués : deux de Wilson (soupçonnés d’être le tireur et le chauffeur), le troisième des Pays-de-France (suspecté d’avoir renseigné le commando). Depuis, tous ont été remis en liberté et un non-lieu général a été requis par le parquet. Les parties attendent désormais la décision du juge d’instruction.

Fin de cavale pour le tireur du Decathlon

Le 13 mars 2019, à la suite d’une bagarre entre jeunes des quartiers Europe et Châtillons, un mineur de 15 ans qui avait rendez-vous avec le groupe adverse devant le Decathlon de Cormontreuil, pour une explication, descendait du bus avec un fusil de chasse dans son sac. Poursuivant l’un des adolescents dans le magasin, il tirait un coup de feu, sans toucher personne. Un vigile le maîtrisait alors qu’il s’apprêtait à tirer la deuxième cartouche. Écroué pour « tentative de meurtre » puis placé en centre éducatif fermé, le mineur profitait du renouvellement de son placement, lors d’une audience au tribunal en février 2020, pour s’échapper à la sortie (L’union du 16 février). Depuis, il a été retrouvé à Lyon et de nouveau placé dans un centre.

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l’union 210103a
Au moins quatre feux de voiture la nuit du Nouvel An

S’il est difficile, comme chaque année, de connaître les « vrais » chiffres des violences urbaines de la nuit de la Saint-Sylvestre, on sait malgré tout que quatre véhicules – au moins – sont partis en fumée pendant les festivités à Reims.

Le 31 décembre, vers 19 h 45, avant le couvre-feu donc, c’est avenue du Général-Bonaparte, dans le quartier Croix-Rouge, que les premières flammes ont été repérées.

À minuit, c’est rue Jean-Jaurès à la Neuvillette qu’un autre véhicule était embrasé.

En deuxième partie de nuit, c’est rue Joliot-Curie, puis place Maurice-Utrillo à Croix-du-Sud, que deux nouveaux feux de voitures étaient recensés.

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l’union 210102a
12 infractions relevées à Croix-du-Sud

Nous rapportions dans notre édition du 31 décembre l’ample opération de police menée la veille par une trentaine de fonctionnaires dans le quartier Croix-du-Sud pour contrôler le respect du couvre-feu (et prévenir autant que possible les débordements de la Saint-Sylvestre). Le bilan chiffré est le suivant : 10 verbalisations pour non-respect du couvre-feu et 2 pour défaut de port de masque.

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l’union 201231b
sécurité : Le couvre-feu à l’heure du contrôle

Ils se baladaient sans masque 5 minutes après le début du couvre-feu : les deux jeunes vont écoper chacun de deux amendes !Hervé Oudin
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La police était présente en force hier soir à Croix-du-sud pour faire respecter l’interdiction de circuler après 20 heures. Une manière de « border » la Saint-Sylvestre .

Quel est le nom de ton père ? Et le nom de famille de ta mère ? Où sont nés tes parents ? » Le contrôle de police va loin. Face à un cordon de six ou sept fonctionnaires, en uniforme ou en civil, deux jeunes dos au mur, qui ont eu le malheur de se balader sans masque, et après 20 heures. Dans le voisinage, sous les guirlandes de Noël qui scintillent sur fond de nuit, plusieurs véhicules estampillés police sont stationnés. D’autres groupes portant des uniformes bleus et des armes occupent le terrain.

Nous sommes sur l’avenue Léon-Blum, axe majeur du quartier Croix-du-sud. La police est en train de mener un contrôle du couvre-feu de grande ampleur en ce mercredi 30 décembre. « Ce soir une trentaine de policiers sont engagés », indique Valérie Saintoyant, sous-préfète, qui participe à l’opération. Bientôt, deux véhicules sont arrêtés à leur tour : « Vous avez tous une attestation de déplacement ? » interroge un agent, lampe de poche braquée vers l’intérieur d’un des habitacles.

Les policiers ce soir-là, ne se sont pas montrés très « coulants ». « Il était 20 h 05 quand nous sommes tombés sur ces jeunes » reconnaît Joseph Merrien, directeur départemental de la sécurité publique. Et les deux fautifs ne s’en tireront pas avec une simple réprimande : deux amendes de 135 euros pour chacun, une pour l’absence de masque, une pour la violation du couvre-feu, après bien entendu, un relevé de leur identité.

Certes, il s’agit bien de montrer que l’on ne badine pas avec les règles imposées par la crise sanitaire. Mais on comprend qu’il s’agit aussi de prévenir les habituels débordements de la Saint-Sylvestre toute proche.

Si Croix-du-Sud a été ciblé pour cette opération démonstrative, c’est notamment qu’il est repéré comme possiblement « chaud » lorsque l’année s’achève. « Demain soir (ce jeudi), ce genre d’opération sera intensifié, avertit la sous-préfète : 280 policiers et gendarmes seront mobilisés dans tout le département ; et ils n’hésiteront pas à intervenir en cas de plainte du voisinage pour tapage nocturne ! »

Baisse de la délinquance en décembre

Faut-il y voir une simple coïncidence, ou bien un des effets indirects du couvre-feu ? Toujours est-il que la préfecture a constaté une baisse de la délinquance (en tout cas de certaines de ses formes) en ce mois de décembre 2020, par rapport à celui de 2019.

À Reims, en zone police donc, les chiffres bruts sont les suivants : -5% sur la délinquance générale ; -50% sur les AVIP (atteintes volontaires à l’intégrité physique) ; -45% sur les cambriolages ; -50% sur les vols avec violence. Pour l’adjoint au maire chargé de la sécurité Xavier Albertini, il y a forcément un rapport de cause à effet entre ces diminutions et l’interdiction des déplacements à partir de 20 heures.

À l’inverse, c’est une augmentation qui est constatée sur le trafic et l’usage de stupéfiants ; mais ceci peut s’expliquer par plusieurs opérations menées par les forces de police dans ce domaine ; on se souvient notamment des deux coups de filet effectués début décembre dans le quartier Croix-rouge, notamment au 43, rue Newton. Autre augmentation : celle des infractions sur personnes dépositaires de l’autorité publique. Là, c’est l’ambiance générale de début décembre en France, très anti- violences policières , qui peut contribuer à expliquer la chose. En zone gendarmerie, la tendance sur les atteintes aux biens est elle aussi à la baisse : -20%, dont -26% pour les cambriolages ; et -14% sur les AVIP.

L’ESSENTIEL

Dans sa nouvelle version , de 20 heures à 6 heures, le couvre-feu est en vigueur depuis le 15 décembre.

Une ample opération de contrôle du respect de cette mesure était effectuée hier soir dans le quartier Croix-du-sud de Reims.

C’était aussi une façon de prévenir les habituels débordements de la St-Sylvestre.

Possible effet du couvre-feu : les chiffres font apparaître une diminution de la délinquance pour ce mois de décembre.

Antoine Pardessus

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l’union 201231a
politique : Les nouveaux conseils de quartier en question

Les conseils de quartier ont plus de 18 ans d’existence. La municipalité entend en modifier les contours… pas suffisamment selon l’opposition. Archive Remi Wafflart
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Alors que s’annonce une refonte des conseils de quartier, le Groupe Faisons respirer Reims espère d’autres ajustements pour une plus grande démocratie locale.

Lors du dernier conseil municipal, Charles Germain, adjoint au maire délégué à la Concertation, à la vie associative et aux maisons de quartier, avait présenté le nouveau dispositif relatif aux conseils de quartiers rénovés. Deux grands objectifs selon lui : toucher le plus de Rémois possibles et les faire travailler sur « des sujets plus variés » (L’union du 18 décembre), sachant qu’après 18 ans d’existence, il y avait « une envie de moderniser et d’améliorer ces conseils de quartier ».

Des points à améliorer, afin que la démocratie locale s’exprime pleinement

Si ces conseils de quartier vont intégrer un concept plus large sous l’appellation « Inventons le Reims d’après, donnez vie à vos idées » et permettre à tous de s’exprimer, Dominique Ledemé, Groupe Faisons respirer Reims (Génération-S), tout en saluant « le travail de réflexion qui a été mené et qui aboutit à des propositions qui tiennent compte en partie des avis émis par les personnes consultées dont notre groupe », a estimé que les décisions prises « ne sont pas suffisantes pour redynamiser la participation active des rémoises et des rémois, participation faible dans l’ancien dispositif, participation faible au moment des élections municipales. Et nous savons tous que c’est un enjeu d’importance pour l’avenir de notre ville et de toutes les institutions ». Et de relever quelques points « à améliorer », afin que la démocratie locale s’exprime pleinement.

1 Périmètres

Les périmètres retenus pour les quartiers ne permettent pas, selon lui, la mise en place de véritable espace de participation citoyenne. « Maintenir 12 conseils de quartier, c’est considérer qu’un conseil peut fédérer l’expression et animer le quotidien de plus de 16 000 personnes. Et dans certains quartiers, bien plus…(le périmètre du conseil de quartier Croix rouge – Hauts de Murigny correspond, en nombre d’habitants, à la ville d’Epernay). Certains regroupements de quartier renvoient à des réalités bien différentes tant au regard de l’histoire qu’à celui de la nature de l’habitat. Leur étendue fait que les habitants ne se connaissent pas. La création d’ateliers participatifs peut répondre à la volonté d’associer les habitantes et les habitants. Par contre le souhait de les rendre commun à plusieurs quartiers ou à l’ensemble de la ville risque d’avoir un effet contraire si une attention n’est pas portée à la présence et à la prise en compte de l’expression de chaque quartier. »

2 Budget

« L’absence de moyens contribue à l’absence d’implication , estime l’élu. Le budget participatif n’est pas une obsession idéologique, c’est la traduction d’une confiance de la municipalité envers les citoyennes et les citoyens qui acceptent de s’engager dans la vie de la cité. » Et de déplorer qu’au cours des derniers mandats, toute action envisagée par un conseil de quartier « ne pouvait pas être mise en place sans l’aval et la participation des élus et des services municipaux. Ce sera encore le cas dans le dispositif qui nous est présenté. De nombreuses municipalités, pas toutes de gauche, ont expérimenté avec succès le budget participatif sur appel à projet ou non. Une meilleure implication des habitantes et des habitants y est constatée ».

3 Proximité

Dans ce nouveau dispositif, la place des habitants resterait « incertaine » selon Dominique Ledemé. « La démocratie de proximité nécessite que nous allions au-devant des personnes, chose faites par la mise en place de la plateforme et de la borne interactive. Mais pour qu’un citoyen soit actif, il faut qu’il puisse être un acteur de plein exercice. Si nous pouvons apprécier que la présidence du comité de coordination soit accordée à un habitant, nous restons dans l’expectative quant au choix des habitants qui siégeront dans ces comités de coordination et quant à leur capacité d’exister face aux acteurs institutionnels et associatifs qui seront aussi nombreux qu’eux. En effet la prise de parole, l’exposé d’une idée qui peut devenir projet… n’est pas toujours facile quand on se trouve en face d’un élu, d’un représentant de la police ou du directeur de l’école où sont scolarisés les enfants. » Et de souligner l’importance de créer « un espace où les habitants pourraient se retrouver seuls pour échanger sans rapport d’autorité ».

L’articulation avec d’autres instances reste, selon lui, à définir, notamment avec les maisons de quartier, les conseils de citoyens… Autant de questions sans réponse pour le Groupe d’opposition qui s’est abstenu de voter la délibération.

Caroline Garnier


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